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sur 1567 notes
« Nous sommes ensemble depuis cinq ans. À part l'amour, tu n'as rien. / Tu ne t'en es pas plainte. » (p. 4) Quand Reine quitte Claude, ce dernier décide de se venger et qu'importe que cela lui prenne 15 ans. Pour cela, il s'attache la douce Dominique qui, sans le savoir, participe à un plan amer poli par le dépit. de leur mariage naît Épicène, petite fille adorable qui ne comprend pas pourquoi son père la hait, mais qui s'en accommode en le haïssant encore plus fort. « Pourquoi avoir des remords de ne pas aimer qui ne l'aimait pas ? La question ne méritait aucun état d'âme. » (p. 21) Cependant, il y a une différence entre ressentir ce violent sentiment et l'avouer à d'autres. Et tandis que Claude poursuit obstinément sa vengeance, la fillette découvre les ravages de la duplicité et de la dissimulation. « À dix ans, Épicène ne fut pas capable de dire à sa meilleure amie que son père était un sale type et qu'elle le détestait. » (p. 26) Plus tard, quand bien des vies auront été bouleversées, il restera une simple question : peut-on vraiment se venger d'un chagrin d'amour ? Et cela a-t-il un sens ?

Après Frappe-toi le coeur qui décrivait le terrible manque d'amour d'une mère envers sa fille, Amélie Nothomb explore ici les relations père-fille et, au-delà, les chemins que l'on emprunte dans l'existence : faut-il vivre pour un autre, contre un autre, pour soi ? Si le de cette autrice me laisse particulièrement froide, tant son dépouillement frôle la désolation, le contenu de ses derniers romans me stimule agréablement et, toujours, me rappelle la chance que j'ai eue de grandir dans une famille normale, banale, heureuse.
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N'ayant jamais lu Amélie Nothomb auparavant, j'ai pourtant été attiré par ce livre en librairie à cause d'un mot, un beau mot, « épicène ». Cet adjectif assez rare dans notre langue désigne les noms qui ne varient pas selon le genre. La quatrième de couverture énigmatique, puisqu'assez courte, a fini d'éveiller mon intérêt, mais que peut-on vraiment tirer cette oeuvre ?

Des personnages évanescents

Ce roman laisse un goût d'inachevé, les personnages principaux peuvent être réduits à un ou deux traits de caractère, ainsi Dominique est crédule et docile, Épicène est vive et solitaire etc ... Les personnages secondaires, quant à eux, n'ont aucune consistance. le plus fameux exemple est donné par les parents de Dominique, dont on ne sait absolument rien et qui ne posent pas la moindre petite question au départ de leur fille ou à son retours en compagnie d'Épicène. Ils reprennent leur vie là où ils l'avaient laissé une vingtaine d'années plus tôt sans plus d'objections.

Une intrigue creuse dans une ville fantôme

Après une demande en mariage au second rendez-vous, Dominique, qui doute de son amour pour Claude, en est finalement convaincue par un simple parfum dans un passage gênant qui a tout d'une publicité de mauvais goût pour Chanel. Dire que la littérature cherche la clé du coeur des femmes depuis toujours ... . On ne s'explique pas non plus pourquoi Claude déteste sa propre fille jusqu'à la fin du roman qu'on traverse, hagard, sans savoir où l'on va. D'autant plus que l'intrigue se situe dans un Paris fantomatique réduit à une rive, puis à l'autre. Ah Paris, cette ville magnifique avec sa boulangerie et son collège et rien d'autre ! Les révélations de Claude à la fin du roman ne suffisent pas à donner un second souffle à une intrigue qui retombe finalement comme un soufflé.

Une fausse morale pleine de bons sentiments

« Celui qui aime est toujours le plus fort », ainsi débute l'homélie de la mère Épicène qui finit par conclure, sous les yeux ébahis du lecteur à une corrélation entre problèmes de santé et manque d'amour ou désamour. Une absurdité venant après l'autre, Épicène affirme sa croyance en une justice immanente qu'elle s'empresse pourtant de remplacer avec délectation à la fin du roman, le tout en se drapant derrière une absence de préméditation comme si cela pouvait suffire à justifier son acte.

Le père cet ennemi de toujours

Si la raison pour laquelle Claude n'aime pas sa fille est, disons le, franchement risible, la haine d'Épicène envers lui semble plus justifiable lorsqu'il brise sa relation avec Samia. On aurait pourtant pu penser que ce personnage, comparé à Orphée (rien que ça !), s'empresserait de braver ce cerbère de Claude pour rejoindre son amie. Au lieu de cela notre Orphée semble boire la tasse au fond du Styx tandis qu'Épicène sombre dans les limbes en compagnie du récit.

En résumé même si l'histoire entre Reine et Claude ne compte pas pour des prunes c'est bel et bien Dominique et non Épicène qui restera la bonne poire de ce roman qui n'a de cesse d'aller aux fraises !
Lien : http://soliloque-critique.ov..
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Je ressors plutôt mitigée après la lecture de ce drôle de roman.
Les prénoms épicènes, un titre énigmatique pour l'histoire d'une vengeance absurde, mise en place par un homme sans aucun remord pour les deux victimes collatérales de son stratagème alambiqué. Comment va parvenir à se construire Epicène, cette enfant brillante mais très renfermée, qui grandit entre un père manipulateur, obsessionnel et distant, et une mère effacée et soumise ? Comment Dominique, cette femme si passive qu'un flacon de Chanel N°5 suffit à éblouir va-t-elle soudain se réveiller pour reprendre sa vie en main ?
Ces sujets auraient pu être intéressants s'ils n'avaient pas été traités de façon superficielle. La lecture de ce livre n'est pas déplaisante, et pourtant je me suis ennuyée.
Pour moi il est très difficile d'aimer un roman lorsque je ne peux pas m'attacher aux personnages, et au final, de ces trois vies ratées, je ne retiendrai pas grand chose.
Alors je m'interroge : est-ce que ce livre aurait reçu autant de bonnes critiques s'il n'avait pas été écrit par Amélie Nothomb ?
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Une histoire cruelle sur l'amour d'un homme pour une femme mais aussi d'un père pour sa fille. Une vengeance un peu tirée par les cheveux.
Le roman est court et rapide, limite une nouvelle, je l'ai lu en moins de deux heures.
Claude et Dominique se marient ils ont une fille qu'ils appellent Épicène et elle devient le personnage principal du livre.
Je préfère quand Amélie Nothomb écrit sur sa vie.
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Je n'avais pas relu Nothomb depuis 2002. Découverte avec Hygiène de l'assassin, j'ai tellement adoré cette histoire que j'avais lu ensuite tous ses romans. Puis en 2002, donc, je me suis lassée, comme beaucoup. Mais contrairement à d'autres, je n'y suis jamais revenue... Jusqu'à ce début d'année et Les prénoms épicènes.

Et ce n'est pas un hasard. J'ai vu passer un article du Télégramme, où Nothomb expliquait pourquoi ses personnages sont originaires de Brest : « Je trouvais que mes trois personnages, Dominique, Claude et Épicène sont des têtes dures. de telles personnalités ne pouvaient être que des Finistériens, courageux, solides et d'une obstination extraordinaire. Ils ne pouvaient pas être méditerranéens, parisiens ni belges parce que ces derniers sont trop frivoles pour vivre des passions aussi longues, pour être d'une telle constance. »

Ces mots m'ont tellement fait sourire que j'étais obligée de lire ce roman. Parce que je suis née à Brest, que j'y ai vécu mes vingt premières années, et même si ensuite j'ai vécu ailleurs et que j'y suis toujours - ailleurs -, une grande partie de ma famille vit par là-bas et je reviens dans la Cité du Ponant plusieurs fois par an ; Brestoise un jour, Brestoise toujours, quoi.

Voilà pour la petite histoire. Septième sur liste d'attente à la bibli, j'ai attendu Les prénoms épicènes trois mois, et puis voilà.

Verdict ? Une lecture pas désagréable, soyons honnête, mais sans plus. Une histoire de vengeance à long terme, d'amour, de haine, de relation père-fille compliquée. Une histoire pétrie de cruauté, mais narrée avec un détachement froid et peu d'affect, un style linéaire et précis, que j'ai reconnu (en cela, Amélie Nothomb est unique). J'ai trouvé le dénouement hélas trop vite expédié, Épicène pas assez travaillée (par contre j'ai adoré ce prénom, ainsi que la métaphore du coelacanthe).

Concernant Brest, et bien… effectivement on en vient et on y retourne, mais à en attendre plus, on resterait sur sa faim. Ni pont de Recouvrance, ni rue de Siam, pas de médiathèque des Capucins ni de port de commerce, nul grand-père ouvrier à l'Arsenal. Ah c'est sûr, Amélie Nothomb ne tombe pas dans les clichés, mais bon. Pas même un seul nom de quartier ! Tsss tsss, là, ce n'est vraiment plus crédible (les Brestois comprendront, haha).

Voilà donc pour ma rechute Nothomb. Plutôt contente d'y avoir été, mais pas sûre qu'on m'y reprenne de sitôt.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Rentrée littéraire 2018 #1
Me voici nourrie du dernier Amélie Nothomb... Enfin, nourrie, c'est vite dit… Amélie Nothomb nous sort son grand jeu, celui dans lequel elle excelle : des personnages singuliers, une atmosphère particulière d'emblée, une intrigue hors du commun, etc.
Presque parfait comme « Frappe-toi le coeur », sauf que je dois avoir changé… J'ai envie de plus de profondeur, de passer plus de temps avec les personnages.
Néanmoins, le sujet de son roman, la vengeance, est abordé avec l'imagination débordante que l'on connaît à Amélie Nothomb et avec une plume implacable, que j'apprécie énormément. Ce dernier roman d'Amélie Nothomb restera donc dans mes régals de cette rentrée 2018.
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Encore un petit bijou d'Amélie Nothomb qui cette fois, aborde la relation père/fille. C'est très court comme d'habitude. Les mots, les expressions sont tellement bien choisis qu'on a l'impression qu'elle les a tourné 100 fois dans sa tête jusqu'à trouver la bonne phrase, la bonne tournure, et provoquer une émotion chez le lecteur.
Je suis fan 😊
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Amélie Nothomb est bien plus qu'une romancière, c'est une marque, qui a fidélisé ses adeptes au fil des années et qui propose invariablement un nouveau "produit" aux alentours de la mi-août. Certains ont beau arguer que c'est une auteure qu'on ne peut qu'aimer ou détester, il y a largement de la marge entre ces deux extrêmes, pour lui reconnaître un certain talent mais aussi pour regretter que ses livres ne soient que des nouvelles allongées qui laissent largement sur leur faim. En attendant un roman-fleuve, qui viendra peut-être un jour, Amélie poursuit inlassablement sur sa lancée avec Les prénoms épicènes qui n'est pas sans présenter des similitudes avec Frappe-toi le coeur, son précédent opus(cule). Une histoire de vengeance, qui comme on le sait se déguste froid, sur fond de relation fille/père et mari/épouse. Une intrigue sombre et cruelle, bien dans le ton Nothombien, qui a des allures de conte rocambolesque narré de façon réaliste et parfois aux frontières du cynisme. On pourrait aisément critiquer Les prénoms épicènes de la même façon que la plupart de ses 25 romans précédents : une intrigue linéaire et rapide, avec rebondissements et surprises, une même tonalité qui alterne entre le rose et le noir, une pincée d'humour, un dénouement sinon bâclé, du moins précipité et un sentiment final de frustration. Ah oui, on y boit bien sûr du champagne et la note bizarre et érudite, indispensable, est assurée par un poisson nommé coelacanthe. D'accord, les pages de Les prénoms épicènes se tournent toutes seules mais qu'en reste t-il ensuite ? Tout dépend, évidemment, ce que l'on attend d'une oeuvre littéraire. Ceci dit, Amélie Nothomb est une marque qui dure maintenant depuis plus de deux décennies et cela, même les contempteurs de la belge au chapeau ne peuvent le contester.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Amélie Nothomb, c'est mon rendez-vous estival depuis plus de quinze ans. Malgré quelques déceptions les années précédentes Amélie et moi sommes à nouveau en harmonie grâce à "Frappe-toi le coeur" et "Les prénoms épicènes". Ce nouveau roman, je ne vais pas tenter de le résumer de peur de vous gacher les révélations finales... Disons que ce roman parle d'amour, de famille, d'amitié, de manipulation et de non-dits le tout à la sauce belgonothombienne (humour, rêverie, noirceur, images fortes et... pneu!).
Un Nothomb bon cru pour cette rentrée littéraire!
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Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de cette auteure et franchement j'ai bien aimé cette histoire qui décrit une relation père-fille pour le moins inhabituelle.. c'est un petit livre court mais qui m'a donné une grande envie de relire Amélie Nothomb.
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