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Lu en 2017. C'était ma première lecture de l'auteure.
Si le sujet peut-être dérangeant à plus d'un titre (sado-masochisme, la grande différence d'âge entre les protagonistes, la sourde violence), j'avais découvert une plume intimiste et poétique, à la fois grave, ciselée, sensuelle et émouvante.
L'ambivalence des sentiments, une particulière résonance, à la limite du dégoût et de la fascination. La relation mère-fille, l'oppression, la soumission, l'obsession, l'abandon, le deuil, le traumatisme, la délivrance : quelle est la part d'inconscient, de désir, d'exutoire, de destruction, de "rémission", à travers ce jeu dangereux qu'est celui de l'exaltation du plaisir dans la souffrance ?!...
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Un regret tout d'abord : le Japon est totalement absent de cette oeuvre intemporelle. Ceci n'est, malheureusement, pas compensé par une idée pourtant originale : l'anonymat de tous les acteurs à l'unique exception de la principale intéressée.

Ceci dit, le style m'a plutôt séduit mais j'ai vraiment eu beaucoup de mal à m'imprégner de l'histoire. Cette liaison amoureuse plus ou moins sadomasochiste entre un vieil homme et une post-adolescente a quand même oublié l'essentiel : être crédible ; en tout cas à mes yeux ;-)
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Hôtel Iris est un roman saisissant qui explore les recoins les plus sombres de l'âme humaine à travers une histoire dérangeante et troublante. L'auteure plonge ses lecteurs dans un tourbillon d'émotions contradictoires alors qu'elle explore les limites de la transgression dans la sexualité.
L'héroïne de ce récit est présentée comme étant attirée, presque aimantée à son propre bourreau. C'est une exploration complexe et troublante des dynamiques de pouvoir et de désir qui opèrent au sein de relations toxiques. Loin d'être une victime passive, elle accepte de se laisser emporter dans un tourbillon de plaisirs extrêmes abandonnant son corps et son âme aux caprices de son partenaire dominant.
Ce qui rend ce livre si puissant, c'est la manière dont l'auteure plonge au coeur des pensées et des émotions de l'héroïne. A travers une prose incisive et poignante, elle dépeint les tourments intérieurs de son personnage principal alors qu'elle oscille entre la culpabilité et l'extase, la douleur et le plaisir.
A travers le prisme de cette relation intense et dérangeante, l'auteure invite les lecteurs à remettre en question leurs propres convictions sur la sexualité et la moralité.
Hôtel Iris est un texte qui ne laisse personne indifférent. Certains lecteurs seront certainement dérangés par son exploration audacieuse de thèmes tabous, tandis que d'autres seront fascinés par sa capacité à susciter une réflexion profonde sur la nature humaine. Quoi qu'il en soit, ce roman est une lecture inoubliable, un voyage émotionnel intense et troublant à travers les méandres de la psyché humaine.
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Une fois n'est pas coutume Ogawa nous sort de ses microcosmes douillets, ils ne le sont pas tous, et féminins pour nous faire entrer dans le monde de la domination, de la soumission et du jeu de la perversion sexuelle. Mari, une jeune fille, doit choisir entre le cocon familial avec sa mère tyrannique, tenancière avare d'un petit hôtel, la femme de ménage voleuse, avec sa vie étriquée et son emploi insipide d'hôtesse d'accueil et l'aventure d'une île, plutôt îlot, agrémentée de sévices sexuels. Naturellement elle choisit un horizon nouveau et confier sa défloration à un inconnu et en plus un vieux. Quand on est jeune et qu'on aime...
Une atmosphère un peu surprenante et envoûtante car on ne s'y attend pas. D'une scène banale de la vie d'une jeune fille et d'un homme âgé que le hasard réunit, on passe presque sans transition à un acte qu'on pourrait qualifier au premier abord de viol mais qui s'avère, étrangement, être un plaisir consenti et partagé.
L'homme est maître du jeu, perversion du bondage, art ancestral pratiqué au Japon, art du fouettage, art de l'humiliation mais pratiques appréciées par la jeune femme. Elle a choisit sa soumission et, "en même temps", ne l'a pas fait, un peu comme le papillon est attiré irrémédiablement par la lumière.
Une véritable ambiguïté que nous propose Ogawa avec tact mais aussi avec une grande habileté descriptive car peu est épargné au lecteur. La jeune fille apprécie à se faire proie. Est-ce que se sont ses «délices passives»*? Est-ce une «situation spécifique de la femme» *?
Ce serait Gabriel Matzneff qui en serait l'auteur… Hum! Hum! Prendrait-on la chose aussi bien? Certes, certes mais c'est une femme qui écrit et qu'on ne peut soupçonnée de pratiquer la culture patriarcale du viol et de plus on est en 1993 et donc ... L'éventuel sévice(s) sexuel devient délice. voilà tout!
Ainsi donc Ogawa suggère que la femme, en toute connaissance de cause puisse se mettre dans des situations qui lui sont préjudiciables sans que l'homme en porte seul la responsabilité, encore que vu l'âge... mais on est au Japon et là-bas tout est différant...
Tout au long de cette narration Ogawa met en relief les goûts morbides De Mari: goûts pour les histoires de morts, fascination pour le vieux soupçonné d'avoir assassiné sa femme, goût pour la souffrance la sienne, celle de la souris moribonde prise au piège, ainsi que d'un autre coté la déchéance d'un vieux, seul, avec un travail peu apprécié un peu gâteux mais autoritaire, brutal et pervers.
Ogawa accentue tout cela avec une atmosphère lourde et poisseuse. Un été caniculaire, une chaleur à faire pourrir les yaourts, une mer couverte de poissons morts, la mort macabre de la femme du vieux, des clients de l'hôtel abominablement odieux sans parler de la mère et de la femme de ménage. Ce qui donne un récit sinistre et angoissant
Toutefois il me semble qu'Ogawa peine a assembler tout ça: les scènes paraissent un peu rapportées et mises là pour faire du remplissage morbide, les articulations artificielles et on ne sent pas la fluidité qu'ont en général ses autres livres. Celui-ci figure parmi ces premiers livres qui étaient des nouvelles donc courtes. Là on est plutôt dans le roman court mais étoffé ce qui expliquerait un rythme heurté qui se cherche.
de plus il manque une conviction: si on comprend Mari, son penchant pour le SM et la nouveauté du plaisir charnel de la contrainte consentie, il est plus difficile de le faire pour le vieux et surtout le neveu. D'ailleurs que vient-il faire là celui-ci presque un cheveux sur le miso, le personnage de trop?
Par contre on reconnaît déjà ses univers confinés: microcosme de l'hôtel, celui de l'île, nombre de personnages restreint, confidences de l' héroïne telles un journal et surtout l'atmosphère suffocante, fantasmagorique et déconcertante.
Une Ogawa en devenir mais qui surprend par le thème de son roman. Bien sincèrement c'est loin d'être le meilleur de ses livres.

* Simone de Beauvoir
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Une plongée dans les "délices" de l'univers sadomasochiste que n'aurait sans doute pas reniée un certain marquis. Rien ne sera épargné à la jeune Mari, et à nous autres pauvres lecteurs : bondage, flagellation, strangulation, enfermement et surtout l'humiliation, permanente et génératrice de plaisir. En faisant la connaissance d'un vieillard libidineux, pervers et passablement manipulateur, l'héroïne de ce roman au goût très amer va faire une expérience hors du commun, qui va l'amener dans un monde où souffrance et jouissance sont une seule et même chose. En décrivant par le menu les mille et une inflexions de cet amour gérontophile, sans jamais émettre le moindre jugement de valeur, Yôko Ogawa met le lecteur mal à l'aise. On espère jusqu'au bout que notre héroïne va finir par se dégager de l'emprise exercée par ce vieillard schizophrène dont elle s'est amourachée. Hélas non…
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Ogawa s'aventure encore dans un univers très étrange : des rapports sexuels entre un vieillard et une toute jeune fille, troublants car fortement sado-masochistes. L'art du shibari (bondage) y est soigneusement décrit et mis en scène, le désir d'humilier pour l'un et d'être humiliée pour l'autre nous plongent dans un mélange de répulsion et de fascination. Un roman assez dérangeant. Pour ma part, ma préférence va pour l'instant au Musée Du silence, que je trouve encore plus évocateur.
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La jeune Mari est réceptionniste dans l'hôtel de sa mère. Elle assiste à une forte algarade entre un homme déjà agé et une prostituée. Elle est intriguée, inexplicablement attirée pas cet homme, le retrouve et il se noue entre eux une relation sado-maso violente dans laquelle elle découvre le plaisir.
Yôko Ogawa décrit sans voyeurisme cette relation particulière et nous ressentons parfaitement ce qui lie ces deux êtres dissemblables qui parlent peu.
Leurs jeux sexuels s'opposent à leurs relations respectueuses, presque tendres entre ces moments.
Mais on ressent cependant un certain malaise car même si consentis, voulus par Mari, rien n'est prévu pour qu'elle puisse interrompre un rapport qui de fait devient imposé.
On frôle l'emprise plus qu'un abandon à un désir.
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Voilà un roman qui a l'air d'avoir une histoire d'amour simple et normale, mais plus on entre dans le livre et plus on se rend compte que cette relation a quelque chose de... d'originale !

Ma définition de ce livre, c'est une sorte de 50 nuances, mais version plus soft.
Plus soft dans les description, et surement moins psychologique.
Mais je reconnais que j'ai beaucoup aimé lire ce livre, déjà car son écriture est vraiment agréable, malgré le sujet dont traite le livre.

Je ne connais pas l'auteur, je viens de le découvrir.
On m'a dit qu'il avait un style bien à lui, qui serait semblable à ce livre.
Est-ce vrai ?
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Je voulais découvrir cette autrice, dont les romans m'inspirent beaucoup, par un texte assez ancien (2000) et pouvoir petit à petit lire des plus récents. Sortira prochainement "Petits boites" que je compte bien me procurer.

Le style est lent, nous accompagnons mari, jeune fille de 17 ans travaillant à la réception du petit hôtel balnéaire de sa mère. Un soir un esclandre éclate entre une prostituée et son client. Mari se sent chamboulée parle voix du sexagénaire. le rencontrant par hasard en ville quelques temps plus tard, elle sera charmée par sa vieillesse, sa peau flasque et sa retenue. Apprenant à se connaitre en secret, il déambuleront lors de rendez-vous épisodiques, Mari devant esquiver sa mère et la femme de ménage.

Un tournant sera effectué quand il l'invitera dans une île, chez lui, et deviendra son maître, la dominant lors de séances de ligotage en tout genre, de soumission acceptée par Mari, qui trouve dans sa voix forte et cette honte d'elle-même une jouissance explosive.

Ce roman ne fait pas état de scènes scabreuses, tout est évoqué mais mesuré. Ce sont les sensations De Mari qui priment, ses états d'âme, sa recherche d'un plaisir particulier. La dualité, entre son comportement de petite fille rangée devant sa mère et celui avili avec cette personne âgée, est très intéressante et marque tout l'ambiguïté de leurs liens avec 50 ans d'écart. Ce dernier devient touchant hors du cadre de leurs séances, apprêté auprès De Mari, presque 'amoureux'. Elle s'interroge de cette envie qu'elle a de le retrouver très vite tout le temps.

J'ai aimé passer un moment avec eux, ce thème est traité avec beaucoup de bienveillance, sans jugement, avec douceur.

Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
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C'est une lecture que j'ai interrompu quelques jours car j'étais dépassé par la violence de "l'intimité" qu'ont les deux personnages principaux. J'ai pensé que ce roman aurait fait scandale.

Le mot-clé "sado-masochisme" ne me semble pas pertinent au sens où le consentement de la jeune fille de 17 ans
n'est pas du tout éclairé. Il faut un consentement, c'est essentiel pour toute activité sexuelle et encore plus si on s'adonne à ces activités sexuelles limite où le vie ne tient qu'à un fil.

Ce roman ne traite pas de sado-masochisme, même si des "outils" utilisés s'y rapproche. C'est une relation de domination (excessive et dangereuse selon moi) une fois que les deux personnages sont isolés. J'ai lu dans ce roman ce qui est à mes yeux des scènes de torture sexuelle avec violence corporelle ainsi que d'humiliation extrême.

Cependant, la manière que c'est raconté ajoute au malaise puisqu'il n'y a pas vraiment de jugement moral.
Tant qu'on lit, on continue d'être témoin de cette histoire malsaine.

Le malaise s'ajoute aussi parce que que Mari, la protagoniste, semble être vraiment en amour avec le traducteur


Si vous êtes comme moi, très naïf, et que vous avez trouvé ce roman dans une vente de livres usagés en disant "Chouette, un livre japonais!" et que c'est le premier roman de cette autrice que vous lisez, ne vous sentez pas obligé.e de le terminer. Ça peut être un choc indésirable. Si vous connaissez quelqu'un qui l'a lu avant vous, c'est cool d'en parler avec cette personne. Dans mon cas, ça m'a donné l'énergie d'affronter la suite de ma lecture avec plus de recul.

Si vous poursuivez la lecture, je crois que la fin en vaut l'effort.
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