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4,1

sur 634 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je ne sais pas exactement comment définir ce livre : Essai ? Documentaire ? Démonstration ? Témoignage ? Profession de foi ?
Le spectre est large. J'ai lu ce livre sans a priori, pour comprendre le choix de cette jeune femme de cesser toute relation hétérosexuelle.
Le titre m'a interpellé « La chair est triste, hélas » car c'est bien ce que je ressens en visionnant des films de sexes, aussi bien la pornographie que les scènes de sexe quasi obligatoire dans tous les films dits « normaux » !
Avec le mouvement #Metoo les femmes se libèrent en dévoilant les agressions qu'elles ont subit et les comportements « inappropriés » de certains hommes qui les mènent à des violences irréversibles. Il y a beaucoup à dire ! Rares sont les femmes épargnées.
Puisse cette lecture donner aux femmes la volonté de se faire respecter, de ne pas tout accepter et de penser à leurs désirs. Ce serait bien !
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Livre éminemment complexe à étudier que celui-ci. Non parce qu'il ouvrirait à la réflexion, ou parce qu'il serait un nouveau King Kong Théorie (on peut reprocher des choses à Virginie Despentes, mais certainement pas de haïr les hommes, même après son coming-out), mais parce qu'il provoque le même malaise que d'assister à une psychanalyse dans laquelle le lecteur n'a rien à faire. Ce déversoir de 150 pages pourrait se résumer à "Je ne jouis jamais et tout est de la faute des hommes, ces salauds qui ne comprennent rien à rien". On ne peut qu'éprouver une grande compassion devant une personne qui semble dans une rage et une pitié perpétuelles vis-à-vis du sexe, surtout après avoir fondé tout son travail (en tant qu'actrice, documentariste, écrivain, scénariste, réalisatrice...) sous ce prisme. Mais quand on tombe sur un passage qui dit en substance "Ma psy pense que je devrai me faire diagnostiquer, car l'asexualité est souvent un signe de trouble autistique, mais non je ne le ferai pas, car ce serait faire trop plaisir aux hommes de leur laisser croire que le problème ne vient pas d'eux !", on écarquille les yeux devant tant de misandrie.
Il est étonnant qu'Ovidie, en tant que personne qui travaille dans l'industrie du sexe depuis plus de vingt ans ne s'interroge jamais sur une éventuelle lassitude liée à traiter ce sujet en permanence (comme les cuisiniers qui ont fait des plats raffinés toute la journée, mangent des pâtes au ketchup et du poisson pané le soir car ils sont crevés). Tout comme elle déguise la réalité de son travail d'actrice X en affirmant qu'elle s'est limitée à "papa dans maman et aux fellations" (qui connait un peu sa filmo dans ce domaine sait que ce n'est pas vrai, tout comme elle sait que ses lecteurs n'auront pas le cran d'aller vérifier). Au final, on ne sait pas ce que veut raconter Ovidie, car son livre ne fait montre d'aucune générosité, y compris pour son lecteur, qui se retrouve avec un piètre matériel intellectuel entre les mains. Ovidie, qui a écrit une thèse sur Nelly Arcan, donne l'impression de la singer. Or il suffit de lire 10 pages de Folle ou Putain pour constater où se situe la puissance littéraire entre ces deux-là. Ovidie a publié cette thèse sous son vrai nom (Eloïse Delsart) aux Presses Universitaires de Limoges, et pourtant elle ne la cite jamais, elle n'apparait même pas dans la traditionnelle mention "du même auteur" en début d'ouvrage ; étonnant pour une personne qui a fait un podcast entier pour se plaindre que son nom d'artiste était écrasant dans ses relations affectives et l'empêchait d'être reconnue pour son travail.
Quitte à se pencher sur la question de l'asexualité, Les corps abstinents d'Emmanuelle Richard ou No sex last year de David Fontaine ouvrent bien plus de pistes de réflexions que ce pamphlet replié sur lui-même, dont le plus grand intérêt est d'avoir permis à Vanessa Springora de lancer sa collection avec la force d'un bulldozer.

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Depuis le temps que je lorgnais sur cette lecture avec sympathie, j'ai fini par craquer et dégainer la CB. Hélas ! J'étais toute prête à adorer cette lecture et si je me suis jetée sur la première page, j'ai du déchanter au fil des chapitres. Pour moi le souci de ce livre est triple :
Il ne s'agit pas du tout d'un essai de sociologie poussé, mais plus d'un récit intime, d'un parcours émaillé de plaintes. Ovidie hélas ne pousse pas très loin le raisonnement, ce qui m'amène au second problème :
Ovidie ne semble toujours pas être au clair sur son propre trajet de vie, critiquant amèrement le secteur pornographique alors qu'elle en a été longtemps l'égérie (en tant qu'actrice, puis réalisatrice, experte...). A aucun moment cependant je n'ai lu un avis clair et tranché sur cette industrie, ce qui est quand même à mon sens un peu frustrant.
Et enfin, Ovidie parle d'une manière très exhibitionniste de son abstinence, qu'elle évoque assez longuement et même de manière gourmande, recourant fréquemment à l'image de la religieuse et des communautés monastiques, comme s'il manquait à ce récit une phase de crise mystique. En bref j'ai eu plus l'impression de lire des écrits destinés à un.e psychologue plutôt qu'une réelle réflexion aboutie.
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