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Anatole Pons-Reumaux (Traducteur)
EAN : 9782351783115
288 pages
Gallmeister (04/01/2024)
3.88/5   46 notes
Résumé :
Mick Hardin, flic de l'armée devenu enquêteur dans une petite ville, revient dans les collines du Kentucky dans ce deuxième thriller à l'atmosphère saisissante du célèbre romancier policier Chris Offutt.

Maître littéraire dans tous les genres, le dernier livre de l'auteur primé Chris Offutt, Les fils de Shifty, est un thriller captivant et propulsif qui revient dans les Appalaches.

Mick Hardin est un officier du CID (Criminal Investigat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Rocksalt, Kentucky. Un corps est découvert abandonné dans un parking, celui d'un trafiquant d'héroïne. La police locale semblant peu diligente à vouloir trouver le coupable, la mère convainc Mick Hardin, membre de la CID ( Division des enquêtes criminelles au sein de l'armée américaine ) qui se remet d'une blessure chez sa soeur shérif du comté, de mener officieusement une enquête afin de découvrir qui a assassiné son fils.

Ceux qui ont aimé Les Gens des collines retrouveront avec grand plaisir Mick, les autres auront plaisir à découvrir un enquêteur affûté et décontracté, à l'ordre moral taillé dans le roc des collines des Appalaches, doté de la capacité à faire parler les plus taiseux, maniant l'autodérision à merveille tout en portant un regard humaniste sur ses semblables. Sa rectitude morale le porte à accorder la priorité à la justice légitime plus que légale, faut pas le chauffer ...

L'enquête en elle-même est extrêmement bien conduite, le meurtre initial révélant tout un réseau d'interactions insoupçonnés qui enclenchent un cycle de violence et de vengeance dont on ne peut deviner jusqu'où il va aller … si ce n'est un final brillant et pétaradant en mode western contemporain. Intrigue efficacement tracée resserrée sur 250 pages à l'écriture discrète mais grandement évocatrice avec la pudeur de son regard et sa lucidité tranchante.

Ce qui distingue ce polar rural noir d'un autre, c'est la maîtrise et l'affection de Chris Offutt pour le décor et les gens qui y vivent. Il sait comme personne dire la beauté des paysages heurtés des Appalaches, tout comme la rudesse et la générosité des autochtones. Les personnages secondaires sont mémorables, à la fois bruts et avisés, de vraies gueules décrites en quelques lignes. Se déploie ainsi une ambiance qui suinte l'authenticité de partout, à commencer par ses dialogues vifs, rapides et drôles.

Et puis il y a la capacité de l'auteur à manier des sensations oxymoriques jusqu'à les faire fusionner : la tendresse côtoie la rudesse, le pessimisme le plus profond quant aux capacités de nuisance des hommes ( cupidité, destruction environnementale, trafic de stupéfiants ) n'empêche pas la lumière de percer. Derrière l'explosion des sentiments primaires, le poids émotionnel qui semblait fort enfoui remonte à la surface dans des ultimes pages étonnamment apaisantes étant donné ce qui a précédé.
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Rocksalt, Kentucky. En convalescence chez sa soeur Linda après avoir été blessé par une bombe artisanale en Afghanistan, Mick Hardin décide de rendre service à Shifty Kissick, une veuve qui a bien connu son père et qui vient de perdre son fils, retrouvé assassiné sur un parking abandonné. Pour la police locale, Fuckin' Barney n'est qu'un trafiquant d'héroïne victime d'un règlement de compte entre dealers, bon débarras ! Pour la vieille Shifty, qui connaît très bien le business de son fils, ce meurtre soulève bien plus de questions. C'est pourquoi elle aimerait bien que l'agent spécial de la Division des enquêtes criminelles de l'armée américaine fouine un peu à gauche et à droite avant de reprendre du service au sein de l'armée…

Ce roman étant le deuxième volet d'une trilogie invitant à suivre les pas de Mick Hardin, ceux qui ont déjà lu « Les Gens des collines » retrouveront avec grand plaisir cet agent de la CID venu se remettre de ses blessures dans son bled natal. Les autres n'auront aucun mal à suivre cette enquête indépendante qui les plonge immédiatement dans une région reculée du Kentucky, sur le flanc est des Appalaches.

Si cette enquête qui dévoile progressivement des trafics en tout genre ne manquera pas de tenir le lecteur en haleine, c'est surtout la capacité de Chris Offutt à planter un décor et à brosser des personnages mémorables en seulement quelques phrases qui constitue tout le sel de ce polar rural certes sombre, mais non dénué d'humour.

Il y a tout d'abord ce personnage principal taiseux, efficace et méthodique, prêt à aider son prochain, mais n'hésitant pas à tuer s'il le faut. Un militaire dont la femme s'est finalement barrée avec un autre et qui ne dit pas grand-chose, mais dont les quelques phrases, distillées avec parcimonie, font toujours mouche.

Et que dire des personnages secondaires, qui ne sont pas en reste et qui contribuent également à se faire une idée de la mentalité de ce bled dans lequel l'auteur nous baigne avec grande maestria… de Jacky Turner, le cousin inventeur capable de remettre en état n'importe quel engin, à l'attachant Oncle Merle qui observe les oiseux depuis son porche, en passant par Jaybird et sa prise d'otage insolite, le lecteur ne s'ennuie pas un seul instant.
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« Les fils de Shifty » continue de creuser le sillon du roman « appalachien », noir, rural et poisseux, débuté par Chris Offut avec le superbe « Le bon frère ». Une fois n'est pas coutume, ce nouvel opus nous permet de retrouver les protagonistes du roman précédent de l'auteur, « Les gens des collines ». Mick Hardin, enquêteur chevronné de l'armée américaine, après avoir passé des années sur les fronts irakien, afghan et syrien se remet d'une blessure à la jambe, causée par l'explosion d'une bombe artisanale, chez sa soeur Linda, shérif de Rocksalt, dans le Kentucky, sur le flanc est des Appalaches.

La cohabitation entre notre héros désenchanté qui n'a toujours pas signé les papiers d'un divorce pourtant inéluctable et passe ses journées dans le brouillard ouaté que lui procure une consommation exagérée d'opioïdes et sa soeur qui a lancé sa campagne de réélection au poste de shérif, n'est pas des plus aisées. La découverte du cadavre de « Fuckin' Barney », dealer local et fils de Shifty Kissick, une veuve que Mick connaît depuis son enfance, va sortir l'enquêteur en permission de sa torpeur. Tandis que la police renâcle à approfondir ses investigations sur un meurtre qui a tous les atours d'un règlement de comptes entre dealers, Shifty fait appel à Mick pour découvrir la vérité.

Notre héros aussi attachant que taiseux, saisit très vite que le corps du défunt a été déplacé post-mortem et que le meurtre de Barney est une mise en scène qui cache une vérité que la police a cessé de rechercher. Son enquête va prendre un tour très sombre lorsqu'un deuxième fils de Shifty, le paisible Mason, est abattu à son tour. Que dissimule la tragédie qui s'abat sur les fils de Shifty ? C'est ce mystère que va devoir affronter l'enfant des Appalaches, une communauté dont les codes moraux sont encore régis par la loi du Talion.

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Chris Offut prend le temps de poser le décor du drame qui se noue dans une petite bourgade du Kentucky. Mick est un homme de peu de mots qui peine à retrouver ses repères dès lors qu'il revient à la vie civile, que tout sépare de sa soeur Linda, shérif extravertie au langage de charretier.

Après un début moderato, les meurtres tragiques de deux des fils de Shifty vont déchaîner un vortex de violences terrifiant. Si « Les fils de Shifty » suit les codes du roman noir, sa force de percussion tient à l'écrin sauvage et hors du temps dans lequel l'auteur situe son intrigue : les Appalaches, ces montagnes austères dont les habitants continuent d'obéir aux injonctions du Dieu vengeur de l'Ancien Testament.

En retrouvant sa terre natale, Mick Hardin retrouve l'âme de l'enfant qu'il fut jadis, se déplace aussi silencieusement qu'un Indien, reconnaît chaque fleur et chaque animal sauvage d'une montagne encore préservée. Élevé au contact de la nature par son « Papaw », il est capable d'une douceur infinie lorsqu'il recueille un chardonneret sonné dans le creux sa main et le ranime en soufflant dans son bec. Semblant parfois étranger au monde qui l'entoure, Mick reste pourtant un soldat froid et méthodique, doté d'une étonnante aptitude à la violence.

« Tu ne jetteras aucun regard de pitié, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. » Deutéronome 19:21.

Au fur et à mesure qu'il progresse dans une enquête beaucoup plus sanglante que ne l'annonçait le « simple » meurtre d'un dealer, Mick va s'enfoncer au coeur des ténèbres et affronter un dilemme moral sans retour. Il devra dénouer le noeud gordien du roman en décidant s'il est cet enquêteur militaire, certes en permission, qui a délaissé sa femme pour guerroyer sur tous les fronts, ou s'il est resté un enfant des Appalaches, ce lieu sur lequel le temps n'a pas de prise, habités par des hommes durs au mal, pour qui les préceptes bibliques ne sont pas de vains mots.

« Ils avaient pris l'épée. Maintenant ils gisaient dans leur sang. Un jour ce serait pareil pour Mick. »


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Ce qui est bien avec Chris Offutt, c'est qu'il n'est jamais décevant.

Aussi à l'aise dans le roman noir que dans les nouvelles (où il excelle), il réussit avec Les Fils de Shifty – traduit par Anatole Pons-Reumaux – l'exercice casse-gueule de donner une suite à l'excellent Les Gens des Collines, encore plus réussie que le premier opus.

On y retrouve Mick Hardin, flic de l'armée, de retour dans son Comté d'Eldridge pour quelques jours de convalescence auprès de sa soeur Linda, shérif atypique du coin en campagne pour sa réélection.

Une convalescence qui va s'avérer plus active que prévu lorsque le corps de Fuckin' Barney Kissick est retrouvé assassiné et que Shifty, sa mère qui règne en marâtre sur le clan Kissick va charger Mick d'enquêter sur cette vengeance venue des collines.

Bien plus qu'un pageturner efficace, Les Fils de Shifty est une nouvelle déclaration d'amour d'Offutt à son Kentucky natal, où la parfaite maîtrise du fil de l'intrigue se renforce d'une approche quasi-naturaliste du territoire et de ses habitants.

En laissant Mick enquêter et errer dans les collines, Offutt fait la part belle aux paysages grandioses, à cette flore qui y survit malgré la rudesse des conditions, et à ces espèces animales qui les peuplent. Mais c'est avec les femmes et les hommes qu'il excelle, portraitiste appliqué de ses pairs.

En âme perdue et déracinée, Mick s'épaissit encore et ses tourments deviennent empathie. Un homme en équilibre entre attachement à sa terre et inaptitude à y vivre trop longtemps : « Il avait fait exactement ce qu'il s'était efforcé toute sa vie d'éviter : tuer par vengeance. Il avait beau essayer de s'en éloigner, il était lié aux collines. »

Et puis, il y a les femmes : Linda, shérif par défaut plus que par ambition, plébiscitée contre son gré ; et Shifty, incroyable personnage, fière et dure pour mieux masquer la souffrance des fils enlevés trop tôt.

Et enfin les personnages les plus touchants, qui traversent le livre le temps de quelques pages : l'hilarant Jaybird qui se prend en otage tout seul ou l'attachant Oncle Merle, qui écoute et parle aux oiseaux.

C'est noir, rural, parfaitement écrit et aurait bien mérité une centaine de pages de plus. Et si c'est le début d'une série récurrente, je mets tout de suite une option sur le prochain !
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Mick Hardin, officier du CID (Criminal Investigation Division) de l'armée, blessé à la jambe lors d'une attaque à l'explosif, revient vivre à Rocksalt, chez sa soeur, Linda, le temps de se remettre. Il faut dire que Mick a besoin de repos, car en plus de sa blessure, son mariage est à la dérive, même s'il ne se résigne pour autant à signer les papiers du divorce, et ce n'est pas son entourage qui pourrait vraiment lui remonter le moral. Avec sa soeur, ils sont un peu comme chien et chat, sans parler du fait qu'elle est bien occupée par sa réélection en tant que shérif. Et pour ne rien arranger, Mick est plutôt un taciturne. Il n'est pas du genre à sourire par convenance ni à se faire une multitude d'amis, de comptoir ou de pêche à la ligne.

A peine de retour dans cette petite bourgade du Kentucky que Barney Kissick, dealer notoire de la ville, est retrouvé mort. Sa mère Shifty (qui a eu un temps une amourette avec le père de Mick et Linda), au style coriace et bourru, pas très causante au demeurant, demande à Mick d'enquêter et de découvrir le meurtrier de son fils. Il est vrai que la mort d'un dealer, ce n'est pas vraiment ce qui préoccupe le plus la police. Alors Mick va finir par accepter d'aider Shifty.

Dans ce deuxième opus d'une trilogie avec Mick Hardin, on trouve de quoi contenter les attentes de différents types de lecteurs. Par petites touches, comme dans un tableau pointilliste de Seurat, Chris Offutt nous livre une palette de personnages et de plaisirs : que ce soit de par l'intrigue policière, l'action (efficace sans être abusive), les protagonistes principaux et secondaires avec suffisamment de profondeur pour qu'on s'intéresse à eux, pour ses couleurs sombres et tout autant lumineuses, par la nature environnante que l'auteur n'oublie pas de nous parler au gré des évènements (tel oiseau qui chante, tel arbre dans les collines, …). Son amour des Appalaches donne d'ailleurs au roman un petit goût de ‘'nature writing'' en bouche qui n'est pas déplaisant.
Si Mick, quant à lui, nous plait pour son humour noir et son calme, pour ne pas dire son sang-froid à quasi toute épreuve, le lecteur est encore plus séduit, lorsqu'en grattant un peu cette couche taciturne, il se rend compte de toute son humanité et son esprit de justice.

Peut-être parce que l'histoire se déroule dans un petit comté rural, à niveau humain, où vivent des gens simples, où on trouve autant des filous que d'hommes de coeur, peut-être avec cette alliance de toutes ces petites touches évoquées plus haut, ai-je eu l'impression de lire également un roman social. En tous les cas, l'auteur a su évoquer ceux qu'on ne raconte pas souvent, ces habitants d'un comté un peu perdu, d'une petite bourgade qui porte bien son nom.
Et finalement, à la fois par son style narratif, les sujets qu'il aborde, la description de ses personnages, il montre encore une fois toute sa sensibilité.

Après la découverte de « Nuits Appalaches », j'ai eu tout autant de plaisir à lire le dernier roman de Chris Offutt. Il se dégage de ce roman policier une ambiance si particulière que cela nous donne envie de le déguster lentement… (si on peut…)

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critiques presse (6)
LeFigaro
08 mars 2024
L’auteur nous fait découvrir les Appalaches à travers un polar rural, violent, désenchanté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
04 mars 2024
Il signe encore un roman subtil et captivant et ses livres ne sont pas nombreux. Il faut donc savourer et on attend avec impatience le suivant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
22 février 2024
Conteur hors pair, le romancier Chris Offutt (scénariste des séries Weeds et True Blood) poursuit avec bonheur sa trilogie centrée autour de cet agent spécial de l’armée : Mick Hardin.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
12 février 2024
Dans un récit à la fois sombre et teinté d'humour, Chris Offutt raconte la difficulté de vivre en famille et les multiples magouilles que peut cacher une région reculée du Kentucky.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
02 février 2024
Au coeur du Kentucky, Chris Offutt poursuit avec bonheur sa trilogie centrée autour de son agent spécial de l’armée : Mick.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
09 janvier 2024
Dans ce nouvel opus, "les Fils de Shifty", l’enquête est bien charpentée et inattendue, mais l’essentiel est dans les détails, lorsque Chris Offutt s’attarde sur la beauté des collines arborées, les noyers en pleine floraison, le ronronnement d’un pick-up bien entretenu.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il considérait que le monde était absurde, ce qui exigeait un pragmatisme dont il faisait un usage direct.
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Sous la fenêtre, un chardonneret gisait au sol. Il ramassa délicatement l'oiseau sonné, le recueillit dans le creux de sa main. Le cou du chardonneret pulsait rapidement. Ses yeux étaient ouverts. Mick le tapota, et les ailes émirent un battement faible. Il porta l'oiseau au niveau de sa bouche et souffla trois fois dans son bec ouvert. L'oiseau se dressa sur sa paume. Il inclina la tête pour voir Mick, inspecta les environs comme pour s'orienter, puis il s'envola.
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EUREKA LES VERTS


Ses trouvailles visaient à rendre le monde meilleur, mais le monde n’était pas intéressé – pas encore.
Une brouette qui ne se renversait jamais.
Un souffleur à feuilles qui ne faisait pas de bruit.
Un accessoire pour chignole permettant à la vis de toujours rester droite.

L’idée de son projet actuel lui était venue un jour où il passait devant un centre de fitness, le premier de Rocksalt. Jacky avait arrêté sa voiture, fait marche arrière, et observé l’intérieur une heure durant. Huit personnes pédalaient sur des vélos qui n’allaient nulle part. Toute cette énergie cinétique gâchée au nom de la santé.

Depuis lors, il travaillait à un moyen d’exploiter cette énergie, de la convertir en électricité et de la stocker dans des batteries. Ce serait pratique à l’avenir, quand le réseau électrique serait en panne et que rien ne fonctionnerait. Les gens pourraient faire du vélo pour générer leur propre électricité.

(...)

Il trouva une ampoule sept watts, la sortit et la fixa dans une petite boîte en bois avec un couvercle. L’intérieur était peint en noir. Il y avait un petit trou sur le côté, sur lequel il avait collé du scotch rouge transparent. Un fil électrique 110 volts partait de la boîte vers une bobine qu’il avait fixée à un vélo d’appartement.

Il lança un chronomètre et se mit à pédaler, tout en vérifiant si le scotch brillait. Il savait qu’il faudrait un moment pour accumuler assez d’énergie, et il accéléra la cadence, déterminé à ne pas regarder la boîte pour ne pas se porter la poisse.

C’était pénible et répétitif. Son pantalon était trop serré. Il ralentit le mouvement de ses jambes et déboutonna son jean, puis il ouvrit la braguette. C’était un peu plus facile.

(...)

Onze minutes de travail pour quarante secondes de lumière. C’est pas assez bien.
Il rajusta son pantalon, fourra le chronomètre dans sa poche et s’essuya le visage avec un pan de chemise.



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Linda fit passer son regard du chien à Stella avant de le poser sur une clôture décorative au fond du jardin. Un carouge à épaulettes se posa dessus, observa les humains, puis s'éclipsa. Linda aurait voulu se joindre à lui, s'envoler au loin et oublier toute la situation.
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FARWELL

Il hocha la tête et monta dans le pick-up. Elle s’était déjà éloignée, évoluant lentement, son attention concentrée sur Ruby. Il fit demi-tour dans l’allée des voisins. Quand il repassa devant la maison de Peggy, elle avait disparu. Il retraversa la ville, prit Slate Avenue jusqu’à l’Interstate et roula jusqu’à Rocksalt.

Cela lui faisait de la peine que la vie de Peggy soit meilleure que lorsqu’ils habitaient ensemble. Il en éprouvait un chagrin incommensurable.
À la maison de Linda, il rédigea un testament, signa et data le papier, et le glissa dans sa valise. Il se coucha tôt et resta allongé en rêvant d’avoir du percocet, du whiskey, ou les deux.



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Vidéo de Chris Offutt
À l'occasion du Quai du Polar 2019, rencontre avec Chris Offutt autour de son ouvrage "Nuits appalaches" aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2303417/chris-offutt-nuits-appalaches
Propos traduits de l'anglais par Fleur Aldebert
Notes de Musique : Bibliothèque Audio Youtube
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