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4,15

sur 738 notes
J'avais beaucoup aimé Déracinée de la même auteure. Quand je suis tombée sur La fileuse d'argent à la bibliothèque, je n'ai donc pas hésité à l'emprunter. Au final, ce livre m'a moins plu, je l'ai trouvé assez long et un peu soporifique. Mais l'histoire était quand même vraiment intéressante, donc je ne regrette pas ma lecture, même si une version un peu plus courte m'aurait sans doute mieux convenu ...
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Voilà le genre de Fantasy que j'aime.
Naomi Novik va chercher dans ses racines familiales pour proposer un récit riche, étincelant, inventif et intense. Une des héroïnes est juive, dans une société où ils sont les seuls à être autorisés à prêter de l'argent. C'est un fait réel historique puisque pendant longtemps, la religion chrétienne interdisait à ses membres de pratiquer l'usure. Ensuite, dans ce monde créé par l'auteur, la neige et le froid sont bien présents, les légendes slaves et baltes servent de bases à l'univers magique instauré, enfin, la structure hiérarchique est calquée sur ces pays, le roi est un Tsar, et les gens de la petite noblesse sont des boïars. On se retrouve entre Pologne, Lituanie, Russie avec leurs légendes, leurs contes, leur histoire. Baba Yaga, bien qu'absente du récit, apparaît en filigrane avec cette étrange maison dans la forêt ou dans le rôle de la mère du Tsar.
Chacun des personnages principaux parle à la première personne, se sont principalement des femmes, Myriem, Wanda, Irina, mais quelques hommes parfois, comme Stepon le petit frère de Wanda ou le Tsar lui-même. le style s'adapte à la culture de chacun, l'écriture est élégante en général, mais quand c'est Stepon, le petit frère de Wanda qui parle, elle devient plus rudimentaire. le récit démarre doucement, instaurant une ambiance inquiétante avec la présence impalpable des mystérieux Staryk, on a l'impression d'être dans un roman historique, social, tourné essentiellement autour des personnages de Myriem et de Wanda. L'esprit du roman est teinté de féminisme bienveillant. J'ai adoré cette première partie, mais j'ai aussi adoré les surprises que nous apporte la suite. La magie apparaît alors, terrible et merveilleuse, inventive et originale, avec ce monde parallèle des Staryk. du petit Poucet, on passe à La Belle et la Bête, mais on peut s'amuser à y dénicher des dizaines d'autres contes. L'action s'emballe sur la fin, mais ces moments d'attentes m'ont paru vraiment riches, j'ai aimé cette ambiance slave, hivernale, bercé par les trajets en troïka dans les paysages enneigés, j'ai aimé la tension qui nous suit tout au long du récit, avec cette magie dangereuse pour les humains, et j'ai aimé tous les personnages, tous très touchants.
C'était un très beau moment de lecture, riche d'inventions, d'émotions, et vraiment envoûtant.
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J'aime beaucoup Naomi Novik, dont j'avais déjà lu la série Téméraire, et Déracinée. Et je n'ai pas été déçue par celui-ci. Déjà ça se passe dans un monde glacé par un hiver magique et vu les températures actuelles c'était rafraîchissant.

L'univers est très bien trouvé, fantastique, légèrement terrifiant, on se balade dans un monde où une route blanche, la route des Starik, apparaît parfois à la lisière du champ de vision, et ça n'est pas bon signe. de plus, dès qu'elle s'efface elle emporte avec elle la mémoire que les habitants pourraient en garder. On sait que les Starik sont là, qu'ils sont terribles, mais personne ne se souvient réellement de leur passage.

Sauf que trois femmes vont être amené à les rencontrer. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce livre c'est que tous les personnages sont intelligents et intéressant. Il n'y a pas de malentendu, pas de personnage qui fait les pires choix par bêtise. Tous réfléchissent et prennent leur décision en fonction. Même l'Empereur qui est à ce récit ce que le prince Royal est à l'Assassin Royal. Sauf qu'il a choisit ce qu'il est devenu en fonction des possibilités qu'il avait. Et le roi Starik de même. Tous les personnages sont antagonistes les uns des autres, mais il n'y a pas vraiment de méchants.

C'est subtil, intelligent et très bien écrit. Je recommande chaudement (enfin froidement du coup).
Lien : https://marianneprofeta.fr/?..
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Pour une rare incursion, en ce qui me concerne, dans la littérature de l'imaginaire, la tentative fut réussie.

En effet, la dose de fantasy dans ce roman est savamment dosée, si bien qu'on a l'impression de lire plutôt un conte de fées slave : dans une Russie imaginaire, à une époque où les Tsars régnaient encore, se croisent plusieurs destins féminins. D'abord celui de Myriem, petite-fille et fille de prêteurs juifs (cette profession, comme au Moyen Âge, leur semblant réservée), qui embrasse cette profession pour pallier l'inefficacité de son père. En effet celui-ci, trop empathique, n'arrive pas à se faire rembourser, ce qui les pousse inévitablement vers la pauvreté. Elle rencontrera un rapide et fort succès dans son entreprise, ce qui lui permettra d'embaucher à son service la jeune Wanda, une paysanne dont le père n'arrive pas à rembourser la dette contractée auprès du père de Myriem. Mais le succès de cette dernière en tant que prêteuse attirera vers elle le roi des Staryk, un peuple vivant dans un monde de glace parallèle à celui des humains, et redouté par ces derniers en raison des nombreuses incursions que les Staryk font pour les piller, et qui la contraindra, au prix de sa vie, à transformer, à plusieurs reprises et chaque fois en plus grande quantité, de transformer de l'argent staryk en or… Ce que Myriem réussira à faire en convertissant cet argent en bijoux aussi somptueux qu'hypnotisants, ce métal semblant avoir des propriétés magiques, et en le vendant au duc de la contrée, qui les achètera pour constituer une dot pour sa fille Irina, et, qui sait, réussir à lui faire épouser le tsar Mirnatius.

Ainsi, inévitablement les destins de Myriem, Wanda et Irina sont-ils liés, et pas seulement par le biais de l'argent staryk. Mais comment ? On le saura en lisant ce roman rempli d'action et de rebondissements menés tambour battant, et de main de maître par Naomi Novik. Il y a d'ailleurs tellement d'évènements arrivant en peu de pages que j'ai eu l'impression d'avancer très lentement dans l'ouvrage !
Mais j'ai beaucoup aimé cette atmosphère de conte de fées, qui m'a fait penser à la Reine des neiges (pas la version Disney), notamment par le personnage du roi des Staryk, venu d'un autre monde fait de glace et de givre, et dont le caractère est tout aussi glacé et sinistre… Les personnages féminins principaux sont bien définis et attachants, malgré leur caractère un peu attendu d'anti-héroïnes mais qui sont capables de prouesses incroyables dans l'adversité, ou de méchants qui ont finalement des circonstances atténuantes (personne ne les a jamais vraiment aimés) ou qui se révèlent d'une dignité forçant l'admiration (je me suis retrouvée à ressentir un peu de tendresse pour le roi Staryk, qui n'est pas un modèle de sympathie pourtant). Ces qualités font oublier certains défauts, comme une mise en place de l'action un peu longuette par rapport à sa résolution, et une fin un peu mièvre. de même, certaines explications sont faites de manière un peu alambiquée, ce qui m'a un peu gênée parfois.

Mais tout cela ne gâche absolument pas ce roman de très bonne facture, qui m'a donné envie de lire à nouveau de la fantasy. Cela a été une lecture d'été rafraîchissante !
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Magnifique roman de fantasy. Histoire très originale. La romancière nous emmène loin dans son monde. Trois mondes coexistent dans ce roman, un monde normal, celui du tsar et celui du froid du royaume des Staryk. Miryem prêteuse d'argent va être confrontée à ces trois mondes car elle a le pouvoir de changer l'argent en or. Deux autres jeunes filles vont vivre aussi une autre histoire et chacune d'elles en vivant cette aventure va rencontrer l'amour, se délivrait de ses propres démons et faire accepter ses choix. le royaume Staryk reprendra sa place et l'hiver ne durera que le temps de l'hiver ; le tsar se délivrera de son démon et vivre enfin en paix avec lui même et sa douce et tendre. La famille de Miryem accueillera d'autres enfants et vivre en paix, à l'abri du besoin et sereinement.
Parfois quelques longueurs dans le récit. Une histoire qui mériterait une adaptation cinématographie, en BD et même en album pour enfants. personnellement, je vais prêter ce livre mais aussi peut-être l'adapter en version simplifiée. C'est un merveilleux conte pour adultes et enfants. A lire et à découvrir. Je prête à Odile.
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Après des mois d'errance littéraire, une amie m'a prêté ce livre. Je suis complètement conquise. L'histoire est originale et différente de ce que j'ai l'habitude de lire. Les personnages sont tous très intéressants, forts et non-manichéens. Mention spéciale à Myriam, qui est quand même LE personnage principal, presque anti-héroïne à mon sens.

Une belle lecture, un scénario intéressant, qui tient en haleine, et une fin très satisfaisante. Et surtout, quel plaisir d'avoir un livre de fantasy en one shot!

Je recommande complètement la lecture.
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Un conte pour adulte fantastique, destabilisant et à l'intrigue bien menée.
Je ne savais pas où l'autrice allait m'emmener avec cette histoire, j'allais de secret en surprises. C'était très savoureux.
Et Naomi Novik prend son temps pour mettre en place ce récit, pour dérouler son intrigue, rassembler les personnages. Lorsque je refermais le livre, j'avais toujours cette envie d'y retourner et de découvrir la suite.
J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture, tout à fait différente de Déracinée que j'avais adoré.
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Il y a longtemps que je n'avais pas lu un livre qui me hante, me nourrisse, me happe au moindre (trop) petit moment disponible pour lire. Pourtant diable sait que j'ai traîné de longs mois avant de l'ouvrir.
La faute sans doute à Déracinée qui ne m'avait pas emballée plus que ça.
On erre de nouveau (pour moi) dans les contes gelés des terres slaves. Un prolongement parfait de la trilogie de l'ours et du rossignol de Katherine Arden. Et pourtant bien différent.
Des magies, des quêtes, des envies.
J'ai été accrochée dès le debut, les premiers pas difficiles de Myriem, le quotidien de la famille de Wanda, puis plus tard l'histoire d'Irina. Un trio d'héroïnes aussi divers que fort et remarquable. Un conte à trois voix avec de quoi vibrer, frémir et se rejouir de concert.
Oh oui un concert d'hiver et de printemps tout à la fois !
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Trois femmes dont la pugnacité leur permet de saisir leur destin à bras le corps et de le changer à jamais.

Ce livre aborde des thèmes qui ont une résonance intime et profonde chez le lecteur. L'autrice nous parle de l'importance de se reconnaître dans un groupe social auquel on se sent appartenir. La famille est ici le la cause et la finalité de l'action des protagonistes. Elles y gagnent finalement un sentiment d'intégration et de reconnaissance parmi leurs proches, le sentiment d'avoir finalement gagné et trouvé sa place.

Ce roman suscite en nous une vraie sensation de féerie. Il nous semble évoluer dans un univers de conte de fée, plutôt que dans un récit de fantasy. L'on se sent proche de notre âme d'enfant, de cet état d'esprit qui peut nous faire envisager même l'incongru comme étant rationnel.

Le parcours des trois personnages à travers les deux royaumes - le monde de l'été et de l'hiver - et l'antagonisme entre le Roi de l'Hiver et le Démon du Feu, nous rappellent à quel point il est essentiel de toujours décentrer son regard.
Les tribulations de nos héroïnes clament l'importance de l'empathie. Lorsque l'on adopte le point de vue de l'autre, lorsque l'on examine son monde, ses conditions de vie, de travail et son idéologie - l'ensemble des valeurs, des idées et des concepts au travers desquels il voit le monde - l'on comprend la logique de ses actions et l'on s'ouvre alors à lui. le jugement de valeur nous quitte, pour que nous puissions aller vers la juste compréhension de l'autre dans toute sa complexité.

L'ouvrage est un ode à la tolérance et à l'Humanisme.
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J'avais adoré le premier livre de l'auteure, Déracinée il y a deux ans. Je pense d'ailleurs bientôt en faire la chronique même si ça date, parce qu'il en vaut vraiment la peine! Mais c'est donc avec beaucoup d'attentes que j'ai lu La Fileuse d'Argent (que j'avais acheté en même temps que Déracinée donc ça fait un moment qu'il était dans ma PAL).

L'histoire nous conte le quotidien de trois jeunes filles dont les fils du destin vont s'entremêler et les bousculer dans la vie qui est la leur. Nous avons Miryem, jeune juive qui prends en mains l'affaire que son père a laissé s'écrouler, elle n'en peut plus de vivre dans la pauvreté et veut aider sa mère qui est tombée malade. Elle parvient rapidement à renflouer les caisses, ayant maintenant besoin d'aide elle demande à Wanda, jeune fille maltraitée par son père ivrogne, de venir travailler pour elle. Ce qui nous amène à notre troisième jeune fille, Irina, qui par la décision des autres voit son destin basculer.

J'ai trouvé ce conte merveilleusement intelligent et si bien écrit! Tout est y est si simple et pourtant si complexe. le grand plus de cette histoire sont les relations que développent nos personnages, l'amour et la haine, l'amitié et la tromperie, la bienveillance et la cruauté sont les mots-maîtres de ce conte. Rien n'est simple et nos héroïnes doivent faire face à des choix difficiles, mais elles y font face avec dignité et droiture. Elles sont généreuses et égoïstes, courageuses et lâches, fortes et faibles, elles sont tout à la fois, ce qui les rend incroyablement authentiques. Elles font des erreurs. J'ai adoré leurs personnages. Big up aussi au Tsar pour qui j'ai eu beaucoup de peine quand même (je n'ai pas pu m'empêcher de l'associer à Hurle du château ambulant). Pas de lenteurs, l'histoire est fluide et nous entraîne sur le chemin froid de l'hiver. Bref, vous l'avez compris, j'ai adoré et pour ceux qui sont friands de contes, je vous le recommande froidement... (oui bon mauvais jeu de mots 😜 )

Bientôt la chronique de Déracinée!
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