French Town, à l'origine, ce sont des baraquements en bois dans lesquels vivent les francophones dans un bled de l'Ontario.
La pièce de Michel Ouellette met en scène deux frères et une soeur. Et la mère, mais même si elle est là à côté des autres acteurs, c'est un peu spécial.
Les enfants. Un frère a rejeté le patois francophone fait de "tabarnak" et de "stie" ou de "chrisse". Il cale son français. Il revient de la ville avec de l'argent et la ferme intention de vendre la maison de famille et de prendre le frère cadet avec lui. Celui-ci est à l'université mais il décroche et compte s'installer dans le bled. La soeur est un garçon manqué, elle jure et compte garder la maison.
La discussion va vite s'envenimer. L'ombre du père, violent, autoritaire et amateur de chasse, plane encore. Tout comme l'ombre de la mère, morte, dont l'intervention est un long monologue ramenant tout à son propre passé. D'ailleurs, très fréquemment, Michel Ouellette fait monologuer ses personnages, perdus dans leurs pensées, attachés à leur monde. Mais les monologues s'entrecoupent, se scindent et semblent se répondre.
On apprend des tonnes de choses sur leur passé vu que la famille a habité dans cette French Town incendiée suite à un meurtre. Mais on découvre aussi des fuites, un viol... et le passé qui semble condamné à se répéter.
C'est puissant et dérangeant. Drame social, drame humain, incompréhension mutuelle, rapports sociaux et humains pervertis par la violence. Quête identitaire en forme de rejet du père (pour l'aîné) ou par l'assimilation pure et simple du modèle paternel (la soeur). J'ai pensé à Brecht à plusieurs reprises.
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Eh ! Câlice de tabarnak de chrisse ! (p.16)
Frères d'ombre
Une production du Théâtre la Catapulte en partenariat avec la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne (pratiques culturelles) de l'Université d'Ottawa.
Présentée à La Nouvelle Scène du 21 septembre au 1er octobre 2011 et aux Zones Théâtrales le 12 et le 13 septembre à 21h30
DESCRIPTION
Une morgue à Toronto. Pierre arrive pour identifier le corps de son frère récemment décédé, pour découvrir un « Paul » qu'il n'a jamais connu : le poète amoureux de Wendy, sa muse, le chroniqueur de son époque, le fonctionnaire désabusé par la vie. Dans cette histoire qui met à nu le pouvoir transformateur de l'art ainsi que le processus créateur, Michel Ouellette raconte l'histoire de la naissance d'un poète inspiré par la beauté des paroles d'un frère qu'il n'a jamais connu.
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