«
La guerre est une ruse » (« al Harb Khoudraa », nom que l'on trouve dans l'épigraphe : « al Harb Khoudraa tu sais ce que ça veut dire ?
Ça veut dire,
la guerre est une ruse.
Mohamed Merah, à un agent de la DCRI lors du siège de son appartement, le 21 mars 2012. »
Épigraphe (une phrase extraite du Coran).
Un ouvrage de
Frédéric Paulin
Un livre très noir avec cette guerre en Algérie.
Une horrible question : « La France est elle capable de sauver l'Algérie du péril qui la menace ? La France est elle capable, devant l'horreur à venir, de ne pas considérer l'Algérie uniquement comme une partie de son carré africain ? « (…) La violence s'est abattue sur l'Algérie il y a bien longtemps. Et lorsque les Français ont été chassés du pays en 1962, la violence a continué avec la prise de pouvoir du colonel Boumédienne, en 1965 .» (p.9).
On trouve des « janviéristes » ( quelques généraux qui ont pris le pouvoir) ; des hommes politiques français et d'autres algériens; des terroristes islamistes .
On voit des officiers du DRS ( Département du Renseignement et de la Sécurité) qui, pour « interroger » des islamistes supposés, le font dans la Villa Coopawi en utilisant la torture.
On trouve aussi des personnages comme Rémy de Bellevue ainsi que Tedj Benlazar – Khaled Kelkal – le général Toufik (entre autres) ...
On se retrouve à Aïn M'guel, « le pays du vent »
On voit que Raouf Bougachiche, qui était un postier à Aïn M'guel, est victime d'une rafle, alors qu'il participait à un mouvement d'occupation des places, déclenché par le FIS qui avait remporté les élections.
On observe comment la DGSE est un peu partout (Alger, Blida, Oran…) - ses agents (et surtout Tedj Benlazar), font le lien entre le service de renseignement de l'armée algérienne et ses supérieurs à l'ambassade de France (où le commandant Bellevue a pour mission principale d'éviter que le conflit dégénère sur le sol français).
On apprend comment Benlazar récupérait des renseignements : il le faisait par l'intermédiaire d'un certain Khaldoun Belloumi, qui ne se juge pas un indicateur comme les autres.
Dans ce récit très dense , « La Guerre nous décrit très bien en long, de nombreux d'événements qu'il faut, parfois, relire car il y a des retours en arrière.
et, dans un ouvrage d'une telle force, il ne faut pas en rater une seule ligne.
Frédéric Paulin s'est tellement investi dans ces événements si graves, qu'il a entrepris une oeuvre ambitieuse et immense avec ce récit « de terreur inauguré par les attentats du 11 septembre. » Il faut d'ailleurs saluer son énorme travail de recherches et ce n'est pas fini…
On peut déjà dire que : « La guerre ne rend pas les hommes meilleurs, elle les transforme en bêtes féroces. » (p.254) Et : « Lorsque trop de temps passe, le pardon est impossible. » (p.369)