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4,16

sur 2702 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau roman dans lequel on découvre l'art de la calligraphie japonaise et son importance, les différentes significations et subtilités des choix à opérer pour retranscrire les sentiments que l'on veut faire passer à travers elle. Ou l'on mesure également, l'importance du support papier, son épaisseur, son ancienneté, sa couleur. L'importance de l'encre et de la plume utilisés pour insuffler à son message le poids significatif que l'expéditeur lui donne.
Tous ces éléments sont une découverte pour moi et semblent tellement loin de la technologie de la communication actuelle particulièrement répandue en Asie. Très beau roman plein de mystère et de poésie.
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L'écriture dans son aspect le plus matériel, l'encre, le papier, l'enveloppe et le timbre, la calligraphie et les formules de politesse, ainsi que le texte, voilà les aspects sur lesquels l'écrivain public doit veiller. Ce rythme lent et délicat, doux et poli, passant au fil des quatre saisons, telle est l'atmosphère de ce livre qui, bien qu'épais, se lit assez facilement. Plusieurs personnages, chacun avec leur demande, l'épisode de leur vie qu'ils dévoilent à la protagoniste et narratrice écrivain public. Dans ce défilé, ce sont toutes les situations, si aimables à lire et délicieuses, qui s'offrent à nos yeux.

La culture japonaise est l'aspect le plus intéressant du livre, selon moi. Je ne la connais que peu, bien qu'ayant quelques notions à droite à gauche. Evidemment, l'écriture, ainsi que les rituels, les boissons, la cuisine... J'ai d'ailleurs lu dans une interview de l'autrice que cette dernière aimait cuisiner, cela se sent à la lecture de ce roman. La culture traditionnelle, car les rares fois où l'on parle d'IPhone, cela détonne un peu.

Le style est simple, et (est-ce dû à la traduction ?), petit bémol : la narratrice utilise souvent "du coup", ce que j'ai trouvé un peu dérangeant, même si cet aspect est anecdotique.

J'ai évoqué la variété des personnages, mais il y en a un qui est omniprésent bien que mort : l'Ainée, grand-mère de Poppo (l'héroïne). C'est une artisane (écrivain public) aussi douée que sévère, contre qui sa petite-fille s'est rebellée dans ce qui est décrit comme une "crise d'adolescence". C'est donc, en filigrane, la question de l'éducation qui apparaît, ainsi que du rapport d'une adulte de vingt-cinq ans au passé. Les regrets, la culpabilité de Poppo font parfois monter les larmes aux yeux.

Les textes des lettres sont intéressants à découvrir, à chaque nouvelle commande, on se demande ce que notre professionnelle va pouvoir écrire. L'héroïne sait se remettre en question, l'épisode de la femme dysgraphique en est un exemple, sans non plus se laisser faire.

Je dirais pour conclure que cet ouvrage offre quatre (comme les saisons) superbes tableaux du Japon contemporain bien que traditionnel, et les lettres décrites matérialisent les sentiments, chaque papier, chaque encre, chaque enveloppe incarnant une personne et un état d'esprit.
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Ecrivain public ? Quelle est donc cette profession presque oubliée dans nos contrées ? Est-ce quelqu'un qui rédige du courrier pour des personnes ne sachant pas écrire ou ne connaissant pas le langue du pays dans lequel ils vivent ?

Que nenni. Au Japon, cette pratique est encore très répandue et repose sur tout un rituel précis et soigneux.
Celui ou celle qui s'offre les services d'un écrivain public répond a un désir profond de bien faire. Car n'est pas écrivain public qui veut. L'apprentissage est long et fastidieux. le choix de l'écriture (les signes, pour être exacte), le choix des formules, le choix de l'encre, du papier, de l'enveloppe, du stylo ou stylo-bille ou pinceau, le choix du timbre, du sceau, ..., tout est très important et a une signification.
Les raisons d'envoyer un courrier si prestigieux sont très variables. Qui penserait à envoyer à tous ses amis un petit courrier pour annoncer son divorce ? Chez nous, une annonce sur les réseaux sociaux et hop tout le monde sait que vous êtes à nouveau célibataire, youpie.

Bienvenue dans l'univers de Poppo, revenue habiter dans la maison de sa grand-mère. Poppo travaille, rencontre ses voisins, se balade, mange, accueille ses clients, se fait des amis. Poppo apprend à mieux connaître sa défunte grand-mère.

Quatre saisons pour mieux s'imprégner de la vie de Poppo, des habitudes japonaises, du respect des traditions. le tout avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Un vrai choc culturel.

Alors oui, on peut reprocher qu'il ne se passe pas grand chose, je dirais que c'est tellement agréable et rare de pouvoir s'imprégner de ce pas grand chose.
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Un très joli roman, unique en son genre. Hatoko est "écrivain public" à Kamakura. Elle a été formée par sa grand-mère qu'elle appelle "l'Aînée" et qui est décédée depuis.

Au fil des jours, nous suivons Hatoko et les différents écrits qu'elle accepte de réaliser pour les autres : lettres de rupture, voeux de bonne année, lettre d'amour d'un mari décédé pour son épousé âgée un peu perdue en maison de retraite, lettre de remerciement ... Chacune de ces lettres nous fait découvrir le matériel qu'Hatoko va utiliser et chacune des lettres est reproduite, en Japonais, dans le livre, ce qui nous permet d'apprécier la calligraphie.

Les relations entre Hatoko et l'Aînée ont été difficiles. Ce n'est qu'à la fin du roman qu'une lettre vient éclairer un peu l'histoire entre elles deux, mais ce n'est pas le plus important. Je retiens de ma lecture le côté dépaysant du roman, la grande empathie envers les différents clients de Hatoko auxquels on s'identifie facilement, et les belles calligraphies japonaises.
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J'écris cette critique sur du simple papier blanc, avec un crayon bille bleu pris dans un Travelodge lors d'une virée en voiture aux USA. Comme quoi, ce roman d'Ito Ogawa a eu un impact sur mes derniers jours. J'ai vraiment adoré ce livre proposé par les amis babeliotes. Il m'a permis de me remémorer la correspondance de mon adolescence avec des jeunes de différents pays. le temps mis à choisir le papier, le timbre qui doit être joli, les petits souvenirs à insérer sans que l'enveloppe ne devienne trop lourde. le bonheur de recevoir une lettre à mon attention, on existe réellement lorsqu'on reçoit un courrier à son nom.
La papeterie Tsubaki se déguste lentement. le temps est un impatient. Il veut toujours aller plus vite. C'est à nous, bibliophages, de le remettre à sa place.
Hatoko chemine au long du récit et nous donne les clés d'une boîte remplie de choses simples, prendre le temps, choisir les bons instruments, bien faire les choses...
Ce roman a déjà fait l'objet de plusieurs bonnes critiques qui ont pour objet d'en faire le résumé. J'ai préféré, sur une base sentimentale, donner mon appréciation plus générale. J'ai lu une version numérique, je relirai la version papier, pour attiser tous mes sens!
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Nous suivons la vie quotidienne de Hatoko jeune femme de 25ans de retour dans sa petite ville natale Kamakura. Elle Y reprend la papeterie de sa grand-mère, parallèlement elle est aussi écrivaine publique, c'est à elle que revient le soin d'écrire, de choisir le papier, le stylo, l'enveloppe des lettres qu'elle doit écrire pour ses clients. On la suit dans ses choix mais aussi dans ses aventures avec sa voisine et ses amis.
Ce livre est très agréable à lire, l'écriture est fluide et l'histoire légère, on se laisse très facilement emporter. de plus le fait que le livre ne possède pas de chapitre et donc pas de rupture permet encore mieux de se laisser emporter sans s'arrêter. J'ai beaucoup aimé aussi le fait que dans ce livre on peut découvrir certains codes d'écriture japonais (je suis une passionnée de la culture japonaise).
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Très beau qui se déroule dans une atmosphère très zen, au sein d'un quartier d'une ville japonaise. L'histoire est plus que celle d'une papeterie reprise par une jeune femme de 25 ans après que sa grand mère en ait été propriétaire. Les relations entre les deux femmes n'ont pas été simples, mais cette transmission d'un commerce et d'un métier : celui d'écrivain public permettra de créer un lien qui n'a pas existé durant l'existence de la grand mère. Les personnages défilent dans la boutique avec des commandes plus ou moins aisées à réaliser. Ils amènent tous un grande humanité et beaucoup de douceur dans cet univers feutré.
La nourriture et les rites tiennent une place importante dans le roman. L'auteure parvient à nous faire partager l'application du calligraphe comme pas une.
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C'est un beau livre qui va bien à la main, une typographie élégante et une mise en page originale. de plus c'est le cadeau d'une amie chère, et un clin d'oeil à mes courriers reconnaissables au premier regard parait-il, mais cela n'a aucune importance.
Hatoko, élevée au Japon par sa grand-mère s'est enfuie à l'adolescence, elle ne se sentait pas aimée et surtout incomprise, elle s'est rebellée. Cette grand-mère possédait une papeterie et était écrivain public ; après son décés, Hatoko revient , elle va en douceur reprendre les plumes, pinceaux, stylos, encres, et tout doucement se couler dans la vie tranquille de sa petite ville.
La calligraphie est un acte important dans ce livre et Hatoko grâce à ses « clients » va apprendre la vie, la leur, la sienne, son enfance, sa grand-mère et son amour profond pour elle , les amies de celle ci , sans heurts ni médisances.
Elle apprend l'amitié sincère des voisins, les gestes simples du quotidien , tout cela est sublimé par Ogawa Ito. C'est un livre rafraichissant, à lire, à relire et à offrir avec bonheur.
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Quel magnifique roman ! Tout en poésie et sensibilité.
Éloge de la douceur, du temps qui passe, du lâcher prise, de l'acceptation et du pardon.

Une autre vraie petite pépite* qui me donne l'envie de découvrir d'autres romans japonais.
J'aime beaucoup leur retenue et leur manière de ressentir le monde.

*. après la découverte des mémoires d'un chat de Hiro Arikawa, il y a quelques mois. À lire aussi mais plus difficile à offrir !
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Très beau livre: tout en douceur, en subtilité et en émotion (prévoir les mouchoirs et la crème hydratante pour la peau brûlée par les larmes).

Un an.
Après une absence de quelques années, une période de rébellion et de voyages à l'étranger, Poppo revient dans son village natale pour reprendre la papeterie Tsubaki à la suite de sa grand-mère récemment décédée. La tradition lui fait également hériter de la fonction d'écrivain publique. La manière dont elle porte ce métier m'a profondément touchée et m'a rappelé mon métier de psychologue. Elle s'investi émotionnellement dans l'écoute, les demandes, les besoins, pense à tout, à chaque détail pour aider au mieux et permettre aux personnes qui lui demandent de l'aide de passer des caps importants dans leurs vies.
Nous allons passer un an, 4 saisons, avec Poppo, la sentir se libérer, apprendre, grandir, mûrir.

C'est aussi un livre sur les deuils.

Il y a des longueurs, des moments où je me suis demandée où l'auteur ou autrice voulait en venir, mais en dépassant cette idée, j'ai pu pleinement accueillir le livre: il n'y a pas à chercher la fin, c'est juste un moment de vie, c'est un bout de chemin parcouru aux côtés de Poppo dans sa vie.
Merci de m'avoir permis de vivre ces moments avec elle.
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