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3,8

sur 1930 notes
Sans être férue de ses histoires, j'aime lire les livres d'Amélie Nothomb de temps en temps, le dernier étant en date " le crime du comte Neuville ", un conte trés plaisant.
À cette rentrée littéraire, elle nous revient avec un autre conte, nettement moins bon, qui se passe dans les années 70 et plus, en province. Elle nous campe ici un caractère féminin cruel, Marie, la déesse, qui ne vous laissera pas indifférent. Son bonheur est " susciter l'envie d'autrui". Face à elle un bébé, une petite fille, sa fille, Diane. Leur relation ? un peu compliquée. le bébé me rappelle vaguement le foetus de McEwan, à ce stade-là, l'un vaut l'autre.........bon, ce n'est que le début, ca va se corser grave par la suite.....

Ce qui me frappe chez Nothomb c'est son apparence physique et médiatique qui correspond parfaitement à tout ses personnages qu'on dirait des caractères de théâtre, très typés, qui n'existent que le temps de la représentation, dans un climat sec et froid, avec un style d'écriture qui renforce cette ambiance d'artifice. Les personnages, les thèmes principaux , la jalousie, la trahison, le manque affectif, "l'amitié",.........tout est brossé sommairement. Ma remarque n'est pas négative car finalement je trouve que c'est réussi puisque ca débouche sur une lecture facile non dépourvue d'intérêt. De temps en temps ça fait plaisir, trop souvent ca entraînerait la paresse pour des lectures plus profondes.

"Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie." Alfred de Musset
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Comment une mère peut elle être jalouse de son propre enfant ?

C'est là le thème du nouveau roman Nothomb cuvée 2017.

Il y a longtemps que je ne lisais plus Amélie, trop déçu par certains ouvrages et ayant trop aimé son Hygiène de l'Assassin pour me risquer à finir par la détester !

Pourtant, cette fois, je me retrouve à la lire, après de longues années et j'ai passé un plutôt bon moment.

Amélie Nothomb va à l'essentiel dans cette fable cruelle. Elle raconte la destinée de Diane qui grandira dans cette pleine conscience de la jalousie qu'éprouve sa propre mère à son égard.

C'est du Nothomb, ça se lit vite et bien. Les personnages sont un peu déglingués et l'écrivain superstar va analyser ce qu'est la jalousie, le mépris en une prose agréable même si pour moi pas inoubliable.

Je continuerai à lire un Nothomb de ci, de là, pour continuer à apprécier en évitant consciencieusement l'indigestion due à la parution d'un livre à chaque rentrée littéraire.
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Notons que le verbe d'Amélie n'a pas retrouvé sa superbe d'antan…ce n'est que mon humble avis, quand un « Hygiène de l'assassin » ne trouvait aucune excuse à la prose des écrivains, de sa plume assassine elle préparait la suite.
Des oeuvres qui allaient me laisser entre « Stupeur et tremblements », fascinée par une enfance et une jeunesse au Japon, née « Ni d'Ève ni d'Adam » : elle avait commencé à nous en parler entre « Métaphysique des tubes » et son « Sabotage amoureux »…
Au printemps, j'avais suivi l'hirondelle, pas celle qui le fait,
celle d'un « Journal … ». Fidèle j'étais, j'aimais son style « Acide (et) sulfurique » ; « Antechrista » m'avait fascinée puis laissée sur ma faim, pas comme la « Biographie de… »
Je ne vais pas refaire sa bibliographie, ce serait
un « Attentat », mais je l'ai délaissée par la suite, lassée de ses parutions systématiques de la rentrée, dont les pages se réduisaient, non le prix.

Elle a de nouveau frappé mon coeur, le sujet est grave, l'instinct maternel. Elle n'est pas mère. Elle n'a pas pu. Cela est lié à son vécu, son traumatisme d'adolescence, elle l'a dit sur les plateaux télé. Elle l'aurait étouffé, son enfant, l'aurait surprotégé.
Écueil non systématique des mères qui ont souffert et veulent éviter le pire en croyant qu'il faut enfermer les enfants dans une bulle et leur éviter la réalité extérieure. Asphyxie.

On le sait que certaines mamans ont besoin de temps, et même parfois d'apprendre, dans des lieux dédiés, à aller à la rencontre de leur bébé. Arrêtez de nous assommer d'idées reçues, l'image de l'attachement immédiat, la madone qui adore déjà le grumeau gluant qu'on lui pose sur son ventre et qui vagit en tentant de ramper jusqu'au sein. Oui, la nature étant bien faite, le nouveau-né a la vision juste adaptée à la distance sein-visage maman.
Mais parfois maman ne peut pas le voir. Son inconscient lui joue de vilains tours, quand parfois il lui a carrément occulté la grossesse des mois durant : surprenant, le déni de grossesse, et pourtant. Là n'est pas le sujet.

Ici, Amélie scrute et ausculte, la relation aux bébés, aux adolescents, devenus adultes. Trois dans l'histoire. Elle ne s'est pas privée. Les deux sexes. Choix du roi.

L'écrit répare son histoire. et quand elle nous rajoute un sentiment de jalousie entre une mère et son enfant, qu'elle y mêle un peu de psychologie masculine, et même de psychogénéalogie, là, je retrouve Amélie, et de nouveau je la lis.

Vous reprendrez bien un Pneu de Champagne ? (Tous ceux qui la lisent comprendront. )
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Je me souviens d'une aïeule, à la mort d'une de mes tantes — confirmant le manque d'émotion déjà deviné chez elle malgré mon jeune âge (je l'aimais bien, elle était drôle et charmante ) — disant le plus sérieusement du monde : il me faudrait une piqûre pour pleurer. Une anecdote familiale ressurgie, bien qu'il s'agisse ici de naissance, devant le manque d'affect de Marie pour son enfant.

Car à la naissance de sa fille « Marie n'éprouva rien, ni déception, ni contentement. Elle aurait aimé qu'on lui explique quoi éprouver. » Et les choses ne vont pas s'arranger. D'ailleurs elles ne peuvent pas s'arranger car Marie est jalouse, pathologiquement jalouse de sa fille qui a le malheur d'être jolie, plus jolie qu'elle aux yeux de Marie.

J'avais envie d'aimer ce livre. Amélie Nothomb énigmatique, brillant de tous ses feux sur la couverture, avait sûrement des choses à me dire. Mon attente a été comblée. Amélie parle de l'attachement maternel et de la jalousie mère-fille, froidement. Et c'est ça que j'ai aimé. Qu'Amélie nous fasse ressentir, par son style inimitable et son ton distancié, le désert d'une enfant privée d'un amour essentiel, l'amour maternel.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Amélie Nothomb et moi, c'est une histoire qui dure !
C'était en mars 2013 que tout a commencé.
C'est écrit là, sur mon grand cahier.
Juste après 2 Marc Levy et 1 Guillaume Musso.
Mars 2013, c'est le moment que j'ai enfin eu le courage de franchir le seuil de l'espace adulte de ma médiathèque...
Jusqu'alors, je le regardais de loin quand j'accompagnais mes enfants, aux rayons qui leurs sont dédiés.
Il me faisait peur...
J'ai toujours aimé lire depuis l'enfance et je me suis toujours adonnée à cette passion avec plus ou moins d'intensité, mais en devenant maman, j'ai remplacé mes livres de Stephen King ou d'Oscar Wilde par des Franklin, Petit ours brun ou princesses de Walt Disney...
Je ne saurais pas l'expliquer vraiment, mais face à tout ces livres pour adultes, je me sentais perdue, dépassée, trop bête pour en comprendre le sens, tout cela me paraissait trop intellectuel pour moi, alors j'empruntais des livres pour ados, sur le compte de mes enfants et je lisais un peu tout ce qui me tombait sous les yeux, par ailleurs. Des livres que l'on me prêtait ou que j'achetais par hasard, sans faire trop attention au genre ou à l'auteur. Juste par rapport à un titre, une couverture ou une quatrième alléchante.
Mais en mars 2013, tout a changé, suite à une émission télé où j'ai pu voir un portrait de Marc Levy.
Le lendemain, j'étais à la médiathèque !
De là, ma bibliothécaire m'a conseillé aussi Musso et... Nothomb.
Voilà, vous savez tout...
Ces 3 auteurs ont fait la lectrice passionnée que je suis aujourd'hui.
J'ai un énorme respect et la plus grande admiration pour chacun d'eux. Vraiment.
Ils font parti de mon parcours et pour cela, je leur serais à jamais reconnaissante.
Depuis, mes choix de lecture se sont affinés.
Alors que je ne lis plus systématiquement les nouvelles parutions de Musso et Levy, Amélie Nothomb n'a jamais cessé de m'étonner.
Le nouvel Amélie Nothomb, c'est mon incontournable de la rentrée !
Frappe toi le coeur est son 26ème roman.
Le 18ème qui est passé entre mes mains.
Cela fait d'elle, aussi, l'auteur que j'ai le plus lu à ce jour.
Chaque fois que je débute une de ses histoires, c'est comme si le temps s'arrêtait autour de moi.
Un moment suspendu.
Mes yeux ne se relèvent qu'à la dernière page tournée et le monde réel reprend vie.
Elle a ce don de me transporter dans son univers, Amélie...

Ce n'est jamais très simple de parler d'un de ses romans, sans avoir peur d'en dire trop.
La quatrième de couverture a toujours ce côté énigmatique, mystérieux, qui ne dévoile quasiment rien.
Une citation et c'est tout.
Alors que vous dire de Frappe toi le coeur ?
On y trouve une Marie, un Olivier, une Diane, un Nicolas, une Olivia... Et ça c'est plutôt original !
Il y a aussi de l'amour. C'est classique, mais ici, il sera plutôt question d'amour maternel. de relation mère-enfant.
Quelques éléments récurrents, propre à Nothomb, je veux bien sûr parler de beauté, d'intelligence, d'admiration, de fascination, d'êtres dotés de particularités et de comportements excessivement singuliers...Et j'en oublie sans doute...
Le champagne est de la partie, hein, mais très modéré cette fois et le mot "pneu"...présent dans chacune de ses histoires, qu'elle qualifie comme une signature d'authenticité. Signature vraiment discrète, car jusque là, je ne l'avais jamais remarquée... Je viens de l'apprendre dans une interview récente à Femme actuelle.
Et bien évidemment, son style incomparable, dont je ne me lasse pas.
Sa réflexion, sa façon d'amener les choses, sa patte, quoi.

Frappe toi le coeur m'a touchée.
Peut être plus que tous les autres, car le sujet principal m'est proche. Je me suis sentie concernée.
J'en garderais une trace. Il m'a marquée.

Je ne peux que vous inciter à découvrir, redécouvrir, vous réconcilier, continuer à admirer cette grande auteure, avec ce nouvel opus, Frappe toi le coeur.

Et à l'année prochaine, Amélie.
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Histoires de mère, de filles, de rendez-vous ratés, d'incompréhension, plantés ça et là dans un récit qui emprunte à la forme des contes classiques

La construction est peu originale : on suit les générations qui héritent inexorablement des bévues des précédentes, les personnages sont successivement abandonnés au profit de leur descendance : tout cela crée un climat peu propice à l'attachement, d'autant que les portraits sont taillés à la hache, sans nuance et avec très peu d'affects. Si ce style marchait parfaitement dans les romans du début de l'ère Nothomb, Métaphysique des tubes ou Stupeur et tremblements, c'est ici beaucoup moins efficace.

A distance de la lecture (à peine une dizaine de jours), il ne m'en reste déjà qu'une vague impression globale, rien ne vient éveiller des faits marquants dans ma mémoire. On a beaucoup parlé de jalousie comme thème central, il me semble plutôt avoir eu affaire à des personnages très auto-centrés et mus par un objectif unique : paraître. Autobiographique? :

"Quelle merveille ce champagne! du Deutz? Oui, je le reconnaitrais entre mille. Je dis toujours que le but de la vie, c'est de boire de grands champagnes".


Amélie Nothomb est elle-même un personnage de roman, aux apparitions rythmées par la rentrée de septembre. le style est très personnel, mais le style ne fait pas tout. le cru 2017 ne fera pas parti des millésimes exceptionnels.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Nouveau NOTHOMB, nouvelle critique...

Eh oui, j'ai craqué de curiosité pour ce nouveau roman et j'en suis ravie.
Enfin, une lecture conforme à la vraie vie sur les relations mère - fille oh combien difficiles mais passionnantes que je vous invite à découvrir à travers le regard/le ressenti de cette auteure parfois inclassable qu'est Amélie NOTHOMB.
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Une petite ville de province en 1971. Marie a 19 ans, elle est jolie, elle le sait et compte bien en profiter.
Elle est tellement narcissique qu'elle aime voir l'envie se lire sur les yeux des personnes qu'elle fréquente.
Ses beaux rêves de liberté s'évanouissent quand elle tombe enceinte et se marie avec le fils du pharmacien, le plus beau garçon de la ville.
Elle n'est pas amoureuse, elle ne sait aimer qu'elle-même.
A la naissance de sa fille Diane, elle n'éprouve aucun sentiment maternel sinon de la jalousie quand on complimente sa fille pour sa beauté.
Marie aura deux autres enfants : un garçon, Nicolas qu'elle se contentera d'aimer raisonnablement et une fille Celia qu'elle étouffera d'amour.
Diane grandit dans un désert d'amour maternel mais est heureusement confiée à ses grands-parents maternels aimants et clairvoyants.
Très intelligente, elle sait garder la distance et la lucidité nécessaires.
Elle entreprend des études qu'elle réussira très brillamment. Pendant ce cursus, elle rencontre une personne qui développe les mêmes défauts que sa mère.
Pas d'éclats, pas de cruautés physiques dans ce livre, mais beaucoup de souffrance rentrée chez cette fillette qui attend pendant toute son enfance un geste d'amour de la déesse comme elle l'appelle.
La scène que j'ai le plus appréciée, c'est lorsque Marie vient trouver sa fille Diane pour lui faire part de son désarroi vis-à-vis de sa plus jeune fille. Diane adopte alors une distance nécessaire pour lui dire calmement sa vérité.
Amélie Nothomb développe admirablement bien les caractères des différents personnages et transforme son roman en une oeuvre magistrale.
Dire que je ne voulais pas le lire car le thème ne m'accrochait pas.
Heureusement que j'ai changé d'avis.
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D'une année sur l'autre, je prends plus ou moins plaisir à lire le nouveau roman d'Amélie Nothomb. Si j'ai bien aimé "Le Crime du comte Neville", je me suis ennuyé avec sa version de "Riquet à la houppe". Aussi, j'attendais beaucoup de ce nouveau livre et je dois dire que je n'ai pas été déçu.

Amélie Nothomb s'intéresse à la relation "mère / fille" à travers le couple "Marie la mère / Diane la fille". Une mère égocentrique et narcissique qui verra dans sa fille une rivale redoutable. Diane va souffrir de la froideur de la figure maternelle qui aura succombé à une jalousie maladive et déconcertante.

L'intrigue du livre n'est pas uniquement basée sur cette relation difficile entre les deux protagonistes mais c'est surtout ce que l'on retient en refermant ce conte pour adulte. Un conte qui amène chaque parent à se questionner sur la relation qu'il peut ou doit avoir avec son enfant afin qu'il puisse s'épanouir dès son enfance, avec des repères solides qui seront des socles tout au long d'une vie.

Un livre émouvant, captivant et qui prend à témoin les lecteurs que nous sommes !
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En général, j'aime beaucoup les livres d'Amélie Nothomb pour son écriture et pour la chute inattendue de ses histoires.
Et celui-ci, lu par un après-midi pluvieux, ne déroge pas à la règle.
Il traite des relations mère-fille, de l'amitié, de la jalousie. Sans oublier la beauté et la convoitise, thèmes récurrents chez l'auteure.
Amélie Nothomb met en scène avec brio des portraits de femmes sans concession aucune. Ses personnages sont complexes, entiers et cachent une grande fragilité sous leur force apparente.
Un très bon moment de lecture.
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