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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce qui est bien avec Chris Offutt, c'est qu'il n'est jamais décevant.

Aussi à l'aise dans le roman noir que dans les nouvelles (où il excelle), il réussit avec Les Fils de Shifty – traduit par Anatole Pons-Reumaux – l'exercice casse-gueule de donner une suite à l'excellent Les Gens des Collines, encore plus réussie que le premier opus.

On y retrouve Mick Hardin, flic de l'armée, de retour dans son Comté d'Eldridge pour quelques jours de convalescence auprès de sa soeur Linda, shérif atypique du coin en campagne pour sa réélection.

Une convalescence qui va s'avérer plus active que prévu lorsque le corps de Fuckin' Barney Kissick est retrouvé assassiné et que Shifty, sa mère qui règne en marâtre sur le clan Kissick va charger Mick d'enquêter sur cette vengeance venue des collines.

Bien plus qu'un pageturner efficace, Les Fils de Shifty est une nouvelle déclaration d'amour d'Offutt à son Kentucky natal, où la parfaite maîtrise du fil de l'intrigue se renforce d'une approche quasi-naturaliste du territoire et de ses habitants.

En laissant Mick enquêter et errer dans les collines, Offutt fait la part belle aux paysages grandioses, à cette flore qui y survit malgré la rudesse des conditions, et à ces espèces animales qui les peuplent. Mais c'est avec les femmes et les hommes qu'il excelle, portraitiste appliqué de ses pairs.

En âme perdue et déracinée, Mick s'épaissit encore et ses tourments deviennent empathie. Un homme en équilibre entre attachement à sa terre et inaptitude à y vivre trop longtemps : « Il avait fait exactement ce qu'il s'était efforcé toute sa vie d'éviter : tuer par vengeance. Il avait beau essayer de s'en éloigner, il était lié aux collines. »

Et puis, il y a les femmes : Linda, shérif par défaut plus que par ambition, plébiscitée contre son gré ; et Shifty, incroyable personnage, fière et dure pour mieux masquer la souffrance des fils enlevés trop tôt.

Et enfin les personnages les plus touchants, qui traversent le livre le temps de quelques pages : l'hilarant Jaybird qui se prend en otage tout seul ou l'attachant Oncle Merle, qui écoute et parle aux oiseaux.

C'est noir, rural, parfaitement écrit et aurait bien mérité une centaine de pages de plus. Et si c'est le début d'une série récurrente, je mets tout de suite une option sur le prochain !
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Enquêteur criminel au sein de l'armée américaine, Mick Hardin est en convalescence dans le village de son enfance, à Rocksalt (Kentucky) et loge chez sa soeur Linda, shérif local et dernier membre de sa famille. A la demande d'une vieille dame qu'il connait depuis toujours et dont le fils, un petit dealer du coin sans prétention, vient d'être assassiné, Mick accepte d'enquêter officieusement. La mort violente d'un second fils oblige notre militaire à hausser le ton et à s'intéresser aux occupants discrets mais très armés d'une ancienne carrière de calcaire.
Etonnant personnage que ce militaire de carrière capable de mener une action commando digne des meilleurs films d'action tout en montrant une extrême sensibilité à la nature et aux animaux. En instance de divorce, il entretient avec sa soeur une relation complexe mais pose un regard plein d'empathie sur les gens simples qui peuplent ce petit coin rural et qui cultivent à l'envie la loyauté familiale mais aussi l'idée que la violence engendre la violence.
Un roman puissant bien servi par une belle écriture qui allie simplicité et force.
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Sans parler d'une école des Appalaches, il y a quelques similarités qui apparaissent dans l'oeuvre d'écrivains tels que Ron Rash et David Joy comme cet amour de ces contrées perdues de la Caroline du Nord qu'ils distillent tout en abordant, avec une sobriété toute poétique, les vicissitudes de leur communauté qu'ils côtoient depuis toujours. Plus au nord, mais toujours situé dans le cadre de cette région montagneuse de l'est des Etats-Unis, on parlera plutôt d'une influence ou bien d'un courant littéraire qui englobe également l'oeuvre de Chris Offutt dépeignant, avec un souffle similaire, les territoires escarpés du Kentucky où l'on observe la déshérence d'hommes et de femmes de la marge évoluant dans le marasme du déclin économique qui touche une population fortement précarisée. Alors forcément, dans un tel contexte, on parlera bien évidemment de romans noirs que l'on désigne parfois sous l'appellation réductrice de "country dark" en lien avec l'environnement dans lequel se déroule l'ensemble de ces récits. Country Dark, c'est d'ailleurs le titre de la version originale de Nuits Appalaches (Gallmeister 2019) roman emblématique de Chris Offut qui a contribué à sa renommée en France tout comme le recueil de nouvelles Kentucky Straight (Gallmeister 2018) ainsi que, dans une moindre mesure, le Bon Fils (Gallmeister 2018) marquant ses débuts dans l'écriture. Au-delà de ses romans, on trouve le nom de Chris Offutt au générique de séries telles que Treme, True Blood ou Weeds, en tant que scénariste et producteur durant sa période où il a cédé aux sirènes d'Hollywood pour faire bouillir la marmite avant de s'installer dans le Mississippi. C'est désormais autour de ce qui s'annonce comme une trilogie que l'on retrouve Chris Offutt avec un premier opus intitulé Les Gens Des Collines mettant en scène Mick Hardin, vétéran de la guerre d'Irak et d'Afghanistan, devenu enquêteur pour le compte de l'armée et qui retourne dans la région de son enfance pour constater que son mariage est brisé tout en investiguant pour le compte de sa soeur Linda, shérif du comté, au sujet du meurtre d'une jeune veuve qui risque d'embraser la communauté prompte à faire justice elle-même. C'est peu dire que l'on avait apprécié d'évoluer dans l'univers à la fois âpre et attachant de ces collines boisées du Kentucky et que l'on se réjouit donc de retrouver Mick et sa soeur Linda dans Les Fils de Shifty, second ouvrage de la série.

Rocksalt, Kentucky. Victime d'une blessure de guerre à la jambe, Mick Hardin tente de trouver un peu de réconfort auprès de sa soeur Linda qui l'héberge dans la maison familiale où ils ont vécu durant toute leur enfance. Avant de reprendre du service au sein de l'armée, il doit se débarrasser de son addiction aux antidouleurs, régler la procédure d'un divorce douloureux et gérer la nervosité de sa soeur qui est en pleine campagne électorale pour sa réélection au poste de shérif du comté. C'est peut-être la découverte du cadavre d'un dealer local sur un parking de la ville qui va sortir Mick Hardin de son marasme, ce d'autant plus qu'il s'agit du fils de la veuve Shifty Kissick qu'il connaît très bien. Estimant qu'il s'agit d'un énième règlement de compte entre dealers, la police ne compte pas enquêter, raison pour laquelle la veuve Shifty demande à Mick de découvrir le coupable. Des indices l'incite rapidement à penser qu'il s'agit d'une mise en scène, ce qui le pousse à fouiner dans les collines environnantes et plus particulièrement dans le secteur d'une mine abandonnée. le temps presse, ce d'autant plus que le second fils Kissick est lui aussi abattu de deux balles. Qui peut bien en vouloir aux membres de la famille de Shifty ? Mick Hardin a intérêt à le découvrir rapidement s'il veut éviter toute escalade de la violence au sein d'une population qui a pour habitude de faire parler la poudre pour régler ses comptes.

De la crise des opioïdes frappant les Etats-Unis depuis 1995, Chris Offutt nous en rapporte les conséquences, par petites touches, au détour de l'addiction à l'oxycodone de Mike Hardin qui tente, tant bien que mal, de se sevrer de ce médicament qu'on lui a prescrit pour lutter contre ses douleurs à la jambe. C'est également cette implantation de dealers d'héroïne, ceci même dans les paysages les plus reculés de la région du Kentucky, qui nous permet de prendre la mesure de ce phénomène touchant l'ensemble d'une communauté semblant comme résignée face à une telle ampleur. Dans cet environnement en déshérence, on observe également que les perspectives d'avenir se résumant à intégrer les forces armées ou à se lancer dans le trafic de drogue tandis que les mines abandonnées servent de dépôts pour les résidus hautement toxiques de la fracturation hydraulique de schiste. Avec l'économie des mots que le caractérise, c'est donc autour de ces thèmes que Chris Offutt nous entraîne au gré d'une intrigue à la fois épurée et solide nous permettant de parcourir les collines de son enfance qu'il dépeint avec ce soupçon de poésie où l'on saisit quelques instants de grâce comme la voltige de quelques oiseaux du coin ou cette brise caressant les branches des arbres dans un balancement majestueux. Dans un bel équilibre, sans jamais glisser vers un misérabilisme ambiant ou une verve poétique outrancière, l'auteur conjugue la beauté des paysages du Kentucky, cher à son coeur, à la noirceur d'une intrigue policière violente prenant parfois l'allure d'un western contemporain notamment durant un règlement de compte final explosif. Et puis il y a tous ces personnages attachants que l'on voit évoluer dans leur quotidien à l'exemple de Johnny Boy Tolliver, adjoint du shérif tenant ses dossiers méticuleusement à jour, de son cousin Jacky Turner, un inventeur de génie, un peu barré, un brin "complotiste" qui remet en état le pick up Chevy 63 de Mick Hardin ou de Raymond Kissick, soldat au sein du corps de Marines, unique survivant de la fratrie qui va faire son coming-out auprès de sa mère, au détour d'un échange savoureux, imprégné de pudeur et d'une certaine tendresse. Mais Mick Hardin, en enquêteur tenace et impliqué parfois trop entêté, est également entouré de femmes qui lui tiennent la dragée haute, à l'instar de sa soeur Linda remettant régulièrement en cause son caractère renfermé et bien trop centré sur lui-même tout en endossant la fonction de shérif du comté et dont on suit le quotidien ordinaire ponctué de diverses obligations officielles en vue de sa réélection. Dotée d'un caractère tout aussi affirmé, endossant le rôle de matriarche d'une famille décimée par une succession de tragédies en lien avec le trafic de drogue, on apprécie le personnage de la veuve Shifty, et plus particulièrement cette dignité, mais également cette colère intérieure qui bout en elle, à l'annonce de la mort de ses deux fils. de tout cet ensemble parfaitement mis en scène, il émane une atmosphère âpre, imprégnant tant les personnages que l'environnement dans lequel ils évoluent au gré d'un texte d'un justesse sidérante.


Chris Offutt : Les Fils de Shifty (Shifty's Boys). Editions Gallmeister 2024. Traduit de l'anglais (Etat-Unis) par Anatole Pons-Reumaux.

A lire en écoutant : Release de Pearl Jam. Album : Ten. 1991 Sony Music Entertainment Inc.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Retour au pays

Je découvre Chris OFFUTT avec ce roman, « Les Fils de Shifty ». J'adore les écritures folles et tout autant les écritures sobres. Celle de Chris OFFUTT relève de ce dernier registre et elle est formidable !

Avec peu de mots, il sait nous transporter au fin fond de la personnalité de ses personnages, nous dire la beauté de cette région des Appalaches, la richesse de sa flore et de sa faune, mettre en scène les situations les plus improbables, les rencontres les plus insolites, les dialogues vifs et parfois humoristiques. Son style sait traduire la vie dans ses émotions, ses silences, sa fureur, sa poésie, sa cruauté de façon à la fois maîtrisée et évocatrice, sans jamais déborder.

Donc j‘ai aimé son style et j'ai aimé son histoire.

Un héros peu conventionnel, Mick, militaire en permission pour raison médicale, a choisi de revenir au pays, un coin paumé du Kentucky où il se sent obligé de « rendre service » : il va résoudre le meurtre du dealer du coin, mais aussi fils de Shifty Kissick.
On voit Mick quitter son brouillard médicamenteux pour plonger dans un brouillard encore plus dense d'affaires sordides… Il faudra quelques pages d'actions violentes vers la fin pour nettoyer le paysage et ramener cet univers rural à son juste rythme, celui de la nature.

OFFUTT nous offre quelques tranches de vie, saisies dans toute leur authenticité. On a l'impression de connaître les personnages mis en scène, on les prend en sympathie, même les plus particuliers. Mick, quant à lui, a quelque chose de fascinant, taiseux et percutant, imprévisible et calculateur, tout en douceur et violence s'il le faut.

Me reste à parfaire cette découverte.
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Ce court roman policier de Chris Offutt (275 pages) remet au travail Mick Hardin, son héros de flic des armées (CID), en convalescence d'une sérieuse blessure à la jambe , et qui veut se sortir de son addiction au fentanyl, percocet et autres opioïdes.
Revenu à Rocksalt, Kentucky, il va prendre en main une enquête car sa shériff de soeur Linda, en pleine campagne pour se faire réélire, est débordée, et sans effectif : Shifty Kissick vient de voir un des fils, dealer d'héroïne, assassiné.
Mick, au bon coeur, va s'y coller... Parce que personne d'autre ne le fera.
Alors, ce bon roman dans les collines des Appalaches, qui trimbale Mick Hardin, en plein divorce,encore sous le choc de sa blessure, est très intéressant.
Pour moi c'est un Simenon chez les Rednecks, à l'américaine. Il y a des similitudes dans le ton, un peu cynique, avec un humour décalé. Similitudes aussi dans la façon d'enquêter, car Chris Offutt écrit des portraits très typés, de suspects potentiels. Ici on est en province, dans des coins isolés du Kentucky, très mal fréquentés, où les habitants font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir... Et parfois des conneries, évidemment....
Et Mick Hardin les connaît, ces gars là, des blancs puritains, patibulaires,(mais presque, comme disait Coluche). Il les respectent avec leurs défauts, leurs obsessions... Alors il se fond dans les masses et son enquête avance à petits pas. Il va se heurter à de gros intérêts, et donc à de dangereux adversaires.
Et comme on est aux USA, le roman offre son lot de règlement de compte, de distribution de tatanes et de fusillades Ak47, de dégustation d'hamburgers sur des bords de routes défoncées... mais, car c'est Gallmeister qui édite, il y a ces belles descriptions de la nature des collines, ses oiseaux, ses arbres, toute une poésie de la simplicité campagnarde. Ça fait du bien !
J'ai aimé ce polar, social, peuplé de bons dialogues et avec de beaux personnages plein d'humanité. Peut être vaut-il mieux lire avant "les gens des collines" (ce que je vais faire sans attendre).
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Mike Hardin est de retour pour mon plus grand plaisir. On l'avait quitté bien abîmé, loin de son épouse sur le point d'accoucher, et préférant donner le coup de main à sa soeur Linda, Shérif du comté.
Cette fois, il va mieux, il a bien récupéré de ses blessures, et il vit les derniers jours de convalescence avant de regagner sa base militaire. Sa vie sentimentale n'a en revanche pas fait de progrès ; il s'est juste rendu à l'évidence que son mariage est mort, et signe, enfin, les papiers du divorce avant de repartir à sa vie de soldat. Si son mental est meilleur, il n'en reste pas moins secoué par beaucoup d'épreuves ; vivre aux côtés de sa soeur lui fait le plus grand bien. D'autant que coup sur coup deux des fils de Shifty sont retrouvés morts. Les deux lascars sont loin d'être des enfants de coeur, seul l'ainé semble avoir bien tourné et a quitté les collines pour aller vivre sa vie loin, et à l'abri des ragots et des médisances ; mais comme Mick et Shifty se respectent, cette dernière lui demande de tirer l'affaire au clair et de retrouver le ou les assassins. Il faut dire que Linda, le shérif a d'autres chats à fouetter ; en effet les élections approchent, et il lui faut convaincre un à un les habitants du comté à lui renouveler leur confiance pour un second mandat. Policier, sans aucun doute, mais également politique jusqu'au bout des ongles : il ne lui faut négliger aucun patronage, aucune tombola, refuser aucun petit-déjeuner… Alors pendant que Madame le shérif fait campagne, Mick fouille, creuse, cherche, réfléchit, consulte, écoute, observe…. A son rythme, sans rien négliger, il avance, sort les muscles quand nécessaire. Avant de partir, il veut résoudre cette affaire, sans oublier de militer pour sa soeur, évidemment !
Chris Offutt n'est pas un auteur qui a l'habitude de bousculer son lecteur. Au contraire, avec lui, le lecteur sait qu'il va pouvoir s'imprégner de tout ce qui l'entoure. Ici, ce sont les collines du Kentucky, les forêts, les vielles mines désaffectées où il se passent parfois de drôles de choses. On prend également le temps de d'appréhender les personnages, et cette ruralité complètement oubliée et ses laissés pour compte.
Le propos est magnifiquement traduit, sans grandiloquence, mais souvent avec poésie, humour ou piquant, selon les moments. On ne reste pas indifférent à l'univers de Chris Offutt, en tout cas pour ce qui me concerne, je l'ai définitivement adopté, et ce sera avec grand plaisir que l'accueillerai son prochain opus !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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C'est une fête de commencer l'année par le dernier roman de Chris Offutt.

Son précédent, "Les Gens des collines", écrit dans une langue économe, poétique, superbe, était une réussite. "Les Fils de Shifty", qui reprend les mêmes personnages, les mêmes silences, la même beauté des Appalaches, l'est tout autant. L'intrigue, la mort par balles d'un dealer, fils de Madame Shifty que connaît bien le héros Mick Hardin, policier militaire en convalescence chez sa soeur, sert de toile de fond à une sorte de tragédie grecque made in Kentucky. Tout est violence, la ville, les gens, les passions, mais tout est calme et beauté, aussi, dans les collines.

Chris Offutt a le sens du détail, des notations justes, la couleur de la tenue des soignants, un rayon de soleil qui entre dans une pièce, la mort d'un chien dans un érable, les odeurs de forsythia, un lapin qui s'immobilise au pied d'un sumac amarante.

Le Rural noir tient là un de ses maîtres : il n'en fait jamais trop mais on en demande encore. Magnifique.
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Ce roman met en scène Mick Hardin et sa soeur Linda, déjà apparus dans un précédent titre. Mais ce n'est pas une suite et il peut se lire indépendamment.
Mick est un enquêteur militaire. Il a été blessé et passe sa convalescence chez sa frangine, Linda, shérif de Rocksalt, un petit comté du Kentucky. Et oui, c'est une femme et si elle a atterri à ce poste un peu par hasard, maintenant, elle oeuvre à sa réélection. Mick passe ses journées à essayer de ne plus prendre des drogues aidant à calmer la douleur et à faire des activités sportives pour remuscler sa jambe blessée.
Un des fils de Shifty Kissick, une dame veuve qu'ils connaissent, est retrouvé mort dans une ruelle. Probable règlement de comptes entre dealers, affaire classée. La mère n'est pas d'accord, elle demande à Mick d'enquêter discrètement pour voir si cet assassinat ne cache pas quelque chose. Il lui reste une semaine de repos, c'est l'occasion d'agir, de se remettre en selle physiquement et moralement. Il accepte mais prévient qu'il ne veut pas gêner le shérif pour éviter les conflits dans sa famille.
Il observe, questionne, récupère quelques éléments démontrant que le corps a été déplacé et mis en scène. Qui a eu intérêt à agir ainsi et pourquoi ? Il essaie de comprendre, car finalement il a été happé par ce mystère.
Les dialogues sont savoureux, parfois teintés d'humour, voire même d'autodérision. L'approche psychologique et les relations entre les protagonistes sont détaillées, précises, captivantes, le tout accompagné d'une réelle réflexion sur les notions de bien, de mal, de justice.
« Il se demanda combien de gens essayaient de se convaincre que le meurtre était acceptable au nom du Bien Supérieur. Il n'était pas dupe. le Bien Supérieur n'existait pas, sinon en tant qu'excuse. »
C'est le boulot de Mick de tuer parfois, dans le cadre de son activité professionnelle. Il est même plutôt doué pour ça. Mais ce n'est pas une raison pour utiliser ses capacités par vengeance, n'est-ce pas ? Il est tiraillé, il ne doit pas laisser ses émotions prendre le dessus….
J'ai énormément apprécié ce récit. La plume de l'auteur est intéressante car il décrit à la perfection ce coin des Etats-Unis où les habitants préfèrent se taire, se cacher plutôt que d'affronter ceux qui les dérangent. Alors la première mission de Mick c'est un peu de donner un coup de pied dans la fourmilière, de secouer les personnes et de leur faire cracher quelques informations utiles. Après, à lui de rassembler tout ça, de relier les morceaux et de trouver les pièces manquantes.
J'ai aimé la façon dont il s'y prend, assez posé, réfléchi, ciblant au mieux les actions à mettre en place pour avoir des réponses. Pas à pas, il avance et on le suit pour notre plus grand plaisir.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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