La série des cent vues d'Edo (Edo étant l'ancienne Tokyo) d'Ando Hiroshige (dessinateur, graveur et peintre japonais du XIX° siècle) que l'on peut contempler dans le superbe livre d'art:
Hiroshige, cent vues d'Edo; a influencé l'art occidental et les Impressionnistes; a eu une place particulière dans son oeuvre (car suite à la perte de sa femme et son fils, l'artiste a déversé son trop plein d'émotions dans ses estampes) et s'inscrit dans l'histoire de l'estampe japonaise. Rappelons que l'estampe, à cette époque avait également son importance pour indiquer la mode, le quotidien ou....signaler les jolies filles. C'est un pan historique qui s'ouvre aussi sous nos yeux.
On a souvent comparé Hiroshige à Hokusaï, mais le premier est plus lyrique, créant un "portrait psychologique" d'un site, le second est plus versé dans la philosophie.
Cet ouvrage d'art, classé par saisons, a l'avantage de nous expliquer estampe par estampe la composition du tableau,la place du cartouche (qui décrit brièvement la vue représentée) les thèmes choisis (souvent en rapport avec la nature) qui peuvent être reliés à un évènements historique ou une fête (ex: les cerfs-volants indiquent la fête du nouvel an), l'exagération des proportions (ex:un aigle énorme symbole sacré) ou des images stylisées divisant le tableau en deux pour représenter le même endroit à des saisons différentes.
Trés raffiné, léger, poétique, élégant, cet art de l'estampe est parfaitement maitrisé par Ando Hiroshige qui, très attentif aux détails et à l'organisation de l'espace, savait capter les atmosphères et transmettre son ressenti.
Ma vue préférée: " Les entrepots de bois à Fukagawa" avec ses flocons de neige qui ourlent de blanc les pins, les berges, les radeaux, alors que le canal reste bleu survolé par deux moineaux.
Un superbe ouvrage, très poétique, qui dépayse, incite au rêve et au voyage.