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3,69

sur 918 notes
Choisi pour les bonnes critiques unanimes et la bonne réputation des Orfèvres, j'ai commencé à déchanter au mitan d'une enquête prometteuse, noyée à la longue dans des descriptions minutieuses de procédures judiciaires.
La goutte qui a douché ma bienveillance envers un auteur issu du milieu, c'est la longue arrivée sur zone (au moins cinq pages) à 180 à l'heure. Grisant certes pour les occupants des véhicules, convaincus de tenir du lourd, inutilement descriptif pour le lecteur habitué à l'ellipse filmée.
L'écriture désuète charme un instant, lasse à la longue, plombée par de pesantes descriptions, oserais-je dire - scolaires. Grosse déception. J'ai bâclé les soixante dernières pages. Affaire classée.
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Quand on est fan de polar de langue française comme je le suis, il semble logique de se tourner, chaque année, vers le roman ayant emporté le prix du « Quai des Orfèvres »…

Oui, je me suis dit cela également fut une époque.

Puis j'ai lu certains de ces romans et j'ai déchanté.

Depuis, je ne me penche pas systématiquement vers le lauréat de l'année.

Mais il m'arrive de temps en temps de replonger la main dans le pot de confiture, ce que je viens de faire avec le vainqueur de la dernière cession : « Fils de personne » de Jean-François Pasques.

Jean-François Pasques ne m'est pas inconnu puisque déjà auteur de plusieurs romans policiers dont un que j'ai lu, « Mortelle Canicule » qui n'était pas dénué de qualités, mais qui ne m'avait pas complètement séduit.

Heureusement pour moi (pas pour l'auteur et je m'en excuse) j'avais oublié qu'il était un auteur déjà croisé dans mes précédentes lectures, évitant ainsi des a priori inconscients.

« Fils de personne » a donc remporté le prix du Quai des Orfèvres 2023 (alors qu'il est sorti en 2022, hé oui).

Le commandant Delestran est chargé d'une enquête pour disparition inquiétante de trois femmes. En parallèle, il doit s'occuper également de la mort d'un clochard retrouvé dans le bassin du jardin des Tuileries. Accident ? Meurtre ? C'est ce que le policier devra déterminé, mais Delestran semble entrer en empathie avec la victime et quand il découvre sur la victime le numéro d'un organisme chargé de mettre en contact les enfants nés sous X avec leurs parents, il se met en tête de retrouver le fils du clochard.

Quand on est auteur de romans policiers, surtout lorsque l'on désire séduire un public en particulier ou plus encore un jury, on peut avoir tendance à user des ficelles maintes fois tendues par les écrivains à succès du genre.

Chapitres courts, narration alternée, flash-back, intrigue tarabiscotée, tueur en série machiavélique, rebondissements ineptes…

Heureusement, Jean-François Pasques nous évite la plupart de ces poncifs, se contentant juste, comme tous les lecteurs vont rapidement s'en douter (je ne révèle donc pas grand-chose) de proposer deux intrigues parallèles qui vont finir bien vite par se rejoindre.

Pour autant, pas de narrations alternées, de retour en arrière, de tueurs sanguinaires et machiavéliques, de jeu du chat et de la souris avec la police, de rebondissements sortis d'on ne sait où et autres joyeusetés du genre.

Quand un policier (policier un jour, policier toujours) se met à écrire des romans policiers, on attend de lui d'être au moins capable de mettre en place une ambiance policière…

C'est ce qu'on a pu apprécier, par exemple, dans les premiers romans d'Olivier Norek avant que celui-ci ne sacrifie sa plume sur l'autel du succès.

Et, en la matière, on peut dire que Jean-François Pasques ne nous déçoit pas.

Effectivement, le grand point fort de ce roman c'est que le lecteur est plongé au coeur de l'enquête comme s'il y participait. On suit donc aussi bien les policiers dans leurs états d'âme que dans le détail des procédures.

L'équilibre est quasi parfait, car le risque, dans ce cas-là, c'est d'en faire trop. Trop de psychologie du métier de policier, trop de détails procéduraux.

Mais l'auteur dose parfaitement ces ingrédients-là.

Les personnages sont eux aussi bien dosés. Ni des surhommes ou des surfemmes, ni des êtres brisés, dépressifs, suicidaires avec un lourd passif.

Ne pas être confronté à des flics alcooliques et bourrus ou à des super héros indestructibles, sûrs d'eux, charismatiques, beaux et séducteurs… cela change un peu des romans policiers récents.

Ambiance réussie ; personnages ordinaires, mais attachants… voilà deux éléments du Trium Vira qui ne déçoivent pas.

Reste le troisième : l'intrigue.

Et là, c'est un petit bémol. Un tout petit bémol, mais un bémol tout de même.

L'intrigue n'est pas dingue, mais en même temps, tous les flics ne peuvent pas être confrontés à l'affaire du siècle.

Et si je mets ce fait en bémol, ce n'est pas vraiment que j'aurais aimé une intrigue tarabiscotée, non pas, puisque c'est une habitude que j'ai déploré plus haut, mais juste que l'ambiance étant tellement présente, au début de l'enquête, qu'elle prend le pas sur l'intrigue et que j'ai eu un peu de mal à entrer réellement dans l'histoire, me contentant de profiter de cette atmosphère policière qui fait malheureusement souvent défaut dans les romans policiers.

Heureusement, en cours de route, l'intrigue m'a suffisamment intéressée pour que l'ensemble s'équilibre et que mon plaisir de lecture y gagne.

D'ailleurs, il faut féliciter Jean-François Pasques d'avoir misé sur une intrigue à taille humaine, sans psychopathe sanguinaire d'une intelligence supérieure…

À noter que, « Mortelle Canicule », paru en 2019, mettait en scène une intrigue se déroulant en 2003 et que « Fils de personne », sorti fin 2012, place son intrigue en 2005. Bizarre ce choix de ne pas placer son intrigue au moment présent…

Au final, un bon roman policier que j'aurais trouvé très bon si j'avais pu entrer plus vite dans l'intrigue. Mais l'enfer est pavé de détails et ceux-ci ne sont pas les mêmes pour tous les lecteurs.
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Oui,je reconnais que c'est un bon polar,bien ficelé, mais est-ce parce que je connais le milieu policier,que pratiquement depuis le début,je savais que les deux histoires étaient liées ,il ne manquait que quelques éléments,et l'affaire était " bouclée",je ne suis pas une miss Marple, loin s'en faut,mais ce policier m'a tenu en haleine une partie de la soirée, confortablement installée avec un plaid sur les genoux,et bercée par le ronronnement de mon chat à côté de moi.
C'est bien écrit,un style fluide ,une bonne syntaxe,des références littéraires ,ce qui ne gâche rien mais ,car il y pour moi un :mais ,pas méchant: un tout petit reproche dans les longueurs: dans les descriptions des procédures ,comme si l'auteur avait voulu prouver qu'il était policier et qu'il connaissait bien son métier.
Comme Olivier Norek,on sent le vécu au travers son histoire,mais parfois j'ai du passer quelques lignes tant les détails m'incommodaient,ceci dit,c'est un bon polar,sans scènes de sexe,sans profusion d 'hémoglobine,un côté positif dans l'analyse psychologique de chaque personnage et j'ai aimé ce petit côté "vieille France" du commandant J.Delestran ,surtout a l'arrivée de la psychologue dans son service,qui ne fut pas sans me rappeler, par certains côtés, et certains comportements, l'arrivée au Havre de la 1ère femme motarde.
À recommander ,c'est un polar qui " sonne vrai" .⭐⭐⭐⭐
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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Fils de personne » de Jean- Francois Pasques. L'auteur nous emmène à Paris où un commandant de police enquête sur le cadavre d'un clochard et sur la disparition de trois femmes. Voici un polar captivant, émouvant, bien rythmé, bien ficelé et parfaitement documenté. le personnage principal est attachant et sa psychologie finement analysée. J'ai apprécié les références littéraires et des sujets forts sont abordés dans le livre. L'auteur manie avec talent une plume fluide et percutante à la fois. Un très bon moment de lecture !
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Certaines critiques ici n'ont pas été tendres avec ce prix du quai des orfèvres 2023... alors certes, il y a un peu d'excès dans la description de la vie de la PJ, comme s'il s'agissait de justifier sa connaissance du milieu ou de faire preuve de déférence ; certes, les deux affaires distinctes qui finissent par converger, on le voyait un peu venir. Il n'empêche... ce "Fils de personne", qui aborde (on s'en doutait...) le thème de la filiation, n'est au final pas déplaisant à lire, avec quelques personnages plutôt attachants.
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Voici un excellent roman policier dans la lignée de Simenon, Steeman ou d'autres auteurs issus comme JF.Pasques de la police. Ici il n'y a pas un mort à chaque chapitre comme dans certains thrillers mais une enquête menée par la PJ et un commandant qui s'intéresse autant à la psychologie des protagonistes qu'à des indices glanés par la police scientifique. Pourtant on suit avec envie cette enquête qui s'appuie sur les enfants nés sous X et évoque la question du secret professionnel. Je comprends que ce roman ait été primé. Un clin d'oeil: vous aurez au milieu du roman la possibilité de réviser la géométrie et les propriétés du triangle … pas d'inquiétude, rien ne vous y oblige.
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Prix Quai des Orfèvres 2023
Un roman, écrit par un policier, nous donne le sentiment d'une réalité plus profonde.
Le commandant Julien Delestran et son adjointe Victoire Beaumont sont dépêchés sur une scène de crime. Un inconnu a été repêché dans un des bassins du jardin des Tuileries. Dans le même temps, ils doivent enquêter sur la disparition de 3 femmes.
En tant que lecteur on suit l'enquête ou les enquêtes à travers le personnage de Delestran. On est dans la psychologie, dans la réflexion, les sentiments.
L'originalité de l'intrigue m' a plu, elle est axée sur la filiation et les problèmes qui peuvent en découler. L'intrigue est bien ficelée.
Le personnage de Delestran est attachant de même que celui de Victoire. Mais à mon goût le personnage de la psychologue n'est pas assez approfondi.
J'ai été déçue par la lenteur du livre. Il n'y a pas d'actions, il faut attendre le dernier quart pour avoir de l'action. le style d'écriture ne m'a pas été agréable au début. Il y a de très longs paragraphes, j'ai eu le sentiment de faire de l'apnée pendant ma lecture. Il y a trop de descriptions à mon goût.
Mais cela reste un bon policier
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Quel polar! le commandant Delestran enquête sur la découverte d'un corps retrouvé dans un bassin des Tuileries. Il est aidé par le lieutenant Victoire Baumont et aussi d'une nouvelle recrue psychologue Claire Ribot. Derrière lui, il y a aussi toute une équipe; et c'est aussi ce travail d'équipe qui est montré et que j'ai apprécié.
En parallèle, ils doivent s'occuper de la disparation de 3 femmes dont il est compliqué de voir le point commun.
Le sujet abordé dans cette enquête m'a terriblement plu, tout est dit avec précision, empathie. L'auteur a mis beaucoup d'humanité, de justesse, le déroulement de l'enquête se déroule magnifiquement bien.
J'ai beaucoup aimé ce commandant qui est juste et surtout qui n'a pas de travers.
Très agréable sur un sujet grave et douloureux parfois.
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A la suite de la découverte d'un cadavre dans un bassin des tuileries, le commandant Delestran est chargé de l'enquête, aidé de Victoire Beaumont.
Cette enquête les mène au CNAOP, organisme chargé d'aider les personnes nées sous X de rechercher leur famille biologique et aux familles de faire les recherches inverses.
Parallèlement, la police est alertée par la disparition de 3 femmes, proches géographiquement...
L'enquête est menée tambour battant, et bientôt Claire Ribot, psychologue, est introduite par la hiérarchie.
C'est assez prenant, les rebondissements sont nombreux jusqu'au dénouement, un peu convenu quand même.
Ici la psychologie des protagonistes est fortement évoquée, de même que de nombreux détails techniques et professionnels. L'auteur est capitaine de police et cela ne passe pas inaperçu.
Mais je n'ai pas été convaincue par certains faits qui à mon sens frisent l'invraisemblance.
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« le fils de personne » de Jean-François Pasques pourrait passer pour une simple histoire de flics avec une enquête classique. Et pourtant, ce roman et bien plus que ça car il m'a flanqué une vraie claque et cela pour diverses raisons.

Déjà, l'intrigue s'avère beaucoup plus complexe que prévue au départ. Elle est multiple et met en scène des situations originales. Ce vieil homme trouvé dans un parc représente dès le début un sujet intrigant pour le commandant Delestran qui arrive sur place. Ce mort l'obsède alors qu'il est déjà sur une affaire de femmes disparues.

Justement ces deux enquêtes mettent en relief des personnages intéressants à suivre. Jean-François Pasques est parvenu à me passionner pour des gens à priori simples mais pas que…
Les morts et les vivants ont autant d'importance pour l'auteur que pour le commandant Delestran. Ainsi les pages respirent le respect dans les interrogatoires et dans la façon dont Delestran voit les personnes qu'il rencontre.
« le corps de Monsieur Georges fut enveloppé dans une bâche mortuaire d'une blancheur immaculée, munie de poignées sur les côtés, son dernier écrin de dignité. »
L'auteur n'a pas reçu le prix du Quai des orfèvres 2023 pour rien. le travail de policier y est bien expliqué. On peut suivre la procédure de A à Z. J'ai déjà pu lire des polars qui montraient bien le développement d'une affaire mais c'est la première fois que tout est décortiqué comme dans « le fils de personne ».
Cela ne m'a jamais ennuyé car tout est emballé avec clarté et intelligence. J'ai apprécié par exemple les questionnement sur la fonction de policier et sur l'évolution du métier.
« Tout devenait compliqué, obligeant le flic généraliste à se spécialiser en perdant une vision d'ensemble sur son coeur de métier. C'est pour cette raison que Delestran tenait à avoir des jeunes dans son groupe, pour se rapprocher au mieux de cet équilibre par la complémentarité. »
Derrière cette histoire, j'ai perçu également une admiration pour la littérature en général et pour Georges Simenon en particulier. Jean-François Pasques s'y connaît en la matière. Il truffe ses chapitres de références à Jules Maigret. La femme de Delestran rappelle l'épouse du fameux commissaire, l'intérêt pour les petites gens jusqu'au prénom, « Jul' », du commandant. Il est d'ailleurs amusant de chercher les similitudes au fil des pages. Je vous laisse jouer à ce jeu qui rend la lecture encore plus agréable.

J'ajouterai à ces remarques que l'humour et l'émotion équilibrent le récit. L'atmosphère en est donc un peu plus légère face aux malheurs vécus par les protagonistes qui ont un lourd passé. de petites phrases démontrent ainsi que l'auteur a un réel sens du rythme de l'écriture.
« Devant la mort, la vie était finalement peu de chose et, pourtant, c'était tout. À trop y penser, on pouvait devenir fou ; mais à l'ignorer également. »
On aura compris que j'ai beaucoup aimé ce roman. Et j'attends évidemment le prochain roman de cet auteur qui fait preuve d'originalité dans le monde du polar et du thriller.

Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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