Mercure

Après une petite déception en ayant lu Soif, je retrouve l'univers de cette auteure.
Complètement loufoque, des personnages qui ne peuvent exister les uns sans les autres tellement leurs folies sont complémentaires et une histoire à dormir debout.
On plonge ici dans un amour tordu mais surtout dans la folie.
J'avoue que la fin me paraissait trop idyllique. Heureusement, Amélie Nothomb nous offre une seconde fin bien plus proche de ce qu'elle nous propose à son habitude.

C'est dans une ambiance étrange, entouré de brume et d'obscurité, que se présente le récit. Une jeune fille vivant seule avec un vieil homme, avec l'impossibilité de voir son propre visage ? Il y a du secret là-dessous, c'est certain. Cependant, il est difficile de le percer avec certitude. On peut avoir des idées, des suppositions… Mais la vérité ne sera dévoilée qu'à la fin. Personnellement, j'ai deviné le secret mais l'avais très vite écarté, ne le jugeant pas possible. Autrement dit, j'ai plus qu'aimé la révélation !

Concernant les personnages, la jeune Hazel est… Là. Je n'ai pas réellement développé d'avis sur ce personnage. Elle est un peu « molle », juste présente sans vraiment agir au sein du récit. Néanmoins, vu que cela peut se justifier en raison de son histoire, j'ai réussi à passer outre.

En face, il y a Françoise. Personnage fort, un peu rebelle, fait un beau contraste avec Hazel. le rapport qu'elles entretiennent est adorable et agréable à suivre même si les discussions qu'elles ont sont parfois un peu dispensable, même si très souvent intéressantes.

Concept particulier que je n'ai jamais vu ailleurs : deux fins nous sont proposées. J'ai beaucoup apprécié l'idée de choisir celle qui me convenait le mien. Ce fut vite fait ! L'une des fins me plaisait amplement tandis que j'ai détesté profondément l'autre, la trouvant trop cruelle et inadéquate par rapport aux caractères des personnages.

En bref, c'est un passionnant récit autour d'un amour malsain, de l'apparence et du mensonge.
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Difficile d'apporter une critique à ce roman sans trahir les intrigues parce qu'à mon sens, il y en a bien plusieurs ! Une fois de plus il s'agit d'une relecture ... En 2003 alors que je découvrais Nothomb avec Hygiène de l'assassin, je tombais alors amoureuse de cet auteur et me jetais sur tous ses ouvrages, Mercure en faisait parti.
Mercure c'est une réflexion sur la beauté, l'amour exclusif et le syndrome de Stockholm.
Difficile d'apprécier l'attitude du Capitaine, de Hazel ou de Françoise sans dévoiler le livre.

Mercure est l'un de mes titres préférés d'Amélie Nothomb. Un roman qui m'avait marquée à sa parution en 1998. J'ai eu envie de le relire et je reste sur ma première impression, ce livre est génial, incroyable.

Il s'agit d'un huis-clos. Omer Loncours est un vieux capitaine qui après avoir parcouru les mers, a acheté une île proche de Cherbourg, l'île de Mortes-Frontières et y a fait construire une maison particulière, sans fenêtre à hauteur des yeux, sans miroir et aucune possibilité d'apercevoir son reflet.

Il vit reclus dans cette île gardée par ses sbires avec Hazel, sa pupille avec qui il entretient une relation particulière ; amour ou tyrannie ?

Hazel est une jeune femme qu'il a rencontré il y a cinq ans, elle avait dix-huit ans à l'époque, c'était à Point à Pitre, un horrible incendie avait tué ses parents, défigurée lui avait-il dit, il l'a prise sous son aile l'emmenant sur son île ; un paradis ou un enfer ?

Françoise Chavaigne est infirmière, elle arrive sur l'île pour soigner Hazel. Elle va découvrir le secret d'Omer Loncours, sa tromperie pour conserver cet amour égoïste. Françoise reviendra chaque jour, apprivoisant Hazel, lui offrant un peu de joie, dans l'espoir de la sauver...

C'est un conte cruel comme Amélie sait les écrire, qui nous parle de l'amour, des contradictions de l'être humain, de sa cruauté ou générosité... C'est quoi l'amour ? Bourreau ou gardien ? On s'en pose des questions sur la nature humaine mais aussi sur le pouvoir libérateur des livres et de l'écriture, une constante d'Amélie déjà présente dans ce récit.

Narcisse ou Eden ? Paradis ou enfer ? À vous de voir !

Avec cette plume si caractéristique, une écriture subtile, fluide, cynique et déstabilisante, Amélie nous offre deux fins, à vous de choisir !

Ah la complexité des sentiments !

Je suis fan et touchée par ces propos qui ont l'air un peu loufoques, cruels mais suscitent toujoujours autant de questions sur la nature humaine.

Ma note : ♥♥♥♥♥
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Lu en Mars 2017

Une jeune fille vie avec un vieux et subi ses sévices. Une infirmière lui rend visite et la libère. La jeune fille est si belle qu'on veut la garder pour soi.

L'auteure nous propose 2 fins
1) Les 2 s'échappent vivre dans une grande ville
2)L'infirmière devient aussi folle de la beauté de la jeune et la garde pour elle aussi

Nothomb, toujours avec son style franc et dérangeant qui reste facile à lire. Mais dans celui-ci on se laisse prendre facilement à l'histoire.

Hazel vit sur une île au large de Cherbourg avec un vieil homme, le Capitaine. Ce dernier, de 50 ans son aîné, la pris sous son aile à la mort de ses parents.
Leur relation très particulière va être remise en question par l'arrivée sur l'île de Françoise, une infirmière venue soignée Hazel de son état dépressif.

Amélie Nothomb livre ici une histoire particulièrement sordide. On retrouve tout ce qu'on aime chez l'autrice : des dialogues aiguisés, des personnages à l'ambivalence marquée, un cynisme effroyable. L'ambiance du roman est très réussie, les thématiques abordées fascinantes : relations amoureuses hors normes, syndrome de Stockolm, privation de liberté, mensonges et apparences.

Malheureusement, j'ai été un peu déçue par ce roman, qui, malgré ses qualités, n'aura pas été à la hauteur de mes attentes 🙄
Certains éléments m'apparaissent peu utiles à l'intrigue. Les personnages sont très torturés et leurs motivations parfois peu compréhensibles.
Le choix laissé par l'auteure d'une fin alternative m'a peu convaincue, j'aurais préféré qu'elle prenne cette décision et choisisse le mot de la fin.

En conclusion, pas le meilleur Nothomb (je pourrais vous partager mon top 3 si ça vous intéresse) mais tout de même un roman intéressant.
Marianne Chaillan a publié un livre qui offre une analyse philosophique de l'oeuvre de l'auteure (merci à Justine redbluemoon pour cette découverte), je pense me le procurer car il y a, à mon avis, beaucoup à apprendre des divers romans d'Amélie Nothomb.

Le fond : huis-clos sur une île entre un vieil homme et une jeune femme défigurée qu'il retient prisonnière. Tous les objets qui pourraient refléter l'image de la gueule cassée (miroir, cuillers,...) ont disparu. Par pure bienveillance ? Se joint une infirmière au duo.

La forme : le style est classique, très vivant car le roman comporte essentiellement des dialogues et ne se perd pas dans des descriptions inutiles. Une fin alternative est proposée.

Pour conclure, un court roman biscornu, atypique et jubilatoire.

J'ai lu Mercure d'une traite et j'ai adoré ! Mon deuxième Nothomb et je suis très surpris car à part sa propension aux dialogues conséquents qui constituent l'essentiel du roman, il n'a rien à voir avec le précédent que j'ai lu (Péplum). L'histoire est simple mais complexe à la fois, grâce à des protagonistes très intéressants, des situations absurdes et en même temps réalistes, des parallèles à faire avec nombre d'autres situations... je trouve qu'elle a un réel talent pour les dialogues, ils sont mordants et fin et m'ont fait rire à voix haute à plusieurs reprises (en public !).

Mercure m'a beaucoup amusé par son style un peu "conte" et par son écriture que je trouve fraîche même si le roman date déjà d'une vingtaine d'années. J'ai beaucoup aimé sa volonté aussi de proposer deux fins aussi satisfaisantes l'une que l'autre. J'ai vraiment vraiment adoré !

Un huis clos parfait (une île) qui touche au sublime. Tout y est : les luttes de la vie contre la mort, de la beauté contre la laideur, de la liberté contre l'emprisonnement, de la réalité face aux chimères, des illusions de la jeunesse face aux égarements de l'âge. le tout saupoudré de mythologie grecque qui tombe à point nommé.
Je sentais venir un coup de théâtre final. Je ne fus pas déçu, et ce à double titre !

Si j'avais beaucoup aimé "Riquet à la houppe" d'Amélie Nothomb, j'avais peu apprécié "Barbe bleue". Mais le conte de Perrault semble avoir déjà inspiré la romancière dans #mercure qui me paraît une adaptation bien plus satisfaisante du mythe de la monstruosité et de l'éternel recommencement, avec la "soeur" d'Hazel, l'infirmière Françoise Chassaigne qui ne voit rien venir. Dans ce roman de 186 pages, je n'ai pas trouvé le mot "pneu" a contrario du champagne, mais on retrouve le thème de la noyade déjà présent dans "Métaphysique des tubes". L'intrigue se déroule en 1923, mais hormis quelques références aux bombardements de 1918 et à la littérature du 19e siècle, cet ancrage historique se révèle assez anecdotique. S'il fallait inscrire l'oeuvre d'Amélie Nothomb dans une lignée littéraire, ce serait dans celle des conteurs comme Perrault ou Grimm. Même quand elle écrit son autobiographie, elle renoue avec une intemporalité, une recherche de noms qui font écho à la (re)création d'un monde à la fois merveilleux et vaguement macabre, mais les contes de la mère l'Oye ou de la comtesse de Ségur n'étaient pas exempts de cette perversité un peu amusée, enfantine, mais néanmoins morbide comme le miroir de la méchante reine : "Contemple le monstre qui est en toi..."

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