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sur 1457 notes

Dans l'Islande du début des années 60, une jeune fille, Hekla, rencontre un jeune homme homosexuel, Jon John. Hekla a quitté le Darlir pour aller vivre à Reykjavik. Elle y cherche un emploi, loge un temps chez Jon John, un marin qui a le mal de mer. Mais Jon John est homosexuel, et en Islande à cette époque, il faut vivre son homosexualité en se cachant, car l'homosexualité « est une infamie ». Hekla aime les livres, la poésie et les librairies. Elle a déjà écrit des poèmes, des nouvelles et deux romans. le soir, elle écrit, en s'inspirant des situations qu'elle a vécue et des répliques qu'elle a entendues - et notées - dans la journée. Dans son nouveau travail de serveuse à l'hôtel Borg, elle découvre le harcèlement continuel des hommes âgés envers les jeunes serveuses « Ils essayent aussi de te toucher les seins quand tu les sers » lui dit une collègue serveuse. Elle constate aussi avec surprise que les serveuses sont deux fois moins payées que les serveurs. Et puis, elle rencontre un poète…


Avec des thèmes comme l'importance du livre, la discrimination envers les homosexuels, le harcèlement des femmes et l'inégalité des salaires entre hommes et femmes, plus une référence à Simone de Beauvoir et une à André Malraux, on comprend pourquoi le roman d'Audur Ava Olafsdottir a reçu le Prix Médicis étranger 2019. Mais est-ce pour autant un grand roman? Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce récit. Les chapitres - trop courts - empêchent la narration de se développer et contribuent sans doute à cette distanciation avec les protagonistes. Mais au moins, l'auteure a le sens de l'humour, puisqu'elle fait dire à l'un de ses personnages, bibliothécaire : « quand on pense au petit nombre de femmes qui écrivent en Islande et au fait qu'aucune n'a de talent ». Mais c'était dans les années 60. Maintenant les auteures islandaises ont du talent. Je pense en particulier à Eva Bjorg Aegsidottir, Sigridur Hagalin Bjornsdottir et Lilja Sigurdardottir dont j'ai particulièrement apprécié les romans.
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Qui incarnerait le mieux Miss Islande? le titre ne manque pas d'ironie, et comme le reste du roman, il donne aussi à réfléchir. En effet, quoi de plus proche de l'idéal islandais qu'une écrivaine, dans un pays où livres et poètes sont rois?

Les personnages sont à la fois touchants et pathétiques, les hommes en particulier deviendraient presque sympathiques à force de stupidité ou de vantardise. J'ai particulièrement apprécié le rôle du "poète": celui-ci tombe des nues - et de son misérable piédestal - du jour où il découvre que sa compagne a beaucoup plus de talent et d'inspiration que lui.

Une petite musique douce-amère, teintée d'ironie, court au long de cette histoire qui est racontée de manière banale. Cela pourrait être la vie de nombre d'entre nous. Certains lecteurs ont été déroutés par le style, mais ces courts chapitres bien rythmés me semblent correspondre à la succession de petits moments de la vie ordinaire. Quant à la fin, qui a paru décevante à beaucoup, elle est à la fois inattendue et d'une logique impeccable si l'on réfléchit à ce qui fait la particularité des personnages. Et elle donne aussi une lueur d'espoir...
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Embarquement immédiat pour Reykjavík, avec Hekla, jeune femme très belle que tout le monde verrait bien briguer le titre de Miss Islande. Hors de question pour elle qui rêve d'être écrivain. Mais, dans les années 60, les femmes ont du mal à se faire publier. Alors, elle utilise des pseudonymes d'hommes pour voir ses poèmes dans les journaux locaux.
Belle histoire bien dépaysante avec des personnages attachants aux tempéraments bouillonnants comme les volcans qui sont, eux aussi, au coeur de l'intrigue !
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Et Audur Ava Olafsdóttir a touché mon coeur de lectrice...

Coup de coeur pour ce "doux" roman, tout aussi poétique que révoltant. Je l'ai lu d'une traite, le temps d'un après-midi où j'ai occulté tout le reste ! Mais quelle plume Audur Ava, quelle plume ! Autant de poésie et de sensibilité pour aborder des thèmes aussi profonds ; si peu de mots pour un roman si dense et intense... Autant de fragilité que de brutalité...

C'est simple : j'ai tout aimé dans ce roman ! Tout ! L'invitation au voyage : l'Islande et ses paysages à couper le souffle, sa culture et ses mêts curieux... le réalisme social dépeint à chaque page : les années 60 et l'Islande ultra conservatrice d'alors, l'île qui pour certains est davantage une geôle que le paradis terrestre qu'on lui prête... Des personnages justes et attachants (bien que le personnage du Poète m'ait autant touchée que révoltée !)... Des thèmes qui me touchent : la place de la femme dans la société, la différence, la peur de celle-ci etc. Et son final qui interroge...
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A vingt et un ans, Hekla quitte sa campagne natale au coeur de l'Islande. Avec son prénom de volcan, Hekla porte en elle un feu créateur depuis son plus jeune âge. En 1963, lors de son arrivée au sein de la capitale, elle n'a qu'une seule idée en tête : devenir écrivain. Pourtant, le seul titre qu'on lui propose est celui de « Miss Islande ».

En tant que femme, Hekla a peu de perspectives pour accéder à son rêve et devenir un auteur reconnu. Malgré les obstacles, son énergie créatrice ne trouve pas de limite. Elle continue à écrire inlassablement.

Femme mystérieuse et indépendante, dévouée à son art, elle peut compter sur ses amis d'enfance, Isey et Jón John, pour la soutenir. Isey est une femme au foyer qui écrit sans cesse pour échapper à son quotidien tandis que Jón John cache son homosexualité à la société.

Ce roman illustré par des paysages magistraux mêle différence et force créatrice avec une grande beauté. Un livre rempli d'espérance et de liberté où jaillit des êtres prêts à se transcender !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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C'est l'histoire d'une jeune femme, très belle, qui aime écrire par-dessus tout. Et son ami, homosexuel, est rejeté par la société de l'époque (ça se passe en 1963), sensible et fragile.
Une fois de plus, l'auteure nous offre une histoire d'accomplissement personnel.
C'est lent mais beau.
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Pour l'histoire avec en exergue une épître de Paul (évangélisateur chrétien, turc de culture grecque et juive) et citation de Nietzsche (Dieu est mort) nous voilà parti avec cette antinomie vers les sommets

En 1963 alors que l' Islande était encore à l'âge de la glaciation de Würm et où
l'islandais chassait encore le Diego (tigre à dents de sabre) et le Manny (mammouth) l'héroïne Hekla (nom d'un volcan très actif en tout cas bien plus que l'héroïne et qui veut dire en français « capuchon » tu parles d'un nom pour une miss Islande) quitte sa terre natale pour Reykjavík. Objectif : être écrivaine et plus si possible Prix Nobel !
Avant d'aller plus loin il convient de remercier ici Ólafsdóttir d'avoir appeler son héroïne Hekla (bien que la miss n'en fasse pas beaucoup ) et non pas Eyjafjallajökull (prononcez: /ˈɛɪjaˌfjadlaˌjoeːkʏtl̥/) car la lecture en a été grandement facilité et surtout l'opposition entre le style élémentaire de la narration et ces vocables tarabiscotés et exotiques, quoique barbares, aurait été gênante. idem pour L'ami d'Hekla*

On remercie (encore ! Me direz-vous ou médirez-vous ) Òlafsdottir pour ses suggestions de plats locaux ici le skyr fromage très tendre ou yaourt ( joli mot pour le scrabble placé sur une case triple...) et pour une fois elle a fait bref (voir « l'embellie »  Je m'autorise aussi un « smørrebrød » pour les ø (j'ai trouvé pour les insertions )voilà c'est tout !

Livre doux, gris, mélancolique et tendre peuplé d'homme veules , mous , alcooliques, ratés et fats, notamment le personnage appelé par dérision (?) le poète, cochons (au sens d'égrillards), pleurnichards (avant, pendant et après les muflées) et lourdingues... mais lourdingues comme ce n'est pas permis !

SAUF, et je dis bien sauf, l'homo de service (bref celui qui tient la chandelle mais qui , à mon humble avis, vole la vedette a Hekla) encore qu'il larmoie trop souvent parce qu'il ne peut pas tenir son copain par la main dans la rue (comme quoi y'a toujours quelque chose qui nous fait larmoyer moi c'est les oignons ou Louis de Funès )… homo ( je dis pas gay parce qu'il chouine souvent ) qui remonte le prestige de l'Homme (toutefois comme il dessine des robes de femmes et que ses partenaires lui ont proposé d'en porter une)
Hum ! Hum !
Pour être tout à fait honnête il a refusé ce qui prouve qu'il a les qualités d'un Homme Ayons le courage de le dire !

Livre peuplé, disais-je, de femmes, aussi oui, mais très ternes, résignées , écrasées par la vie (même la chatte qui elle, l'a été par une voiture... rouge )** et surtout Hekla qui se fond sans relief dans le décors sans pourtant se laisser monter sur les pieds ayant pour elle une plastique à toute épreuve.(ça aide un peu quand même si si ! Surtout si l'égrillard l'imagine à poil sur un podium)
Écrivaine dans l'âme elle voit loin ( les homme, ces boeufs, la voient plutôt sur le podium et/ou au paddock) son destin n'est pas en Islande terre de ploucs car « la vie est ailleurs » ***

Et donc que trouve - t - on d'intéressant dans ce livre mise à part l'inénarrable exploit héroïque de Miss Islande à se sortir par la force de ses neurones de la gangue masculine ? eh bien voilà

En vrac ! Au tournant d'une page...
on apprend cette regrettable chose : la chasse à la baleine fait 400 cadavres parmi les cétacés cette année-là 
Aparté : je confirme qu'aujourd'hui le ministre islandais de la pêche a accordé  pour la période de 2020 à 2025 la pêche de 2 130 cétacés soit 426 par an ! On meurt plus en Islande du harpon que du Covid ( 28 ) mais surtout les baleines !Une honte !

- On a droit au « I have a dream » mais pour la défense des homos oui parce que les blacks y'en a pas beaucoup au pays des vikings surtout qu'à l'époque ils y étaient des personæ non gratæ ( oui bon... voyez Wikipédia)

-Isey a acheté une plante en pot : un bégonia (on l'imagine rouge… )

- l'a mère du poète est aphasique… et oublie de terminer ses phrases En fait ayant peur que sa prose soit trop difficile à comprendre Ólafsdóttir à trouvé ce procédé subtil pour ne pas terminer les phrases de son personnage. Si bien qu'il lui faut deux personnages (ça meuble) pour discuter et vu le sujet…
« - Passes-moi… »
« - le sel ?... »
Déjà à ce stade moi je serait tenté d'oublier tout le livre et Alzheimer n'a pas encore frappé
Je persifle …je persifle… un peu trop? Il est toujours préférable d'en rire.
En conclusion
Le personnage intéressant se trouve être Isey l'amie d'Hekla, elle sait que son avenir est bouché, qu'elle ne sera qu'une mère de famille, qu'elle fera quatre gosses, restera cantonnée en Islande Elle sait tout ça et l'accepte la mort dans l'âme ( et je la plains) mais trouve la force d'écrire des petites nouvelles pour se faire plaisir. Elle transcende modestement son quotidien en littérature Petit exutoire, petit coin de ciel bleu
« j'avais l'impression de pouvoir toucher le ciel de la pointe de mon stylo » C'est étonnant mais souvent, les phrases sensées et « poétiques » sont mises dans la bouche de ce personnage secondaire. Lucide elle pourrait ajouter « Cela est bien dit, mais il faut cultiver mon jardin. » Elle sauve le livre. Ólafsdóttir S'est trompé de personnage c'est Miss Bégonia qu'il fallait valoriser car s'est un personnage qui potentiellement a de l'étoffe. C.Q.F.D.
David Jón John Stefánsson Johnson lui aussi apporte sa caution au livre et l'enrichit par ses lamentations et interrogations. Il a de l'épaisseur et ses déboires sont bien plus tragiques que ceux d'Hekla.

Somme tout cette fille d'Olaf m'est plutôt sympathique je n'arrive pas à lui en vouloir pour la platitude de sa prose Mais pourquoi, diable, placer cette histoire en 1963? Et pourquoi avoir bâcler la fin ?Et pourquoi ce titre : Miss Islande ?





* David Jón John Stefánsson Johnson. On l'a échappé belle Imaginez « David Jón John Stefánsson Johnson se promène sur l' Eyjafjallajökull avec ses smørrebrøds à la main ! » 
** C'est amusant mais les nordiques aiment beaucoup le rouge je vous recommande « La voiture de pompiers disparue » de Per Wahlöö et Maj Sjöwall )
*** célèbre aphorisme (adapté) d'un feuilleton u.s



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Lancée dans la lecture de ce livre je ne l'ai pas lâché. Retour dans les années 60, en Islande un pays européen et cependant pour moi exotique. J'ai eu de la sympathie pour Hekla et Jon John. Ces deux là sont de vrais amis à la vie à la mort. Tout tourne autour de la création, de la liberté de chacun à vivre sa vie, rentrer dans le moule ou s'affirmer. Cependant après avoir refermé le livre il me reste comme une impression de "flottement" une sorte de sensation d'irréel. Quelque chose qui m'empêche d'être totalement enchantée par ce livre.
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Bien que le roman s'ouvre en Islande en 1942 avec la naissance de la petite Hekla, prénom choisi par son père en hommage à un volcan de l'île, la plus grande partie du récit se déroule au début des années 60 à Reykjavik. On y retrouve Hekla, jeune romancière en herbe avec sa valise et sa machine à écrire. Là, elle entend devenir écrivain. Elle rend visite à ses deux meilleurs amis d'enfance qui sont fortement déprimés et se sentent prisonniers de vies qu'ils n'ont pas souhaitées. Isey, d'un côté qui envie secrètement Hekla, sa liberté, sa vie d'écriture. Elle se sent prise au piège avec ses bébés, le rôle d'une femme étant de s'occuper de la maison et des enfants. Jon John de l'autre côté, marin-pêcheur par nécessité, est homosexuel à une époque où c'est tout bonnement dangereux. Les autorités traitent les homosexuels à peine mieux que les pédophiles et Jon John a déjà reçu des menaces de mort et a été violemment battu plus d'une fois. Il rêve de quitter cette ville et de travailler dans la mode ou le théâtre. Tout du long, le récit est tissé dans une très belle langue et est très fortement axé sur les personnages, ce qui dans ce cas est une bonne chose, car les personnages sont superbement riches et réels. Les têtes de chapitre sont des mini poèmes à part entière. Dans les années 60, l'écriture, bien qu'il y ait quelques exceptions notables, était encore perçue comme une vocation d'homme et ce livre parle de l'incroyable beauté du rêve de Hekla de devenir écrivain : vouloir quelque chose, y croire et vivre selon ce rêve est extraordinaire. Hekla qui veut accomplir son destin est forcément incomprise et sera forcée de se battre. En contrepoint à la lutte d'Hekla, il y a celle de Jon John, sa difficulté à être différent dans une société conservatrice et traditionnaliste, son impossibilité d'affirmer son identité et son dégout pour les préjugés d'une société sexiste . le récit singulier à la première personne projette le lecteur avec force dans les événements. le style contracté, sec et direct caractérise cette histoire en lui donnant la saveur d'un conte de fées. le roman parle aussi de tromperie et de subterfuge. Hekla cache son écriture à son petit ami poète et écrit sous un pseudonyme masculin comme la belle allégorie du peintre qui cache une oeuvre sous une autre couche de peinture. J'ai trouvé la fin à la fois drôle, surprenante et horrible, me laissant comme orphelin.
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Audur Ava Ólafsdóttir revient avec un roman sur une figure de femme libre et indépendante qui va tout faire pour le rester. Une quête initiatique pour cette jeune femme qui veut écrire et vivre de sa plume en Islande en 1963.

Hekla a grandi dans les Datir, au nord de Reykjavik, dans une ferme. Nommée d'après un volcan, elle déploie cette énergie volcanique pour vivre sa vie. Cette vie à la ferme ne lui convient pas, et ce qu'elle veut, c'est écrire, devenir une grande poétesse. La jeune fille décide donc de rejoindre la capitale.

L'indépendance féminine
Hekla est libre, c'est ce qui caractérise la jeune fille. Elle a 21 ans, porte des pantalons, lit, écrit et n'est pas mariée. En 1963, en Islande, elle fait fureur, ne se contentant pas de la place assignée aux femmes. Au travail, elle ne se laisse pas intimidée par les hommes. Hekla a décidé d'être écrivain et elle engage toute sa volonté pour réussir.

« Je me livre à un exercice mental. Si je travaille 9h et je dors 7h, il m'en restera chaque jour 8 pour lire et écrire. »

Elle compte les heures, écrit religieusement chaque jour. Elle contemple les clubs littéraires où ne sont admis que les hommes. Puis, c'est la rencontre avec un homme, Starkdur, ce poète maudit à qui Hekla cache sa passion, ses livres et sa machine à écrire. Elle ne veut pas être comparée à lui, subir ses critiques misogynes parce qu'une femme qui écrit cancer n'existe pas, ce n'est pas ce qu'on attend d'elle.
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
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