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4,02

sur 1449 notes
Les chutes c'est l'histoire en réalité de plusieurs chutes ! D'abord des Chutes du Niagara, touristiques mais aussi meurtrières avec les nombreux suicides qui s'y déroulent ; de la chute des habitants de Buffalo qui meurent de maladies professionnelles dues aux usines chimiques de la ville ; de la chute de la famille Barnaby : celle d'Ariah, la mère qui se sait damnée, de Dick, le mari avocat et militant écologique sans le vouloir de la première heure, et des enfants Barnaby, Chandler, Royal et Juliet qui subissent l'humiliation de la famille sans la comprendre.
Un beau roman qui nous emmène des années 1950 jusqu'en 1978 où l'on s'attache à l'histoire de ces 5 personnages en quête d'amour et de reconnaissance.
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J'ai tout simplement adoré!
Les personnages sont ciselés à la plume, décrits avec une grande justesse, tout en laissant suffisamment de marge au lecteur pour combler les trous, déduire et se faire sa propre opinion.
L'auteur utilise avec habileté l'art de la description. Je ne suis pas fan de description de manière générale, mais là j'ai juste été transporté à Niagara Falls, sans avoir eu l'air d'y toucher.
Destinée personnelle, saga familiale, lutte idéologique, histoire locale voire nationale, tout est ici mêlé avec brio.
En bref : j'ai atteint, comme beaucoup, le point de non retour et je ne le regrette pas.
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Les chutes du Niagara sont d'abord un haut lieu de tourisme,avec la particularité d'avoir été une destination de voyage de noces dans les années 1950.
C'est dans ce contexte que débute le roman de J C Oates.
Si ces chutes sont une merveille de la nature, elles ont aussi un effet envoutant, source de légendes, d'exploits et de suicides.
D'emblée, l'ambiance est donnée avec la disparition du mari d'Ariah quelques heures après leur mariage;
Cette jeune femme qui erre à la recherche du corps de son époux , sera rapidement à l'origine de la légende de la Veuve Blanche ,elle trouvera au travers de cette épreuve consolation et amour auprès de Dirk Burnaby.
Mariage, enfants suivront , fondant une famille apparemment unie mais peu à peu , le caractère marginal, angoissé et possessif d'Ariah, elle se sent damnée ,crée un cocon étouffant , tel une toile d'araignée dans laquelle elle emprisonne son mari et ses enfants.
Les chutes ce sont également tout un tissu industriel chimique autour des villes de Niagara Falls , et cela amène le tournant du roman où Dirk, avocat écologiste précurseur prend fait et cause pour une petite association de riverains subissant directement les effets néfastes d'une industrie polluante et de pratiques lucratives mais douteuses.
Bien sûr seul contre de tels intérêts, il y perdra son procès, sa fortune mais également sa famille et disparaitra dans des circonstances tragiques.
La dernière partie du roman s'intéresse à chacun des trois enfants du couple, à leur façon de se sortir du carcan familial au moment de leur passage à la vie adulte.
Joyce Carol Oates n'essaie pas de nous rendre ces personnages sympathiques, l'étude fine et poussée de la psychologie humaine est admirable, elle a l'art de nous faire apercevoir la profondeur de l'âme de chacun , l'écriture est ciselée, le passage d'un personnage à l'autre recrée l'intérêt et évite l'ennui et les longueurs.
J'ai été subjuguée par le style arrivant même à sentir les embruns des Chutes dans lesquelles je me suis laissée emporter au delà du point de non retour...

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Partons à la découverte d'une famille et de ses secrets, au centre duquel est Ariah, un personnage complexe, à la fois réservée et légèrement asociale mais aussi extravertie et explosive.
Ajoutez à cela deux maris, deux fils, une fille et bien sûr les parents de tout ce petit monde, une affaire de pollution industrielle et en toile de fonds les chutes du Niagara et vous obtenez un roman difficile à lâcher, une pépite dans e style si agréable de Joyce Carol Oates, une plongée dans l'âme humaine qui s'abreuve de non dit et de secrets de famille bien enterrés.
Je suis toujours épatée par la manière dont l'autrice nous embarque dans une histoire, par la facilité qu'elle a (en la lisant en tout cas) de nous narrer les relations entre les personnages, leur ville, mais aussi le contexte social de l'époque (ici les années 50).
Une excellente lecture.
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L'envoûtement des chutes du Niagara ( auprès desquelles l'auteur a vécu, enfant) opère, autour de l'histoire d'une jeune femme veuve dès sa nuit de noces, son mari s'étant suicidé en se jetant dans les chutes. Puis on assiste à son renouveau et ses errances avec un autre homme.Très curieux et intéressant.
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Les Chutes, ce sont les Chutes du Niagara. Quand on navigue sur le Niagara, en amont de chutes, il y a ce qu'on appelle le "point de non-retour". Et ce sont ces Chutes et leur point de non-retour qui vont porter toute la symbolique de ce roman.
Ces Chutes qui attirent les touristes, mais surtout exercent une fascination, une attraction telle qu'elles poussent certaines personnes à s'y jeter. D'ailleurs des légendes circulent à leur sujet parmi la population.
Les Chutes, c'est aussi toute une région ravagée par l'industrie chimique et la pollution qu'elle génère.

Et c'est aux Chutes du Niagara qu'Ariah et son époux passent leur voyage de Noce. Ariah sera veuve dès le lendemain de son mariage et sera surnomée "la veuve blanche des chutes". Et, même si elle retrouve vite le bonheur auprès de Dirk Birnaby, Ariah se sentira toujours maudite.
A travers le personnage d'Ariah, de ses époux, de ses enfants, Joyce Carol Oates nous invite une fois encore à une introspection fouillée de l'âme humaine. Et une fois encore elle y excelle. Et même si j'ai eu du mal au début à croire aux personnages qui me paraissaient improbables et pour qui je n'arrivais pas à avoir la moindre empathie, j'ai assez vite été emportée. J'ai trouvé ce roman envoûtant et un brin déstabilisant (comme le sont les Chutes). Joyce Carol Oates décrit ses personnages et leur psychologie de façon très fouillée grâce à une écriture "au scalpel".
Je suis toujours étonnée de voir à quel point JC Oates peut comprendre et analyser l'âme humaine dans tous ses tourments et est capable de nous le faire ressentir de façon très viscérale.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Sous la plume acerbe et pragmatique de Joyce Carol Oates l'Amérique des années 50 à la fin des années 70 est dépeinte de façon ultra réaliste. Tout est passé au laminoir du puritanisme au scandale écologique, de la place de la femme dans la société à la recherche de racines familiales pour vivre enfin. C'est beau, dérangeant et découpé aux petits oignons: un très grand roman à l'image de son autrice.
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Sublime. Parfait. Et encore.... Difficile de trouver un qualificatif convenable pour exprimer mon ressenti à la fin de la lecture des "Chutes" de Joyce Carol Oates. Depuis bien longtemps je n'avais pas éprouvé ce tel "plaisir de lecture " en refermant un livre. C'est simple : tout m'a plu. L'histoire, les personnages et les lieux, la fiction mêlée à la réalité, l'atmosphère si envoûtante du Niagara. Je suis tombée à corps perdu dans les Chutes.

Les Chutes...

C'est l'histoire d'une femme, Ariah Littrel, 29 ans, jeune mariée et veuve en une journée. Etonnante Ariah, réservée, fougueuse, courageuse et fragile. Obstinée. Névrosée. Ariah est la Veuve blanche des Chutes.

C'est l'histoire d'un couple, Ariah et de Dirk Burnaby. Un amour passionné et inattendu pour un couple improbable. Dirk brille par son talent d'avocat, son physique de jeune premier, ses nombreux amis et son optimisme. Ariah est fougueuse, terriblement amoureuse et à jamais fataliste.

C'est l'histoire d'une filiation : Chandler le premier né, brillant, sensible et réservé ; Royall, copie de son père, séduisant, chaleureux et altruiste ; et enfin la jeune Juliet, timide et talentueuse.

C'est l'histoire d'une ville, Niagara Falls et de son scandale sanitaire politico-judiciaire : l'affaire Love canal.

C'est l'histoire des Chutes, personnage central du roman : American Falls, Horseshoes Falls. Grondantes, puissantes et magnifiques. Ensorcelantes, terriblement ensorcelantes. Et meurtrières.

La narration de Joyce Carol Oates nous envoûte. Une impression de fantastique se dégage, sûrement liée à la présence des Chutes, omniprésente. Beauté des descriptions, personnages aux personnalités extrêmement attachantes et intéressantes. Joyce Carol Oates nous parle à la perfection de sa région natale et sonde au plus profond de chacun de ses protagonistes les désarrois et vicissitudes de l'âme humaine.

Après cette lecture totalement addictive, j'ai un seul regret : avoir déjà terminé les "Chutes".
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Ayant déjà lu un roman de Joyce Carol Oates, c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture du titre Les Chutes, et avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé son empreinte.

Ariah Litrell est une jeune femme qui a atteint la trentaine, vieille fille. Elle n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de jolie, mais particulière, avec un talent pour le piano, dont elle a d'ailleurs fait son métier.
Le soir de ses noces, son époux se suicide en se jetant dans les chutes du Niagara. Suit alors pour elle une période d'errance autour du site légendaire qui lui vaudra le surnom de "Veuve blanche des Chutes". C'est à ce moment qu'elle rencontre Dirk Burnaby, brillant et célèbre avocat de la région, qui deviendra son second mari...mais Ariah est-elle porteuse d'une malédiction?

Il s'agit alors d'une histoire familiale entourée de mystères, de non-dits comme seule Joyce Carol Oates sait les raconter. Elle met en scène des personnages tous aussi singuliers les uns que les autres, avec leur caractère et leurs névroses.
Tout au long du roman, on se laisse emporter par le fleuve de l'histoire, par la psychologie des personnages, qui semblent constamment sur le point de sombrer. On est sans cesse tenu en haleine par l'attente du drame et bien sur par une écriture époustouflante.
Je n'en dit pas plus, mais je conseille donc vivement la lecture de ce roman. Quant à moi, je n'hésiterais toujours pas l'avenir devant un ouvrage de cette excellente écrivaine qu'est Joyce Carol Oates, en passe de devenir ma romancière américaine préférée!

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Joyce Carol Oates est une auteure d'exception, que j'ai eu le plaisir de découvrir, voilà quelques années, à travers son roman biographique, J'ai réussi à rester en vie. Elle y contait le décès subit de son mari, ainsi que la terrible période de veuvage qui a suivie. Un récit noir, triste et poignant, grâce auquel j'avais pu découvrir l'auteure plus intimement. le deuil, la perte d'un être cher, la reconstruction, sont des sujets forts, abordés presque systématiquement dans chacun de ses romans.

Les Chutes n'échappe pas à la règle : aux lendemains de ses noces, Ariah découvre l'absence cruelle de son mari, qui s'est suicidé dans les Chutes du Niagara. Un choc, brutal et inattendu, qui va faire d'Ariah une femme damnée, condamnée à vivre éternellement avec le souvenir cuisant de cette perte. Elle arrivera néanmoins à poursuivre sa vie et à fonder une famille aux côtés de Dirk Burnaby, célèbre avocat de la région, avec qui elle aura trois enfants, Chandler, Royall et Juliet. Mais les Chutes ne sont jamais loin, avec leur spectaculaire attrait et puissance naturelle féerique mais dangereuse, omniprésentes dans l'esprit et la vie d'Ariah.

Les Chutes du Niagara se situent à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Ce sont les chutes d'eau les plus puissantes d'Amérique du Nord et les plus connues au monde, attirant des millions de touristes chaque année, venant en masse admirer la beauté de cette merveille naturelle. Mais les Chutes sont également connues pour être un haut lieu de suicide : nombre de personnes désespérées se jettent dans ses hauts bouillonnantes et tourbillonnantes, sans aucune chance de survie à plus de 52 mètres de hauteur. Ce fût le cas de Gilbert, le premier mari d'Ariah, fasciné par les Chutes, comme irrésistiblement attiré par leur beauté exceptionnelle, il s'est jeté sans hésiter dans l'eau. Son corps n'a été retrouvé qu'une semaine après.

Bien que le contexte de l'histoire des Chutes, comme narré dans ce roman éponyme, n'est pas très glorifiant pour ce lieu d'envergure, il a néanmoins contribué à me faire connaître davantage ce vertigineuse décor, considéré par certains comme la huitième merveille du monde. Je ne sais pas si ce sont les chutes en elles-mêmes ou l'écriture de Joyce Carol Oates, mais l'une ou l'autre a bien eu un effet d'attirance sur moi, si bien que j'ai maintenant l'irrépressible envie de les voir en vrai. Un jour, j'irai.

Loin d'enjoliver les lieux, l'auteure dénonce avec justesse l'industrialisation de l'Amérique, en particulier des Grands Lacs, qui servent de mine d'or industriel après-guerre. Autour des Chutes, les entreprises chimiques en particulier s'y sont installées : le progrès est croissant, l'activité économique aussi, mais vient avec eux la pollution massive de l'environnement, le développement de maladies liées à cette pollution industrielle, la corruption, ou l'exploitation des populations les plus démunies. Une bien triste réalité, qui vient corroborer l'image touristique idéal que chacun se fait des Chutes. Dirk Burnaby, le second mari d'Ariah, se voudra l'avocat défenseur d'une citoyenne, victime parmi d'entre d'autres de cette industrialisation massive. Dans les années 1970, dans une banlieue de Niagara Falls nommée « Love Canal », on découvre une décharge de produits toxiques enfouies sous des centaines d'habitations, passé sous silence par les industriels concernés. Les conséquences pour les habitants de ces habitations sont désastreuses : maladies en tout genre, cancers, fausses couche, problèmes respiratoires, etc. Dirk consacrera la fin de sa vie à ce combat perdu d'avance, à cause duquel l'ensemble de ses connaissances, essentiellement des personnes de pouvoir, le renieront et lui tourneront le dos.

Pour en revenir à l'histoire en elle-même, il ne faut pas que vous vous attendiez à beaucoup d'actions. Déjà dans J'ai réussi à rester en vie, j'avais remarqué que l'auteure s'intéressait plus à la psychologie des personnages, ainsi qu'à leurs sentiments intérieurs. Comme dans l'autobiographie précédemment citée, elle dresse ici avec intelligence une réflexion sur le suicide et sur le deuil qui s'ensuit. Colère, déni, crispation, puis rejet ou mensonges sont autant de sentiments qui vont animer Ariah suite au décès de son première, puis second mari. On entre avec profondeur dans leurs esprits, l'auteure se plaisant à décortiquer avec minutie leurs états émotionnels à travers une écriture fluctuante et rythmée, qui envoûte et passionne. J'ai beaucoup aimé cette lecture, que je considère presque comme une expérience de lecture surprenante !

Laissez-vous dériver sur les pages gondolées des Chutes. Un roman riche, puissant, très complet, qui vous transporte, vous bouleverse et vous fait réfléchir à des sujets variés, comme le deuil, la reconstruction, la corruption, ou encore l'empreinte écologique que nous laissons sur Terre.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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