Frappe-toi le coeur

Dans cet opus très court comme le sont tous ses romans, l'auteure belge explore la maternité et les relations mère fille à travers l'histoire de Diane dont la mère, Marie est tellement jalouse que cela la rend maltraitante. Comment se construit-on avec une mère aussi distante et qui ne sait pas aimer ? C'est ce que va tenter Diane en devenant résiliente.
Dans ce conte moderne plutôt cruel, on ne croise pas de prince charmant car les hommes sont plutôt effacés et faibles tandis que les femmes gèrent leur destin.

J'avoue avoir été curieuse de l'avenir de Diane mais, très vite, je me suis lassée de cette histoire de mère et de filles reproduisant chaque fois les mêmes travers jusqu'à être des monstres d'égoïsme et de jalousie.
J'ai trouvé la description des personnages bien sommaire et sans grande finesse.
Le style n'est pas non plus très travaillé. L'avantage c'est que ça se lit vite et avec facilité. Mais je reste avec le regret des premiers romans d'Amélie Nothomb, tellement plus aboutis.

Frappe-toi le coeur pour commencer, c'est un titre magnifique. Il émane, parait-il, d'une citation tronquée d'Alfred de Musset « Ah ! Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie« . C'est le 26ème livre publié par Amélie Nothomb. Et quel livre ! Sur seulement 156 pages il va aborder un sujet +/- tabou, celui de la jalousie de certaines mères envers leurs filles. le sujet n'est pas du tout abordé du point de vue du psychisme ou psychologique, mais du côté pratique dans la vie d'une famille. Il n'y aura pas d'analyse ni interprétations, mais des faits concrets dans un style sec et direct qui va bien pour ne pas tomber dans de le pathos.

C'est un roman d'apprentissage qui nous narre la formation morale et intellectuelle de l'héroïne: Diane.

Nous sommes en France, en province et dans les années 70. Marie est une très jolie fille qui rend jalouses toutes les femmes; cet atout physique qui la distingue des autres est très exploité par elle, et de la jalousie qu'elle déclenche par son physique, elle trouve sa jouissance. À 20 ans elle épousera un très beau parti et sera mère presque tout de suite avec le sentiment d'être dépossédée de sa beauté et volée de sa jeunesse. le bébé est une très belle petite fille, elle s'appellera Diane et très vite sa mère s'éloignera d'elle, la faisant sentir son désamour voire sa franche animosité.

Est-ce possible de la part d'une mère? Il paraît que oui. Crime contre nature?

Diane comprendra très vite qu'elle doit s'éloigner de sa mère. Elle a la chance d'avoir l'amour inconditionnel des grands parents maternels qui vont l'élever. Elle fera d'excellentes études, sera d'une beauté suprême, mais développera une personnalité assez minérale. Ce qui frappe dans cette histoire, c'est la distanciation qu'elle prend dès son plus tendre âge par rapport à sa mère, avec cette certitude que de trop l'approcher cela lui fera du mal. D'où le développement d'une personnalité qui ne s'épanche pas.

Elle entamera des études de Médecine loin de sa famille (et des conflits) avec un succès total, choisissant la Cardiologie (comme par hasard, elle qui était malade du coeur-affect) où elle fera la connaissance d'une brillante cardiologue dédiée à l'enseignement. Malgré leur différence d'âge les deux femmes vont se rapprocher beaucoup car elles ont des points en commun et s'admirent mutuellement. Au fil du temps Diane va découvrir la vraie personnalité de son « amie » cardiologue, un trait de sa personnalité qui lui rappelle douloureusement sa mère: sa collègue n'aime pas sa fille qui de ce fait, se développe mal. Diane la prendra sous son aile…et nous allons vers le dénuement final qui va nous surprendre.

Très bon roman, avec des phrases sculptées au burin. On va au fond du problème : la jalousie des mères et le ravage sur le psychisme des enfants. Un beau travail romanesque sur des personnalités narcissiques et manipulatrices avec à la fin un magnifique procédé littéraire de justice immanente.


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Marie aime être le centre de l'attention, elle adore qu'on la jalouse.


Lorsque Diane, son premier enfant, est née, « Marie n'éprouva rien, ni déception, ni contentement. » (P.16) Elle souffrait de voir les membres de sa famille, complimenter le bébé. Diane s'est construite avec ce manque de tendresse de sa mère et l'amour de ses grands-parents maternels.


La personnalité de Diane a éclos dans cette cellule familiale perturbée.


Je me suis sentie très proche de Diane. Mon histoire fait que je me suis souvent identifiée à elle. J'ai aimé la manière simple d'Amélie Nothomb de traiter ce sujet tabou dans les relations mère-fille. le roman est très court, cependant, derrière les mots, il y a tout ce qui n'est pas dit, mais que l'on entend. Beaucoup d'éléments sont dans la suggestion, en particulier les sentiments qui découlent des scènes racontées. Ce n'est pas une lecture passive, le lecteur est impliqué dans l'histoire et la lit avec ses grilles à lui et son vécu. En ce qui me concerne, ce livre m'a vraiment parlé.


Ma chronique complète est sur mon blog.


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Cela fait un petit moment que je n'avais pas l d'amélie Nothomb, déçue par certains de ces livres, j'ai eu envie de retenter.
J'ai bien aimé celui ci, sur la jalousie, dans ce qui y a de plus sordide, car c'est une mère qui est jalouse de sa fille.
Cette fille va s'éloigner de cette mère pour suivre des études, et là encore la jalousie va venir ternir une amitié, et la replonger dans ses jeunes années de souffrances d'enfant pas aimé.
Je trouve toujours dommage que les livres d'amélie Nothomb soit si courts car elle précipite la fin, fin des plus révélatrices.

Cette semaine j'ai lu mon 1er Musso, aujourd'hui mon 2ème Nothomb, va falloir que je trouve la 3ème lecture d'un autre auteur !

J'entends souvent dire : "Amélie Nothomb, soit on l'adore soit on la déteste". Alors je ne fais pas partie de ces avis si tranchés mais je dois avouer qu'après ce 2ème livre d'elle, et bien je l'aime plutôt bien. De Stupeur et tremblements à Frappe-toi le coeur, plusieurs années et romans sont passés; certains diront qu'ils ne retrouvent pas dans ses derniers romans la plume et la verve d'antan, pour ma part, je suis séduite par les deux époques.
Frappe-toi le coeur m'a embarquée dès les 1ères pages et a su me garder jusqu'à la fin. A. Nothomb met une énergie dans ses mots, dans ses phrases, qui fait de moi une future adepte. Future, car bien évidemment, il faut un peu plus de lecture d'A. Nothomb à mon actif mais c'est bien parti !

Pour moi, ce roman est différent des autres romans d'Amélie Nothomb... C'est le plus psychologique.
Il fait en effet réfléchir sur la maternité, sur les failles narcissiques et leurs conséquences au moment de la maternité...
Un grand sujet et du grand Amélie Nothomb selon moi !

Un excellent cru que ce nouveau roman d'Amélie Nothomb. C'est l'histoire de Marie et de sa fille Diane et de la drôle de relation qu'elles vont avoir. Marie qui a toujours été la plus belle et la plus désirée a un jour une fille, Diane, et la jalousie va s'insinuer dans leur relation. La petite fille comme toutes les petites filles a besoin de l'amour de sa mère, mais jamais elle ne l'obtiendra. C'est un roman douloureux et frappant ! Loin des contes auxquels l'auteur nous avait habitués ces dernières années.

A 19 ans Marie se promet de ne pas suivre le chemin qui semble tout tracé pour une jeune fille en 1971 : passer son bac, se marier, avoir des enfants et être heureuse. Elle est trop belle pour cela. A 20 ans Marie est mariée, a donné naissance à une fille Diane, a abandonné ses études de secrétariat. Certes elle a épousé le plus beau garçon de sa ville de province, certes sa petite Diane est un amour, certes elle est enviée de tous et toutes (et c'est bien ce qu'elle voulait) mais cette enfant que tous adorent lui fait de l'ombre. Diane ressent très tôt l'étrangeté du comportement de sa mère à son égard, cette jalousie à l'encontre d'une petite fille qui est en adoration devant cette déesse froide et inaccessible.

Comment grandir et se construire sans l'amour d'une mère ? Comment ne pas tomber dans la haine de celle qui se montre si maltraitante sans en avoir conscience ?
Avec « Frappe-toi le coeur » Amélie Nothomb livre un beau roman. En 180 pages elle décrit le parcours de Diane dans cette relation toxique avec sa mère. Dans un style resserré, fluide et précis l'auteure fait preuve de belles analyses psychologiques, créant avec Diane un personnage très attachant, dont on admire la maturité et la force. Certes Diane ne sortira pas indemne de cette relation, mais elle va développer des qualités d'une grande humanité.

Un court roman qui se lit vite, facilement et avec intérêt.

Première lecture d'un Nothomb. Et ma foi... cela ne fut pas désagréable.On ne tergiverse pas chez Nothomb. On cible, on arme, on marque. Efficace. Peut-être trop efficace à mon goût, mais j'admets que la littérature est un domaine où chacun.e doit trouver, si ce n'est son bonheur, au moins ses aises.
La famille...la maternité..la mère..la fille...et en filigrane le père. La soeur. le frère...une grand mère, un grand père. Blessure, faille, trop plein, vide, amour monumental, indifférence phénoménale. Nothomb déploie l'éventail, et décrit un génogramme familial. Intéressant. Et, disons le, très vrai. Je regrette peut-être que l'auteure ne nous ait pas donné plus à entendre les voix des "maltraitant.e.s". Mais ne nous en plaignons pas, les victimes sont si souvent peu entendues...Donc cela n'est que justice.
L'opposition que l'auteure établit entre la haine et le mépris, me parait très intéressante. Sa proposition m'interroge, ne me convainc pas, du moins pas totalement.
Un bon roman qui pourrait être une bonne base de discussion pour commencer nombre de thérapie familiale.
Astrid Shriqui Garain

J'ai lu pas mal d'ouvrages d'Amélie Nothomb et j'avoue que celui-ci est parmi un des meilleurs.
Beaucoup de sentiments sont passés à la moulinette : amour, haine, jalousie, convoitise. Mais aussi l'amour maternel, l'amitié. Des thèmes universels que tout le monde connaît ou a connu.
C'est cruel mais quand on arrive au bout de l'histoire on entre-aperçoit un peu de lueur, qui fait dire que finalement tout n'est pas perdu.
Bref, riche et dense cette fable se lit rapidement.