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Tom Mandrake (Illustrateur)
EAN : 9781401243869
240 pages
DC Comics (25/02/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
The Martian Manhunter, one of the key heroes in The New 52, stars in this new title collecting his popular 1998 series. Featuring moody art by writer John Ostrander's frequent collaborator, Tom Mandrake, the story begins as the Manhunter tells Superman about the end of Mars's civilization and how he came to Earth. In his guise as Detective John Jones, he tracks a serial killer and investigates a mystery at Cadmus Laboratories, then saves the entire Justice League fr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les premiers épisodes d'une série débutée en 1998. Il contient les épisodes 0 à 9, écrits par Tom Mandrake, dessinés et encrés par Tom Mandrake. Seul l'épisode 5 est écrit par John Arcudi, dessiné par Jan Duursema, encré par Michael Bair et Rick Magyar. Cette réédition s'est poursuivie dans un deuxième tome : Rings of Saturn (épisodes 10 à 17, et 1.000.000).

Le récit commence au quartier général de la Justice League, dans leur Tour basée sur la Lune, après une réunion plénière. J'onn J'onzz indique à ses collègues de l'équipe qu'il compte se rendre sur Mars. Il discute un peu en aparté avec Superman, pour comparer les différences entre leur condition respective d'extraterrestres sur Terre. Il repense à l'anéantissement de sa race, du fait des agissements de Ma'alefa'ak, l'un des leurs.

Sur Terre à Denver, un tueur s'en prend aux SDF. Par la suite, J'onn J'onzz va enquêter au Japon, puis au Projet Cadmus. Il va être la cible d'une campagne très efficace visant à le discréditer auprès de ses collègues et de ses amis, étant accusé du meurtre de Karen Smith, sa collègue.

Le Martian Manhunter est un personnage qui est apparu pour la première fois en 1955, dans un récit court, en fin du numéro de 225 de novembre 1995 de "Detective Comics". Il a été créé par le scénariste Joseph Samachsin et le dessinateur Joe Certa. En 1960, il fit partie des 7 membres fondateurs de la première version de la Justice League of America. Au fil des décennies, il reste un membre essentiel de cette équipe.

Lorsque John Ostrander et Tom Mandrake signent pour réaliser une série continue sur le personnage, ils n'ont peur de rien. Au fil des années, Martian Manhunter a cumulé une quantité impressionnante de superpouvoirs : superforce, super-endurance, grandes compétences de détective, capacité de changer de forme, invulnérabilité, invisibilité, télékinésie, intangibilité, télépathie (sans compter ses neuf sens et sa vision martienne passés à la trappe entretemps). D'un autre côté ces créateurs ont déjà réussi à rendre viable un personnage encore plus surpuissant : le Spectre, voir Crimes and judgments à partir de 1993.

La précédente minisérie consacrée à J'onn J'onzz datait de 1988 (par John-Marc DeMatteis et Mark Badger). Ostrander avait donc les coudées assez franches pour pouvoir introduire quelques éléments de rétrocontinuité sans faire grincer trop de dents. Dès le premier épisode, il rappelle en quelques pages la fin de la race martienne, et il explicite clairement les différences entre Superman et Martian Manhunter (ce dernier ayant vu les représentants de sa race mourir sous ses yeux, et même dans sa tête du fait de sa télépathie).

Ostrander rétablit également l'identité secrète de John Jones, patronyme sous lequel J'onn J'onzz se fait passer pour un être humain, ainsi que le fait qu'il dispose de plusieurs identités secrètes un peu partout dans le monde. Il introduit un contact au sein de la police de Denver (le lieutenant Segarini). Il évoque brièvement le rôle du docteur Saul Erdel dans l'arrivée de J'onn J'onzz sur Terre. Enfin il reprend la quasi-intégralité des superpouvoirs listés plus haut.

Ostrander se montre très habile et très respectueux dans cette première année d'histoires. Il se coule dans le moule imaginé par Joseph Samachsin, avec une bonne dose de science-fiction. J'onn J'onzz est confronté à un professeur souhaitant sauver la race humaine d'une destruction assurée, en construisant un moyen de voyager à travers l'espace pour aller le coloniser, à un grand robot s'apprêtant à détruire Tokyo, à des expériences génétiques pas très éthiques, au retour d'un des êtres synthétiques créés par les martiens pour effectuer les tâches ouvrières (Jemm, de Saturne).

Ostrander réussit également à gérer l'immense palette de superpouvoirs du Martian Manhunter, tout en établissant un réel suspense, sans donner l'impression d'en oublier un ou deux en route pour rétablir un réel niveau de risque pour le personnage.

Le scénariste est également soucieux de connecter Martian Manhunter avec d'autres parties de l'univers partagé DC (de l'époque). Ainsi il fait référence aux martiens blancs, introduits par Grant Morrison dans JLA Vol. 1. Il y a une apparition naturelle et bienvenue de Cameron Chase, agent spécialisée dans la traquer des criminels dotés de superpouvoirs (voir Chase). Enfin les membres de la Justice League (Superman, Wonder Woman, Green Lantern, Aquaman, Flash, Steel, Huntress, Big Barda, Orion, Plastic Man) font plusieurs apparitions, rappelant que Martian Manhunter est un membre pérenne de cette équipe, et faisant mieux ressortir son caractère par contraste.

Le lecteur apprend donc à connaître ce personnage secondaire, se familiarisant avec lui au gré des épreuves qu'il affronte. de son côté, Tom Mandrake a également fort à faire pour rendre le personnage visuellement crédible, car il s'agit d'un individu musculeux, uniquement habillé de bottes de corsaire, d'un slip bleu, d'une grande cape de même couleur, et d'un harnais rouge pas très décoratif. Il faut dire que Mandrake avait déjà réussi à rendre très impressionnant le Spectre, personnage à la peau blanche uniquement habillé d'un slip vert, de chaussures d'elfe et d'une grande cape verte avec un capuchon.

Mandrake n'a rien changé à sa façon de dessiner. Il détoure les formes, en faisant coexister des traits très fins, avec des traits très gras, créant une impression de spontanéité bizarre, mélangée à un aspect pas toujours très précis, pas toujours très joli. Il utilise souvent de gros aplats de noir aux contours complexes, souvent sur la base de segments droits, ce qui donne une apparence plus tourmentée au personnage. La mise en couleurs de Carla Feeny repose sur un vert assez sombre pour Martian Manhunter. Grâce à cette approche graphique, le personnage apparaît à la fois sombre et sérieux, ce qui suffit à lui conférer une certaine crédibilité visuelle, dans le contexte d'un comics de superhéros.

Comme dans tous les travaux de Tom Mandrake, le lecteur y perçoit une forte influence de Gene Colan dans la représentation du mouvement. Si ceux-ci ne sont pas aussi fluides que sous la plume de Colan, ils apparaissent vifs et s'enchaînent bien, grâce à un travail sur la forme des cases qui accompagne et souligne les mouvements. Tout au long de ces épisodes, Mandrake maintient un bon pourcentage de cases munies d'arrière-plans, évitant que le lecteur n'éprouve la sensation que certains se déroulent sur une scène vide de tout accessoire. Chroniquement, il investit du temps pour détailler un décor ou un accessoire, fournissant un point d'accroche spécifique pour le lecteur, un détail mémorable.

Tom Mandrake a l'art et la manière de faire passer les mouvements des personnages, ce qui insuffle de la vie aux scènes de combat physique. En exagérant les angles de prises de vue et les expressions des visages, il arrive à faire passer toute la cruauté du traitement sadique qu'a subi Jemm, sans recourir à des images gore ou voyeuristes. C'est très impressionnant de constater qu'il suffit à l'artiste de représenter un doigt en forme de mèche de perceuse, ou une dentition exagérée pour que l'imagination du lecteur s'emballe et perçoive les souffrances qui vont découler de l'usage de ces appendices.

Contre toute attente l'épisode 5 réalisé par une équipe différente s'intègre parfaitement dans l'intrigue globale et dans la narration. Arcudi reprend quelques fils d'Ostrander et les développe sans contredire ou gâcher le fil directeur. Jan Duursema réalise des dessins assez classiques, et l'encrage de Rick Magyar et Michae Bair assurent une continuité visuelle en singeant celui de Tom Mandrake.

Comme avec le Spectre, John Ostrander et Tom Mandrake réussissent le pari de donner de l'épaisseur au Martian Manhunter, sans trahir ses origines historiques. Ostrander arrive à imaginer des défis à la hauteur de la kyrielle de superpouvoirs dont dispose le personnage, sans oublier ses origines trouvant racine dans la science-fiction. Mandrake sait donner de la crédibilité au personnage malgré son apparence et son costume d'une autre époque, et ridicule si le lecteur s'y attarde un instant. Au final, le lecteur a le plaisir de découvrir des aventures amalgamant harmonieusement superhéros et science-fiction, autour d'un personnage sombre et un peu torturé, du bon travail d'artisans doués.
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