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sur 1427 notes
Surtout ne vous fiez pas au titre ! Pour ceux qui auraient peur de trouver un billet d'embarquement pour une tournée des ports de pêche islandais avec Miss Islande 1963, détrompez-vous et venez vite voir ce qui se cache plus profondément derrière ce titre !
Parce que Miss Islande, c'est ce que voient tous les hommes qui croisent Hekla, une jeune femme d'une beauté incomparable. Sauf que Hekla, elle, porte le prénom d'un volcan, et à l'intérieur, elle bouillonne d'autres ambitions : notamment, celle de devenir écrivain... Bercée par les contes de sa région natale, elle décide d'aller dans la capitale où vivent son ami Jon John, qui lui, rêve d'être couturier, mais qui est montré du doigt à cause de son homosexualité, et sa meilleure amie, Isey, qui est mariée et a un enfant, et qui, elle aussi, écrit un journal...
Après avoir trouvé un emploi de serveuse, Hekla, va rapidement faire la rencontre d'un bibliothécaire, qui se veut poète à ses heures perdues, et qui tombe éperdument amoureux d'elle. Choisira-t-elle de se livrer à lui et de lui avouer ses rêves d'écriture ou en sera-t-il autrement ?

L'écriture est simple, belle, mais pas simpliste. Les idées sont amenées de manière très subtile, et permettent de s'attarder sur toute la psychologie des personnages. On a vraiment l'impression de vivre avec eux et de partager des moments de leur intimité.
Des chapitres très courts s'enchaînent, des personnages au caractère bien trempés, des paysages islandais présents à travers le texte, jusque dans les prénoms, bref, on a tous les ingrédients d'une histoire réussie, et même si l'histoire se passe dans les années 60, on a l'impression que beaucoup de choses sont encore largement d'actualité...

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Magnifique roman ❤️ ❤️ ❤️ d'Auður Ava Olafsdottir, Miss Islande. Roman profond qui rend un bel hommage au travail de l'écrivain, mais qui évoque aussi les préjugés et le droit à la différence. Une belle écriture simple et efficace, des phrases courtes mais pleines de finesse et de sensibilité, un art de créer une émotion en quelques mots épurés . Un récit travaillé où les ellipses remplacent les points d'exclamation, de suspensions. Une fausse ponctuation qui crée l'étonnement chez le lecteur, l'interpelle et engendre chez lui toute une série de sentiments
Une peinture émotionnelle aussi dans le descriptif des personnages, ils sont lumineux, sincères, vrais, tendres, décalés. Des personnages qu'on prend sous notre aile, impossible de ne point s'y attacher , l'héroine Hekla en est l'exemple même, elle est inoubliable, romanesque, jeune, libre, moderne, volontaire, complexe, déterminée à prendre son destin en main , elle sera poétesse et écrivain !
Mais , nous sommes en 1963 en Islande au sein d'un très petit pays où se faire reconnaitre pour une femme comme écrivain est un parcours du combattant dans une société étriquée, disons-le, sexiste et fort conservatrice. le talent, hélas, ne suffit pas !!! A cette époque, une femme aussi belle que Helka devrait pour les bonnes gens bien intentionnés se destiner à une autre voie de réussite, devenir par exemple miss Islande. Un mal social montré avec le descriptif des personnages secondaires qui voient eux aussi leurs aspirations être en marge
Ainsi, sa bouleversante amie Isey qui n'a pas eu le temps de choisir son destin et qui se retrouve aux prises des tâches ménagères, familiales, maternelles et qui cherche une source d'évasion dans l'écriture. Son ami Jon John, homosexuel qui rêve de devenir styliste, être tourmenté par les dictats d'une société hypocrite qui lui demande de rentrer dans le rang sans se soucier de sa propre nature.
Un livre fort qui parle de harcèlement sexuel, de condition des femmes, de la mise en exergue des minorités, de la quasi aliénation des mères de famille
Un final un peu frustrant certes , mais elle est l'empreinte de l'époque.
Un plaisir de lecture nommé pour le prix Médicis 2019
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L'Islande de 1963 n'a rien à envier aux autres pays, moi qui me la représentais comme un paradis de tolérance pour les hommes et les femmes, je constate qu'il n'en est rien, détestation des noirs, des homosexuels, des femmes, harcèlement, tout est identique à la France finalement. Je m'étais fait une image d'Epinal.
Cela étant, j'ai beaucoup aimé ce roman initiatique, c'est une jolie quête de soi. Une histoire d'amour, d'amitié et ce grand besoin de littérature. La nécessité profonde d'écrire pour vivre. le pouvoir de l'imagination.
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Amusant de voir le hasard de mes lectures : 3 livres consécutifs se passant à la même époque (années 50-60) en Russie (le Chapiteau vert), aux États-Unis (Betty) et maintenant en Islande avec Miss Islande.

Un livre sur la condition des femmes et des homosexuels et toujours sur le besoin d'écrire pour s'en sortir, s'émanciper.

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Encore une fois je me suis fait happer par l'écriture d'Auður Ava Ólafsdóttir ! J'ai l'impression qu'elle pourrait me raconter n'importe quoi, je succomberais sous le charme de son style hypnotique.
Cette fois elle nous transporte dans les années 60, à une époque charnière où un vent d'émancipation souffle avec les paroles des Beatles sur une société encore sous la coupe du machisme et du patriarcat. Hekla et son amie Isey ont grandi à la campagne, rêvant d'écriture et de liberté. Si la première est bien décidée à devenir écrivaine, la seconde voit ses aspirations étouffées sous les contingences domestiques et la maternité. Venue à Reykjavic pour travailler et se faire publier, Hekla résiste à tous ceux qui veulent la réduire à son physique pour la faire concourir au titre de Miss Islande ou l'enfermer dans le mariage. Elle est libre dans son corps, fréquentant un poète sans perspective matrimoniale, dans son coeur, assurant d'une amitié indéfectible Jon John, qui assume dans la douleur une homosexualité largement réprouvée et condamnée, et surtout dans son écriture, qui fascine mais désarçonne les éditeurs.
Difficile de résumer une oeuvre aussi dense, sombre autant que lumineuse. L'attitude surprotectrice mais condescendante des hommes, la vanité du cercle de poètes, qui se complaisent dans un attitude d'artiste vaine qui contraste avec la véritable âme d'artiste d'Hekla, Jon John et même Isey, les carcans d'une société ne laissent pas s'exprimer le talent de ceux qui ne rentrent pas dans le moule des conventions, tout cela révolte et résonne sinistrement. Mais c'est aussi ce contraste qui rend Hekla d'autant plus puissante et singulière, à l'image de cette nature sauvage et fascinante qu'elle sait si bien décrire.
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Le meilleur livre d'Audur Ava Olafsdottir.
Poétique, fidèle au style de son autrice, nous voilà en Islande aux côtés d'Hekla - jeune femme se nommant comme le volcan - au caractère volcanique, déterminée à imposer un renouveau en balayant en deux trois coulées de lave une Islande rurale, ankylosée. Pour cela, elle doit aller à Reykjavik. elle rencontre son double intime, Jon John, homme sensible lui aussi en proie aux griffes conservatrices de cette Islande dure.
Par la beauté de leur amitié amoureuse, l'autrice montre que la société doit changer, accepter, car se priver de cette diversité est un drame.
Tout en légèreté, on perçoit la rudesse de l'île nordique la moins peuplée du continent.
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Merci au traducteur Éric Boury

Après Rosa Candida et le rouge vif de la rhubarbe, nouvelle incursion en Islande et toujours un ailleurs, un contrepoint, comme si l'auteure voulait accentuer la singularité de son île.

Beaucoup de finesse, des personnalités fortes avec leur vulnérabilité. Et ces parcours, linéaire pour Isey, dépressif pour Jon John et assuré pour Hekla.

Cette Hekla au prénom de volcan, à la sonorité de l'éclat dans notre langue, toute imprégnée de littérature danoise et islandaise, accompagne ses amis déboussolés dans une époque sexiste et homophobe.

C'est un roman sur l'écriture qui sauve, l'aspiration à la liberté par la création, la confiance en soi.

Avec grâce, simplicité et clairvoyance.
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Après avoir savouré son original roman "Eden" (paru en 2023), j'ai eu envie de piocher dans les oeuvres antérieures de cette auteure hors normes. Va pour Miss Islande, Prix Médicis Étranger en 2019 !
Encore une claque littéraire vivifiante. Difficile d'expliquer le charme de cette écriture. On retrouve l'art de l'ellipse narrative. Pas trop de détails mais on comprend tout, on imagine. Quelques coups de pinceaux suffisent à nous décrire un personnage, un paysage, une scène, une attente.... Ce n'est pas linéaire, c'est une toile d'araignée tissée autour des héros, comme il est dit dans le roman lui-même par un personnage.
L'auteure aime la poésie, la langue, son pays. On découvre l'Islande des années 60 en suivant l'apprentissage de la vie de ces jeunes héros, liés par une grande amitié.
Quitter la campagne et ses moutons pour la capitale Reykjavík, s'émanciper en tant que femme (destinée a priori à la maternité) voulant devenir écrivaine, souffrir en tant qu'homme de son homosexualité...
On boit beaucoup de café, on mange beaucoup de gâteaux ou des plats qui nous sont inconnus et même des oiseaux marins dont le macareux ! le pays chasse la baleine (en fait le rorqual) et on peut donc se faire embaucher dans l'usine puante qui débite ces énormes mammifères ! Il y a aussi l'incontournable éruption volcanique.
Tout ce qui caractérise l'Islande est présent ; j'ai souvent repensé à mon séjour itinérant dans ce pays dans les années 70.
Le titre m'avait un peu effrayée, mais à tort. La fin du roman, improbable, m'a cependant paru énigmatique.
Il va me falloir poursuivre la lecture de cette artiste de l'écriture. Trop classe cette Audur Ava Olafsdottir, la fille d'Olaf ,car si j'ai bien compris dottir=daughter !
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Un roman qui surprend et déroute un peu au début, puis très rapidement on s'attache aux quelques personnages que l'on y découvre et qui deviennent des compagnons de route que l'on suit avec plaisir. Une écriture riche et originale qui nous parle de l'Islande des années 60, de poésie, d'écriture, de liberté, de féminisme, d'homosexualité contrariée, de tendresse, et de tant d'autres choses.
Merci à Audur Olafsdottir de nous surprendre agréablement à chacun de ses romans.
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On suit dans ce livre l'histoire d'Hekla, jeune adulte et romancière, dans l'Islande des années 60.
J'ai beaucoup aimé le rythme de ce livre, les courts chapitres, la voix d'Hekla qui semble chuchoter à l'oreille du lecteur. Je suis rentrée facilement dans l'histoire et j'aurais voulu qu'elle dure encore un peu plus longtemps !
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