Comédie satirique en quatre actes.
Topaze est un modeste professeur, honnête mais naïf, employé par M. Muche. La fille de ce dernier, Ernestine, dont il aimerait bien s'attirer les faveurs, profite de sa gentillesse tout en le méprisant : elle lui donne ses copies à corriger mais le rabroue sans cesse.
Topaze est méprisé par cette famille mais il doit bien gagner sa croûte. Heureusement, ses camarades Tamise (professeur, également, à la pension) et le Ribouchon (surveillant) le soutiennent. M. Muche fait partie de ces "petites gens" qui se donnent une importance capitale alors qu'ils ne sont finalement pas grand chose. L'hypocrisie est de mise chez lui. Ainsi, lorsque
Topaze lui apprend qu'il veut faire rentrer un élève, à qui il donne des cours particuliers à domicile, à la pension, Muche se fâche, lui avançant comme argument qu'il a lui-même refusé le fils d'un ministre par manque de place. Ceci est bien évidemment faux mais faire passer sa misérable pension pour une école de prestige reste son passe-temps. Cependant, lorsqu'il apprend que la mère de cet élève, Mme Courtois, est prête à payer tout ce qui sera nécessaire et même le superflu, il se radoucit. Lorsque Suzy Courtois vient visiter la pension, Muche ne tarit pas d'éloges sur celui qu'il dit être son "collaborateur". Néanmoins, l'aspect miséreux de l'établissement fait reculer Mme Courtois qui propose à
Topaze d'augmenter ses heures de cours particuliers. Sur le coup, celui-ci refuse, son emploi du temps étant chargé... Fausse excuse en fait,
Topaze éprouvant toujours de l'émoi à la vue de cette jeune femme, il préfère éviter de se retrouver trop longtemps avec elle. Voilà la véritable raison. Muche fulmine. Sur ce, arrive une mère d'élève, la baronne Pitart-Vergniolles. Après les salamalecs d'usage, les compliments de rigueur,
Topaze comprend que la baronne est venue pour faire rectifier le bulletin de son fils, un horrible cancre. Bien entendu, le brave professeur, droit dans ses bottes, ne cède pas. Il est renvoyé immédiatement par le père Muche qui lui précise également, ayant eu vent des sentiments de son employé envers Ernestine, qu'il ne lui donnera jamais la main de sa fille.
Topaze se voit contraint d'accepter la proposition de Mme Courtois pour donner des cours au petit Gaston. Cependant, le père de l'enfant , de passage le lendemain doit l'emmener avec lui. Mais elle va lui offrir un autre poste : homme de confiance de Régis Castel-Bénac, conseiller municipal. Bien entendu,
Topaze ne se méfie pas. Il va devenir le prête-nom de cet homme véreux. Mais
Topaze va finir par sortir de cette torpeur naïve et devenir plus malhonnête qu'eux. Muche, devant l'ascension sociale de son ancien employé, reviendra le voir, à plat ventre, pour lui proposer la main de sa fille. Cette dernière s'aplatira également, faisant ainsi ressortir son appât du gain.
Topaze tient là l'occasion de se venger. Et lorsque son ami Tamise vient lui rendre visite,
Topaze l'engage à faire comme lui, à tomber dans la malhonnêteté.
Cette pièce, présentée en 1928, intervient dans un contexte de crise économique. Nous sommes à la veille de cette année terrible que sera 1929.
Pagnol présente de façon originale le vieux thème du pouvoir financier. Il démontre à quel point même les gens les plus honnêtes peuvent se laisser happer par les sirènes de l'argent, quitte à laisser au placard leurs idéaux et leurs illusions. Bien entendu, le faire de façon satirique donne encore plus d'impact à la pièce et au message à faire passer.
Pagnol se révolte ici contre cette société qui oublie ses valeurs et sa moralité.
A lire et à relire !
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