Je ne pense pas que la médiocrité m’ait eu. J’ai toujours réussi à maintenir une vigilance de ce côté-là, grâce à quelques signaux d’alarme. Le plus efficace d’entre eux est le suivant : aussi longtemps qu’on ne se réjouit pas de la chute de quelqu’un, c’est qu’on peut encore se regarder dans la glace. Se délecter de la médiocrité d’autrui reste le comble de la médiocrité.
- A-t-elle vraiment lu ma lettre ? demandais-je.
- Bien sûr. Ne soyez pas frustré, Aliénor entend les compliments. Un jour que je lui avais sorti tout un chapelet d’éloges sur un de ses paragraphes, elle a fermé les yeux. « C’est quoi, cette réaction ? » ais-je dit. « Je me blottis dans tes mots », a-t-elle répondu.
Ton désir fait un bruit de lave-vaisselle.
Tout lecteur devrait recopier les
textes qu'il aime : rien de tel pour comprendre en
quoi ils sont admirables.
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Porter une telle cravate, c'est une insulte, un attentat, un acte de mépris, ce comportement respire la haine, voilà, ce type me hait, il hait le genre humain.
J'ignore ce qu'est la réussite d'une histoire d'amour, mais je sais ceci : il n'y a pas d'échec amoureux. C'est une contradiction dans les termes. Eprouver l'amour est déjà un tel triomphe que l'on pourrait se demander pourquoi l'on veut davantage.
[...] il m'importe peu de ne pas être compris de qui je méprise.
Supporter le discours des bien-pensants n'est déjà pas facile, mais cela devient intolérable quand on découvre l'ampleur de la haine dissimulée derrière ce catéchisme.
A l'adolescence se pose la question cruciale du rayonnement : sera-t-on dans la lumière ou dans l'obscurité ? J'aurais aimé pouvoir choisir.
La réussite d'une histoire d'amour, je ne sais pas ce que c'est. Quand l'amour peut-il être considéré comme réussi ?