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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un groupe de personnes ne peut pas résister au courant de l'histoire. Chacun donne sa réponse, jusqu'où faut-il rester fidèle et à partir de quand faut-il sauver sa peau? Il ne s'agit pas d'une histoire d'opposants cubains mais de gens plutôt dans le système mais qui ne pourront pas résister à son écroulement après la chute du mur. Avant tout, une belle histoire de destins humains autour d'un personnage central féminin.
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exil et synchronisation , voilà résume en deux mots de ce livre. la vie d'un groupe d'amis de Cuba de 1980 à aujourd'hui avec la période glorieuse de la jeunesse, les départs progressifs de la majorité d'entre eux que ce soit pour des envies de se réaliser ou d'échapper à la grisaille de la vie cubaine, nous les suivons à Cuba, en Espagne, aux USA, a Porto Rico et… en France. ils vont se séparer, s'oublier, se retrouver, aimer et détester Cuba et leurs enfants vont se croiser et d'aimer pour certains. ça c'est la partie synchronisation ou coïncidence. au milieu de tout cela, une fresque de la vie cubaine, idéalisé par certains milieux en France, mais où j'ai pu constater par moi-même les hauts et les bas. j'ai beaucoup aimé la réflexion sur l'exil. même si on part volontairement et que l'on vit mieux ailleurs? on n'est jamais tout à fait là ni la- bas. un livre passionnant, avec plein d'histoires qui composent une fresque grandiose.
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Il est des livres dans lesquels on se sent tellement bien que l'on appréhende la fin de la lecture. Ce fut mon cas avec ce roman de Léonardo Padura. L'auteur cubain nous montre à la perfection ce qu'est la vie de ses compatriotes depuis la révolution. Il n'attaque pas directement le pouvoir communiste, il décrit les privations, les frustrations, la suspicion d'être entouré d'indics de la police, et le cataclysme de la fin de l'Union soviétique, la désillusion des jeunes lorsqu'ils arrivent à la fin de leurs études et ne trouvent pas de débouchés et leur obsession de l'exil qui les transforme en "Poussière dans le vent". Léonardo Padura accorde toujours une place majeure à l'amitié, encore plus dans ce roman que dans les autres. C'est l'histoire d'un groupe d'amis, le Clan comme ils se nomment, regroupés autour de Clara, tous sont nés à la fin des années 50 et aux débuts des années 60, ils font de brillantes études, obtiennent des diplômes d'architectes , de neurochirurgien, d'ingénieurs, de physicien, certains ont fait leurs études en URSS. Lorsque celle-ci s'effondre vers 1990, ils ne voient que l'exil pour exercer pleinement leurs métiers, et avoir une vie meilleure, car l'île manque alors de tout. Au tournant des années 2000 ce sont les enfants de ceux qui sont restés qui prennent le chemin de l'exil. Ils sont disséminés à travers le monde en Espagne, en France, en Argentine, à Porto-Rico et aux Etats Unis , surtout en Floride. de l'étranger, ils aident ceux qui subsistent au pays. L'exil ne veut pas dire l'abandon, les événements qui se sont déroulés avant leur départ continuent de les hanter jusque dans les années 2010. Ils veulent savoir comment est mort l'un d'eux? Pourquoi l'une d'entre eux a disparu et qui était le père de sa fille?
Au fil des pages on est ému, touché, bouleversé, par les séparations, par la vie difficile de ceux qui sont restés, on est captivé par la vie de ceux qui sont partis, on vit leurs angoisses de leurs implantations et le bonheur des naissances. Jamais Léonardo Padura n'avait décrit avec autant de force et sans concession le destin de ses compatriotes, sans oublier toutes les références à la culture et à l'art qui régulièrement émaillent son oeuvre. On a l'impression de faire parti du "Clan", tant on partage leurs joies, leurs peines notamment celles de Clara qui est restée dans l'île et devient le centre du monde de tout ces déchirés de l'exil.
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PADURA, c'est encore et toujours bien.
Elle est loin l'époque de Mario Condé, l'ancien flic reconverti dans la vente de livres rares. C'était le temps de la bande de potes, toujours les mêmes qui se faisaient des bouffes (arrosées au rhum évidemment), toujours plein d'humour même s'ils vivaient difficilement. Chaque roman était l'occasion d'explorer les fins fonds de l'Ile, ceux restés inexplorés par les touristes.
C'était joyeux et il nous communiquait cette joie de l'amitié et de la solidarité tout en gardant un regard acéré sur les difficultés sociales et politiques de l'île castriste.
Padura a opéré un premier grand saut avec le superbe "L'homme qui aimait les chiens" qu'il a continuait avec "Hérétique". Deux fabuleux moments d'histoire. Puis il est revenu vers Mario Condé avec "La transparence du temps". Mais Mario a vieilli, Padura aussi.
Il nous revient avec "Poussière dans le vent". C'est un hybride entre les "Mario Condé" et les bouquins plus historiques.
Il y est question de l'histoire cubaine des années 1990 à aujourd'hui.
C'est l'époque de la désintégration du grand frère soviétique qui cesse d'acheter la canne à sucre cubaine et de soutenir son allié.
On retrouve une bande de potes (sans Mario Condé) qui, sans espoir, quittent Cuba pour aller aux US ou en Espagne. On suit chacun des protagonistes sur 30 ans. Il nous décrit l'exil des balsero et ceux qui sont restés. La bande de pote se désintègre dans une intrigue complexe mais sacrément bien fichue.
Suspens assuré et très belle réflexion sur l'exil.
" Putain qu'est-ce qu'il nous est arrivé!" revient comme un refrain dans le livre.

"Putain, qu'est-ce qu'ils ont pris dans la tronche" dit le lecteur enthousiaste.
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Dust in the wind _ Groupe Kansas 1977
Leitmotiv de ce livre magnifique qui suit un groupe d'amis Cubains à Cuba autour de Clara, le Clan, de leurs débuts jusqu'aux différents éclatements, éparpillements dans le monde en poussière dans le vent et sur plusieurs générations. On retrouve le souffle épique et lyrique de Leonardo Padura . de l'empathie et des larmes...le bonheur
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Je me suis complètement laissée emporter par l'histoire de cette bande d'amis, ce « clan ». Il y a un événement qui est le fil conducteur du roman, et dont on ne connaît le dénouement qu'à la fin. Mais c'est prétexte à suivre chaque personnage dans la vie qu'il va se construire, ses liens avec les autres, et surtout son choix ou non de partir, de quitter Cuba. C'est bien le centre de ce roman : la difficulté de la vie a cuba, son système, son manque d'avenir. Et ce qu'implique d'en partir. Un pavé qui se dévore!
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Commencer un roman de Padura, c'est se lancer dans une expérience enivrante, visuelle, olfactive, sensuelle qui pousse à aller de l'avant dans la lecture en oubliant tout le reste. Padura est un grand écrivain... et fait oublier beaucoup e lectures poussives de textes convenus et simplificateurs que l'on achève en attendant le miracle. Avec Padura, c'est dès la première phase que l'alchimie opère. J'ai désormais fini le livre et comme toujours quitter un livre c'est rompre avec une atmosphère, des personnages auxquels on s'attache. Et comme toujours avec Padura, c'est Cuba, à la fois envoutant et désolant. Ici, une génération de jeunes cubains cultivés, diplômés, arrive à la trentaine en 1990, au pire moment. L'Union soviétique s'est effondrée et la Russie toute occupée à survivre abandonne brutalement ces frères lointains. L'économie cubaine, soutenue à bous de bras par la Russie, se délite et ce groupe d'amis doit, malgré leurs diplômes et leur situation sociale plutôt favorable, se débattre dans le chaos d'un pays exsangue. Tout est problème et il faut chaque jour inventer une bonne raison de rester dans ce désordre. Alors chacun, avec beaucoup d'interrogations, l'un après l'autre, prend le chemin de l'exil. Certains retrouvent l'atmosphère de l'île, notamment en Floride, d'autres coupent définitivement les ponts avec Cuba, ses promesses, ses mirages, ses échecs. Mais la crise n'est pas la seule coupable. L'histoire individuelle, les rencontres, les parcours façonnent des personnalités contrastées auxquelles on s'attache car la jeunesse socialiste n'a pas produit que des clones, mais des êtres humains complexes que l'art de Padura nous révèle avec maestria. Un grand roman sur fond de trente années de castrisme et de retour complexe vers une normalité qui n'est pas encore atteinte, parcours douloureux qui marque les corps et les esprits. Des personnages riches sur un fond d'histoire tourmenté, grâce à un grand écrivain, produit un superbe livre qui pousse à méditer sur cette trame complexe qui unit le destin individuel au parcours collectif.
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J'ai découvert Leonardo Padura en juin grâce à l'excellent « L'homme qui aimait les chiens » racontant les vies parallèles d'un écrivain cubain, de Trotski en exil et de son assassin, Ramon Mercader. En août paraîtra « Poussière dans le vent » qui m'a à nouveau conquis, le roman des exilés cubains, des déracinés, des destins fracturés. La très belle fresque d'une bande d'amis des années 70 à nos jours, qui éclate après un grave événement. C'est dense et ça tient en haleine jusqu'au bout !
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« Poussière dans le vent » explore le douloureux dilemme auquel se trouve confronté un clan d'incertains amis durant plusieurs décennies : rester et s'exposer à l'autoritarisme d'un régime, aux pénuries de la « Période spéciale », aux nivellements de toutes sortes ; ou bien partir et perdre dans l'anonymat et la solitude son identité véritable. « C'est un livre très viscéral, déclare Leonardo Padura, j'y ai versé ce que j'avais à l'intérieur de moi non seulement par rapport à l'exil mais surtout par rapport au sort de ma génération, prise entre fidélité et trahison, sentiment d'appartenance et déracinement, ce déchirement de se séparer d'une partie de soi ».


Ce dernier livre de Leonardo Padura naturellement doit être lu comme un récit plein de suspense où les évènements Cubains contemporains, les expériences personnelles et générationnelles sont avant tout objets d'une fiction romanesque. Si l'auteur mélange, avec beaucoup de véracité, les éléments historiques, humains d'une époque et divers espaces, c'est pour leur donner la forme incontestable d'un vrai roman : le quartier de Fontanar à La Havane, un élevage de chevaux Cleveland Bay dans le nord-ouest des États-Unis, les Miami et Hialeth cubains, les Madrid, New York, Porto Rico, Buenos Aires, Toulouse et Barcelone immigrés. Il s'appuie pour cela sur les constants allers et retours qu'il affectionne tant entre présent et passé, opulence et manque. Six cents pages durant, suivant le destin d'une vingtaine de personnages, l'auteur interroge l'exil sans fin de plusieurs générations d'havanais. Ils ont grandi avec la révolution, sont passés de la confiance intéressée dans le régime à la très apolitique désillusion matérielle. « Plusieurs d'entre eux, de façon cohérente, par inertie et aussi par instinct, avaient communié depuis leur jeunesse avec l'idéologie officielle et, en raison de leurs mérites et leurs dispositions, rejoint ses avant-gardes d'excellence : militants de la Jeunesse communiste et Parti ensuite (…) [Ils] se sont tirés de Cuba parce qu'ils ne supportaient plus de vivre dans un pays dont même Dieu ne sait pas quand la situation va s'arranger et d'où les gens se barrent même par les fenêtres parce que, là-bas, ils s'obstinent à arranger les choses avec ces mêmes solutions qui n'ont jamais fonctionné ». Deux dates, deux épisodes encadrent le récit : 1990 où Clara rassemble une dernière fois le groupe dans sa si merveilleuse maison avant que la disparition et la mort mystérieuses de deux amis ne dispersent le clan aux quatre coins du monde; et 2016 où les différents parcours dans l'exil se trouvent enfin éclairés d'une pale lueur par la navrante révélation d'un pitoyable secret.


« Qu'est-ce qui nous est arrivé ? Il regardait vers le large, puis observait autour de lui et voyait la ville se fissurer, s'obscurcir, se dégrader.» À cette interrogation, chacun des personnages semble donner la même et lancinante réponse : « il n'avait qu'une vie et il voulait la vivre, pas la perdre dans la frustration (…) Il nous est arrivé que nous avons perdu. C'est notre destin, camarades, frères de combat : de défaite en défaite … jusqu'à la victoire finale ! ». Chacun cependant bourgeoisement vit l'exil à sa manière : modeste pour Irving, replète pour Darío, égoïste pour Elisa, sans avenir pour Lubia et Fabio, suffisante pour Ramsès et Marcos… mais tous font le triste constat des effets néfastes de « tous les exils (…) La politique n'était pas une obsession pour presque aucun d'entre eux, juste un panorama, et toujours une entrave qui les poursuivait …». Seule Clara, protagoniste isolée, désabusée, qui semble regarder le monde sans jamais le comprendre, reste fidèle à ses souvenirs et à sa si merveilleuse maison. « Pourquoi, alors qu'il y en avait tellement qui partaient, des centaines de milliers d'autres restaient-ils ? Certains exprimaient leur satisfaction et même leur confiance dans l'avenir, d'autres évoquaient une inertie paralysante, d'autres le besoin de préserver leurs biens, etc., etc. (…) La seule idée de se retrouver obligée d'être autre chose, dans un autre lieu la paralysait. Et, en attendant, elle espérait que les choses changeraient, que la vie s'améliorerait : parce que ceux qui résistaient et restaient et en prenaient plein la gueule le méritaient, ils l'avaient bien gagné, pour eux et pour leurs enfants.»


Si Leonardo Padura porte un regard extrêmement critique dans ce denier livre sur l'histoire du régime castriste et sur les changements en cours et s'il déserte les quartiers populaires, la critique ne devrait pas renoncer pour autant aux accusations habituelles à son égard de complicité avec le pouvoir. Lorsqu'il critique en effet : « les engrenages d'une société où ce qui n'était pas illégal était interdit, mais où les gens trouvaient des failles et se permettaient de voler (l'État) sans se considérer pour autant comme des délinquants, et vivaient mieux sans travailler qu'en travaillant. » ; lorsqu'il qu'il dénonce : « Tous ceux qui le pouvaient volaient. Ceux qui avaient de l'argent achetaient. Ceux qui ne pouvaient ni voler ni avoir d'argent restaient dans la merde » ; lorsqu'il critique et dénonce donc, la crainte est naturellement qu'il le fasse encore au nom d'un vieux castrisme honni et disparu. Il est vrai que tous les très antipathiques personnages de « Poussière dans le vent » encouragent grandement cette lecture narcissique de la classe moyenne ordinaire : « Ne pas se considérer comme un bourgeois mais profiter des bénéfices du statut économique et social d'un bourgeois prospère ». le communisme est toujours pour cette classe un merveilleux ennemi, une posture de la honte qu'elle prend volontiers. Elle a honte, comme les beaux, intelligents, diplômés et très machos personnages de Leonardo Padura, honte de ne pas baigner intégralement dans le confort, la satisfaction de soi, de ne pas s'être choisie comme idéal indépassable. C'est pour notre part pour des raisons inverses de la critique, sans bouder un indéniable plaisir de lecture, que nous aurons sans doute moins apprécié ce dernier opus.
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