Dernier carat

Je poursuis ma découverte des auteurs des éditions Fleuve Noir, à travers la collection mythique « Spécial-Police ».

L'écrivain du jour est Alain Page, de son vrai nom Jean-Emmanuel Conil, né en 1929 (pas de date de décès annoncée, donc, peut-être encore en vie).

Alain Page est le créateur de deux personnages récurrents pour les éditions Fleuve Noir.

Le premier est Terence Lane, surnommé L'Ombre, une sorte d'Arsène Lupin, qui vivra une douzaine d'aventures.

Le second se nomme Nicolas Calone et est un espion.

Si le nom de l'auteur ne vous dit pas forcément quelque chose, il ne peut vous être totalement inconnu, ne serait-ce que pour les adaptations auxquelles il a participé à l'écriture de deux de ses romans.

« La piscine », adapté en 1968 par Jacques Deray avec Romy Schneider et Alain Delon.

« Tchao Pantin », adapté en 1983 par Claude Berry avec Coluche et Richard Anconina.

Préférant découvrir la plume de l'auteur à travers un polar, plutôt qu'une de ses séries (je n'ai pas encore réuni toutes les aventures de L'Ombre et je suis moins féru de récits d'espionnage), j'ai jeté mon dévolu sur « Dernier Carat », publié en 1958 dans la collection « Spécial-Police » des éditions Fleuve Noir.

Shane vit de son fusil, il organise des chasses en Afrique du Sud. Mais, à cause d'un « accident », qu'il a assumé par amour de sa cliente, il se voit retirer son permis.

Pour obtenir à nouveau son permis, il accepte de retrouver les diamants bruts volés à Boka, un dangereux gangster local, par son secrétaire.

Ce dernier s'est envolé pour l'Espagne…

Mais le voyage ne sera pas un voyage d'agrément…

Bon, que dire de ce court roman ?

Qu'il a, déjà, l'avantage d'être court. C'est plutôt une qualité quand le contenu est moyen.

Et, malheureusement, il faut bien reconnaître que c'est le cas.

C'est le cas, d'abord, à cause des personnages qui entrent dans les clichés de la littérature noire de l'époque. le héros beau, mais tendre, qui tombe amoureux de toutes les belles femmes du roman.

La femme vénéneuse, la femme enfant à protéger… les deux facettes usuelles de la femme de ce genre de littérature sont présentes.

Les méchants… très méchants… les tueurs, sadiques et tenaces… les traîtres… tout y est.

C'est le cas également de la plume qui n'a rien de transcendant. Pour son excuse, Alain Page est au début de sa carrière. On lui pardonnera.

C'est le cas pour l'intrigue, enfin… Une intrigue qui peine à tenir debout avec un type prêt à risquer sa vie juste pour un permis de chasse en Afrique du Sud. Un type qui échangerait cinquante millions de pierres pour son permis. Un type qui tombe amoureux de toutes les femmes. Un type dont même la vengeance est stupide… Et même si on retire les défauts inhérents au héros, il reste une banale histoire de « chasse » entre des tueurs méchants et un gentil un peu con…

Bref, rien qui permet au roman de se démarquer ni même de marquer. Vite lu, vite oublié.

Au final, pas grand-chose à retenir de ce court roman qui tire plus sur le genre aventures que policier.