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Plus je lis Michel Pastoureau, plus j'adore ses livres !

Ici, il s'intéresse au Corbeau :

- Dans la première partie, "Le Messager des Dieux", on voit quelle était sa place dans l'Antiquité, que ce soit chez les Romains (c'est un des attributs d'Apollon), chez les Celtes - qui le vénèrent, affilié au Dieu Lug, sous la forme de la Morrigan, sans parler des compagnons fidèles d'Odin, Huginn (la Pensée) et Munnin (la Mémoire). Psychopompe, ces peuples le placent aussi dans les tombes de leurs défunts pour assurer leur passage dans l'au-delà.

- Dans la seconde partie, "L'Oiseau impie", il montre comment ce rôle s'est entièrement inversé au Moyen-âge, bien que le Prophète Elie ait été ravitaillé par deux corbeaux, ses occurrences majoritairement négatives dans la Bible - et surtout dans les exégèses des Pères de l'Eglise (St Augustin notamment) le font haïr.

- C'est à tel point - comme on le voit dans la troisième partie "La Guerre faite aux Corbeaux) - que des massacres de populations entières de ces volatiles sont organisés un peu partout en Europe médiévale, et que jusque très tard, celui qui tuait un corbeau recevait une récompense.

- Dans "Le Temps des Bestiaires" (XII au XIVème siècles), il reprend les descriptions faites dans les différents ouvrages. Ces ouvrages ne sont pas du tout des oeuvres scientifiques, et c'est bien une profonde aversion pour cet oiseau qui se dégage des différents écrits.

- Dans "Fabulistes et ornithologues", il s'écarte des bestiaires et on retrouve le Corbeau tel qu'il est vu dans le Roman de Renart - un peu crétin quand même ! - ou dans la fameuse fable dont la plus célèbre est la version proposée par De La Fontaine.

- Enfin, la dernière partie "L'Avant-couurier de la mort", décrit sa réhabilitation à l'époque des Romantiques.

J'ai appris avec surprise que 7 corbeaux vivent à la Tour de Londres et sont choyés car il existe une prophétie qui dit que tant qu'il y aura des corbeaux à la Tour de Londres, la monarchie tiendra. Il y a vraiment des personnes dont le métier est de s'occuper de cette bande, j'ai vraiment bloqué ! Et puis j'ai aussi appris que la racine "Bran" veut dire corbeau, comme dans les prénoms Brandon et Brenda, mais ça m'a fait surtout penser à - même si Pastoureau n'en parle pas - Bran, de Game of Throne hanté par la présence de la Corneille à 3 yeux et qui finira, tout handicapé qu'il soit, sur le fameux trône tant convoité. Et aussi qu'en héraldique, difficile de savoir parfois si on a affaire à un aigle - romain - ou un corbeau - germain - car le temps a amalgamé les deux symboles, de signification proche à l'époque, en un seul.

On parle aussi du film d'Hitchcock, de Nabuchodonosor, de l'Arbre des Trépassés de Friedrich… Les références et les documents proposés sont nombreux, riches et variés, et la plume de Michel Pastoureau est si légère qu'elle happe tout de suite le lecteur !

Encore un livre de cet auteur que j'ai adoré ! Mon prochain, je pense, sera celui sur l'Ours.



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Très belle collection dédiée aux animaux, écrite par le grand historien Michel Pastoureau (dans la même collection : "Le loup", "Le taureau", "La baleine").
Pourquoi le corbeau est-il un animal mal aimé ? Comment cela s'est-il traduit dans les représentations culturelles au fil des siècles ?
Ce livre est très intéressant, complet, accessible au grand public et richement illustré. Lecture indispensable.
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Il n'y a pas à dire mais Michel Pastoureau est fort habile pour nous intéresser à ses sujets de prédilection que sont l'étude des couleurs, les bestiaires ou l'histoire d'un animal.
« Le corbeau » est ce qu'on appelle un beau livre. Papier glacé, illustrations couleurs, format agréable, agencé en grands chapitres chronologiques et l'on suit l'évolution de l'histoire du corbeau parmi les hommes.

Dans la mythologie grecque, le corbeau d'abord de couleur blanche, trônait aux côtés des dieux ou déesses. Par ses mensonges ou l'échec dans ses missions, les dieux le punirent en le revêtant de noir. Animal protecteur, ayant connaissance du passé, du présent et du futur, le corbeau est représenté partout : sur les bannières, les armes, les étoffes, les bijoux. En Europe du Nord comme la Scandinavie, il accompagne le défunt dans sa sépulture et devient conseiller du dieu Odin, en raison de son intelligence.

Au Moyen-Age chrétien, le corbeau, jusqu'alors idolâtré, devient un oiseau de malheur et le restera durant 2.000 ans jusqu'à notre époque contemporaine. du VII au XIIè siècle, la hache de guerre est franchement déterrée, notamment par les armées de Charlemagne. le massacre du plus grand nombre possible du volatile perdurera pendant 200 ans, le désacralisant en lui octroyant tous les vices et détruisant tous les cultes païens où l'on fêtait le corbeau, les arbres, les pierres. Ces traditions seront remplacées par les fêtes des saints.

Entre le XII et le XIVè siècle apparaissent les premiers bestiaires, ces ouvrages qui donnent une description de la faune. Les ancêtres de la zoologie accordent une position des animaux dans le monde en fonction de leurs caractéristiques physiques : au cochon dont le nez est tourné vers le sol correspond l'homme pêcheur, goinfreur, à la recherche de plaisirs terrestres. Ce sont des descriptions morales ou religieuses.

Du XII au XVIIIè siècle, les ornithologues font leur apparition, les bestiaires consacrés aux oiseaux étant les plus nombreux. Durant le Moyen-Age, aucune innovation, par contre, les textes anciens sont recopiés sous forme d'encyclopédies, de manuels d'agronomie, de fables ou de contes. Jean de la Fontaine a souvent mis en scène le corbeau, le décrivant comme un animal stupide, présomptueux ou un voleur, ce qui n'a rien arrangé pour l'oiseau.

En 1555, un premier ouvrage consacré à l'ornithologie digne de ce nom, écrit par le naturaliste Pierre Belon, « L'Histoire de la nature des oyseaux », recense 200 oiseaux classés, dessinés, mais encore sommairement observés quant à leur mode de vie.

Durant le 19è et le 20è siècle, les croyances médiévales dans les campagnes perdurent, de même que la mauvaise réputation du corbeau, encore pourchassé et tué.
La période romantique du 19è siècle associera le noir du corbeau aux ténèbres, au fantastique, à la mélancolie, comme le démontrent les écrits d'Edgar Poe, de Baudelaire ou Mallarmé. Dans les poèmes, fables et peintures, l'oiseau noir y aura une place importante pour véhiculer des images et émotions liées au merveilleux, à la féerie, à la sorcellerie, au fantastique ou au satanisme dont le siècle est friand.

Aujourd'hui, l'espèce est protégée dans quelques pays mais le grand corbeau noir (plus grand que celui que l'on connaît) ne se voit que dans les Alpes, les côtes de la Grande-Bretagne, en Islande, Irlande et Scandinavie. Ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'il est reconnu par les scientifiques comme un oiseau extrêmement intelligent. Mémoire, vision, calcul, adaptation, fabrication d'outils, capacité de se reconnaître dans un miroir, apprentissage de la langue, humour, sont les qualités de ce corvidé dont l'histoire liée à celle des hommes aura traversé les siècles, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire.
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Passionné par les corbeaux depuis de nombreuses années, je me suis plongé avec plaisir dans ce très beau livre que m'a prêté une amie. J'ai retrouvé beaucoup de choses tout en apprenant de nouvelles. La structure de l'ouvrage est très maîtrisée. J'ai un peu regretté certaines redites, mais l'historien construit sa pensée au fur et à mesure que les informations arrivent, ce qui rend le lecteur "acteur" de la démarche scientifique. Les symboliques de cet animal volatile, qui se nourrit de charogne et passe son temps à duper les autres ; est très lourde de sens. On sent bien (l'étude se limite à l'Europe ce qui est déjà énorme) que le raz de marré chrétien a bien changé la donne. Étant un animal "païen", on lui a attribué une réputation lugubre qui assombrit l'oiseau noir qui est pourtant très intelligent. Les dernières parties apportent de très bons éclairages, réflexions et ouvrent des perspectives vraiment intéressantes. Même l'historien se demande s'il n'est pas dupé par le corbeau. Alors qu'elle est sa véritable stratégie lorsqu'il fait le zozo avec un fromage ? Personne n'aura le dernier mot. J'ai appris que le croassement est synonyme de procrastination ; alors je m'attarderai sur cette question, plus tard...
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"Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus…
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux. (...)"

Vénérable professeur ès couleurs, Michel Pastoureau est aussi un expert en symbologie occidentale. Dans ce cadre, il s'est penché, pour une nouvelle série d'ouvrages, sur le "bestiaire central" de l'Europe. Après l'ours, le loup et le taureau, il s'est attaché à Maître Corbeau. 

Le sujet est vaste et, grâce à son imposante érudition, Pastoureau nous emporte sur les ailes du grand oiseau pour un voyage historique, sociologique, religieux et culturel.

On y apprend entre autres que les messagers d'Odin, Huginn et Muninn, bénéficient de pouvoirs fantastiques, que fut programmée, à des fins d'évangélisation, une éradication du noir messager dès le VIIIe siècle, que le film de Clouzot et le surnom donné aux auteurs de lettres anonymes doivent tout à l'art de la vénerie ou enfin que le prénom Bertrand aurait pu être irrémédiablement rayé du calendrier des saints...

Une manne pour les curieux de toute plume !
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Très bel ouvrage qui retrace l'histoire culturelle du corbeau, et dévoile la symbolique qui entoure l'animal au fil des époques.
Jadis respecté par les grecs, adulé par les peuples germaniques, très tôt on louait déjà l'intelligence du corvidé et on lui attribuait des capacités surnaturelles exceptionnelles.
Puis au fur et à mesure que le pouvoir de l'Eglise s'est étendu, cette dernière a cherché à détruire les symboles culturels païens avec le soutien des moines, toujours très disposés à surinterpréter le moindre signe qui pourrait démontrer la malfaisance du corbeau. J'en retiens plusieurs anecdotes drôles bien que saugrenues.
L'auteur conclut rapidement en rétablissant quelques vérités scientifiques au sujet du volatil.
C'est une lecture très intéressante, avec de nombreuses images bien rendues. Je regrette quelques répétitions, et quelques errements sur des détails, mais dans l'ensemble c'est un excellent ouvrage.
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Historien spécialiste de la symbolique occidentale, Michel Pastoureau, après avoir étudié les couleurs, se penche maintenant sur l'histoire des rapports entre l'homme et l'animal.

C'est le corbeau qui fait ici l'objet de sa recherche, méthodique, très documentée (textes et iconographie), mais plaisante à lire.
Oiseau vénéré par de nombreuses sociétés anciennes (Celtes, Slaves, Germains), admiré par les Romains, messager des dieux dans les mythologies, il descend de son piédestal dès l'avènement du christianisme.
Celui-ci se fonde sur un épisode de la Genèse, le Déluge, où le corbeau, envoyé en mission par Noé pour voir si les eaux ont commencé à baisser, s'attarde à dévorer des charognes au lieu de rapporter la bonne nouvelle. Contrairement à la colombe qui revient avec un rameau d'olivier dans son bec. Il y a bien un autre épisode biblique qui aurait pu redorer le blason du corbeau, celui du livre des Psaumes où le prophète Elie, retiré dans le désert, est nourri tous les jours par des corbeaux, mais il n'a pas été retenu par les Pères de l'Église et les théologiens, qui vont faire du corbeau une créature du Diable.
Car le corbeau était l'objet de tant de cultes païens que l'Église a jugé indispensable de partir en guerre contre cet oiseau, bien trop noir par ailleurs. le corbeau se dévalorise en même temps que se diffuse le christianisme en Europe. Ainsi, les bestiaires médiévaux parent le corbeau de tous les vices : glouton, sacrilège, hypocrite, voleur, orgueilleux… Les fables lui sont aussi hostiles, telles celle du corbeau et du renard, peu valorisante pour l'oiseau, déjà représentée sur la « tapisserie » de Bayeux, au XIème siècle.
Les ouvrages scientifiques, traités de naturalistes, de zoologistes, encyclopédies, répètent au fil des siècles les a priori négatifs sur le corbeau, même s'ils commencent à se fonder un peu plus sur l'observation. le savoir ne progresse que lentement en ornithologie. Au XVIIIème siècle, l'Encyclopédie comprend une notice purement ornithologique sur le corbeau, rédigée par Daubenton ; mais l'Histoire naturelle de Buffon, parue à la même époque , dresse un portrait haineux et avilissant du corbeau. Or, cet auteur a été lu et admiré jusqu'à la fin du XIXème siècle et va exercer une influence considérable sur les croyances et les comportements, dans les campagnes européennes, jusqu'à une époque récente.
On reconnaît pourtant aujourd'hui l'intelligence de cet oiseau, qui n'a rien à envier aux chimpanzés ou aux bonobos ; sa fonction cognitive visuelle, sa mémoire, sa capacité d'adaptation, de résolution de tâches complexes font de lui un des animaux les plus intéressants à étudier.
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Bon.

J'adore les corbeaux, comme une fascination pour l'image si ambivalente de cet être qui est une incarnation poétique, divine, mortifère, infernale. Comment comprendre alors l'imaginaire si complexe autour de l'animal ?

Ce livre y répond et explique de nombreux questionnements que je me posais, il retrace, comme ses autres volumes, l'histoire culturelle d'un animal, ici, le corbeau.

L'auteur traite ici essentiellement de l'histoire culturelle Européenne et déjà celle-ci donne matière à réflexion et apprentissage. En complément avec le livre sur le noir, il nous donne l'explication historique des légendes et croyances (souvent sombres) sur l'oiseau.

Documentaire utile et accessible, dont l'humilité de son auteur ne peut que renforcer le crédit scientifique qu'on peut lui porter.

Le seul bémol que je peux noter est qu'il ne déconstruit pas tous les mythes présentés et quelques questions subsitent pour savoir s'ils proviennent de l'imaginaire du peuple ou si ces mythes ont été fondés sur des observations interprétées.

Toutefois, illustré et aéré, le documentaire est plus qu'agréable à parcourir et se laisse lire aisément.

L'image actuelle de l'animal n'est que peu traitée, peut-être avons nous que trop peu de recul dessus.

En conclusion, je ne dirai qu'une chose : je ne regarde plus les Brenda de la même manière depuis la lecture de ce livre.
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Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les animaux mal-aimés : les serpents, les crapauds, les chauves-souris... Et bien sûr les corbeaux ! Depuis tout petit, je suis fasciné par ces volatiles qui m'ont toujours parus être très intelligents et, maintenant que je suis devenu un vieil adulte, je suis très satisfait de constater que, depuis quelques années, les scientifiques s'intéressent enfin de près aux corvidés et confirment remarquablement mes premières impressions !
C'est pourquoi mes enfants, qui me connaissent bien, m'ont offert ce livre de Michel Pastoureau qui constitue une remarquable petite encyclopédie illustrée de la façon dont, à travers les siècles, les hommes ont perçu le corbeau. Cette analyse se limite à l'Europe et l'auteur l'annonce dès le début de son livre.
J'ai découvert dans cet ouvrage, non sans une certaine satisfaction, qu'aux époques antérieures à la christianisation, le corbeau était souvent vénéré. On peut lire ainsi qu'aux premiers siècles de notre ère, « enterrer un mort avec un corbeau, c'est s'assurer que l'âme du défunt sera bien guidée par celle de l'oiseau vers l'autre monde ». Et même quand il n'était pas vénéré, il était souvent l'objet d'admiration ou d'intérêt.
Avec l'arrivée du christianisme, la symbolique du corbeau devient entièrement négative voire diabolique, et va le rester longtemps. Cette exécration propagée par l'Église a conduit à de véritables massacres de corbeaux.
Vous trouverez dans cet ouvrage tous les détails de cette évolution tout au long de l'histoire européenne. Je ne vais pas ici reprendre toutes les découvertes que vous pourrez faire en le lisant : il est une véritable mine d'informations relatives aux légendes, à la littérature, à la symbolique, etc., le tout parsemé d'anecdotes.
L'auteur n'oublie pas, pour terminer, de rappeler la reconnaissance récente apportée par la science pour l'intelligence remarquable de cet oiseau, qui rivalise avec celle de nos cousins les primates autres que l'homme et parfois même la dépasse dans certains tests ! le corbeau pourrait donc se situer deuxième dans le classement de l'intelligence des êtres vivants sur Terre, juste après l'homme, au moins pour certains tests. L'homme resterait le premier, mais ce classement est-il vraiment impartial ? N'oublions pas que ce sont des êtres humains qui l'ont établi…
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Voici un bel ouvrage sur un animal commun sous nos latitudes, le corbeau. Si ce n'est que Michel Pastoureau évoque ici le grand corbeau qui a presque disparu de nos contrées suite aux massacres qu'il subit depuis le Moyen-Age à cause du christianisme. Cet animal controversé a pourtant été admiré et révéré en Europe dans toutes les civilisations antiques de notre continent.
J'ignorais par exemple que la plupart des fêtes chrétiennes avaient été placées à certains moments de l'année spécifiquement pour combattre les cultes qui lui avaient été associés.
Une histoire culturelle qui prouve à quel point elle peut influencer l'histoire naturelle d'une espèce: un livre qui se lit agréablement et qui est richement illustré, ce qui en renforce l'attrait.
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