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3,69

sur 568 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Girl ou l'innocence bafouée

Edna O'Brien s'est glissée dans la peau de Maryam, une des lycéennes nigérianes enlevées en 2014 par les djihadistes de Boko Haram avec une lucidité, une fureur … et une jeunesse incroyable (l'auteure frôle quand même les 90 ans). Ecrit à la première personne, ce récit, monologue fracassant plonge le lecteur dans l'horreur de ce qu'ont vécu ces jeunes filles dont la vie a été brisée, les intégristes les endoctrinant et faisant d'elles des esclaves sexuelles. La première partie est d'ailleurs à la limite du soutenable et je ne vous en dirai pas davantage sur la suite que beaucoup de critiques ont déflorée, ce qui est vraiment dommage.

Edna O'Brien, fidèle à sa réputation de dénonciatrice des crimes commis envers les femmes et les enfants (avez-vous lu « Les petites chaises rouges » ?) s'est rendue au Niger, a enquêté, rencontré la population locale réfugiée dans des  camps et rencontré quelques femmes qui ont accepté de lui parler de « l'histoire secrète des jeunes captives ». Ce livre est écrit avec une empathie infinie et même si certains passages sont d'une violence inouïe, la pudeur de l'auteure est exemplaire.

Un récit terrible et bouleversant, et une question lancinante : comment se reconstruire après avoir vécu l'enfer ? D'une plume ciselée et puissante, l'auteure réussit ici une terrible tragédie dans laquelle on trouve aussi des éclats de lumières et d'espoir.

Un livre courageux, à lire absolument !!!
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Tout le monde se rappelle la First Lady de l'époque, Michelle Obama, tenant une pancarte avec le hastag "Bring back our girls", en soutien aux lycéennes enlevées par Boko Haram, en Avril 2014. L'image, postée sur son compte Twitter, a fait le tour des réseaux…et a suscité beaucoup de réactions. Certains spécialistes ont évoqué le côté contre-productif de la démarche, la médiatisation faite à ce groupe islamique. D'autres ont mis en avant la pression faite auprès du gouvernement nigérian pour accélérer les négociations et libérer ses fillettes.

Dans son livre, girls, Edna O'Brien s'inspire de l'histoire de ces lycéennes et se glisse dans la peau de Maryam, jeune nigériane. Dès l'incipit, le ton est donné : « J'étais une fille autrefois, c'est fini. »
Ames sensibles s'abstenir ! Ce livre nous plonge en plein coeur du drame : Maryam nous raconte cette nuit ou sa vie à basculer. Depuis l'irruption de ces hommes dans le dortoir, armés, on retient notre souffle. On vit avec elle l'enlèvement, la traversée de la jungle, l'arrivée au camp puis on découvre les motivations de ces hommes et la destinée réservée à ces enfants. On oscille entre peur, colère, tristesse, dégoût de l'Homme… Au camp, Maryam sera violée, traitée en esclave, mariée de force à un djihadiste et mettra au monde un enfant, loin des siens.
On pensait avoir lu le pire quand un raid aérien s'abat sur le camp et permet à Maryam de s'échapper avec son bébé et son amie, Buki et pourtant… Après des jours de marche en forêt, Maryam réussi à retrouver les siens mais dans leur regard, elle comprend que rien ne sera plus comme avant. Elle est une « femme du bush », coupable d'avoir souillé le sang de la communauté.

J'ai l'impression d'avoir vécu un cauchemar et je ressors en colère de cette lecture ! Comment peut on traiter de si jeunes enfants de la sorte ? au nom de quelle loi, quel Dieu ? Dès son retour auprès des siens, Maryam est mise à l'écart car elle porte « l'oeil », l'organisation pourrait venir se venger de son évasion et surtout récupérer l'enfant. Elle est isolée, cloîtrée dans une chambre noire pour cacher son chagrin. Elle est recadrée : son Oncle a tous les droits chez elle, même celui de la battre si elle crée des ennuis. « On n'a pas le pouvoir de changer les choses. Parce qu'on est des femmes » lui dira sa mère pour la calmer. Loin de la calmer, Maryam aura à coeur de défendre sa liberté, de croire encore à la vie malgré toutes les horreurs vécues !
Un magnifique portrait qui nous rappelle que les droits des femmes sont encore bien fragiles dans certains pays…
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J'ai hésité longtemps à lire ce roman : trop proche alors de l'actualité, trop de pathos.

Et puis il croise enfin ma route, et j'ai été emporté avec Maryam : son rapt avec les autres filles, sa captivité, son mariage forcé, son enfant Babby, son évasion, son amitié à la vie à la mort, le retour difficile dans sa famille.

J'ai toutefois eu du mal avec le manichéisme de l'auteure en fin d'ouvrage : les musulmans sont tous méchants, les catholiques tous bienveillants.

Mais il a le mérite de poser des mots sur une double souffrance : le rapt et l'esclavage, puis le retour en famille impossible car ses filles sont devenues des « épouses du bush ».

J'ai aimé l'adoration des arbres de Maryam, telles une religion naturelle.

L'image que je retiendrai :

Maryam a gagné un prix dans son établissement scolaire, et a reçu un carnet et un livre sur les arbres « Woods of Windsor », mais elle ne sait pas où se trouve Windsor.
Lien : https://alexmotamots.fr/girl..
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Un coup de poing dans le plexus, c'est l'effet que procure ce livre percutant et sauvage de 250 pages. Une écriture nerveuse, des phrases courtes, l'impression de visionner le film, caméra au poing, d'un reporter de guerre. Pas d'affect, pas de concession, le lecteur est plongé sans retenue dans l'horreur et la brutalité des terroristes.
Comment ne pas se souvenir de cet incroyable et terrifiante tragédie du 15 avril 2014 : le rapt de 276 lycéennes âgées de 12 à 17 ans par le groupe Boko Haram, groupe de combattants islamistes à la suite d'un raid dans la ville de Chibok au Nigéria ? L'attaque est revendiquée par le djihad qui condamne « l'éducation occidentale » et annonce la mise en esclavage des jeunes filles. Son chef Aboubakar Shekau déclare :
« J'ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah. Il y a un marché où ils vendent les êtres humains [...] J'ai dit que l'éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l'école) et vous marier. [...] Une fille de 12 ans, je la donnerais en mariage, même une fille de 9 ans, je le ferais ».
Cet évènement est d'autant plus ahurissant qu'on imaginait un dénouement rapide, à la hauteur de l'énormité de l'action et ce d'autant plus que la mobilisation est internationale et fortement relayée par des personnalités publiques, la maison blanche, et bien sûr le célèbre « Bring back Our Girls» . Pourtant cinq années plus tard il reste toujours 113 jeunes filles portées disparues !
C'est là qu'intervient Edna O'Brien en nous livrant l'histoire forte de son héroïne, Maryam, qui endosse le rôle et les habits d'une des filles kidnappées qui a réussi à s'échapper et revient nous raconter l'horreur dont elle a été victime pendant des années aux mains des djihadistes ; puis après, lors de son retour chez elle où là encore, rien n'est terminé puisqu'elle subit le rejet des siens, leur méfiance, la honte, la répudiation.
Ce cri ou plutôt ce hurlement dans les ténèbres est un récit bouleversant, atroce et magnifique.
« Girl » est écrit à la première personne, pour donner un ton plus personnel et plus de crédibilité à la narration, de sorte que l'on vit avec Maryam sa tragédie et son chaos intérieur et intime. Ce récit éprouvant est celui de l'indicible calvaire de ces jeunes filles (elles ont toutes moins de 17 ans au moment du rapt) à qui on a volé leur vie.
Le roman commence avec une phrase choc, comme un uppercut, qui va donner le ton et le rythme à la suite du récit : « J'étais une fille autrefois, c'est fini», et continue ainsi : « Je pue. Couverte de croûtes de sang, mon pagne en lambeaux. Mes entrailles, un bourbier.» Arrachée à l'école, emmenée en trombe à travers la forêt, parquée comme une bête, endoctrinée la nuit, terrorisée le jour, violée à plusieurs reprises – « Des hommes s'affairaient, la racaille en treillis, des armes partout, des couteaux à la ceinture et leurs braguettes ouvertes » –, puis mariée de force à un djihadiste. Maryam finira par échapper à ses ravisseurs après une effroyable cavale – « le moisi et la gale de la forêt sur moi, la honte à l'intérieur » – avec Buki, son amie, et Babby, le bébé qu'elle a entre-temps mis au monde, qui « imbibe ses terreurs » et à qui elle confesse « je ne suis pas assez grande pour être ta mère ». À l'allure d'une course contre la mort, elle poursuit le récit de son errance dans la forêt, au bord de la folie, ivre de faim et de la peur d'être rattrapée par ses bourreaux jusqu'à son retour chez les siens.
Comme un souffle, des scènes d'un passé heureux viennent parfois adoucir l'horreur du quotidien, nous rappeler qu'avant une autre vie a été vécue, une soirée au dancing, l'éclat des yeux « bleu lapis » de son frère Youssouf, le tendre amour de ses parents…
Au milieu du livre, on croit pouvoir enfin respirer lorsque ‘elle touche au but et arrive au village, mais c'est là que le plus désespérant commence ! Quelque chose comme une triple ou une quadruple peine. Babby, qu'elle s'est battue pour garder en vie pendant leur fuite, est considérée comme « du sang impur », à faire disparaître au plus vite. Quant à elle, ¬Maryam, on s'en méfie. Qui connaît ¬vraiment ses intentions ? « Un homme a parlé d'une histoire, une histoire vraie qu'il avait lue, des filles revenant de captivité à seule fin de fomenter le meurtre de leurs parents et de leur famille. »
La folie des hommes ne s'arrête jamais : Les filles enlevées ne sont pas les bienvenues à leur retour. Considérée comme souillée, comment vivre après ? C'est la question que pose Edna O'Brien dans ce livre extraordinaire de cette romancière passionnément éprise de justice et de liberté.
Commence alors une nouvelle épreuve. À l'incapacité de décrire ce qu'elle a vécu au psychiatre qui l'interroge – « Je lui dis des choses pour ne pas lui dire des choses » –, s'ajoute le mépris et le rejet de sa famille, de sa mère surtout qui l'accuse d'avoir tué son père, mort de chagrin, et son frère Youssouf, assassiné par les Jas Boys alors qu'il tentait de rassembler l'argent de la rançon.
Avec une précision impitoyable et une hargne féroce, Edna O'Brien décrit, tel un témoignage criant de vérité, une vie de terreur en pleine jungle rythmée par les viols, les prières imposées, les tâches épuisantes, la faim, le désarroi, la solitude, la barbarie, l'espoir d'être sauvée puis le désespoir, la violence physique et morale, l'esclavagisme, les mariages forcés avec les djihadistes, les corps qui s'abîment, s'enlaidissent, s'arrondissent des enfants à naitre, l'esprit qui se brouille, l'âme qui noircie, la détestation et le dégout de soi.
Et puis il y a ces phrases courtes et glaçantes qui parsèment le récit : « Comme le bétail dans son enclos », « je suis morte et pas morte », « une boucherie s'accomplit en moi », « je mourrai avec mon cri inachevé »
Autre situation insupportable : comment aimer une enfant qui, par sa présence, vous révèle l'horreur que vous avez subie ? Une enfant qui marque le signe de votre déshonneur, de votre complicité ( ?) avec l'ennemi, vous fait devenir la honte de votre famille, celle-ci vous estimant souillée, et peu importe que vous n'ayez eu d'autre choix et que vous soyez la victime.
Un ouvrage passionnant sur une histoire de femme triplement détruite parce qu'elle est une femme : aux souffrances de l'enlèvement, de l'arrachement à l'enfance, s'ajoutent les viols et le rejet familial et social.
« Girl », même le titre est court, un seul mot, un simple mot, sonnant comme un tout. Car il condense en lui seul tout le pouvoir féminin.
Un livre dur, mais fascinant et qui a le mérite d'exister. Indispensable à lire.
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Je « fais dans le dur » en ce moment : le hasard a voulu que j'enchaîne « né d'aucune femme » (qui dépeint l'histoire tragique d'une toute jeune fille au début du siècle ( précèdent) et comment elle est réduite à une forme d'esclavagisme sexuel puis enfermée à l'asile ) et ce livre reçu en cadeau à Noël ...
Edna O'Brien se met dans la peau d'une toute jeune fille nigeriane enlevée par une secte jihadiste. On croise donc un destin d'esclave sexuelle , mauvais traitements, mariage forcé...C'est très dur également, mais très bien écrit et d'après la postface documenté de manière très précise,
Durant cet emprisonnement Maryam met au monde une petite fille avec laquelle elle parvient à s'enfuir...et son cauchemar continue: un long voyage à pieds, avec le risque d'être agressée ou recapturée, le retour dans son village et auprès de sa mère où un autre cauchemar commence : celui d'être indésirable,souillée .
Maryam est une « princesse », elle se bat, elle s'en sort, mais quel parcours, pour ne pas dire chemin de croix!
C'est extrêmement bien écrit, jamais dans le pathos: quand on commence ce « roman », on n'a pas envie de le lâcher !... et puis tout moyen de témoigner me semble légitime , même si l'on est une dame de 89 ans qui n'à rien à voir avec tout cela . Oui je pense que tout est bon pour dénoncer la barbarie, même la fiction,surtout dans cette écriture incarnée et poétique ...

( attention aux âmes sensibles tout de même, moi j'ai du sauter 1 page ou 2)
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Il y a des romans qu'il faut lire et Girl est l'un de ceux là...

Une lecture si saisissante que c'est le souffle coupé et la gorge nouée que j'ai lu l'histoire de ces jeunes filles ayant subi l'insoutenable.

Au Nigéria, des lycéennes sont enlevées lors d'une attaque de Boko Haram.

Des hommes armés vont leur faire subir l'innommable...
Elles deviendront des esclaves sexuelles et domestiques.

Traitées de manière abjecte, battues, violées, deviendront mères pour certaines, vivront dans la terreur, la douleur et peu d'espoir de retrouver leur famille.

Malgré ces conditions inhumaines, ces femmes résistent, combattent et espèrent être un jour libérées.

Dans cette histoire si percutante, le lecteur va suivre une jeune Nigériane.

Et c'est à travers elle, que l'on va saisir toute l'horreur de ces enlèvements.

L'auteure raconte d'une manière magistrale et d'une puissance inouïe, le parcours de Maryam.
De son premier jour de captivité, de son évasion puis de sa vie qu'elle mènera ensuite.

C'est l'histoire d'une survivante, un modèle de courage et de détermination.

Terreur, incompréhension, rejet, espoir, c'est un récit qui prend aux tripes et qui nous ébranle fortement.

Un texte bouleversant, difficile à lire, mais indispensable.

Oui, essentiel pour donner la parole à toutes ces victimes !

Pour ne pas les oublier...

C'est aussi révéler, dénoncer au monde entier, ces crimes effroyables.

Edna O'Brien a une écriture incroyable, d'une intensité rare et de très grande qualité.

Son roman a obtenu le Prix spécial Fémina étranger 2019

Prix amplement mérité !

Ce sont des ouvrages comme celui-ci qui me font autant aimer la littérature contemporaine.

Un grand roman

A lire absolument.
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Ce roman s'inspire de l'enlèvement de lycéennes nigérianes par Boko Haram en 2014. Il nous raconte l'histoire de Maryam enlevée avec d'autres lycéennes par des djihadistes et emmenée dans un de leurs camps où, esclave, elle subira des mauvais traitements d'une violence inouïe. Subissant, après des viols répétés et multiples un mariage forcé à Mahmoud, elle accouche d'une petite fille « Babby ». Elle parvient à s'enfuir avec Buki, une amie et Babby. Après une errance dans des conditions difficiles de survie, elle est d'abord sauvée par des nomades qui la rejettent bientôt, craignant qu'elle ne soit recherchée et ne constitue l'éclaireuse d'une attaque musclée de Boko-Haram. Son aventure continue et elle est recueillie par des militaires Nigérians. Ses retrouvailles avec sa famille sont douloureuses et elle subit une double peine, car elle est rendue responsable de sa situation de mère célibataire et d'avoir souillé le sang de la communauté. Ce roman magistral est fort par son rythme, sa puissance évocatrice et sa description d'un destin de femme bafouée.
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J'ai lu plusieurs romans d'Edna O Brien et à chaque lecture, j'ai un peu de mal avec son style d'écriture. A chaque fois, je me dis que je devrais le lire en Anglais pour voir si c'est la traduction qui est en jeu. Je ne vais pas redonner le détail de l'histoire plutôt mon ressenti.
En premier lieu, les faits ne me donnaient pas envie de lire un sujet aussi sombre. Depuis quelques temps, hasard des parutions, il y a beaucoup de livres sur le thème de l'enfance violentée et maltraitée. Et puis, une page après l'autre, je n'ai pas lâché. Il y a une distanciation dans la narration qui rend l'histoire de cette jeune fille poignante. Les scènes ne sont pas détaillées, la date et les lieux ne sont pas exprimés . Cette faille spatio-temporelle n'empêche pas l'empathie que je ressens. Loin de nos cultures européennes, ces guerres incessantes dans des pays où les civils sont pris en otages pour des idéologies religieuses me semblent incompréhensibles. Cette jeune arrachée à son village, à sa famille voit tout son univers et son avenir saccagés. L'auteur réussit à éclairer d'un jour nouveau, mais triste, cette atroce réalité. Pas de jugement, des faits, pas de voyeurisme et de pathos. Et pourtant, beaucoup d'humanité. J'ai bien aimé cette façon de témoigner d'un épisode qui a pu passer inaperçu au milieu de l'actualité internationale.
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Edna O' Brien , dans ce nouveau roman, part sur les traces des jeunes lycéennes enlevées en 2014 par Boko Haram;; C'est avec beaucoup d'appréhension que nous glissons nos pas dans ceux de la jeune Maryam;Nous suivons son parcours de déportée, de violée, de battue, de victime du sadisme de ses kidnappeurs. Long voyage dans un pays en guerre .Elle sera forcée d'épouser un de ces gardes. de cette union non désirée, naitra une petite fille Babby. Ce bébé sera source de joie , de tristesse et surtout elle sera à jamais considérée par tous, y compris sa propre famille comme souillée et femme du bush. Elle réussira à échapper à ses geôliers et traversera le pays avec son ballot de chair, son enfant. Elle regagnera son village natal et découvrira que son père est mort de chagrin, son frère Youssef a été assassiné par les djihadistes. Et sa mère n'éprouve aucune satisfaction à son retour . Cette dernière est tombée sous la coupe d'un oncle qui règne en despote sur la ferme familiale;
La libération, si libération il peut y avoir après avoir connu tous les sévices possibles et imaginables viendra d'une religieuse qui lui demandera de l'aide pour enseigner à des jeunes filles.
Edna O' Brien a mis trois ans pour écrire ce roman Elle a enquêté sur les lieux mêmes des crimes. Elle a refait le parcours de ces jeunes filles brisées à jamais.Elle les a rencontrées, interviewées Ce livre représente le vrai récit d'une jeunesse perdue et décimée par la guerre. je le recommande.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Edna O'Brien se glisse dans la peau d'une des écolières enlevées par Boko Haram et réduite en esclavage dans un de leur camp d'entraînement.
Le quotidien fait de violence psychologique et physique est effrayant mais ce qui l'est plus encore est leur situation à leur retour pour celles qui réussissent à s'échapper.
Elles sont alors ostracisées, vu comme des épouses de djihadistes aloes qu'elles ont subi le pire.
Il est terrible de voir que dans leur village ou chez les djihadistes, les femmes ne sont toujours vues que comme des outils utile aux hommes.
Quelle force et quelle résilience il leur faut pour survivre et aller de l'avant !
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