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sur 1782 notes
Quel livre emporterais-tu sur une île déserte ?
Une réponse facile. Il n'est qu'à regarder les profils de nos amis babeliotes pour commencer à remplir ces étagères virtuelles.
Mais si la question était : de quel livre te débarrasserais-tu si la nécessité s'en faisait sentir ? Là je sens déjà que pas mal d'hésitations ralentiraient le processus...

C'est à cette douloureuse question (douloureuse pour tous les amoureux des livres) que vont être confrontés les trois personnages de cette pièce de théâtre : un professeur universitaire de littérature, son assistant et une étudiante, la fiancée de ce dernier.
Un seul décor : une pièce quasiment vide, sur le mur du fond une immense bibliothèque surchargée de livres, trois chaises et un poêle.
Les personnages se retrouvent dans des conditions de survie extrêmes : la guerre est présente, la faim se fait sentir et un froid glacial règne. Plus de bois, de charbon, ni aucun autre moyen de se réchauffer subsiste... Une idée folle s'empare alors d'eux : brûler les livres pour obtenir un peu de chaleur et oublier momentanément l'infernale morsure du froid.
Mais est-ce possible de commettre un tel sacrilège ? Est-ce possible de renoncer à ce que l'on croit, à ce que l'on aime ? Est-ce que la guerre, le froid peuvent changer notre ligne de vie ?

Voilà un texte très court mais qui bouscule bien des idées et des certitudes, qui nous fait réfléchir sur le sens de la vie, le poids des conventions, sur notre rapport aux autres et aux choses et sur nos valeurs aussi.
Un texte très court mais incisif. J'ai adoré !
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C'est la guerre depuis un an, il fait un froid glacial, et dans l'appartement du Professeur, il n'y a plus qu'une seule chose pour faire du feu : les livres. Commence alors une discussion passionnée entre Le Professeur (de lettres à l'université), Daniel (son assistant) et Marina (étudiante du premier et maîtresse du second), pour savoir quel livre brûler en premier.

Dans cette pièce de théâtre en huis clos, on s'interroge donc sur l'importance de la littérature et sur ce qui vaut la peine d'être sauvé quand il n'est plus question que de survie : ce qui est beau ? Ce qui est utile ? Mais comment juger de la beauté, de l'utilité d'un livre, d'une oeuvre, de la littérature ? Qui va déterminer les critères ? Seront-ils objectifs et absolus, ou subjectifs et relatifs en fonction du moment, du lecteur, du critique ? Et d'ailleurs, est-il seulement humain de sauver un livre des flammes quand la mort peut vous frapper à chaque instant, quand le froid est tout aussi mortel (« l'enfer, c'est le froid ») ?

Dans les situations de crise aiguë et d'absolue nécessité, telles que celle décrite dans ce livre, l'humain révèle sa vraie nature, les masques tombent, la peur de mourir s'affiche sans filtre et pousse à l'impensable.

Parabole cruelle, absurde, drôle et ironique, « Les Combustibles », qui illustre le talent de dialoguiste de l'auteure, pose la question (à laquelle personnellement je ne veux, peux, sais pas répondre) de savoir jusqu'où nous pousserait notre instinct de conservation si notre survie était en jeu.
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Ma quatrième lecture d'Amélie Nothomb, court sur un sujet brûlant qui refroidit bien vite.
Il faut survivre, et c'est l'hiver, et c'est la guerre qui dure, et ça caille dur!
Qu'alors y faire?
Par chance, le prof de fac possède une belle bibliothèque pleine de livres bons à cramer. La survie (jusqu'à quand?) est à ce prix.
Le reste... On s'en fout un peu, de quels bouquins seront incinérés en premier. On en est plus là.
Cette courte histoire sur le mode théâtre, ne va pas durer bien longtemps.. le professeur n'a pas une bibliothèque de Babel! Que faire, une fois le dernier bouquin brûlé? La réponse est aussi logique qu'implacable.
... Et la chamaillerie sur l'ultime livre à livrer aux flammes m'a semblé fort dérisoire.
Finies, les vanités littéraires et les postures de caciques des facultés!
Et Amélie Nothomb a encore su me séduire, à poêle cette fois, même si un tout petit peu moins qu'avec les trois premiers opus que je lus d'elle.
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Le problème cornélien que pose Amélie Nothomb avec "Les combustibles" demeure le corps physique contre l'intellect.
Les deux ont pourtant pour moi besoin de nourritures. Mais dans un contexte de guerre comme dans cette pièce de théâtre, la souffrance physique semble s'imposer. Surtout pour l'étudiante d'université Marina qui se plaint du froid.
Et pour alimenter le poêle ne restent que des livres à sacrifier. Renversement de la situation dans Fahrenheint 451 où les pompiers malgré eux mettaient le feu aux bibliothèques.
On découvre à la lecture le cynisme d'un professeur qui tombe son masque et se dévoile en homme paradoxal.
Daniel son assistant se dépouille lui aussi de sa naïveté pour s'affronter à son mentor. La guerre lui ouvre les yeux.
Pourtant ce sont les joutes verbales de Marina les plus pertinentes à mes yeux. le livre" est la seule beauté qui nous reste! il est ce qui peut nous faire oublier la guerre"
Illusion direz-vous?
De nombreux survivants des camps de la mort rapportent que dans leurs mains ils tenaient un trésor: des bouts de papier en lambeaux mais des récits chargés d'espoir.

Gageons que nous n'ayons pas à trancher dans les mois à venir et que la citation de Tesson "Seule la poésie est utile quand croit le péril" soit vaine.

En conclusion ce livre ténébreux nappé de brumes de guerre et huis clos vertigineux m'a déprimée.

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« Au fond de la pièce, une immense bibliothèque surchargée de livres couvre tout le mur. le reste de la salle frappe par son dénuement : ni tables, ni bureau, ni fauteuil, seulement quelques chaises en bois, et à droite, un énorme poêle en fonte. »

Ainsi commence Les Combustibles. Peut-être devrais-je donc m'arrêter là ? Au moins pour respirer, et pour fureter en détail le long étalage des bouquins entreposés dans cet espace restreint qu'est une immense bibliothèque. La mienne est minuscule (je parle de bibliothèque, ne cherches pas systématiquement une connotation sexuelle à mes propos). Et je me fais cette réflexion intérieure : où poser mes fesses pour lire ce Nothomb s'il n'y a ni canapé, ni fauteuil. Certainement pas sur le poêle, ça risque de faire griller mes roustons. Seconde réflexion (effet Nothomb, je réfléchis plus) : où vais-je posé mon verre de bière s'il n'y a ni table, ni bureau. Certainement pas sur le poêle, ça va faire griller mon malt, et les bières noires ne sont pas franchement mon truc. L'histoire débute mal avec ces deux questions laissées sans réponse. Je décide donc d'avancer dans ma lecture, à jeun et debout.

Mais avant, j'ai une question à te poser : Quel livre emporteras-tu sur une île déserte ?

Je te laisse réfléchir, tu n'auras qu'à repasser par ici dans six mois pour me donner ta réponse. Voilà donc le sujet principal de ce roman.

La question n'est pas exactement posée de cette manière, mais le principe en est le même. Nous sommes en pleine guerre, la ville est assiégée depuis plus d'une année et les bombardements ne cessent pas… Un professeur, son assistant et Marina, étudiante et accessoirement maîtresse actuelle, temporaire de l'assistant, se retrouvent réfugiés dans un appartement. Plus de meuble, plus de babiole, juste un poêle et une bibliothèque remplie d'ouvrages… C'est l'hiver et on se gèle les miches et les roustons… Tu vois où je veux en venir… Dans ce court roman (huis-clos construit façon pièce de théâtre), les trois protagonistes vont discourir pour savoir quels livres méritent d'atterrir dans les flammes du poêle afin de recueillir un peu de chaleur… La survie est à ce prix !

A dire vrai, l'idée me paraissait des plus prenantes, mais les références d'Amélie Nothomb me laissent de marbre, et j'ai l'impression de ne pas avoir tout saisi l'importance des auteurs cités. J'en ressors donc avec un sentiment de frustration et une petite voix intérieure me disant que j'aurais tout aussi bien pu poursuivre mon chemin au milieu des bombes sans perdre mon temps avec ce bavardage.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ah, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un petit Amélie Nothomb et cela m'a redonné quelque vigueur. Contrairement à Marina, l'une de nos protagonistes ici, je suis persuadée, moi, au contraire, que la littérature réchauffe, du moins si elle ne réchauffe pas le corps, sert-elle au moins à réchauffer le coeur.

Ici, nous nous trouvons dans une drôle de situation : trois personnage : Le Professeur et deux de ses anciens élèves, Daniel et Marina. La guerre faisant rage à l'extérieur, ils se retrouvent donc confinés à l'intérieur d'une pièce, quasiment dépourvue de meubles puisque tous ont servi à alimenter le poêle. Par manque de nouveaux objets à brûler pour entretenir un minimum de chaleur, si tant est que celle-ci puisse encore exister lorsque les personnes s'entre-tuent à l'extérieur, le seul "combustible" qui reste à utiliser sont les précieux livres du professeur. Reste à définir par lesquels commencer et lesquels seront les derniers survivants. S'engage alors une discussion entre nos trois protagonistes pour savoir lequel fera partie de la fournée du soir. Ces trois personnages sont très émouvants car bien que ne faisant pas la guerre avec des armes, ils la font en continuant à lire. N'est-ce pas la plus belle des résistances qui soient ?

Un livre qui se lit très vite et avec d'innombrables messages cachés à l'intérieur. Avec un style léger mais toujours aussi dérangeant de par ses énigmes enfouies, Amélie Nothomb dérange encore une fois son lecteur qui pourtant, se laisse prendre au piège ! A découvrir et à faire découvrir.
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Et voilà que Madame Nothomb nous fait le coup du livre à emmener sur une île déserte. Bien connu, comme thème, pourc elle qui prend tant de plaisir à sortir des sentiers battus ! Mais il me semble que cette pièce va bien au-delà de cette problématique philosophique du "quel livre mériterait d'être sauvé ?".

La forme, aussi surprenant qu'elle soit chez Nothomb, lui permet une parfaite maîtrise des personnages, une psychologie fine où le lecteur comprend vite que le plus sain en apparence est également le plus tordu... le lieu, vague et équivoque permet à chacun d'y transposer ses propres fantasmes, laissant toute latitude au lecteur pour s'approprier l'événement. Enfin, les titres des livres, masqués et imaginaires, ne sont que des pretextes pour classifier les livres et polémiquer sur la supériorité de certains genres (Goebbels se retournerait peut-être dans sa tombe.)

Mais le tour de force de ce "petit machin" est de savoir faire référence, sans jamais totalement l'imiter, à une autre pièce hyper connue du répertoire français. En effet, les références à Sartre y sont plus qu'évidentes : ce Huis-Clos, ce trio infernal, la séduction alternative des uns et des autres, et puis, cette réplique-culte ("L'enfer c'est les autres !"), admirablement détournée dans la bouche de la jolie étudiante ("L'enfer, c'est le froid !"), au beau milieu de la pièce dont la situation est déjà étranglée par la guerre, le huis-clos et le choix crucial qui se met en place... Très réussi, Madame Nothomb !

Enfin, derrière ses faux-semblant, madame Nothomb, nous pose les questions auxquelles nous n'aimons être confrontés, nous renvoie à notre propre part d'animalité, à notre peur de mourir, à cet instinct si abominable qui est l'instinct de conservation, à notre regard sur l'autre, en tant qu'il est le seul outil nécessaire à notre survie, à notre jugement de la jeunesse, de la beauté... on en viendrait presque à fredonner Goldman... "et si j'étais né en 17 à Liedenstadt".

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C'est la guerre, la ville est occupée, et il fait froid, très froid. Trois personnages, frigorifiés, regardent avec envie les livres qui remplissent la bibliothèque du Professeur, livres qu'il enseigne à l'université. Daniel et Marina, un jeune couple, sont ses disciples.
Après avoir brûlé tous les meubles, serait-ce sacrilège de continuer avec les livres? Et lesquels?
commence alors une discussion autour de la littérature et de l'hypocrisie, Le Professeur révélant avec cynisme que les livres qu'il recommande sont loin d'être ceux qu'il préfère.
Le thème de cette pièce de théâtre est intéressant, et tout ça aurait pu être très prometteur. Pourtant je n'ai pas accroché. Pour commencer, j'ai été frustrée qu'Amélie Nothomb n'aille pas jusqu'au bout et ne propose quasiment que des auteurs inventés qui n'intéressent pas le lecteur et le laissent en dehors du débat. Et puis elle lance pêle-mêle une discussion sur la bonne et mauvaise littérature, la guerre, les relations hommes-femmes, la domination... dans un texte de moins de cent pages c'est carrément trop!
Et enfin... je ne trouve aucune sincérité dans l'écriture d'Amélie Nothomb (de cette époque-là en tout cas, j'ai arrêté de la lire en 2002), juste une sorte d'écriture de la bravoure et d'un cynisme feint. Bref, les arguments des uns et des autres ne m'ont pas atteinte.
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Bon, d'accord... que dire !! D'abord que c'est un p'tit livre, mais tous les Nothomb ne le sont-ils pas ? Et puis, que c'est une pièce de théâtre... trois personnages, une seule pièce... Un huis-clos glacial. Dans tant pour le propos, plus pour le contexte. Pays inconnu. Temps de guerre. Dehors, les barbares tuent, tirent, bombardent. Alors, on reste confiné. Et on gèle... c'est l'hiver, plus aucun combustible... sauf les livres. Et la pièce en est rempli. Normal pour un prof de littérature. Il partagera son espace avec son assistant et l'amoureuse de ce dernier. Qui a froid, très froid. Normal, puisqu'elle n'a plus rien sur les os. Et elle exige : les livres ne font-ils pas de bons combustibles ? Mais la question est : quel sera ce livre qu'on brûlera en dernier, parce que quasi intouchable. Alors, une joute verbale, avec sujet principal : les livres. Bon, je me retrouve un peu dans cet amour qu'on peut porter aux livres, mais sinon, je n'en tire pas grand chose... Froide devant ce texte, comme l'est le décor de cette pièce.
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Une petite heure suffit pour venir à bout de ce titre d'Amélie Nothomb. Certes elle nous a habitués à des productions peu épaisses mais là, 110 pages et une police d'écriture plutôt large, cela ne fait pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais la qualité l'emporte-elle sur la quantité ? En général, j'aime bien la plume si particulière de cette auteure. Pour moi, cette pièce de théâtre à vocation philosophique n'est pas l'ouvrage où elle est le plus mise en valeur même si quelques répliques acides fusent dans les dialogues.

Dans un pays (de l'Est ?) en guerre, la ville est assiégée par les Barbares en plein hiver. Un professeur de littérature plutôt cynique héberge son assistant Daniel, idéaliste et rêveur. La cité universitaire ayant été détruite, se joint à eux Marina, une jeune étudiante très frileuse et petite amie de Daniel. Pour alimenter le poêle, les seuls combustibles restants sont désormais les livres que contient la bibliothèque du professeur. Mais lesquels faut-il sacrifier pour obtenir un peu de chaleur ? le bien-être physique même fugace prime-t-il sur le réconfort intellectuel ?

Amélie Nothomb nous montre qu'en cas de grande nécessité, les principes changent : les idées sur les valeurs dans la vie, sur l'amour, sur le désir, sur la mort peuvent se modifier. Lorsqu'il est question de survie, il est facile de détruire ce que l'on a encensé et accepter ce que l'on aurait normalement refusé. C'est bien sûr une pièce débat sur ce qu'apporte la littérature à l'existence et sur le côté temporaire d'une critique, qui vaut pour un moment donné et dépend beaucoup de l'état présent du lecteur. Je vois bien ce texte étudié en seconde/première mais pour une lecture détente, c'est à mon goût un peu trop philosophique. 12/20
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