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La papeterie Tsubaki, c'est s'offrir une pause de douceur dans ce monde de brutes.
Et ce livre a été le bienvenu au milieu d'une série de lectures un peu plus "dramatique".
Être écrivain public et tenir une papeterie à Kamakura est un travail des plus sérieux pour Hatoko, 25 ans, qui vient d'hériter de sa grand-mère qui lui avait enseigné la calligraphie.
C'est un grand plaisir de découvrir les lettres originales que peut écrire Hatoko pour sa clientèle qui ne l'est pas moins.
Comment avouer son amour à son professeur, annoncer son divorce à tous les invités présents lors du mariage, refuser avec élégance de prêter de l'argent et bien d'autres messages dont certains sont étonnants de subtilité. Comment, par exemple, souhaiter un bon anniversaire à sa belle-mère, pour que cela sonne vrai, alors que l'on a une très laide écriture (et peu d'affection pour la destinataire) !
Bien sûr, toutes ces missives nous renseignent d'une manière ludique sur la culture japonaise et c'est un grand bonheur.
Il y est également question des traditions, qu'elles soient religieuses ou simplement reflet du savoir vivre nippon, et une grande place est accordée à la gastronomie, grâce aux descriptions détaillées des plats et des recettes que l'on aurait bien envie de déguster.
Mais ce roman est aussi le parcours initiatique de son héroïne, Hatoko, qui s'efforce de rendre hommage à la grand-mère qui l'a élevée, en travaillant avec acharnement et méthode, en s'interrogeant sur ses actes et sur son passé. Elle tisse, au milieu de sa solitude, des liens très forts avec son entourage,- des personnages hauts en couleurs-et, malgré une deuxième partie du roman un peu à l'eau de rose, le tout reste très agréable à lire et fait du bien.
Je le relirai sans doute, et le conseille comme antidote au blues hivernal.