J'AI JETÉ EN PASSANT UN COUP D'ŒIL À L'ÉRABLE
J'ai jeté en passant un coup d'œil à l'érable. Un instant il a semblé
que lui venait aux joues, légère, une roseur, bref éclat
rouge des fleurs qui sont tombées.
Je laisse errer mon regard. Ici et là
d'une faible lueur d'or le vert déjà se colore :
l'été encore sous ses voiles dissimule
les trésors de l'automne.
Bientôt les feuilles voleront – s'élèveront en tourbillons
vers les hauteurs. Trouveront
finalement toujours leur chemin,
leur demeure dernière. La terre.
Les pensées volent, volent
– où vont‑elles ? Quand seront‑elles au port ?
Jamais.
Nulle part. Leur patrie, c'est
le vide, le vaste, l'éternel tourbillon.