LE PROFESSEUR. Et les pauvres, quand ils souffrent du froid, ils restent assis sur des chaises sans bouger ?
MARINA. Mais oui. Il faut être riche pour avoir la force de réagir. Quand les pauvres ont froid, ils font comme les moineaux : ils gonflent leurs plumes comme pour se terrer en leur propre chaleur et ils ne bougent plus.
Eh oui. J’avais dix-huit ans quand je vous ai découvert. Vos paroles me semblaient contenir la somme de l’intelligence humaine. Quand je vous écoutais, j’avais envie de crier de joie, j’étais fier d’être humain !
L’évêque Remi baptisait Clovis en disant: « Brule ce que tu as adoré, adore ce que tu as brulé. » Cette phrase m’a toujours fasciné.
- J’ai l’impression de passer un examen
- Un examen très spécial ! un examen d’autodafé !
La formulation habituelle en est : « Quel livre emmèneriez-vous sur une ile déserte ? » Interrogation que j’ai toujours trouvé un peu stupide, car absurde : si le métier de professeur d’université devait offrir en prime, un voyage sur une ile déserte, ça se saurait. Mais posée à l’envers, la question devient essentielle : quels livre auriez-vous le moins de scrupules à détruire ?
LE PROFESSEUR. C'est quoi, la nature humaine ?
MARINA. C'est ce que les hommes font.
[...]
LE PROFESSEUR. Et qu'est-ce que les hommes font, Marina ?
MARINA. Les hommes font la guerre. La guerre est dans la nature humaine.
Vous réagissez comme les pauvres, vous placez votre honneur de manière à en être la victime
DANIEL. Il a brûlé tous les livres ! ( Il semble anéanti.)
LE PROFESSEUR. Pas tous : il en reste un - je vous laisse deviner lequel.
MARINA ,( qui court vers le poêle et tombe à genoux devant le professeur) Le ban de l'observatoire !
LE PROFESSEUR. ( Bien vu, mon enfant. J'attendais votre avis pour savoir quel sort lui réserver.
MARINA. Oh, ne le brûlez pas, je vous en prie !
LE PROFESSEUR. Je ne sais pas. C'est un beau livre, mais que peut-il pour nous Marina ?
MARINA (sortant des bras de Daniel. et reculant avec une sorte d’exaspération). Ah non ! Pas de considérations littéraires ! J’ai froid, je veux du feu.
LE PROFESSEUR. Voyez-vous, Daniel, c’est ainsi que parlait la femelle préhistorique quand elle rentrait au bercail.
Amélie Nothomb,auteur du XXème et du XIXème siècle est très attachée à la culture Japonaise. En effet, l'auteur y a été confrontée dés l'enfance quand ses parents diplomates sont mutés au Japon.
Elle se croira Japonaise pendant de nombreuses années. Sa famille déménage ensuite en Chine, à la fin du règne de Mao. Amelie Nothomb n'aimait pas la Chine ; elle était pour elle le contraire du Japon qu'elle avait tant apprécié. Aujourd'hui, la culture Japonaise est restée dans le cœur d’Amélie Nothomb.
L'auteur écrit aussi bien des romans que des pièces de théâtres comme les Combustibles, qui raconte le lutte contre l'hiver d'un professeur, de son assistant et d'une de ses élève, dans une bibliothèque. Dans celle-ci, il n'y a qu'un poêle et de livres. Ils sont bloqués à cause de la guerre. . Il ne reste alors plus qu'une solutions pour survivre: brûler les livres.
Cette pièce m'a beaucoup plus, les personnages essaient plusieurs choses pour se réchauffer avant d’être contraints de brûler les livres. S'engage alors une lutte pour sauver le meilleur livre qui n'est pas le même selon les personnages.C'est cet univers qui j'ai aimé. Les personnage sont désespérés et font tout pour leurs uniques biens : les livres.
Mais Amélie Nothomb ne laisse pas ses lecteurs de cote ; en effet, elle répond à toutes leurs lettres.
Pourtant, Amélie Nothomb a des rituels d’écriture étranges. Elle se lève a 4 heures du matin, boit un demi litre de thé très fort et se jette sur son bureau pour écrire.
C'est ainsi qu’Amélie Nothomb est devenue en une vingtaine d'années l'un des plus grands écrivains. Certains de ses livres sont devenus des grands classiques des grands classiques.
Elle est très régulière et écrit et publie un livre par an. Cette sortie est, pour ses lecteurs, un rendez-vous annuel immanquable