Miss Islande

Je viens de terminer Miss Islande et franchement, j'ai beaucoup aimé. Alors, disons-le tout de suite, ce n'est ni un roman à suspense ni un roman où l'action l'emporte sur le fond. Mais c'est exactement ce qui fait son charme. Sous couvert de l'histoire quotidienne d'une jeune fille de 21 ans, Audur Ava Olafsdottir retient l'attention du lecteur. L'héroïne, Hekla part à Reykjavik poursuivre son rêve : devenir écrivain. (Est-ce pour cela que cette histoire m'a beaucoup plu ? La jeune fille, dont le prénom est celui d'un volcan, a une imagination sans limite, un esprit libre et qui entend le rester. L'auteur a obtenu le Nordic Council Literature Prize, qui récompense un écrivain de l'un des cinq pays nordiques.

C'est toujours un plaisir de lire Auður Ava Ólafsdóttir, qui manie si bien l'absurde et l'humour décallé. Même si je n'ai pas retrouvé le même plaisir que pour Rosa Candida, je ne boude pas mon plaisir.

On suit Hekla dans les années 60 en Islande, jeune écrivaine en quête d'indépendance. Pas simple dans une société patriarcale ou la place de la femme est plutôt aux fourneaux et à torcher les gosses.

Finalement Hekla parle peu, et elle sert plutôt de révélateur aux autres personnages. Il y a Jón John son ami d'enfance homosexuel qui recherche lui aussi sa place dans une société homophobe, Isey amie qui essaie tant bien que mal de rentrer dans le moule de l'épouse parfaite, son amant le poète tellement fière d'avoir une si belle compagne...

Je suis peu au fait de l'évolution de la société islandaise ces 60 dernières années, mais à la lumière de notre société continentale, que de chemin parcouru en 60 ans dans l'égalité homme-femme et les droits des homosexuels. Et ce même si la route est encore longue.

1963, Hekla quitte la campagne où elle a grandi pour Reykjavik afin d'y devenir écrivain. Elle y retrouve son meilleur ami, Jón John, homosexuel, qui rêve de quitter l'Islande pour l'étranger où il espère pouvoir vivre une vie "normale".
Ce livre dénonce les horreurs d'une société patriarcale (les femmes sont payées moitié moins que les hommes pour un travail équivalent), homophobe (Jón John, en tant qu'homosexuel, est considéré comme pédophile) et raciste (la base américaine a interdiction de faire venir des soldats noirs sur le sol islandais). J'ai été très touchée par l'écriture de cet ouvrage dans lequel Hekla raconte simplement sa vie, sans jugement. J'ai eu plus d'une fois envie de hurler en lisant les descriptions des comportements de certains personnages (voir de rentrer dans le livre pour leur expliquer ma façon de penser).
En bref : une très beau roman !

Miss Islande de Audur Ava Ólafsdóttir
Ce roman je l'avais depuis un moment sur mon étagère. Sympa avec sa jolie couverture graphique bleue montagnes en veux-tu en voilà.
J'ai commencé à le feuilleter sans plus. Mais me voilà embarquée dans un voyage en Islande au coeur des années 60. Je découvre la vie de l'héroïne, Hekla. Je pourrais dire que ce personnage est lumineux, elle a de l'éclat... 🙄😬😅
En fait, elle est décrite comme tel, un joli brin de fille dont tous les yeux sont rivés sur elle... Ce ne serait sans compter sur sa force de caractère accomplie : vaillante pour aider son père aux travaux domestiques liés à la pêche, et en même temps écrivain en devenir. Son père ne l'a brime pas à ce sujet, bien au contraire : lui même raconte ses journées de labeurs par écrit. Ikla est le nom d'un volcan choisi par son père... Sa rencontre avec le jeune Jon John va bouleverser sa vie... Ainsi que la sienne. Jusqu'à Reykjavík la capitale, où elle retrouve sa meilleure amie Isey qui mène une vie de jeune mère de famille bien solitaire en partageant elle aussi la passion de l'écriture... Hekla, c'est la vie d'une jeune femme qui veut exister par son envie de réaliser son rêve : être écrivain. Elle vit pour sa plume, elle respire ses mots à chaque minute, chaque moment de sa vie. Elle parle peu mais dévale son encre sur papier ou tape plutôt sur chaque touches de sa fameuse Remington. Sa vie d'écrivain avant tout , mène sa vie amoureuse sans aucune passion au dépend d'un poète amouraché... On est dans les années 60 je rappelle. Une femme auteur est encore chose rare (réf à Simone de Beauvoir dans le livre par ailleurs). C'est aussi un relief sur l'homosexualité dans un pays conservateur et l'homme doit seulement aller à la pêche et la femme aux fourneaux , nourrissant les bambins de smorebrod... J'ai bien aimé ce roman porté sur cette jeune Hekla. Elle a le sens de l'amitié avant tout (pas avant l'écriture tout de même ! ), qui paraît froide, distante, et en même temps tellement chaleureuse avec ses amis Isey et Jon John (qui devient D.J Johnson). Chaud. Froid. Comme un volcan... 🌋

Le roman ne m'a pas tout à fait séduite. C'est bien écrit et le sujet est intéressant, mais j'ai été gênée par la structure du récit qui m'a paru trop morcelée avec ses chapitres courts. En plus, j'ai eu l'impression de ne pas connaître davantage les personnages à la fin du roman qu'au début, comme si l'auteur les laissait volontairement dans l'ombre.

L'histoire se déroule dans l'Islande des années 1960 et c'est l'occasion de découvrir une image bien différente de celle que j'ai de ce pays. La société apparaît comme très "figée" : les femmes ne peuvent être que des épouses dévouées à leur foyer, l'homosexualité est très, très mal vue,... L'héroïne et ses deux meilleurs amis (un homosexuel et une jeune mère au foyer) se sentent trop à l'étroit dans cette société et cherchent à s'échapper chacun à leur façon (s'expatrier, rédiger un journal intime extravagant, renoncer à la vie de couple pour continuer à écrire, etc).

Au final, je me rends bien compte que c'est un très bon roman, mais il ne m'a pas touchée autant que je ne l'espérais.

J'ai lu beaucoup de bien sur ce livre mais, personnellement, j'ai éprouvé beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et à m'intéresser à la vie d'Hekla et de ses amis. le roman m'a paru plutôt descriptif, avec une structure très linéaire qui ne laisse aucune place à la surprise.

Je vais donc aller, comme souvent, contre l'avis général, mais Miss Islande n'est clairement pas mon roman préféré de l'auteure.
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Une pépite de douceur et d'insolence, d'espièglerie et de tendresse. Se savoure comme se savourerait une confiserie ayant la suavité amère de la nostalgie (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/02/04/miss-islande-audur-ava-olafsdottir/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..

En Islande en 1963 Hekla, 21 ans part pour la capitale, et s'installe chez son ami Jon John. Les deux amis se protègent mutuellement, conscients d'être des êtres à part qui trouvent difficilement leur place dans la société islandaise de l'époque : elle, parce qu'elle est une femme qui écrit, lui parce qu'il préfère les hommes aux femmes. Ils se trouvent, se rassemblent, se complètent, s'épaulent dans l'adversité. Chacun tente de poursuivre ses rêves malgré un climat peu propice : Jon rêve de travailler dans un théâtre pour fabriquer des costumes quand Hekla aimerait éditer son roman. Mais Jon est malmené, battu, et tout ce qu'on propose à la narratrice est de devenir Miss Islande, de vendre sa beauté et non pas ses écrits.

Hekla est soutenue aussi par son amie Isey, une jeune femme qui prend peu à peu conscience aussi des ses limites en tant que femme : si elle ressent des besoins d'écrire également, ce qu'elle réalise dans son journal intime, elle est obligée de le ranger dans un seau, de le cacher à son mari. Avec l'arrivée d'un enfant, elle est rattrapée par des envies de maison, de confort, de couleur de papier peint, laissant son journal au fond du seau.

Ces personnages sont prisonniers d'un monde conservateur, alors qu'ils sont prêts à éclater, et leur seul échappatoire est l'art qui transcende et leur permet de survivre. Une luminosité s'échappe de ces vies, de ces femmes qui tentent d'être libres et de s'accomplir en suivant leurs choix. Hekla, fidèle au nom du volcan qu'elle porte est tempétueuse, bien décidée à faire entendre sa voix et à envoyer au tapis ceux qui ne la louent que pour sa beauté...

Ce magnifique roman de Audur Ava Olafsdottir rappelle combien il est important de s'accrocher à ses rêves, envers et contre tout. Peu à peu, tous les personnages font un bout de chemin vers la liberté et même s'ils n'arrivent pas encore au bout, ils avancent grâce à ce lien particulier qu'ils tissent et consolident. L'amitié scintille au coeur du roman, éclairant les êtres et les empêchant de renoncer, malgré un climat clairement réfractaire à leurs idées.

Un coup de coeur !
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J' ai adoré ce roman en quelque sorte initiatique : l' évolution de la vie de son héroïne qui va au bout de ses rêves d' écriture, d' amour et de voyages tout en évitant les écueils ...On se passionne pour la vie et l' évolution de la société islandaise des années 60 : une lecture fluide sans moments sensationnels mais qui donne envie d' en savoir plus en tournant les pages, on est sous le charme !Tout comme pour Rosa Candida !

Mon début de lecture a été un peu difficile : certaines phrases, certains passages me touchaient beaucoup mais vraiment pas si souvent... L'impression de trouver des pépites mais malheureusement trop rares, noyées dans un fourre-tout un peu insipide.

Il faut dire qu'il ne se passe souvent pas grand chose et que l'autrice choisit un style allusif, tout en sous-entendus, une façon de raconter très sur la réserve, en explicitant le moins possible. Alors, évidemment on peut imaginer soi-même tout ce qui n'y figure pas mais on risque aussi de se lasser !

Heureusement, peu à peu, c'est l'ensemble qui me plaisait, je supportais mieux les passages “entre deux pépites”. le dépaysement ajoute un charme agréable, car bien sûr, on découvre un peu l'Islande. Mais ce que je préfère chez cette autrice, c'est l'habileté pour nous faire ressentir à la fois la délicatesse et la force des personnages, principalement de Hekla avec sa modestie et son talent d'écrivaine.

Trois autres personnages sont très réussis également : l'ami poète, l'ami marin et aussi créateur de vêtements, la copine d'enfance mère de famille. Ces quatre personnages principaux ont une originalité, une authenticité certaine, c'est imaginé tout en finesse et on ne les oublie pas lorsqu'on referme le livre, signe évident du talent de l'autrice.