- Livre lu dans le cadre d'un Comité de Lecture -
Et c'est ainsi que l'humanité disparaîtra... EXIT HOMO SAPIENS !
"Je n'y crois plus. le temps a dissous mes résidus d'espérance. Je suis fatigué, ou excédé, ou les deux à la fois."
Yves Paccalet est écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste français. Collaborateur du Commandant Cousteau durant de nombreuses années, il intègre par la suite le parti
Europe Ecologie Les Verts.
A 70 ans passé,
Yves Paccalet nous propose ici un essai philosophique des plus provocateurs. Certes, on peut le décrypter comme une sorte d'humour noir, mais quel autre moyen a-t-on aujourd'hui pour faire prendre conscience à l'Homme du désastre dans lequel il s'est fourvoyé lui-même ?
"Si l'on pouvait mourir de honte, il y a longtemps que l'humanité ne serait plus là." (
Romain GARY,
La Promesse de l'aube).
L'auteur nous rappelle tout simplement l'urgence absolue de prendre ses responsabilités et des dégâts irréversibles que l'Homme a accumulé envers sa propre planète.
Alors oui, c'est pessimiste à l'excès, corrosif même et souvent dérangeant.
"J'ai essayé de croire à l'utopie de la combinaison favorable entre le poids de la matière grise et notre propension à vivre en tribu. Mon rêve ne fut pas déçu : il fut piétiné. Dévasté. Écrabouillé."
Comment garder ne serait-ce qu'une once d'espoir pour nous, nos enfants et les générations futures lorsque même les politiques n'en prennent pas la mesure ?
Yves Paccalet nous explique se sentir totalement impuissant face à ce tsunami dévastateur.
"L'homme est le cancer de la Terre [...]. Partout où j'ai trouvé du vivant, j'ai trouvé de la volonté de puissance ; et même dans la volonté de celui qui obéit, j'ai trouvé la volonté d'être maître."
L'homme, pourtant normalement doté d'une grande capacité de réflexion, d'analyse et donc d'intelligence, ne semble nullement avoir pris conscience de la gravité de la situation.
"L'homme est un animal pensant, et c'est ce qui le rend intéressant.
L'homme est un animal pensant, et c'est ce qui le rend méchant."
En partant du postulat - chiffres à l'appui - de l'effet dévastateur que l'homme a sur lui-même et et sur son propre environnement, il en appelle à la responsabilité de chacun dans cet état de faits.
"Les communautés humaines dites "primitives" meurent de la combinaison de quatre tragédies : l'épuration ethnique, les maladies infectieuses, le tsunami de l'économie marchande et la destruction des écosystèmes."
Il continue à procréer malgré les famines, à détruire ses richesses naturelles, à fabriquer des armes plus dangereuses les unes que les autres...bref, l'homme est purement un égoïste, et cela ne changera pas !
La destruction au nom du "progrès"....le progrès a bon dos !
"L'Homo sapiens obéit à trois pulsions principales : la reproduction, la possession et la domination."
Afin d'argumenter au mieux cet état de catastrophe, l'auteur part de 13 (13.....y voyez-vous, vous aussi, un signe de superstition? ) scénarios catastrophes potentiels, face auxquels l'homme pourrait bien se retrouver plus rapidement qu'il ne veut bien l'admettre.
Honnêtement, il m'a été difficile de rentrer dans cet essai philosophique, tant la provocation est poussée à certains endroits à son paroxysme ! Mais finalement, en avançant dans le lecture, il est difficile, même à sa propre échelle de ne pas se sentir "coupable".
Et c'est probablement à partir du moment où l'on prendra conscience de notre responsabilité individuelle d'une part, et collective d'autre part, que des actions profondément significatives pourront être menées.
Nous sommes dans un tel déni, particulièrement nous, habitants occidentaux chanceux des pays riches, que seule la colère pourrait faire réagir.
Alors qu'attendons-nous pour réagir ? Tel un cri de désespoir, l'auteur nous indique qu'il y a urgence. Urgence vitale. Urgence de survie.
Alors respect, monsieur Paccalet, d'avoir osé ce coup de gueule au nom de la survie des générations suivantes et de notre planète Terre !
Au moins, nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas...
Lien :
https://missbook85.wordpress..