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sur 1596 notes
Un réquisitoire en bonne et due forme contre l'enseignement habituel de la grammaire, celui qui dégoûte les enfants de la lecture et plus encore de l'écriture.

Loin d'un ouvrage polémique, Orsenna prend le parti d'écrire un conte, alliant le merveilleux au magique.

Deux enfants ayant fait naufrage, ont perdu l'usage de la parole, mais dans leur malheur ils ont de la chance, car ils sont recueillis sur une île, par un certain Monsieur Henri, qui n'a rien à envier à l'auteur de la chanson dont parle le titre. Et ce n'est pas n'importe quelle île, c'est l'île des mots, celle où on peut les voir vivre leur vie, indépendamment de l'usage que l'on en fait. Alors que la petite Jeanne s'émerveille de leur découverte, son frère, choisit d'apprendre à s'exprimer par la musique, qu'il apprend avec le neveu de Monsieur Henri.

Et c'est ainsi que Jeanne va réapprendre à aimer les mots, à former des phrases tout en jouant avec eux. Mais c'est sans compter avec M. Nécrole qui l'enlève et l'enferme dans la classe où les enseignants qui ne suivent pas les règles académiques doivent suivre un stage.

Jeanne parviendra-t-elle à s'en échapper et à ré-apprivoiser les mots ? Je vous laisse le découvrir dans ce petit livre à mettre dans les mains de tous les enseignants et bien sûr.... de tous les enfants.



Lien : http://meslecturesintantanee..
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N°1770– Août 2023

La grammaire est une chanson douce – Eric Orsenna – Stock.

Le titre est une affirmation que ne partageaient pas forcément les potaches dont j'ai, comme tout le monde, fait partie pendant quelques années de ma vie et cela ne m'a pas laissé que de bons souvenirs. Il allait de cela comme des tables de multiplications qui n'avaient rien d'une agréable chansonnette dont on se souvenait de l'air mais bien plus rarement des paroles. La grammaire avec ses règles, ses exceptions, les conjugaisons et les accords compliqués du participe passé, sa concordance des temps et ses conjonctions qui voulaient tantôt d'indicatif, tantôt le subjonctif … tout cela n'avait rien pour moi d'une chanson douce.
Mais revenons à nos moutons ou plus exactement à nos mots parce que c'est bien d'eux dont il s'agit. Cette histoire est une fable vue à travers les yeux de Jeanne, une petite fille au fort caractère et de son frère plus âgé qui ont fait naufrage sur une île perdue, « l'île des mots ». Je ne sais pas pourquoi, j'ai tout de suite songé à Saint-Exupéry, (et pas seulement à cause des aquarelles de Bigre qui accompagnent le texte), et à son merveilleux « Petit Prince » qui découvre un monde étrange.( L'allusion à Saint-Ex, à la fin de l'histoire me parle puisque un écrivain même mort ne l'est jamais tout à fait puisque, de son passage sur terre, il laisse des textes qui lui survivent, une façon comme une autre d'être immortel. ) Ici, on achète les mots pour déclarer une rupture, son amour, balancer une bordée d'injures ou simplement pour draguer… C'est que les mots sont comme les gens, ils naissent, vivent et meurent, servent à s'exprimer mais ce qui m'a toujours étonné c'est que si les dictionnaires s'enrichissent chaque année de mots nouveaux, souvent d'origine étrangère, c'est en cela qu'une langue est vivante, mais ils font toujours la même épaisseur, c'est à dire que d'autres plus vieux disparaissent. Place aux jeunes en quelque sorte !. Ce livre, c'est aussi l'occasion de en nous remettre en mémoire quelques disparus, pourtant bien poétiques, mais qui ont été mangés par l'oubli, une façon comme une autre d'améliorer son vocabulaire et de rendre hommage à notre belle langue. Quant aux mots étrangers, ils prennent de plus en plus la place du français pour souvent dire la même chose. C'est peut-être plus moderne , je suis peut-être un peu trop vieux,, mais je n'y comprends plus rien ! Depuis de nombreuses années la francophonie perd beaucoup de terrain dans le monde et même dans notre propre pays et je crains que cela ne soit vu une fatalité contre laquelle les autorités ne réagissent même plus. Il est révolu le temps où les principales nations parlaient le français, et pas seulement pour des raisons pratiques ou commerciales.
Ils souffrent aussi les mots, comme les humains, ils ont leurs qualités, leurs défauts, leur musique et sont agressés sont malades, se marient ... On se sert d'eux dans des phrases qui sont parfois des mensonges, les discours qu'on forme avec eux sont parfois si alambiqués qu'on n'y comprend plus rien et des expériences comme l'écriture inclusive. me paraissent pour le moins hasardeuse; Je remarque cependant que certes il faut parler anglais ou au moins le comprendre, mais il est quand même bien dommage que, sur le territoire national, sur internet et les réseaux sociaux français on oublie un peu notre langue maternelle surtout quand la première chose que faisaient les émigrés successifs arrivés en France , était d'apprendre notre langue.
Notre auteur est un écrivain, c'est à dire qu'il se sert des mots, verbes, adjectifs, adverbes… Il sait donc de quoi il parle et le fait découvrir par l'intermédiaire de Monsieur Henri à Jeanne. C'est quand même plus agréable d'apprendre ainsi en s'amusant plutôt que de de réciter par coeur sans pour autant comprendre comme cela a été longtemps la tradition et c'est l'occasion pour lui de régler quelques comptes avec l'école et sa pédagogie qui bien souvent nous a fait haïr notre belle langue et sa culture alors qu'elle aurait dût au contraire nous les faire aimer. Il est , comme tous les écrivains, un serviteur de notre langue dont les écrits, offerts à notre lecture, nourrissent notre intérêt pour elle qui est aussi une douce chanson.


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Tombée sur "La grammaire est une chanson douce" en remettant (sans succès) un peu d'ordre dans ma bibliothèque, j'ai eu envie de vérifier si le bon souvenir que j'en avais était justifié.
Et 22 ans plus tard je trouve toujours cette histoire aussi jolie.

J'adore ces mots vivants et papillonnants, l'ironie autour de l'analyse grammaticale qui m'a toujours donné des sueurs froides, l'hôpital et l'usine de mots, le lien avec la musique...

Dans un texte poétique et très accessible, Erik Orsenna propose de réfléchir à notre rapport à la langue. À l'époque des raccourcis et des opinions en 280 signes, c'est très appréciable !
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Durant une formation en français, le professeur nous. parlé de ce petit bijou ! Certains extraits peuvent être facilement étudiés avec les élèves du primaire. Notamment pour la découverte de la grammaire et surtout sur la nature des mots, ce livre est juste parfait !
L'amour de la langue française d'Erik Orsenna permet au lecteur de voyager sur sa plume si poétique ! Les mots rangés par tribus ont tous un rôle bien définis qui peuvent paraître bien obscur aux novices de la grammaire française. Jeanne va donc découvrir et redécouvrir à parler en suivant les précieux conseils de Monsieur Henri qui lui fait visiter sa magnifique et magique île.
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La narratrice a 10 ans. Elle s'appelle Jeanne. Elle a un grand frère, Thomas. Il a 14 ans. A la suite d'un naufrage ils se trouvent sur une île. Ils sont muets "la tempête nous avait arraché tous nos mots". Ils sont pris en charge par Monsieur Henri et son "neveu sublime".

Ils vont découvrit la ville des mots où ils rencontreront la principale tribu des noms, la petite tribu des articles puis celles des adjectifs.

Jeanne est enlevée par les sbires du gouverneur Nécrole, l'homme qui veut réduire le nombre de mots à "cinq cents ou six cents, le strict nécessaire". elle subira pendant deux semaines les cours professés par Madame Jargonos à la Sécherie.
Elle s'enfuie avec l'aide de Monsieur Henri. Il l'emmènera ensuite visiter l'usine à fabriquer des phrases "une phrase c'est comme un arbre de Noël. tu commences par le sapin nu et puis tu l'ornes, tu le décores à ta guise..."

Ce charmant petit conte poétique est une révision fort sympathique des règles de base de la grammaire.
un petit bonheur de lecture !
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Jeanne et Thomas sont victimes d'un naufrage alors qu'ils traversent l'Atlantique. Ils échouent, privés de la parole, sur une île peuplée de mots.

J'ai beaucoup aimé ce joli conte très poétique. Je ne sais pas s'il est capable de faire apprécier la grammaire à ceux qui la détestent mais pas de doute qu'il plaira aux amoureux des mots en tous genres.

J'ai particulièrement aimé l'avant-dernier chapitre que j'ai trouvé très émouvant.

Une jolie découverte.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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J'ai trouvé ce tout petit livre par hasard, chez un bouquiniste de l'Outaouais. Je n'avais plus rien à me mettre sous les yeux, alors j'ai «fouillé», me laissant aller à mes ressentis. J'aime tant parcourir les rayons ainsi, sans avoir au préalable de titre en tête, ce à quoi je me suis laissée aller trop peu souvent. Donc je ne cherchais rien de précis... Et mon regard a croisé le titre de ce roman à l'évocation si belle et poétique.

Jeanne et son frère Thomas font naufrage au large d'un archipel imaginaire où des lettres de Scrabble flottent sur les eaux. Comme chaque naufragé de l'île, ils y arrivent muets, la tempête ayant arraché tous leurs mots. Les personnages de ce roman sont des verbes, des noms, des pronoms, des adjectifs, des articles... Et ils tombent malades, en plus d'avoir des sentiments. Tantôt maltraités, tantôt répétés sans cesse et usés, appauvris et massacrés, ils gisent sur des lits de fortune dans un hôpital surchargé de patients.

Ce roman, représenté sous forme allégorique, porte non seulement sur la relation d'amour entre l'écrivain et ses mots, mais d'abord et avant tout sur l'importance de préserver la justesse de la langue. Sans oublier, bien sûr, d'apprendre à relever les défis de la grammaire, des exceptions et des accords. L'auteur dira: «Les mots c'est comme les notes. Il ne suffit pas de les accumuler. Sans règles, pas d'harmonie. Pas de musique. Rien que des bruits. La musique a besoin de solfège, comme la parole a besoin de grammaire». Jeanne et Thomas prendront donc conscience du fait qu'avec les mots nous ne sommes jamais seuls. Nous nous enrichissons d'un trésor inestimable dont trop d'hommes sont appauvris et limités. Des forces destructrices et protagonistes, telles que la peur, la paresse et l'indifférence, chercheront sans cesse à nuire au savoir. Et il faudra à chaque instant s'en préserver...

Je ne peux pas dire que c'est le genre de lecture qui me permet de beaucoup m'évader, et je n'aurais pas lu 100 pages de plus. Évidemment, ce n'est pas un polar ni un roman à la psychologie fine qui pousse à de belles réflexions sur l'âme humaine et dont les dialogues sont d'une richesse émouvante. Mais j'ai aimé l'idée originale de la présentation.
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Je suis tombée amoureuse de ce petit livre qui rend hommage aux mots et à la langue. j'ai été véritablement séduite par le parcours "initiatique" de Jeanne, par la mise en poésie d'une science qu'est la grammaire. Orsenna nous rappelle que les mots ont une âme, que les mots ont un sens et forment un sens.

Dans ce Roman, les héros sont des mots, et ces mots sont vivants. Ces mots souffrent de nos déformations langagières, de nos fautes grammaticales. Nous en utilisons certains avec excès et nous en méconnaissons des milliers ......la grammaire est si simple quand elle est imagée et décrit avec les yeux d'un poète.
la grammaire est à la langue ce que le solfège est à la musique.

Merci monsieur Orsenna pour ce beau voyage.
Lien : http://helene14.canalblog.co..
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A l'heure où il faut reprendre les terribles règles tortueuses et leur horde d'exceptions en tous genres (et nombres), à l'heure où il faut confronter des jeunes qui ont tellement mieux à faire à l'accord du participe passé des verbes pronominaux et au pluriel des noms composés, ce petit bouquin rassure. Il donne vie aux mots et à leurs mariages. Il montre que la grammaire, la redoutable grammaire (que ce mot est moche! qu'il sonne âpre, agressif, aigri!) est d'abord un jeu, une sorte de lego, de puzzle ou de rubik's cube. Former des phrases, c'est vivre. C'est se créer soi-même. C'est imaginer le monde. Bien sûr, Orsenna patauge dans la gentillesse enfantine, dans la métaphore facile et dans l'allégorie simpliste, mais il rappelle néanmoins l'essentiel : la grammaire est un outil et ce n'est qu'après avoir assimilé son geste que l'ouvrier des mots prend du plaisir à bâtir de belles phrases qui l'aideront à se construire lui-même.
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On ressort de ce livre avec une grande tendresse pour les mots, qu'ils soient grands ou petits, courants ou oubliés. Ils sont présent à tout les grands moments de notre vie. J'aimerais m'échoué sur cette île décrite dans le livre. Il serait facile d'y survivre et d'y vivre.
Vive les mots =)
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