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4,14

sur 383 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Etoiles Notabénistes : ******

The Gravedigger's Daughter
Traduction : Claude Seban
Préface : Véronique Ovaldé

ISBN : 9782757812143

Alors là, il faut le proclamer haut et fort : c'est du grand, de l'excellent Oates. Nous sommes pourtant loin des vastes fresques comme "Maudits" ou" Bellefleur" qui prouvèrent, avec "Nous Etions Les Mulvaney" ou encore "Blonde", que Joyce Carol Oates était l'un des plus grands auteurs états-uniens du XXème siècle et du début du XXIème. A la limite, on pourrait même juger l'intrigue minimaliste. Mais la technique utilisée ici l'est de façon remarquablement habile.

L'ouvrage se divise en trois parties et l'auteur nous donne, çà et là, quelques indices sur la période sur laquelle s'étend l'action. Ce qui remet tout en question (à moins qu'on ne prenne le parti d'une fin réaliste), c'est la chute, ces quelques lettres échangées entre les deux cousines, Rebecca et Freyda, la dernière demeurant sans réponse ... A part cela, je le répète, tout est précis, on est même tenté d'écrire "carré." Il n'y a pas de ces fantasmes, de ces délires poétiques, oniriques, magiques même, auxquels Oates nous a habitués et que nous aimons tant dans son oeuvre.

La première partie a pour héroïne Rebecca Schwart, de son enfance jusqu'au moment où, pour des raisons bien précises, elle choisit de disparaître avec son fils et de prendre le nom de Hazel Jones. Tout n'est pas linéaire mais les flash-backs ne dérangent guère car l'action reste cohérente. Rebecca est née sur un bateau de migrants allemands (d'origine juive ou opposants à Hitler) qui venait d'entrer dans le port de New-York. Officiellement, ainsi que cela se passe en pareilles circonstances, elle sera déclarée étant née à New-York. Son père est professeur de mathématiques, sa mère, femme au foyer et elle a deux frères. Son père, homme poli et cultivé, espère évidemment trouver un emploi conforme à celui qu'il occupait en Allemagne. Malheureusement, dans ce nouveau pays, les choses sont différentes et M. Schwart se décide, pour nourrir sa famille, à accepter le poste de fossoyeur - et l'horrible petite maison allant avec - à Milburn, dans la vallée de la Chautauqua. On imagine la déchéance. D'autant que, au départ, pour faire tenir sa femme, Hannah, Jacob Schwart assure que ce ne sera que pour un an, puis pour deux, puis pour ...

Cette première partie est hantée par le cimetière, le statut de semi-indigents qui s'attache à celui qui s'en occupe et aux membres de toute sa famille, et aussi l'effrayante rapidité avec laquelle sont susceptibles de déchoir les membres d'une famille. Très touchée par sa dernière grossesse, qui fut très difficile, Hannah la musicienne sombre peu à peu ... Jacob Schwart met plus de temps, en apparence, car lui, il a la haine. le problème, c'est qu'il se met à haïr à peu près tout le monde. Cet homme débonnaire, gentil, éduqué, bascule dans l'alcool, le tabac et se transforme en véritable déchet, qui se lave à peine et porte toujours des vêtements en piteux état. L'un après l'autre, les deux frères de Rebecca quittent la maison. La petite reste seule pour assumer la maladie de sa mère, la tyrannie de son père et la sournoiserie méchante des habitants du coin.

C'est dur, très dur, une enfance pareille. Surtout pour un être intelligent. Or, Rebecca est très intelligente.

Et c'est encore plus dur de survivre à une enfance de ce type. Mais l'on peut y parvenir.

Rebecca y parviendra parce que le Destin, cruel certes mais salvateur, se met de son côté. Dans la foulée, elle rencontre un bel homme de vingt ans son aîné, Niles Tignor, dont elle tombe éperdument amoureuse, et qu'elle finit par épouser (du moins le croit-elle : en fait, ce sont les ombres de sa sinistre enfance qu'elle épouse) avant d'avoir de lui un enfant, nommé Niles et, plus simplement, Niley.

Dans la deuxième partie, Rebecca, devenue Hazel Jones et ayant réussi à leur procurer, à elle et à son fils, deux extraits de naissance tout ce qu'il y a de plus légaux, entreprend de mettre toute la distance possible entre ces ombres et la petite famille qu'elle forme avec Niley, rebaptisé Zacharias, un enfant qui a hérité son intelligence et le talent qu'avait sa grand-mère pour la musique. de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, d'année en année, Hazel fuit ses souvenirs et les Ombres. Elle a pour rêve de faire de Zack un grand pianiste. Et le plus étonnant, c'est que, non sans se remarier avec un pianiste de jazz, Chet Gallagher, contraire absolu de son premier mari comme de son père, et en outre héritier d'une grande famille, elle y parvient.

Mais, si elle est aimée par Chet - ou plutôt adorée - elle perd peu à peu l'affection de son fils, hanté par les propres ombres et les souvenirs hachés de son enfance cahotique. Alors même qu'il atteint au statut de plus jeune virtuose dans l'un des concours les plus célèbres des Etats-Unis, il se détache de Rebecca-Hazel et rêve de déployer ses ailes dans une vie nouvelle où sa mère, devenue belle-mère, ne tiendra plus que le second rôle.

Evidemment, je passe les détails. Sauf celui-ci car il recèle la clef de la correspondance finale : alors que les USA s'apprêtaient à entrer en guerre avec l'Axe, les Schwart avaient reçu des nouvelles de cousins allemands qui leur demandaient asile lorsqu'ils arriveraient à leur tour aux Etats-Unis. Hélas ! Pour des raisons diverses, le bateau n'a pu accoster et il a sombré. Avec tous ses passagers. Je vous laisse imaginer l'horreur de la petite Rebecca apprenant que sa cousine, Freyda, du même âge qu'elle et en qui elle voyait déjà une soeur, ne la connaîtra jamais ...

Mais un jour, bien plus tard, Freyda, devenue professeur dans une université californienne, publie ses mémoires. Et Hazel, qui ne se tient pas de joie de la savoir toujours en vie, ose lui écrire en signant, bien sûr, de son vrai nom. Au début, Freyda ne croit guère en cette parenté inattendue. Et puis, elle s'adoucit. En outre, précisons que Hazel-Rebecca a conservé précieusement la vieille photo que, en 1940, avait envoyée à sa famille celle de leurs cousins allemands.

Quand s'achève le roman - Oates est toujours très subtile - le lecteur doit se faire tout seul son opinion :

1) ou presque tout est faux et Rebecca-Hazel a "rêvé" sa vie dans quelque obscur centre psychiatrique où on l'aurait placée après le drame qui marqua son enfance et dont je ne vous ai rien dit.

2) ou tout est vrai et Rebecca-Hazel ne répond plus à sa cousine tout simplement parce que la maladie l'a emportée.

3) ou alors, fantasmant toujours, Rebecca-Hazel a fini par s'écrire à elle-même avant de mourir (suicide ou maladie).

Quoi qu'il en soit, "La Fille du Fossoyeur" est un roman superbe, digne, fier, une merveille de construction et d'analyse psychologique. On s'attache à Rebecca, malgré ses raideurs, ses préjugés, ses craintes et son entêtement : c'est que, de quelque façon que ce soit, elle a réussi à survivre dans un monde qui n'admet que les Forts. En conséquence, au contraire de ce qu'elle croit et de ce que croyait son père, elle appartient elle-même à l'espèce de ces Forts que rien ne peut abattre. Attention cependant et Oates nous le rappelle plus d'une fois : être un Fort, ce n'est pas forcément être heureux.

Mais qu'importe puisque l'on a survécu aux coups du Destin, aux cartes et / ou aux dés pipés qu'il s'était complu à nous distribuer. Survivre, telle est la seule satisfaction, la seule grâce que le Destin accorde aux Forts mais c'est une distinction rare et durement acquise. Une distinction d'une telle valeur que, le Jour venu, elle permettra à votre esprit de quitter ce monde dans l'envol, splendide et gracieux, du Phoenix que vous n'avez jamais cessé d'être. ,o)
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L'histoire de Rebecca Schwart...
Petite fille née sur un bateau fraîchement arrivé à New-York, des parents allemands et juifs fuyants les répressions envers ce peuple en 1936...
Une naissance à l'image de ce que sera sa vie : un combat.
Un combat pour la survie, un combat contre les autres, un combat contre ce destin funeste qui va l'accompagner longuement...

Quelle claque que ce roman ! J'avoue avoir eu du mal au début... Cette enfance hâchée, si douloureuse, où voulait me mener l'auteure ?
Et puis, vient le mariage de Rebecca, avec un homme violent...
Puis la fuite, la reconstruction, mais toujours les mêmes fantômes... Ceux de son passé, de son enfance...
Joyce Carol Oates nous plonge dans ce qu'il y a de plus sombre dans notre société avec une plume si adroite !
J'ai oscillé durant toute la lecture entre nausée, écoeurement, peur, violence, espoir, amour (un peu)...
La fille du fossoyeur, un livre à lire, doucement, en prenant son temps pour que chaque mot vous imprègne...
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Il y a toutes sortes de livres. Et l'opinion que l'on en a est finalement subjective. Mais il y a les grands livres. Quoi qu'on en pense, qu'on ait aimé ou pas. Et ce qui est sûr, c'est que "la fille du fossoyeur" est un grand livre.
Bien sûr, avec Joyce Carol Ouates, le risque est modéré...
Le récit de la vie de Rebecca, petite fille juive née sur le bateau à bord duquel sa famille a fuit l'Allemagne nazie. de son enfance difficile à son épanouissement de femme adulte, en passant par une jeunesse chaotique, on assiste à la métamorphose d'une enfant rebelle et souillon en une femme accomplie.
Un récit émouvant, des personnages qui ne laissent pas indifférent en font un livre passionnant et riche.
De la très belle littérature.
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Publié en 2007 aux USA et en 2008 en France.
Dans chaque livre de l'auteur, on retrouve inlassablement un rappel du drame de la Shoah, de l'extermination des juifs. Ce thème est le point de départ de ce livre, et le terminera.
Ils vivent, avancent dans leur vie, portés par le hasard, connaissent de grandes difficultés. Quand un possible bonheur approche, ils pensent qu’il n’est pas pour eux. Ils ne communiquent pas, ou un minimum. Eux, ce sont Rebecca et Niles, qui deviendront Hazel et Zach, et peut-être avaient- ils un autre nom de famille, quand, juifs, les parents ont fui l'Allemagne. L’histoire commence donc avec le père, Jacob Schwart, mais peut-être n’est-ce pas son vrai nom, qui s’embarque pour les Usa avec femme et enfants. Il était professeur de mathématique à Munich, il sera fossoyeur, Rebecca est la seule de la famille à être née sur sol américain. On est en 1936.
Ce livre est fait de non-dit, de silences, de secrets, de frustrations qui entrainent des drames, c’est un roman d’apprentissage qui nous embarque immédiatement dans l’histoire. La peur est présente depuis le début, elle restera permanente, dans les 2 premières parties. La 3ème partie est une conclusion originale. Rebecca, Hazel vers la fin de sa vie aura une bonne nouvelle.
Je relis les 2 petites phrases finement ciseléées du début de ce livre, elles annoncent et résument parfaitement ce qui suivra :
* "C’est lui qu’il hait en moi. Et surtout C’est la vie qu’il hait, dans tous ses enfants. "
* "- Le piano reprit. Mère et fille écoutèrent ensemble. Rebecca s’accrochait à la main de sa mère comme si elle risquait de tomber d’une grande hauteur.
- Cette beauté, et l’intimité de cette beauté, Rebecca en chérirait le souvenir toute sa vie."
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Le combat de Rebecca Schwarz né à New-York sur le bateau qui avait permis à sa famille de fuir l'Allemagne nazie. le père, homme cultivé mais meurtri, accepte un emploi de fossoyeur dans une petite ville de l'est des Etats-Unis. Terrorisé par les américains, il enfonce sa famille dans une spirale paranoïaque et finit par tuer sa femme déprimée et se suicider après une lutte avec Rebecca. Rebecca va fuir, s'abandonner à une brute, Niles Tignor, qui lui fait croire au mariage mais lui donne l'enfant qu'elle désire. Après avoir été méchamment battue, elle s'enfuit, change de nom, rencontre un homme riche, intelligent, protecteur, Chet Gallagher. Chet va l'aimer et prendre son fils, Zack, musicien comme lui, sous son aile. Bien plus tard, vieillie, Rebecca va retrouver une cousine allemande de son âge, romancière célèbre, qu'elle avait attendue quand elle était jeune. Elle va « boucler la boucle ».
Magnifique roman sur le secret, la résilience, la lutte des femmes, l'Amérique. Un chef d'oeuvre.
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Très belle histoire, poignante, avec des moments de pure grâce venant alléger des souffrances indicibles. La trame prend de l'ampleur au fur et à mesure que les pages s'égrènent, les émotions se font de plus en plus intenses. On y suit le parcours étonnant d'une jeune fille courageuse, qui aurait pu être désabusée par les épreuves qu'elle traverse tout au long d'une existence pour le moins éprouvante, jalonnée par des plaisirs furtifs et des désillusions profondes. Et pourtant, pourtant... quelle force, quelle détermination chez cette enfant fragile devenue une femme que tous les hommes désirent, qui s'accroche à tout prix à ce que la vie peut lui apporter de bénéfique afin d'offrir à son fils une destinée hors du commun. Fille non désirée, qui grandit dans un univers hostile et paranoïaque, dont la famille s'effondre sous les coups de butoir d'un destin peu avare en expériences douloureuses, cette fille de fossoyeur expose à la face du lecteur toute la complexité de la psyché humaine, dans toutes ses contradictions. Pleine de vie et de vigueur, indépendante et obstinée, Rebecca nous inonde de son amour, de sa beauté, de son énergie vitale, pour nous emmener très loin dans les rouages de relations humaines complexes fort réalistes. Les personnages secondaires, non manichéens, nourrissent eux-aussi ce roman où les hommes fautent souvent mais cherchent aussi parfois la rédemption. Je ne peux que vous recommander la découverte de ce magnifique texte, qui aura laissé une empreinte profonde dans mon coeur.
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Le premier livre de Joyce Carol Oates que je découvre : un choc.
L'histoire est rude, nous fait traverser les faces les plus sinistres de l'âme humaine : la violence, l'humiliation, la dégradation, la peur, la lâcheté, le mensonge ... Cependant de ces ténèbres jaillit une lumière : la force de l'héroïne pour lutter, se construire sa vie, protéger son fils, tenir bon.
L'écriture est tout aussi forte que l'histoire.
Une belle découverte qui m'incite à lire d'autres livres de cette auteur mais au fur et à mesure pour me ménager. C'est un livre qui ouvre de nombreuses résonances en soi.
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e reconnais que je suis une fidèle lectrice de JC Oates, ses livres sont toujours passionnants et celui-ci comme les autres est un roman que l'on ne peut lâcher. Une écriture qui vous transporte, des personnages attachants, émouvants. L'histoire débute en 1936, une famille juive allemande fuit les nazis et émigrent aux États Unis. Jacob (le père) ancien professeur ne retrouve comme travail que celui de fossoyeur et gardien de cimetière. Il se sent humilié, rejeté par la société. Rebecca, la dernière des enfants va assister à la déchéance de la famille, à la brutalité de plus en plus forte du père. Après une terrible tragédie, elle va débuter sa propre vie et malheureusement elle la commencera très mal. Pour s'en sortir il lui faudra changer d'identité, s'enfuir toujours plus loin, être en mouvement pour sauver sa vie et celle e son fils... Si ce résumé ne vous incite pas à courir dans une librairie (il est en livre de poche) ou à l'emprunter dans une bibliothèque, alors je ne peux plus rien pour vous, vous passerez à côté d'un auteur merveilleux. Nena
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Grace à la bibliothèque de lecteurs sur babelio , j'ai découvert Joyce Carol Oates en particulier cet ouvrage la fille du fossoyeur en lien avec le challenge pavés . Même si le style d'écriture , le type de narration m' a perturbé au départ , progressivement le plaisir de lire et la curiosité de découvrir l' histoire de Rebecca l'a emporté , j'ai dévoré les 700 pages .On suit la vie de Rebecca avec intensité de son enfance à l'âge adulte et celle de sa famille d' immigrés allemands fuyant le régime nazi . C 'est dans un climat de violence, de haine et d'oppression que la petite fille va grandir et tenter de se construire face ses parents frustrés et déprimés depuis leur arrivée aux Etats Unis . Un malheur n'arrivant jamais seul , elle rencontre Niles Tignor , futur père de son enfant , avec qui elle va connaitre une période de violence et de solitude .Mais de part son caractère et l'amour qu'elle porte à son fils Zach et d'autres d'autres rencontres plus heureuses , Rebecca goute à une vie plus apaisée , plus sereine voire aimante . Je me suis attachée à cette héroïne , bousculée par la vie , qui par sa force intérieure et sa volonté cherche à s'affirmer , à vivre pour son fils mais aussi pour elle même . Ce fut une belle découverte pour moi , on sort bouleversé de cette histoire, et je pense à lire d'autres ouvrages de cet auteure .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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c'est vrai que les livres nous arrivent au moment précis. J'avais voulu lire cette auteure depuis plusieurs années et j'avais du mal à choisir parmi tous ses livres. J'ai fait le bon choix, ce livre raconte l'histoire d'une femme, d'une guerrière. L'histoire de vie est tragique et la qualité de la plume de l'auteure est fluide et variée. Ce livre est divisé en 3 parties, en définitive la troisième partie et l'épilogue ont une puissance émotionnelle à donner la chair de poule. Les allés retours vers le passé sont bien décrits. Des lettres entre Rebeca et sa cousine m'ont épatée. Sans doute la fin est bouleversante.
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