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sur 1426 notes
Je crois qu'il y a dans la littérature islandaise, en tout cas dans celle de Audur Ava Olafsdottir, un je ne sais quoi de poétique et d'indéfinissable qui donne à sa littérature un aspect très doux mais particulier aussi.

J'avais absolument adoré Rosa candida lu l'an dernier, j'avais trouvé ce livre très beau, tendre, avec de belles descriptions de nature, de belles relations familiales, complexes aussi, et j'avais envie de continuer à lire cette autrice.

Cette fois je sors de ma lecture un peu moins passionnée, mais vraiment étonnée par ce livre... et ce n'est pas si mal !

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé Miss Island, mais je ne sais pas si je le conseillerais, car je ne sais pas quoi en dire... enfin, je vais trouver, vous me connaissez ! 😄

On est dans les années 60 en Islande, Hekla est une jeune fille d'une vingtaine d'années qui écrit des nouvelles et un roman, et qui ne rêve que de ça, d'écrire encore et toujours.

C'est une gentille jeune femme, intelligente, fidèle et douce. Elle doit être probablement très belle, puisque un homme insiste pour qu'elle s'inscrive au concours de Miss Islande. Ça aussi c'est une drôle d'idée du roman.

On la suit quelques temps ainsi que son entourage proche, mais en fait il ne se passe pas grand-chose. Ou plutôt le roman dévoile plus les personnes qu'il n'enchaine les situations.

Comme, son meilleur ami qui est homosexuel et qui évidemment dans les années 60 en Islande peine à vivre normalement, un petit copain poète qui comprend un peu tard qu'elle écrit et qui se trouve nul par rapport à elle, et surtout sa merveilleuse meilleure amie qui se découvre elle aussi une envie d'écriture, tout en s'occupant de sa petite fille et en étant enceinte d'un autre enfant.

J'ai beaucoup aimé ces deux personnages de jeunes femmes.

Mais de voyage de l'un en train, au voyage de l'autre en bateau, de courriers entre amies, de passion de son père pour les volcans, le roman passe et je n'ai pas compris ce qu'il m'avait apporté.

Et pourtant, il y a sur tout ça un voile de poésie, de lenteur et d'une certaine mélancolie, qu'il n'est pas désagréable de soulever !

Ce roman a obtenu le Prix Médicis étranger en 2019.
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 Hekla n'est pas à sa place, indomptable comme le volcan qui lui a donné son nom, elle veut un avenir différent. Depuis que son père l'a emmenée voir l'éruption de l'Hekla à l'âge de quatre ans, l'Hekla en chair et en os n'a cessé de lever les yeux, d'observer les nuages, de chercher les étoiles : elle en veut plus, veut être écrivain, en un monde où les poètes et les écrivains sont tous des hommes.
Hekla n'est pas la seule figure assoiffée de liberté dans l'histoire : à côté d'elle se trouve son ami le plus proche, DJ Johnsson , qui rêve de travailler dans un théâtre et de faire des costumes pour des comédies musicales, mais pour l'Islande des années 1960, il n'est rien d'autre qu'un inverti,discriminé et méprisé. Hekla et DJ Johnsson sont deux âmes qui n'ont pas leur place dans la société, et n'ont de racines nulle part. Ils sont seuls, mais ensemble. Ils se comprennent et se soutiennent, comme s'ils étaient deux parties d'un même corps et d'un même coeur.
Tous les protagonistes sont magnifiquement présents, de son amie Ísey qui, étouffant toute ambition, tente chaque jour de trouver le bonheur dans sa propre réalité répétitive, faite d'enfants et de dépenses au marché aux poissons ; au jeune poète amoureux d'Hekla qui, incapable d'apprivoiser la force volcanique de son être, est désemparé, plongé dans la crise : « Quand on vit avec un volcan, il sait qu'il y a du magma incandescent dessous… Tu sais, Hekla, tu lances des rochers dans toutes les directions… détruisant tout sur leur passage… tu es une pierre imperméable… je ne suis pas à ta hauteur… »

Les mots d'Auður Ava Ólafsdóttir coulent avec fluidité,
comme un bloc de glace sur les eaux de la lagune glaciaire de Jökulsárlón. 
Et puis ça explose, comme un geyser, et on reste sans voix devant tant de puissance.
« Je tiens la baguette de chef d'orchestre.
Je peux allumer une étoile dans le firmament noir.
Je peux aussi l'éteindre.
Le monde est mon invention."

J'aime ce pays,
j'aime cette femme qui écrit,
je devrais dire j'aime ces deux femmes qui écrivent, Audur et Hekla.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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"Miss Islande" est un très joli roman d'Auður Ava Ólafsdóttir, une écrivaine islandaise que je découvre à cette occasion.

Le récit se déroule en 1963 : Hekla, jeune femme qui rêve d'être écrivain, quitte son village natal pour s'installer à Reykjavík, où elle retrouve ses deux amis d'enfance : Ísey, jeune mère de famille depuis qu'elle est tombée enceinte d'un garçon de passage, et Jón John, premier amour d'Hekla mais qui préfère les hommes.

Pour le lecteur français que je suis, la première impression en commençant ce roman est le dépaysement, avec cette découverte de l'Islande que je connais très mal. Toutefois, cela laisse vite la place au propos principal du roman : la place de la femme dans la société islandaise des années 1960, mais aussi celle des homosexuels. Hekla, qui ne souhaite qu'écrire, est sans cesse ramenée à son physique avantageux dans les petits boulots qu'elle accepte pour subvenir à ses besoins. Ísey s'enfonce à regret dans la vie monotone d'une mère de famille. Jón John vit mal son homosexualité et les brimades qui l'accompagnent dans une société encore terriblement homophobe.

L'autrice nous montre ainsi les premières années de la vie d'adulte de ces trois personnages coincés sur les rails d'une société qui les prédestine à un avenir déjà écrit. Elle le fait dans un style délicat, poétique, qui se lit facilement mais avec un réel plaisir. Un très beau roman, assurément.
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J'aime beaucoup la délicatesse et les valeurs exprimées dans son écriture ; après avoir découvert Ör et ce livre , cela me donne envie de lire chacun de ses ouvrages. Une lecture si bienfaisante qui me ramène dans cette merveilleuse Islande pleine d'humanité.
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L'Islande ou la nature âpre et sauvage. Cette terre de feu et de glace qui rime avec cascades gigantesques, geysers fascinants et imprévisibles, volcans assoupis ou rebelles. Voilà le décor de ce récit. Et ses habitants ? Des hommes, courageux, robustes et pragmatiques, qui ont su composer avec cet environnement, souvent hostiles. Des êtres qui suivent le chemin de vie de leurs ancêtres, comme une évidence.
Et dans ce décor grandiose, l'auteur nous emmène sur les traces de trois jeunes adultes : Hekla et ses deux amis, Isey et Jón John. Tous les trois. ils se sentent autres. Hekla avec son nom de volcan est d'une beauté rare : on la flatte et lui parle du concours Miss Islande, en vain. Son véritable rêve est en effet de devenir écrivaine ; certaines de ses nouvelles ou poésies, très prometteuses, ont d'ailleurs été publiées. Isey, tombée amoureuse il y a peu, est déjà maman d'une petite fille et bientôt d'un deuxième enfant. Elle adore écrire, elle aussi. Jón John est le fils d'un amour éphémère, d'un marin de passage dont la mère a longtemps attendu le retour. Il rêve de devenir couturier pour un théâtre et il aime les hommes. C'est l'histoire de trois êtres uniques, attachants et lumineux qui mènent à leurs façons un combat d'avant-garde : exister, en osant imaginer une autre vie, libérée des carcans sociaux de l'Islande en 1963. La femme existe pour s'occuper de son foyer, de son mari et avoir des enfants. Isey, résignée, connaît déjà à 22 ans les deux bouts de sa vie : elle se voit vieillir, happée par les contingences du quotidien et entourée d'une flopée d'enfants. La femme ne peut être que dans l'ombre d'un homme ; c'est le terrible choix que fera Hekla. Et l'homme dans cette histoire ? Il est courageux, travailleur, parfois poétique, et surtout viril. Alors Jón John détone, lui et sa sensibilité, lui et sa différence. Il ose croire en l'amour entre deux hommes, au grand jour. La réalité le rattrape et ne lui concède que des étreintes fugitives, à la nuit tombée, avec des hommes mariés qui ont renoncé à leur désir premier, à leur identité. Pour ces trois jeunes, leur seule et unique issue, c'est la fuite. Isey s'étourdit dans des projets terre à terre : déménager, construire un autre foyer et attendant l'arrivée du deuxième enfant. Elle se perd dans mille et une tâches aliénantes, en oubliant ainsi peu à peu ses rêves, en s'oubliant. Hekla et Jón John décident de prendre la route ensemble et d'aller vers le sud, vers des cieux plus cléments et des mentalités plus ouvertes. Terrible illusion ! le quotidien leur renvoie de façon impitoyable l'image d'une vie bornée, régie par les conventions sociales. Et pourtant, l'espoir affleure au détour de ces pages : des femmes écrivent et deviennent célèbres, poussent les autres femmes à travailler et devenir indépendantes, leur montre qu'aucun rêve n'est impossible. La différence est louée et chérie, mais pour nos héros, ils sont malheureusement nés trop tôt pour la revendiquer. le tout raconté avec une écriture en apparence simple, mais qui met en place cette pesanteur sociale, renforcée par ce ciel gris et bas.
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Un roman subtilement engagé, plein de charme et de finesse. Dans l'Islande des années 60, dans une société conservatrice et machiste, à la mentalité étriquée et intolérante, Auður Ava Ólafsdóttir nous présente des personnages attachants mais en décalage avec leur époque.

L'héroïne principale, Hekla, qui porte le prénom d'un volcan, possède une énergie bouillonnante et un immense désir de liberté. Elle sera écrivain : c'est son rêve, son souhait le plus cher, son ambition, sa destinée ! Elle se battra coûte que coûte pour ouvrir les portes jusqu'ici interdites aux femmes.

A l'inverse, son amie d'enfance, Isey, qui elle aussi est amoureuse des mots, voit son avenir tristement bloqué au foyer par la maternité et les tâches domestiques. C'est la place réservée traditionnellement aux femmes. Les mouvements féministes sont encore en sommeil. Que lui reste-il pour ne pas sombrer ? La correspondance et, en cachette, l'écriture de son journal intime.

L'ami de toujours, Jon John, hyper sensible et homosexuel, marin par devoir, rêvant d'être couturier et de créer des costumes de théâtre, ne trouve pas sa place dans cette société sexiste où la virilité est de rigueur. Il devra s'exiler.

On croise aussi, l'amoureux d'Hekla, poète sans talent, jaloux de celui d'Hekla…

Féminisme, résistance, tolérance, liberté, créativité artistique, accomplissement personnel … Tous les thèmes de ce roman sont traités avec simplicité, sensibilité et délicatesse. le style est limpide et toujours d'une extrême poésie. C'est une des qualités premières de l'auteure.

Voici donc une oeuvre que j'ai beaucoup appréciée et que je recommande, même si la fin m'a quelque peu étonnée.
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Je referme ce livre à l'instant et éprouve l'envie de partager, sans tri préalable, l'ensemble des éléments qui m'ont conquise. Ce roman est un manifeste féministe remarquable qui rend compte du combat mené par les femmes pour exister autrement que dans un schéma sociétal qui leur est proposé. L'histoire se déroule en Islande, dans les années 70. Elle aurait autant de résonance dans de multiples pays et époques Hekla est un personnage pionnier qui incarne la voie ouverte, dans la douleur, par de véritables autrices. Elle se heurte tout au long du roman à une vision étroite de ce que doit être une femme, se fait publier sous un nom de plume masculin, cède son roman à un autre pour lui permettre d'exister. La table où elle rêve de placer sa Remington est celle où son amoureux rêve de la voir cuisiner. Elle ne vit que pour écrire, les perspectives qui lui sont offertes sont celles de porter la couronne d'une reine de beauté ou de supporter les pulsions libidineuses des clients de l'hôtel dans lequel elle est serveuse.
Hekla est une femme libre, indocile, habitée par l'écriture. Rien ni personne ne la détourne de cette encre qu'elle pourrait puiser dans ses veines...
Il y a aussi cette écriture emplie de grâce, ces phrases qui brillent comme des gemmes. le roman en regorge.
Le personnage d'Isey est construit comme un contrepoint très intéressant à celui d'Hekla. Isey vibre d'écrire elle aussi mais elle est trop contrainte par les dogmes de la société, par les propres limites qu'elle s'impose pour s'affranchir et assumer sa passion de l'écriture, une "bêtise" selon son mari. Elle cache même son journal dans un seau, objet domestique qu'aucun homme n'aurait l'idée d'utiliser.
La nature, le climat sont merveilleusement décrits dans le roman. La lumière si singulière, le froid...
La difficulté d'être homosexuel aussi. Pour Jon John, il n'y a aucune place pour le bonheur. La société n'y est pas prête et le salut de Jon John ne réside ni dans la fuite géographique ni dans le mensonge de son union avec Hekla. Au-delà de la tricherie qui lui permet de se prémunir de la cruauté des autres, il y a la vérité du lien qui l'unit à Hekla. C'est ce qui m'a le plus touchée dans le roman.
En revanche, je regrette qu'Hekla soit presque vierge d'émotions. Son obsession pour l'écriture prévaut sur l'expression de ses sentiments si bien que je trouve ce personnage un peu "en creux " par rapport aux autres. J'aurais aimé qu'Hekla porte en elle "un chaos...pour pouvoir mettre au monde une étoile qui danse..."
Une lecture riche.

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Il n'est pas facile pour une provinciale de s'installer en ville, ni pour une écrivaine qui sort des sentiers battus d'être publiée. Hekla s'en rendra compte et pourra juger de son évolution à la lueur des destins de sa meilleure amie, de son copain homosexuel et de son poète amoureux. Il ne se passe rien de spectaculaire dans ce petit livre mais il faut croire au talent de l'auteure puisque il m'a plu sur toute la ligne. La dénonciation du sexisme ordinaire et de l'intolérance est bien introduite, les personnages sont attachants mais la fin m'a quelque peu déconcerté. N'est-ce pas une sorte de capitulation?
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Que beaux sont les mots bercés par la poésie! Encore une fois, cette auteure transporte le lecteur dans un univers fabriqué de mots, d'images et d'impressions toutes poétiques. À travers le personnage, Hekla, c'est la rencontre d'une époque, début des années 60, d'une culture, celle de l'Islande et de ses coutumes, de personnages bien campés dans cet univers presque glacial des moeurs et des traditions. Hekla, jeune adulte, a deux grands amis, l'un homosexuel, Jón, qui fait sa place dans l'univers des interdits et de la répression, l'autre mère de famille, Ísey, femme au foyer tout dévouée à son mari et ses enfants. La place qu'occupent ces deux personnages apporte un souffle serein aux événements du quotidien.

Hekla décide d'aller au bout de ses rêves, d'accomplir le destin qu'elle sent être le sein, au plus profond de soi ; c'est une longue traversée, mais surtout d'une profonde plongée en soi. Et Hekla écrit, écrit pour s'évader dans les mots, ceux de l'usage et ceux qu'on ne dit pas. L'écriture est au coeur de l'aventure.

Une oeuvre magnifique dans laquelle les chapitres courts s'entrelacent les uns aux autres, suivant le relais des relations et des faits, faisant abstinence de ce qui n'est pas nécessaire d'être dit. Une poésie toute fraîche et simple, pleine des images rocailleuses de l'Islande, de la mer et des grands espaces. Une oeuvre qui fait plonger le lecteur dans la tendresse, la générosité et le temps, le temps d'être... tout simplement.
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J'ai été très surprise à la lecture de ce livre.
Une magnifique découverte.
J'ai découvert un style différent de ce que je suis habitué à lire
Les personnages ont du caractère.
Le ton est tantôt dur (difficile de faire face à la vie), tantôt poétique .
Il est question d'homosexualité n'oublions pas nous sommes en 1963.
Il est aussi fait beaucoup références aux livres l'héroine et ses amis sont de grands lecteurs.
J'ai envie d'approfondir ce monde de la littérature
islandaise et surtout le monde des poètes.
Ce livre est aussi une ode du role de la femme vis à vis de l homme
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