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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans une discothèque de Miami, Adela, une jeune Américaine, rencontre Marcos, un Cubain fraîchement exilé. Elle est passionnée par Cuba, dont sa mère est originaire mais ne veut pas parler. Lui, il veut oublier la misère et vivre comme un Américain. Ils réalisent rapidement que leurs parents se connaissaient à La Havane. A la manière d'un polar, par d'incessants allers-retours entre l'Amérique du jeune couple et le Cuba des parents, Leonardo Padura fait ressurgir le passé et ses mystères.
Poussière dans le vent est l'occasion pour Leonardo Padura de nous raconter l'histoire de sa génération. Il aurait très bien pu être un des membres de ce clan de lycéens, étudiants puis jeunes adultes qui sont maintenant éparpillés à travers le monde. Dans les années 1990, après la chute de l'URSS et l'abandon du pays frère, leur vie était très difficile à Cuba. L'auteur nous décrit toutes les combines pour survivre ou pour partir. Il nous parle aussi de la difficulté de l'exil, du manque viscéral de la terre natale pour certains, des rêves perdus, des regrets de ceux qui sont restés, des amitiés indéfectibles mais aussi des trahisons, de la culpabilité et de plein d'autres choses qui font le quotidien des Cubains. Il y a aussi ce thème universel, la question que se pose, une fois la jeunesse passée, tout groupe d'amis : qu'est-ce qui nous est arrivé ?
Poussière dans le vent est un roman très fort, un pavé avec quelques longueurs et répétitions, mais je serais bien restée encore des heures et des heures avec ses personnages si attachants. Chacun d'eux y est minutieusement campé et Leonardo Padura les a rendus admirablement vivants pour mieux nous émouvoir.
Leonardo Padura est un auteur que j'aime beaucoup. J'ai visité Cuba, il y a quelques années, avec son policier Mario Conde dans ma liseuse. En élucidant ses cold cases il m'a permis de mieux appréhender l'histoire de cette île et de comprendre l'arrivée de Castro. Avec ce nouveau récit Padura nous raconte son époque, celle de la fin du rêve communiste.
#Poussièredanslevent #NetGalleyFrance
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Après avoir lu ce pavé de 600p assez rapidement, je vais me faire un plaisir de le prêter, voire de le relire plus tard. C'est un vrai roman d'amour et d'exil qui commence en 2016 lorsqu'une jeune femme, américaine du Nord, reconnaît sa mère, exilée cubaine sur une photo postée sur Facebook par sa future belle-mère. Cette photo date des années 90, un groupe d'amis , le "Clan" pose dans un quartier de la Havane.
Le roman explore les trajectoires de tous ces jeunes gens diplômés mais qui vivent dans la pénurie et l'oppression politique après la chute du Mur.
Le roman décrit les combines et stratégies adoptées pour fuir l'Ile , les motivations complexes de ces médecins et ingénieurs qui ne voient pas l'ombre d'une vie sociale.
On reste ou on part par courage ou par lâcheté, par amour ou désamour.
L'exil n'est pas chose facile, il imprègne ce magnifique roman mâtiné d'un peu de suspense.
Une belle découverte que cet auteur.
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« Qu'est-ce qui nous est arrivé ? » pourrait être le titre, aussi, de ce roman. Qu'est-ce qui est arrivé à cette bande d'amis, qui s'étaient tous réunis pour fêter l'anniversaire de Clara, le 21 janvier 1990 ? le lecteur le saura assez rapidement, le but n'est pas de créer un suspense irrésistible, non, le but (de mon point de vue) est de dresser un portrait d'une génération de cubains et de leurs descendants.
Pourtant, au départ, c'était deux jeunes américains dont nous étions amenés à suivre le parcours dans la première partie, Adela et Marcos. La mère d'Adela a marqué sa forte désapprobation face à la relation de sa fille unique avec un émigré cubain, un émigré qui a le tort d'avoir amené sa fille à vivre dans le quartier de Hialeah, de lui avoir fait découvrir la culture cubaine, comme si Cuba était le lieu à éviter absolument. Marcos, c'est lui aussi qui fit découvrir à Adela la photo que sa mère, Clara, a mis sur les réseaux sociaux, cette fameuse photo de son anniversaire de 1990, que tous ses amis ou presque sont venus commenter. Avec cette photo, nous allons remonter le temps, découvrir Cuba, découvrir ce qui a amené certains à partir, et d'autres à rester – et une d'entre elles à disparaître.
Qu'est-ce qu'on est devenu ? Second leitmotiv, presque pareil au premier. Poussière dans le vent dirait Bernado, le mari de Clara, l'ex-mari d'Elisa, qui s'est évaporée. Ce roman pourrait avoir tout pour me déplaire, parce que c'est un roman choral, parce que la chronologie est souvent bouleversée, et pourtant, j'ai rarement lu un roman choral aussi limpide. Peut-être parce qu'il évite absolument les redites et les scènes inutiles. Peut-être parce qu'il ne passe rien d'important sous silence, certainement pas les émotions, les peurs, les craintes des personnages, et tant pis si leurs amis les jugent durement. Peut-être aussi parce que les repaires temporels sont faciles à suivre, les personnages ayant l'habitude de bien situer les événements les uns par rapport aux autres avec toujours, cette date qui revient, lancinante, les trente ans de Clara, et tous les événements qui s'en suivirent au cours de cette année 1990.

Que nous reste-t-il à nous, européens, de ces années-là ? Pour les cubains, ce furent des années difficiles, des conditions de vie que l'on peine à imaginer vue de France – être ingénieur, architecte, chirurgien ne signifie pas forcément avoir du travail, avoir le droit de travailler, alors manger soi et ses enfants à sa faim est extrêmement difficile. Il suffit de lire les trésors d'inventivité que Clara devra mettre en oeuvre pour remplir à peu près les assiettes de ses deux fils, et la sienne par la même occasion. Aucun misérabilisme de sa part, pas le temps de s'apitoyer sur son sort, mais le temps de réfléchir, de faire le point sur sa vie, ses désirs, ses croyances aussi, le temps de lire les lettres envoyées par ceux qui sont partis, le temps de tendre la main à autrui.
Rarement, encore une fois, je me suis sentie autant accompagnée au cours d'une lecture, j'ai vraiment senti les personnages comme autant d'êtres réels, riches, ayant passé, présent, avenir, ayant tissé des liens amicaux que vingt-six années n'auront pas suffit à dissoudre.
Poussière dans le vent, un des livres les plus forts de cette rentrée littéraire 2021.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Une intrigue bien construite, un aperçu très instructif sur la vie à Cuba, une belle illustration du déracinement causé par l'exil, des personnages consistants et intéressants. J'ai beaucoup aimé ce livre. Même les allers retours dans la chronologie dont je ne suis d'ordinaire pas friand sont ici parfaitement exploités au service du suspens. le texte est riche et passionnant.
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Lorsqu'elle découvre une photo que lui montre son compagnon cubain, Adela manque de défaillir. Cette photo, prise 26 ans plus tôt, représente les amis de la mère de Marcos lors de son 30e anniversaire. Une photo de groupe où apparait une certaine Elisa enceinte qui ressemble fort à Loreta, la mère d'Adela.
L'auteur retrace alors le parcours des différents intervenants qui composaient alors ce qu'ils appelaient le Clan, et qui fit ce jour-là sa dernière soirée au grand complet. Car le lendemain, Walter (qui a pris la photo) chute d'un toit, puis c'est au tour d'Elisa de disparaître quelques jours après. Plusieurs d'entre eux seront interrogés longuement et on sait qu'à Cuba, les interrogatoires peuvent prendre des directions surprenantes et ne sont pas sans dangers, physiques et psychiques.
Et au fur et à mesure des exils successifs, le Clan va se disperser aux États-Unis, en Espagne et en France, laissant finalement seuls Clara, la mère de Marcos, et Bernardo vieillir à Cuba. Et si quelques amitiés perdurent, l'éloignement et les soupçons nés de la répression policière mettront à mal l'existence du Clan au fil des ans. L'enquête d'Adela sur ses origines et le destin de sa mère va réveiller toute une mémoire endormie sur le drame qui s'est passé cette année-là, mais aussi sur les destins contrariés des nombreux personnages.
Leonardo Padura réussit une fois de plus ce roman choral, retraçant l'histoire de son pays avec des personnages attachants, une mélancolie et un style qui n'appartiennent qu'à lui. L'histoire de son pays de la Période spéciale (les années 90 où le pays perd le soutien de l'URSS, et pour cause) aux années de (relatif) assouplissement durant les années Obama. Et puis le thème de l'exil, très fort ici, décrit avec sans doute beaucoup de justesse et de sensibilité, loin de tout manichéisme (“Mais entre voyager et émigrer, il y avait un gouffre insondable. Et entre émigrer et se procurer un onéreux permis de « sortie définitive », scellant la transmutation du statut de citoyen en celui d'apatride, une horreur semblable au bannissement”).

Magnifique et profondément humain.
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Leonardo Padura base son roman sur une question essentielle : quand jeune diplômé à Cuba dans les années 90 on gagne à peine de quoi vivre, doit-on rester fidèle au parti ou fuir ? C'est le dilemme pour Clara et son "clan" , anciens amis de lycée qui se retrouvent régulièrement chez elle à l'occasion de son anniversaire. Ainsi on passera de Cuba à d'autres pays ( Etats Unis, Espagne, France) pour suivre cette diaspora cubaine.
A cela s'ajoute une intrigue présentée dès le premier chapitre mais qui ne verra son dénouement qu'aux dernières pages : qui est le père biologique d'Adéla, fille de Loreta/Elisa ?
Roman historique et thriller, le lecteur se doit de reconstituer l'histoire de ces 12 personnages de 1989 à 2016, soit une génération et leurs enfants !
Passionnant !
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Il était une fois …
Clara, Elisa, Bernardo, Irving, Dario, Horacio … ceux dont on peut dire :
« Et ils rêvaient, ils rêvaient, ils rêvaient… parce qu'ils y croyaient ».
Et le temps a passé et se posa alors la question :
« Croire sans douter ou douter pour ensuite perdre la foi, ou garder la foi et continuer à croire malgré les doutes? ».
Une histoire d'émigré (1), d'exilé (2) ou d'expatrié (3) … difficile de choisir le bon terme.
Que peut on … que doit on … que veut on … faire quand on traverse la crise de 1991, la crise dans la crise de 1994.
Un roman à lire en écoutant en boucle « Dust in the Wind ».
Deux ans d'écriture pour accoucher de ce roman, ce gros pavé qui évoque la patrie rêvée, la patrie aimée et parfois détestée mais toujours celle qui colle aux pieds.
Pour nous ce sera quelques heures passées dans l'intimité de cette bande de copains.
C'est un essai magistral sur la douleur ressentie par le peuple cubain qui a cru aux jours meilleurs.
Ma seule réserve sera sur le côté polar évoqué brièvement mais tout au long du livre et qui à mon humble avis n'apporte pas grand chose.

(1)
Emigré
Personne qui a quitté son pays pour des raisons économiques, politiques, etc., et qui est allée s'installer dans un autre.

(2)
Exilé
Se dit de quelqu'un qui est condamné à l'exil ou qui vit en exil ; banni

(3)
Expatrié
Qui a quitté sa patrie volontairement ou qui en a été chassé.
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Epoustouflant! Aussi bien sur le tableau dressé de cuba sur plusieurs décennies que sur la profondeur des personnages, quels qu'ils soient. On sent l'énorme travail pour tracer cette histoire à voix multiples si cohérente et qui nous fait avancer fébrilement vers le dénouement des dernières pages.
Adela Fitzberg est une jeune femme New-Yorkaise de père argentin et de mère cubaine, cette mère qui a totalement rejeté ses racines cubaines justement et qui, lorsqu'elle apprend que sa fille, en plus d'étudier l'histoire de ce pays honni, s'installe avec un exilé cubain, Marcos Martinez Chaple, c'est le déclencheur d'un raz de marée émotionnel et dramatique pour des raisons que je ne dévoile rai pas évidemment.
On entre alors dans l'histoire du Clan, un groupe d'amis cubains, qui avaient leur base de regroupement à Fontanar, chez Clara, le pilier de ce Clan et la mère de Marcos, lieu magnétique soi-disant et qui a le pouvoir de toujours rassembler les membres de ce Clan en son sein.
Les personnages de ce Clan sont si attachants, quels qu'ils soient, pour diverses raisons, de par leur histoire familiale, de par leurs agissements. Ce lien est si puissant entre eux et en même temps parfois si nuisible...
C'est une histoire forte, puissante sur l'amitié, sur l'amour et ce que cela peut engendrer de trahisons, de culpabilités, de pertes. La mort plane, le tragique plane, la misère et la débrouille sont omniprésentes. C'est un roman d'émotions dans lequel on est quasi en permanence chamboulé par les décisions prises, par les comportements de chacun.
C'est un Cuba comme on s'en doute mais à l'échelle d'un roman et on découvre, pour ma part en tout cas, ce que comporte l'exil, contraint ou voulu comme cicatrices qui ne se referment jamais et rongent forcément la personne.
Mais c'est une magnifique réflexion sur tout ça justement, sur l'amitié, l'exil et ses conséquences pour chacun, à court, moyen et long terme et sur le choix de chacun de le vivre ou pas, de vivre avec ou pas. On entre dans la tête de chacun et c'est franchement époustouflant.
J'ai adoré lire ce roman qui nous retrace 26 ans de vie, de questions, d'évènements plus ou moins marquants, avec toujours en filigrane la réalité historique de Cuba, de "qu'est-ce qui nous est arrivé?" et dont le titre poussière dans le vent, Dust un the wind, est un mantra puissant tout au long de cette lecture.
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J'ai aimé ce livre pour plusieurs raisons: les dimensions historiques et les relations américano-cubaines très compliquées mises en avant par l'auteur fruit d'une situation politique exécrable qui dans les années 90 a contraint de nombreux cubains à quitter leur île, quitte à partir dans des conditions plus que déplorables afin d'aspirer à une "vie meilleure".
Une vie meilleure oui, mais à quel prix? Laisser les êtres que l'on aime derrière soi, partir et pour certains ne pas avoir la chance de revenir faute de contraintes politiques...
Et de l'autre côté tous ces "sacrifiés" qui décideront de rester pour l'amour de leur patrie, mais encore une fois à quel prix?

"Poussière dans le vent" est un très grand roman qui met en avant tous ces questionnements dont le thème prédominant celui de l'exil est abordé avec une telle profondeur que l'on ne peut pas ne pas être touchés.
L'histoire d'un groupe de 8 amis cubains que l'on prendra le temps de connaître à travers chaque chapitre et qui restera soudé malgré les épreuves du temps.
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J'aime beaucoup les livres de Leonardo Padura que je tiens parmi les grands auteurs contemporains, même s'il a tendance à écrire de gros et lourds livres : 630 pages et 800 grammes ! -mais qui, à part moi, est assez dérangé pour peser un livre ? Poussière dans le vent, malgré quelques longueurs et redites est un excellent roman sur l'exil, sur les raisons qui poussent à quitter son pays, ses amis, sa famille, à tout laisser pour tenter de vivre ailleurs. Si l'intrigue se déroule dans les années 90 à Cuba -période particulière puisque l'ex-URSS ne finance plus le pays-, on pourrait aisément la transposer de nos jours dans un autre pays dans lequel la guerre, la pauvreté extrême ou le non-respect des droits de l'homme poussent à partir : "Pour avoir vécu parmi des émigrés, Adela savait que personne ne quitte l'endroit où il est heureux, à moins d'y être forcé -et c'est alors en général qu'il perd le fragile état de bonheur." (p.62). "Un mélange de joie et de tristesse habitait Irving. Mais il se sentait poussé, par dessus-tout, par une détermination plus puissante que le sentiment d'appartenance ou de déracinement, que la famille ou les amis : le désir de vivre sans peur." (p.205) En ces moments où certains veulent nous faire croire que tous les réfugiés sont des délinquants et qu'ils quittent leurs pays sans bonnes raisons, il est utile de citer, de lire et faire lire ce genre de roman.

Avec beaucoup de finesse, d'élégance et d'humanité, Leonardo Padura fait les portraits des huit amis, leurs rapprochements, leurs querelles, leurs différences et surtout leurs liens qui semblent inusables. Tous ont des personnalités différentes, des envies, des désirs propres et de ce roman cubain. Il fait avec ses héros cubains, un roman universel. Il sait installer ses personnages dans des contextes forts, dans des intrigues avec suspense qui tient jusqu'au bout. Il sait aussi parler admirablement de l'amitié, de ce qui lie ces huit Cubains mais aussi de ce qui peut les séparer et de ce qui peut les réunir de nouveau. Un roman choral, de ceux qui installent des personnages difficilement oubliables, sensible sans être larmoyant, d'une justesse et d'une pudeur profondes.

Et tout le roman est mis en musique par Kansas et sa chanson qui en donne le titre : Dust in the wind.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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