Monsieur Jean d'Ormesson nous manque dans ces médias actuels, ceux porteur de la parole gouvernementale, pourvoyeur de l'anxiogènement des informations, notre académicien parti dans les cieux rejoindre ces pères spirituels pour débattre sans fin, ce dandy au regard bleu azur, de sa présence de Casanova, son sourire de Don Juan,
Comme un chant d'espérance est un petit oasis dans ce désert de liberté , où les attestations nous limitent, et repoussent ce virus assez docile à cette bureaucratie , ce titre est une douceur matinale printanière, ouvrant une fenêtre vers cette douceur érudite qu'aime cultiver notre philosophe, le quatrième de couverture est ce champs littéraire où germent l'incandescence qu'illumine l'aura de Jean d'Ormesson, la littérature, la musique, la peinture sont ces beautés que l'homme façonne, telle la nature avec ces paysages et ces tableaux de verdures, de montagnes, océaniques, florales et cette créativité que mine l'être humain depuis sa venue sur terre. La genèse de ce roman est cette idée de
Flaubert sur l'écriture d'un roman sur rien, celle-ci creusera son sillon dans l'esprit de notre auteur lors de l'écriture de deux autres romans, C'est une chose étrange à la fin que le monde et Un jour je m'en irai sans avoir tout dit,
Jean d'Ormesson va parler de tout et de tout, de ce rien qui devient un tout, ce rien qui sous la plume de notre Académicien sera une envolée de plaisir pour nos plaisirs, enrichir ce plaisir que nous devons entretenir à tout moment de tout petit rien, pour en faire un tout.
Jean d'Ormesson introduit son livre par le biais de la littérature à travers
Flaubert et
Gide, la philosophie avec
Aristote,
Platon, Socrate et aussi Parménide et d'
Héraclite, la religion avec son
texte sacré la Thora et enfin la
physique avec le mur de Planck. A travers de petits paragraphes,
Jean d'Ormesson aborde cette incertitude de l'aléatoire et de cette nécessité sur la création de notre monde actuel, ce Big Bang est le fruit de ce commencement de cet univers en mouvement, il se dilate, il croit en permanence pour s'épanouir ! Ce début engendra une fin, c'est inévitable comme la mort est la conséquence de la vie, ce Big Bang à cette ambiguïté d'une naissance qui annonce une mort, Dieu s'invite à la réponse de ce néant et du tout, comme l'a toujours fait l'humanité, s'en suit une logorrhée sur ce Dieu et cet axiome, dieu est ce vide et ce tout, puis du rien et du tout, il en devient éternel, cet univers a-t-il un but et un sens , ces questions animent notre humanité depuis tous les temps pour avoir en elles de multiples réponses, peuplant les mythes, les légendes, les religions et une vérité scientifique n'ayant pas la vérité infuse malgré les progrès exponentiels réalisés.
Jean d'Ormesson avec cet aphorisme distille parfaitement la quintessence de notre naissance, extension de celle de notre monde, où l'univers nous recueille.
« Avec l'espace et le temps, avec les nombres, avec la nécessité et le hasard tombés tous ensemble de cette main de l'Éternel dont nous savons bien qu'elle n'est pas une main et de son esprit qui n'a rien à voir avec le nôtre, le monde sort du néant. »
Le pourquoi appartient au roman, le comment à la science est une belle formule de notre auteur pour ce Big Bang, la science apporte les réponses de ces secondes de cette explosion, et le pourquoi reste selon le philosophe Parménide, une question sans réponse possible,
Jean d'Ormesson considère Dieu comme la seule réponse possible, laissant le hasard comme une impossibilité à cause du temps et de l'espace, de cette rigueur du monde et de son inflexibilité, ce qui est un avis personnel et subjectif, chacun ces certitudes et convictions profondes, l'être humain à tendance par sa supériorité malsaine et égocentrisme, vouloir défier l'obscurantisme de son être face à des horizons qu'il ne peut comprendre et tente d'y répondre par dépit et par un certain sophiste structuré, Dieu devient cette réponse du pourquoi , comme un fourre-tout , ce Dieu avale toute sorte de non réponses , et ce pourquoi devient cette littérature où Dieu occupe le rôle du créateur dans ces trois religions monothéiste , répondant à ce pourquoi par une création humaine en proie aux doutes et aimant se sentir asservit par des croyances le privant de toutes possibilités de libre arbitre. Je préfère être dans la dérive panthéiste, me fondre dans la nature et m'y perdre. Ce qui émerveille
Jean d'Ormesson c'est l'apparition de la pensée pour lui, l'univers c'est une deuxième fois crée, et tous les champs du possible s'en découlent, l'humanité va enfin pouvoir aiguiller son esprit et sculpter tous ce qui l'entoure de tous ces sens, même l'humour devient un art que Dieu manie avec brio selon notre académicien, j'apprécie cette sensibilité et la maniement de la formule, la prose est ce jeu que maitrise parfaitement notre auteur, beaucoup d'aphorisme germent dans ce livre du néant , le rien stimule beaucoup
Jean d'Ormesson, cette prosaïque structurelle est une dentelle de soie, à la douceur soyeuse, apaisant le lecteur d'une ode à la gloire de la pensée humaine et la beauté qu'elle enfante, comme ce constat que j'aurai pu écrire « l'univers est un oxymore ».
Les petits chapitres assez courts se suivent et laissent
Jean d'Ormesson se pénétrer de Dieu, qui pour lui est dans la lumière, celle donnée par l'astre roi , le soleil, ce point lumineux qui chaque soir s'enfuit pour donner sa lumière de l'autre côté de la terre, il n'y a pas de coucher et de lever de soleil, juste ce crépuscule et aurore, ce soleil va parcourir sa destinée, celle de son mouvement elliptique dans notre galaxie, la terre étant son satellite gravitant autour tout en tourner sur elle-même, laissant ce soleil échapper à sa lumière le temps d'une nuit salvatrice pour mirer ces millions de lumières venues du passé, celle d'autres soleil, étoiles de galaxies inconnues, cette lumière m'émeut lorsque le soleil s'enfuit de l'autre côté ou revient, ces plages de couleurs qui émasculent le ciel d'un tableau magnifique, comme un moment de grâce,
Jean d'Ormesson parle de la présence de Dieu, toute la beauté jaillissante de la terre et des oeuvres humaines qui l'ont émus, les citant dans un chapitre entier.
Dieu et l'homme sont mains dans la main, indissociable selon notre auteur, l'un ne peut exister sans l'autre, comme si l'homme était la main de Dieu pour façonner son oeuvre, comme si avant l'homme, ce monde n'avait pas son chef d'orchestre pour le diriger à sa bonne mesure, c'est une présomption incroyable, l'humanité s'enorgueillit de sa splendeur et magnificence de se croire être la seule créatrice du monde sortit du néant par ce Dieu.
Leibniz pose cette question importante et simple « Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ? », chacun comme notre académicien aura sa réponse, plus ou moins vraie, selon sa conviction, mettant l'homme au coeur de cette réponse, un nombriliste décourageant, l'homme(la femme) , créant une seconde fois ce monde tiré du néant et du rien de son infinité et éternité par Dieu. L'humanité est juste le regard de ce monde qui au détriment de lui persistera, lui comme les dinosaures seront des faucilles ou pire une légende qui petit à petit s'évanouira dans l'oubli et notre monde continuera de s'épanouir dans sa splendeur où elle vivra sa folie sauvage sans le virus humain que nous sommes !
Au contraire de Jean d'Ormesson, l'homme(la femme) ne sont rien, la beauté est ailleurs, leur savoir est une merveille éphémère pour leur seul distraction, la poésie, la musique, la peinture, l'art en générale sont , la nature est et sera à jamais une peinture qui se renouvelle à chaque seconde, l'humanité ne pourra jamais être au-dessus, elle est son sujet, et le restera, comme ce virus nous montre bien la petitesse de notre société, esclave d'un système élaboré par si peu pour si peu, nous sommes le virus de notre monde.
Au-delà du titre,
Comme un chant d'espérance, le texte est un hymne à l'humanité et sa folle vie dans ce monde, celui-ci que Dieu à crée du néant, celui que nous allons retrouver à notre mort, ce néant avant le Big Bang, plutôt l'ignorance de cet état -de mur de Planck- Dieu en devient la solution, Dieu sera surtout le sujet de ce roman, à la beauté prosaïque et la magie de son espoir en l'être humain, comme ce texte anonyme découvert dans une librairie indépendante, qu'il nous offre dans son avant dernier paragraphe, à méditer par son d'amour et de tolérance, il aurait pu conclure ce livre, mais
Jean d'Ormesson se devait de conclure par sa plume et finir par ce mot Néant.
Ce livre vous interroge, Dieu épouse les pensées de jean
D Ormesson, et vient réveiller en vous diverses questions en berne, le style est symphonique,
comme un chant d'espérance.