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3,8

sur 1930 notes
Jusqu'à ce jour je n'ai lu que peu de chose d'Amélie Nothond et parfois j'ai même abandonné la lecture car j'entrai dans un univers qui ne me correspondait pas.

Lors de la rentrée littéraire de Septembre 2017, comme chaque année, le nouveau cru est sorti et là le sujet m'a interpellé : dans les articles, interviews etc.... le sujet me parlait, m'intéressait. Je voulais savoir la façon dont l'auteure avait appréhendé celui-ci, l'avait analysé et transcris.... Et j'ai dévoré, je l'avoue, le livre. Pas très épais, il est vrai, en moins de 24 heures, comme quoi un bon livre ne se calcule pas au nombre de pages mais à la précision des mots, du récit.

Frappe-toi le coeur, C'est là qu'est le génie ! Alfred de Musset
L'histoire se divise en deux parties : la première, la jeunesse de Marie, la mère, la "déesse" (tout est dit), et l'enfance de Diane, sa fille. Très bien abordé et décrit. Tout est plausible, sans démesure, simplement la jalousie ordinaire , dans tous ses actes, pensées, événements, omniprésente dans la vie de Marie sans qu'elle n'en prenne vraiment conscience trop occupée à ne penser qu'à elle. J'ai même été très perturbée pour diverses raisons..... Certaines phrases ont tourné en boucle dans ma tête, me réveillant même en pleine nuit et n'ayant pas d'autres choix que de reprendre le fil de la lecture, pour en savoir plus.

Une mère jalouse de la beauté de sa fille, de l'intérêt qu'elle suscite ! Inimaginable et pourtant. le récit est alerte, vif mais non violent, implacable, finement décrit, subtile. On souffre avec Diane qui quémande l'amour de cette femme froide et indifférente à son existence. On est à la limite de la maltraitance mais on franchit jamais la frontière. Marie est le portrait parfait de l'égocentricité : elle veut être le centre des attentions, des regards, elle a soif de reconnaissance. Son manque de sentiments pour son mari, pour Diane peut révolter, peut faire penser qu'elle est insensible mais non car les naissances suivantes prouverons que de l'amour elle peut en donner et parfois trop.

Avec une narration simple il y a une violence inouïe et je pense que cela peut réveiller chez certaines (et peut être certains mais là il s'agit de la relation mère/fille) des souvenirs enfouis et tus.

Dans la deuxième partie Diane adulte va s'orienter vers la cardiologie, soigner le coeur grâce à un médecin qui va prendre le temps de déceler chez l'enfant le manque, sera confrontée à Olivia, professeur de médecine qui va la vampiriser alors qu'elle espérait une amitié basée sur l'admiration, peut être une mère de substitution, un modèle et qui va se révéler comme quelqu'un de manipulateur et d'intéressé. 

Fallait-il qu'elle fut généreuse pour lui suggérer cela
La récit est très bien construit en particulier dans la première partie, ensuite j'ai été surprise, pas de façon désagréable, mais je pensais qu'il y allait avoir une fin de roman orientée sur la revanche de la fille sur la mère, elle y est, mais d'une façon différente à celle qu'on pense et le fait d'avoir imaginé ce personnage d'Olivia, qui va devenir, elle aussi, un sorte de bourreau, source de désillusion pour Diane, d'avoir occulté la mère, surprend et au final redonne de l'élan à l'histoire et ne sombre pas dans le convenu.

Il demeure qu'il est difficile de se construire avec des images féminines si négatives, froides, blessantes. Mais Diane est forte et va se servir de son passé pour se construire avec l'amour de ses grands-parents maternels aimant et très vite interpellés par le comportement de leur fille, ses amies même si parfois elle les délaisse. Sur son chemin il y aura des personnages clés et en particulier Mariel (je ne vous dirai pas qui elle est pour laisser le suspens) mais qui va lui permettre de donner ce qu'elle n'a pas reçu.

Un roman réussit, qui tient en haleine, qui pose l'épineuse relation mère/fille à différents stades de la vie et de tous ses méandres. Une réussite.

"La bêtise, c'est de conclure" a écrit Flaubert. Cela se vérifiait rarement autant que dans les querelles, où l'on identifiait l'imbécile à son obsession d'avoir le mot de la fin. (p87)
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Une belle illustration de l'amour des parents et des grands-parents pour leurs enfants: du rejet jaloux à l'adulation envahissante en passant par l'amour prévenant, l'amour secondaire (du père),l'amour tolérant et compensateur (des grands-parents). Mais aussi l'histoire de la construction d'un adulte et de l'influence de son entourage. Rapide et agréable à lire et propre à susciter quelques réflexions.
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J'ai enfin lu le dernier Amélie Nothomb en une petite soirée comme d'habitude, j'aime les derniers écrits de l'auteur depuis Pétronille. J'ai vraiment aimé suivre cette histoire qui est avant tout celle d'une relation mère-fille très toxique, Marie jeune fille très belle et très courtisée tombe enceinte très jeune du fils du pharmacien.

Une petite Diane va naitre mais Marie va très rapidement rejeter cet enfant et vouloir se mettre rapidement à travailler, Marie va plus tard avoir un garçon Nicolas et là Diane qui est alors très jeune, elle va s'apercevoir que sa mère montre énormément de tendresse envers lui alors que Marie n'a jamais eu de moment de tendresse avec sa mère.

Un dernier enfant, une petite fille va à nouveau conforter Diane dans ses pensées car sa mère Marie ne lâche pas d'une semelle le petite dernière.

Relation mère-fille très tendu donc Diane va rapidement vivre chez ses grand-parents.

J'aime toujours autant le style d'Amélie Nothomb et j'ai beaucoup aimé la fin de ce roman également. Un bon cru Nothomb pour cette rentrée littéraire 2017.
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Il paraît que les vrais adeptes d'Amélie Nothomb attendent avec impatience chaque nouveau livre de l'auteure. Moi, je connais certes le personnage mais en revanche, je ne sais rien de son univers ni de sa façon d'écrire. Mais ici, ce titre saisissant et son résumé sur la quatrième de couverture intrigant m'ont poussé à lire ce roman.

Dès les premières pages, on s'attache énormément à Diane, autant que l'on déteste sa mère, qui a tout de la garce ! Je sais, le mot est fort mais comment appeler autrement une fille qui, ayant eu une enfance heureuse et des parents présents, ayant un physique plus que flatteur et un homme qui l'aime, se comporte de façon aussi odieuse avec une petite fille adorable qui n'a rien fait, rien demandé ? Une garce, oui, oui, voilà le terme exact !

J'ai tellement aimé la capacité d'analyse que possède Diane dès son plus jeune âge et ce jusqu'à ce qu'elle devienne adulte ! En effet, cette belle personne fait preuve d'une empathie sans limite… Et c'est peut être là le pire : l'attitude de Diane vis-à-vis de sa mère fait penser à celle que pourrait avoir une femme battue : elle trouve sans cesse des excuses à sa mère, elle lui trouve toujours des circonstances atténuantes, alors qu'on voudrait juste lui dire de fuir… En général, je préfère les personnages qui ont un petit peu plus de caractères, mais ce n'est qu'une enfant.

Ici, on parle d'amour, d'amour filial et d'amour maternel : cet amour maternel est-il inné ? Comment se construire lorsque l'on est rejeté par l'un de ses parents ? C'est très bien fait, la plume de l'auteure est saisissante et très incisive parfois. Bref, on se surprend par moment à avoir le coeur qui se serre et les larmes qui montent.

Ce roman soulève de nombreuses questions qui peuvent impacter nos vies… Certes, on a déjà vu et lu beaucoup de choses sur ce type de sujet, mais ce roman est tellement bien écrit qu'il est à la limite d'en devenir addictif !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Marie, jeune femme de 20 ans, belle mais irrévocablement jalouse, donne naissance à son premier enfant. Un petite fille portant l'agréable prénom de Diane.
L'enfant aussi belle que sa mère attire vite les éloges de leur famille et entourage. Marie ne peut déjà alors plus la supporter, et n'éprouve aucun amour pour sa fille. Diane grandit avec un réel vide dans le coeur.

Nothomb nous transporte dans un récit psychologique, à travers les relations essentiels (ici, le lien maternel) de notre existence.
Les sentiments ressentis lors de la lecture du roman, m'ont donné l'impression de relire Antéchrista. L'auteure arrive à mettre les mots pour faire surgir notre empathie à l'égard de ses personnages. Ce fût donc de nouveau un très bon moment.
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Comme le beaujolais nouveau, Amélie Nothomb se rappelle à nous à date fixe. Mauvaise comparaison puisqu'Amélie préfère le champagne et ne manque pas de le rappeler dans chacun de ses romans.
Par tradition aussi, le dernier Nothomb arrive régulièrement dans ma famille, en cadeau de Noël. Je l'ai donc lu.
Avoir choisi le thème de l'amour maternel et plus précisément la relation mère-fille n'était pas pour me déplaire mais, franchement je suis loin d'être conquise.
Son récit est trop factuel et ses personnages ne m'inspirent ni compréhension, ni empathie.
Peut-être fallait-il l'appréhender juste comme un conte cruel?
Cependant, j'ai souri à ce passage de la page 61 :
"Curieusement, elle ne l'allaitait pas... en 1977, il lui parut que ce procédé ternirait son image de mère moderne et que la petite elle-même rougirait de cette alimentation préhistorique"... sur quoi je suis assez d'accord !
L'auteure m'inspirant malgré tout une vive sympathie, je n'insisterai pas sur mon manque d'enthousiasme pour son dernier crû.

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Sous des apparences anecdotiques, ce roman approche des sujets sensibles, avec la vivacité d'écriture que l'on connaît de l'auteure. Celle-ci aborde de manière anguleuse, et parfois cynique, la question très délicate du choix de la maternité et des relations délétères entre mères et filles, traitées à travers le prisme de la jalousie et la rivalité asphyxiantes. Une bonne lecture !
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Bonne lecture, fluide, 167 pages qui se lisent en à peine 3 heures. le thème est la jalousie féminine, jalousie mère fille mais aussi entre collègues et entre amies.
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Les livres d'Amélie Nothomb ressemblent de plus en plus aux messages enfermés dans une bouteille et jetés à la mer : ils échouent sur les tables des librairies à chaque rentrée littéraire, ont quelque chose de sibyllin dans leur brièveté et sont la preuve que leur auteure est toujours vivante. Comme personne n'ose peiner quelqu'un d'aussi sympathique que la baronne Amélie, on qualifie ses courts romans de fables ou de contes. Certes. Suis-je pour autant convaincue ? Non. le fabuliste tire de son récit une moralité, à défaut d'une règle de conduite. Amélie Nothomb se borne à esquisser une situation à laquelle sont confrontés ses personnages dotés d'une psychologie de l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes. Ici, il s'agit de traiter de l'indifférence des mères à l'égard de leurs filles, d'une jalousie qui ne dirait pas son nom, mais se manifesterait par un dénigrement incessant et des formes d'humiliation répétées. Il ne s'agit pas tant de concision dans ce livre que d'un survol générationnel assorti d'un atterrissage périlleux où une façon d'amour filial se révèle par ricochet.
« Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie » déclare le poète quand le peintre (Eugène Delacroix) relève que « le fruit d'une inspiration persévérante n'est qu'une suite de labeurs opiniâtres ». À bon entendeur, salut !
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Aucun roman d'Amélie Nothomb ne m'a jamais déplu. Celui-ci n'a pas fait exception à la règle: vif, incisif, interpellant, parfois choquant. Comme souvent, court et intense.
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