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4,16

sur 2689 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amamiya Hatoko occupe seule une vieille maison traditionnelle, au rez-de-chaussée se trouve la boutique où elle travaille. Depuis la mort de l'Aînée, sa grand-mère elle a repris la papeterie Tsubaki.

« Et maintenant que son corps avait disparu, elle continuait à vivre dans les calligraphies qu'elle avait laissées. Son âme les habitait. C'était ça, l'essence de l'écriture. »

Les femmes de sa famille sont écrivains publics et calligraphes depuis des générations. Elle avait six ans quand elle a tenu un pinceau pour la première fois, il avait été fabriqué avec des mèches de sa chevelure de bébé. Toute son enfance, elle s'est entraînée à faire des ronds, la base essentielle d'une belle écriture, elle a appris à tracer les Kanjis signes assimilés à des caractères chinois, elle a passé ses années d'écolière à calligraphier sans arrêt. On la sollicite pour écrire tout ce qui est difficile à dire en face. Elle écrit tout ce qu'on lui demande pour venir en aide aux gens.
Tour à tour, Hatako va donc écrire :
Une lettre de condoléances pour la mort d'un singe, un billet doux qu'une jeune élève souhaite envoyer à son instituteur. Une lettre banale d'un homme à une amie d'enfance juste pour dire qu'il est en vie. Une lettre d'amour depuis le paradis pour une veuve qui attend chaque jour des nouvelles de son mari

Elle va aussi rédiger un faire-part de divorce pour prévenir tous ceux qui avaient béni cette union. Une lettre de refus de prêter de l'argent à un solliciteur. Bien entendu chaque fois elle n'oubliera pas d'offrir une tasse de thé ou une boisson à ses clients.

Ce roman est un ravissement, d'une douceur extrême, il nous plonge dans le japon des traditions où la beauté de l'écriture est au-dessus de tout, où l'on prend des cours pour apprendre à servir le thé, où l'on réduit en cendres, le 3 février, les lettres reçues au cours dans l'année, lors de cérémonie de l'adieu aux lettres. Au rythme des saisons, nous accompagnons Hatako dans son travail d'écrivain public. Nous suivons tout le rituel, les gestes ancestraux de l'art de la calligraphie. Tout d'abord, il faut utiliser le stylo-pinceau, stylo-plume, plume d'oie ou stylo à bille le plus adapté, ensuite il faut fabriquer l'encre, ensuite choisir le grammage du papier dont le toucher révélera la bienveillance et la douceur de l'expéditeur, surtout bien penser à incliner plus ou moins les lettres en fonction du degré de politesse choisi. Ensuite, il faut tracer d'une main bien claire l'enveloppe véritable visage de la lettre, le timbre sera lui sélectionné en fonction de la sensibilité de l'expéditeur.

Je remercie Aline et Nadine qui m'ont invité à pousser la porte de la papeterie Tsubaki. Vous aussi entrez et découvrez cette boutique pleine de tendresse, d'amour, de partage, d'entraide. Une écriture délicate et précise, un vrai bonheur, une ode à l'écriture dans un monde où l'on communique de plus en plus par mail ou par SMS. Un roman qui donne envie de prendre un stylo-plume et d'écrire aux gens que l'on aime.

« On a du mal à jeter, à peine lue, une lettre qui nous est adressée. Même la plus humble carte postale, du moment qu'elle est manuscrite, garde la trace vivace de l'esprit et du temps de celui qui l'a rédigée. »



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Je referme ce livre enchanté, il est sans doute arrivé entre mes mains au bon moment. Je préfère le plus souvent des livres au rythme plus soutenu, mais là j'ai été complètement embarqué dans la vie d'Amemiya Hatoko dit Poppo.

A la mort de l'Ainé (sa grand-mère) et de sa grand-tante, Poppo revient à Kamakura, dans la papeterie familiale. Que va-t-elle faire maintenant, est-elle faite pour le métier d'écrivain public attaché à la papeterie Tsubaki et quel est ce métier d'abord...

Ito Ogawa tisse patiemment sa toile autour de nous et sans que nous ne nous en rendions compte, nous sommes pris au piège, impossible de refermer le livre et une envie irrépressible de tourner les pages pour en savoir plus sur la petite tribue qui peuple ce livre : Poppo, Madame Barbara, Panty, le Baron, Karen, QP...

Le rythme est doux, calme et poétique. Nous suivons Poppo dans son quotidien et ses réflexions pendant toute une année, le livre est découpé selon les saisons. Nous découvrons les rites et les fêtes qui scandent l'année calendaire japonaise dans cette cité du Sud de Tokyo.

Et puis il y a Poppo, la papeterie Tsubaki et le le métier d'écrivain public. On peut se demander, comment, à l'heure des mails, des SMS et des réseaux sociaux un tel métier peut continuer à exister. Par petite touche, Ito Ogawa, nous livre les secrets et la poésie mais aussi la rigueur et la dureté de l'univers de la calligraphie. Chaque détail a son importance lorsque l'on veut faire passer un message et un sentiment précis par l'intermédiaire d'une missive. C'est comme un puzzle qui s'assemble, du choix du papier à celui du timbre, en passant par l'enveloppe, le crayon ou l'encre, tout est méticuleusement choisi. Et puis, il y a le choix des mots et des formules bien entendu.

Gros plus dont on peut remercier l'éditeur Picquier, spécialisé en littérature asiatique, la reproduction des lettres rédigées par Poppo en japonais sur des pages entières. Cela permet d'entrer encore d'avantage dans l'univers créé par Ito Ogawa.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, découvert dans la géniale librairie de Saint Gilles Croix de Vie "Les oiseaux voyageurs". Je lirais très probablement d'autres livres de cet auteure avec un très grand plaisir !!!
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Hatoko, dite Poppo, a repris la papeterie familiale après la mort de sa grand-mère qui l'a élevée seule. Et comme son aïeule, elle assume la fonction d'écrivain public. Carte de voeux, faire-part, lettre de rupture ou encore courrier de refus, la jeune femme exerce un métier désuet et pourtant indispensable à l'ère du numérique, dans un pays pétri de traditions. « J'écris tout ce qu'on me demande, c'est sûr. Mais c'est pour venir en aide aux gens qui en ont besoin. Parce que je veux leur apporter du bonheur. » (p. 138)

Au long des quatre saisons, Poppo accomplit sa tâche avec patience et abnégation, au gré de rencontres souvent originales et toujours uniques. Car confier ses mots au talent d'un inconnu, c'est une preuve de confiance qui nécessite de se découvrir et de révéler un peu de soi. Poppo s'efface derrière ce qu'elle écrit, afin que le destinataire ne sente pas son travail, mais uniquement le message qui lui est adressé. « Être écrivain public, c'est agir dans l'ombre, comme les doublures des grands d'autrefois. Mais notre travail participe au bonheur des gens et ils nous en sont reconnaissants. » (p. 61) Les histoires que Poppo entend sont singulières et touchantes parce que vraies, imparfaites aussi parce qu'humaines.

Avec elle, le lecteur découvre le rituel ancestral de l'écriture et l'art de la calligraphie, de la préparation de l'encre et du choix des instruments, du papier à la plume qui serviront à rédiger le message. On apprend aussi les règles de la correspondance, entre politesse, proximité et conventions. « Cette lettre était pleine de délicatesse : la délicatesse de ne pas franchir certaines lignes, de faire preuve de retenue, de ne pas semer le trouble. » (p. 101) À mesure que Poppo développe son art, elle renoue avec le souvenir de sa grand-mère et fait la paix avec ce que le passé a laissé en suspens. Au fil des jours, elle redécouvre la valeur profonde de l'amitié, de la filiation et des liens que l'on crée pour constituer sa propre famille.

De cette autrice, j'ai déjà lu et apprécié le restaurant de l'amour retrouvé et le jardin arc-en-ciel. Cet autre roman est tout aussi simple et charmant que les précédents, sans prétention, mais débordant de tendre humanité et de douceur de vivre.
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Ayant épuisé tous mes prêts bibliothécaires, je puise maintenant à ma bibliothèque personnelle. J'avais offert La papeterie Tsubaki à mon fils pour son voyage au Japon il y a six mois (une éternité à l'heure de la pandémie) et c'est maintenant à mon tour de goûter à un peu d'Extrême-Orient.
Hatoko, jeune calligraphe, reprend le commerce de sa grand-mère (l'Aînée) qui officiait à titre d'écrivain public dans sa communauté. Outre la vente de papier, de cartes postales, de crayons, de stylos et de plumes, la papeterie Tsubaki recèle aussi le passé tumultueux de la famille Amemiya, que l'on apprend par bribes tout au long du récit. L'art de la calligraphie au Japon est apprécié à sa juste valeur de même que l'art de dire : avis de divorce, faire-part de mariage, carte de voeux, mot de condoléances, billet doux et d'amitié, lettre de rupture, tout mérite d'être posé délicatement sur papier. En cette ère numérique, la prose de Ito Ogawa, toute simple, ainsi que son propos, offrent une pause bienfaisante et revisitent les relations de voisinage.
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S'il existait le prix du meilleur roman exprimant la délicatesse, La papeterie Tsubaki pourrait en être le lauréat.

Je me rappelle encore très bien de mon premier stylo plume, choisi par mes soins et offert par ma mère lors de mon entrée au collège. Ma propre délicatesse a très vite eu raison de lui, sa plume finissant écrabouillée en un rien de temps. Et même si je n'écris plus au stylo plume depuis longtemps, lui préférant le stylo Bic beaucoup plus solide, je ne peux m'empêcher de lorgner sur les plumes lorsque je me perds dans le rayon papeterie des librairies, trouvant l'écriture au plume tellement douce, jolie et aérienne, en tout cas quand on sait le manier.

Ce roman fait l'éloge de la subtilité de l'écriture et aussi du message si important que l'on souhaite donner. On dit bien que les paroles s'envolent mais que les écrits restent. Et dans un monde où les gens n'écrivent plus si ce n'est des mails et autres SMS, qui n'aimerait pas recevoir une jolie missive écrite à la main, remplie de mots choisis avec soin. C'est ce que fait Hatoko, jeune écrivain public, en aidant les gens à coucher sur le papier les messages qu'ils ne parviennent pas à écrire eux-mêmes, que ce soit pour une lettre de condoléances, de remerciement ou même de rupture.
J'ai adoré me plonger dans ce Japon "à l'ancienne", très loin de la folie de Tokyo. Ici, avec notre héroïne, on prend le temps de vivre, de savourer, d'aimer aussi. J'ai appris énormément de choses sur l'art subtil et exigeant de la calligraphie, que ce soit le choix du papier, de la plume, de la couleur de l'encre et même du timbre. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir voyagé et rien que pour ça je suis contente d'avoir lu ce roman qui m'avait été choisi par un jeune libraire amoureux du Japon.

Si vous souhaitez une petite bulle de douceur, cette lecture pourrez vous plaire. Il ne s'y passe pas grand chose mais l'atmosphère m'a aidée à me sentir hors du temps.


Challenge multi-défis 2020
Challenge plumes féminines 2020
Challenge Trivial Reading
Challenge des 7 familles

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Le second roman que je lis d'Ogawa Ito, après "Le ruban". Et je retrouve un univers plein de pudeur et de sensibilité...

Hatoko, vingt cinq ans, a pris le relais de l'aînée à la papeterie Tsubaki, à Kamakura. Mais, au-delà de vendre du matériel, elle exerce surtout le métier d'écrivain public. Une profession qui nécessite de la compréhension, de la méticulosité. Chaque lettre est en effet rédigée pour une occasion différente. Et pour chacune d'entre elles, chaque choix (celui du papier, du stylo, de l'encre, du timbre,...) est soupesé, afin d'obtenir le meilleur résultat possible. Un vrai travail d'orfèvre...

Ce récit, peuplé de belles rencontres, se révèle très apaisant. le lecteur est baigné dans une atmosphère délicate, marquée par l'écoute, l'empathie et le partage. Cette histoire donne en outre tellement envie de découvrir le Japon ! En attendant, je n'hésiterai pas à me plonger dans les autres romans d'Ogawa Ito...
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Préambule

Je remercie les éditions Philippe Piquier et Babelio pour cet envoi de livre dans le cadre d'une masse critique.
J'avais justement lu il y a très peu de temps "Le Jardin Arc-en-ciel" mais aussi il y a plus longtemps "Le restaurant de l'amour retrouvé".
J'avais beaucoup apprécié ces deux romans, surtout par leur bienveillance.

Avis

Dans ce roman, nous suivons la vie d'une jeune écrivaine publique, Hatoko. Elle vient tout juste d'avoir repris la papeterie familiale après avoir vécu à l'étranger. Nous la suivons au cours des 4 saisons de sa première année. Les commandes qu'elle reçoit, les amies qu'elle fréquente, les visites aux temples vont la transformer.

L'écriture prend une part importante du roman. le terme écriture est impropre. Nous sommes au Japon. Il s'agit de calligraphie. Mais les missives envoyées ne s'arrêtent pas à la forme de l'écriture. le texte, l'encre, le pinceau, la plume, le crayon, le papier, le pliage, l'enveloppe, le timbre, les formules de politesse... tout participe au message. C'est très beau. J'ignore si recevant une telle lettre je serais capable de comprendre tous ces signaux parfois si subtils. Les éditions Philippe Picquier ont eu l'excellente idée de copier quelques lettres.

Attention ne me faites pas dire que le roman ne s'arrête pas à "écrire de belles lettres".
C'est un roman de rencontres. Hatoko se découvre. Elle redécouvre son enfance et adolescence à Kamakura. Elle découvre surtout sa grand-mère qui l'a élevé de façon très stricte, sans sentiments exprimés. Son exigence était-elle une preuve d'amour ? Il n'y a pas de précipitation dans se roman. le voyage d'Hakoto est un cheminement intérieur forcément lent.
Bonus

Le roman se passe à Kamakura. J'y ai fait un bien trop court passage (une journée d'été). Ce roman est aussi une invitation à la promenade dans ces rues, à la visite de ses petits temples de quartier, à tester ces petits restaurants.

En conclusion

Un très beau voyage initiatique et immobile aux pays de l'écriture porteuse de multiples sens.
Lien : https://fediverse.blog/~/Chr..
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Un beau livre, une lecture fraîche et agréable.

Ce roman court se découpe en quatre volets correspondants aux saisons : on découvre la vie d'Hakoto, surnommée Popo, durant une année, vie faite de ses joies ou ses tracas.

On sort de ce livre en ayant appris une multitude de traditions japonaises liées à l'écriture.
En effet, l'héroïne revient dans sa petite ville natale Kamakura pour reprendre la papeterie familiale, sa grand-mère et sa tante étant décédées.
En plus de la vente d'articles de papeterie, elle est écrivain public. On découvre alors les codes traditionnels japonais liés à l'écriture (calligraphie, fond, forme ou tournure de phrases) ou les matériaux (papier, encre ou timbre) à utiliser selon l'objet des courriers, les destinataires ou les émetteurs. Ce fut riche d'informations et intéressant.

Comme beaucoup d'oeuvres japonaises lues depuis quelques temps, c'est toujours simple, beau, frais et bien écrit.
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« La papeterie Tsubaki » est un roman précieux et intemporel, ode à la patience et aux traditions qui filent au gré des saisons. C'est fin comme une plume, doux comme un kimono, réconfortant comme une boisson aux parfums délicats. L'échoppe de Popo sous des allures de papeterie ordinaire nous emporte dans un monde calligraphié merveilleux où les mots parés de mille attentions retrouvent leurs véritables sens. Un hommage à la transmission d'un héritage parfois lourd mais qui se révèle au fil du temps salutaire et nous ouvre au monde plus qu'il ne nous enferme. Un roman aux allures de contes poétiques qui laisse un doux sourire sur le visage après sa lecture et qui donne envie de reprendre sa plume. Car comme la romancière Anne Dandurand l'a si bien écrit « Une lettre c'est magnifique et précieux comme un morceau d'âme ».
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A la mort de sa grand-mère, Hatoko reprend sa papeterie et sa fonction d'écrivain public à Kamakura. Elle calligraphie avec soin cartes de voeux, lettres de rupture ou de condoléances et entre dans l'intimité de ses clients. Un roman doux, sensible et délicat, sans drame ni tragédie, qui plonge le lecteur dans l'univers méconnu de la calligraphie et des systèmes d'écritures japonais, agrémenté de la reproduction des lettres manuscrites, pour le plaisir des yeux.
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