AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 439 notes
Tedj Benlazar, lieutenant à la DGSE, est agent de liaison à Alger et rend compte de la montée de l'intégrisme et des relations complexes des différents protagonistes entre 1992 à 1995. Tedj Benlazar essaie de faire comprendre à sa hiérarchie que des liens existent entre le GIA et le DRS (service secret algérien) et que les terroristes risquent d'attaquer la France.

Malheureusement, je ne suis pas rentrée dans l'histoire. J'ai eu du mal à m'y retrouver dans tous ces personnages et mon manque de culture sur cette période et sur ce pays a été, je pense, un handicap pour m'imprégner du récit. Pourtant, l'auteur a su s'appuyer sur des faits historiques avérés et des personnages publics rendant très ténu la frontière entre réalité et fiction.
Commenter  J’apprécie          80
La guerre est une ruse : au départ il y a de toute évidence une documentation sans faille sur L Histoire récente de l'Algérie. La période 1992 - 1995 en Algérie constitue la trame solide de ce roman noir. 1992 en Algérie est un rendez-vous manqué avec la démocratie. le 16 janvier 1992 il n'y aura pas de second tour aux élections législatives. En décembre 1991 le premier tour a vu la victoire des islamistes. L'armée met alors un terme brutal au processus électoral et précipite l'Algérie dans une atroce guerre civile. Frédéric Paulin ne se contente pas de faire le récit de ces évènements tragiques. Il met en scène quelques personnages fictifs pour servir sa démonstration et s'engage ouvertement dans la dénonciation d'une effroyable manipulation.

Tedj Benlazar est lieutenant de la DGSE et vit en Algérie depuis deux ans. Son père était algérien, sa mère française. L'Algérie et la France, un destin étroitement lié, la colonisation, le déchirement lors de l'indépendance et puis des liens qui ne reposent plus que sur des dépendances commerciales. Tedj et son chef, l'expérimenté commandant Rémy de Bellevue de la mission militaire française à Alger, ont du flair et pour eux la guerre civile algérienne ne se résume pas seulement à un affrontement mortel. Il y a manipulation. L'armée n'a pas hésité à commettre des exactions au nom du FIS puis des GIA afin de justifier sa politique de répression toujours plus violente. le chaos ou les militaires mais cela ne gène pas les gouvernements français tant que cela reste en Algérie et que l'approvisionnement de la France en hydrocarbures est garantie.

Les évènements réels ponctuent le récit, attentats et prises d'otages succèdent aux rafles, la terreur est à Alger dans la Casbah refuge des islamistes puis la Mitidja s'enflamme. En coulisse, torture et camps de prisonniers dans le sud du pays, liens étranges entre certains militaires et les islamistes, une fiction rendu plausible par les faits eux-mêmes. Les services secrets algériens ( le DRS ) sont à l'oeuvre pour que le maintien des militaires à la tête de l'Algérie soit une évidence pour les algériens et la France.

Ce roman de Frédéric Paulin n'est pas seulement un récit historique pédagogique et engagé. L'auteur a su y intégrer une dimension humaine de plus en plus présente et poignante au fil des pages. La jeune Gh'zala dont la famille est déchirée et exécutée par la guerre, doit fuir le pays qu'elle aime pour la France où il n'y a pas d'intégration. le lecteur assiste aussi au rejet par la France de Fadoul la compagne tchadienne de Bellevue. Ils n'étaient pas mariés, le décès de Bellevue ( sa vaine lutte contre le cancer s'ajoute à la tragédie ) la précipite dans l'illégalité. Et puis il y a Tedj, habile agent secret mais tellement humain et à la vie personnelle bien tourmentée.

Pendant ce temps, Khaled Kelkal attend son heure. Ce sera le 25 juillet 1995 vers 17 heures à la gare de Saint-Michel-Notre-Dame de la ligne B du RER. le chaos a finalement touché la France et s'apprête à se propager plus largement encore. C'est à priori le thème du deuxième titre de la trilogie, suite avec "Prémices de la chute".
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
Commenter  J’apprécie          80
Algérie, 1992. Les élections remportées par le Front islamique du salut sont annulées et le pouvoir est investi par quelques généraux. Tedj Benlazar, agent de la DGSE, surveille les agissements du Département du renseignement militaire. Il met à jour une machination destinée à exporter le terrorisme à Paris afin d'obliger la France à s'impliquer dans le plan antiterroriste des généraux.
Ce livre est un constat, certes, mais mené tambours battants à la manière d'un thriller. Aussitôt en main, impossible de le poser.

Le début de Daesh et des hostilités ?
On suit le cheminement d'un agent de la DGSE en poste à Alger de 1992 a 1995. Inutile de préciser que les missions ne sont pas de tout repos et à hauts risques. D'autant que sa famille est restée en France et que l'éloignement ne facilite pas les choses.
Quand on est un agent de l'état français au patronyme arabe, on n'est plus loin de la
recherche d'identité, né algérien et faire partie de la DGSE à Alger n'est pas une mince affaire.
Il flaire les unions contre nature qu'il entrevoit autour de lui mais parviendra- t 'il a en apporter les preuves ?
J'ai quitté à regret Tedj Benlazar, attachant au possible, mais mon petit doigt me dit qu'il en a encore sous le pied.
Le contenant est attirant, certes, mais le contenu le mérite grandement !
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          80
« Al Harb Khoudaa », « La guerre est une ruse » en français, est une phrase extraite du Coran que Mohamed Merah, l'auteur, en 2012, des tueries de Toulouse et de Montauban, aurait prononcée pendant l'assaut de son appartement.
Les attentats islamistes qui se sont multipliés par la suite depuis trouvent leur origine dans l'Algérie des années 1990. Pour mieux comprendre la situation actuelle, Frédéric Paulin nous entraîne près de trente ans en arrière.
Nous sommes en 1992. En 1989, le pays qui a obtenu son indépendance en 1962 se dote d'une nouvelle constitution qui permet l'émergence de nombreux partis politiques dont le Front islamique du salut (FIS) qui remporte les élections locales l'année d'après et enregistre 47% au premier tour des législatives de décembre 1991. Pour stopper le raz-de-marée attendu, l'armée interrompt le processus « démocratique ». Mais les « barbus » ne vont pas se laisser faire. Ils lancent une lutte armée via le GIA. Les « Janviéristes », une poignée de généraux qui détient le pouvoir réel, vont élaborer une invraisemblable conspiration en semant encore davantage la terreur par l'instrumentalisation des fous d'Allah. Ils n'hésiteront pas, pour conserver l'appui de la France, à entretenir chez l'ex-puissance occupante un climat d'inquiétude et à exporter chez elle un conflit jusqu'alors algéro-algérien. La première concrétisation sur le sol national de cette machination diabolique est l'attentat dans le RER B en 1995. Et nous payons toujours les frais du cynisme des gouvernements de part et d'autre de la Méditerranée. Comme l'explique très bien l'auteur, lorsque le président Bendjedid donne « des gages aux islamistes », Paris s'indigne. « Pas parce que les femmes algériennes étaient désormais des mineures à vie, selon le nouveau code de la famille ; plutôt parce que si une république islamiste voyait le jour (…), les exportations d'hydrocarbures dont dépendaient la France pourraient s'en trouver affectées. ».
Agent solitaire de la DGSE hanté par les fantômes du passé, Tedj Benlazar, surveille de près le redoutable Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) et découvre la collusion machiavélique entre celui-ci et le GIA. Il est conforté dans sa conviction par le commandant Rémy de Bellevue, un fin connaisseur de l'Afrique en charge du renseignement à l'ambassade de France, qui constate une radicalisation de la société qui banalise les violences. La peur règne, les femmes insuffisamment couvertes sont aspergées au vitriol, les poètes, comme Tahar Djaout sont assasinés... Dans ce texte, on croise aussi, entre autres, un personnage de sinistre mémoire : Khaled Kelkal. Né en Algérie, il rejoint son père à Vaulx-en-Velin. Ses bons résultats scolaires ne l'empêcheront pas de tomber dans la délinquance, d'être emprisonnés et de fréquenter des islamistes. On connaît la suite. Khaled, bras armé du GIA, sera le principal responsable des attentats commis sur le sol français à l'été 1995.
« La guerre est une ruse », roman curieusement peu remarqué par la critique, est un thriller politico-historique passionnant, extrêmement bien documenté et efficace qui mêle fiction et réalité. le duo masculin – Tedj et Rémy – est équilibré par un tandem féminin incarné par deux personnages forts : Gh'zala, la fiancée d'un extrémiste proche du FIS, qui aspire à la liberté et Fadoul, la compagne du vieux baroudeur qu'il a rencontrée au Tchad.
Enfin, l'opus de Frédéric Paulin n'est pas qu'un récit d'action. Il introduit une bonne dose de psychologie et raconte, au milieu du chaos, de belles histoires d'amour et d'amitié.
Ce qui m'a empêchée de lui décerner 5 étoiles : l'avalanche de personnages qui m'a un peu perdue. Surtout au début.

EXTRAITS
- Disons que si des terroristes islamistes tuent des ressortissants français (…), la présence au pouvoir (…) des militaires (...) devient nécessaire et la répression qu'ils exercent, légitime.
- Sauf votre respect, si l'Algérie était démocratique, les barbus seraient au pouvoir.
- de vrais islamistes sortis des camps de détention du sud de l'Algérie (…) ont été intégrés dans les groupes des forces spéciales dont la mission était de réduire les poches d'insurgés.
- Mais le principal instigateur du GIA a sans doute été Abdelkrim Gharzouli, un « Afghan » algérien, appartennant au comité consultatif d'une organisation dirigée par un saoudien basé en Afghanistan, al Qaïda.
- Il n'y a pas d'intégration quand on a un nom comme le sien, une peau comme la sienne. Etudes ou pas, l'intégration, c'est un mensonge de la gauche.
- « Si tu te tais tu meurs, et si tu parles tu meurs, alors dis et meurs... » (Tahar Djaout)
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          80
« Ce lien contre nature entre militaires et islamistes engendrera inévitablement le grand bordel. le grand bordel, comprendre l'importation des problèmes algériens en France. »

« Lorsqu'on s'engage sur la voie du djihad, il n'y a pas de retour arrière.Pas ici, pas en France en tout cas. »

Les années 90 en Algérie furent 10 années de guerre civile, 10 années de lutte de l'Etat en prise à la montée des groupes islamistes alors que le pouvoir en place et par là-même la "démocratie" joue sa survie devant les forces obscures en passe de gagner les élections.

Le premier volet de cette trilogie s'étend sur 3 années entre 1992 et 1994, alors que les généraux prennent le pouvoir afin de pas laisser les islamistes prendre le pouvoir alors qu'ils sont vainqueurs des élections.

Un grand nombre de personnages gravite dans cette fresque à la fois politique, sociale où, la France occupe une place importante. L'héritage historique donne à notre pays une relation particulière avec son ancienne colonie.
Ainsi nous notons une présence diplomatique notable ainsi qu'un rôle prépondérant de nos services secrets surveillant de très près leurs homologues algériens…

Impossible d'en dire davantage sur ce roman qui touche un sujet particulièrement sensible, parce que d'une part très récent et peu traité en littérature, mais surtout parce que de ce conflit surgira le terrorisme islamiste en France dès 1995.

Frédéric Paulin, au travers de ses personnages à la psychologie finement analysée nous montre l'étroite collusion entre le pouvoir militaire et les services de renseignement, et les relations malsaines que le pouvoir militaire entretien avec les organisations islamistes qu'elles sont censées combattre.

J'ai finalement assez pu lu autour de l'Algérie, mais ce premier volet m'a scotché de par son réalisme, sa richesse prouvant un gros travail de recherche de son auteur, et ses personnages complexes, travaillés, et attachants pour certains. Je pense à Bellevue, un espion à l'ancienne, qui travaille au flair, et surtout à l'intelligence qu'il a du terrain et des hommes. Un type qui verra clair et devinera avant tout le monde.

« Les hommes qui tiennent l'Algérie ont besoin que le chaos s'étende pour légitimer leur pouvoir. »

Ce roman ambitieux et exigeant représente à mes yeux tout ce que j'aime et recherche dans un vrai roman : une histoire dans l'Histoire.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          80
Les cruautés et les manipulations de la « sale guerre » algérienne de 1992-2002, par le prisme d'un agent de la DGSE au bord du gouffre. Impressionnant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/28/note-de-lecture-la-guerre-est-une-ruse-frederic-paulin/

Blida, 1992. Dans la cinquième ville d'Algérie, à 50 km de la capitale, le lieutenant Tedj Benlazar, officier de la DGSE, se fait passer autant que possible pour un fonctionnaire médiocre auprès des militaires du CTRI, le Centre territorial de recherche et d'investigation de la 1ère région militaire algérienne, en réalité une ramification du DRS (le Département de recherche et de sécurité – les services secrets algériens), dont il est le correspondant tout à fait officiel, alors que depuis l'annulation des élections législatives de décembre 1991, massivement remportées par les islamistes du FIS, dont les franges les plus radicales ont depuis pris le maquis, traquées par l'armée et les services secrets qui dirigent de facto le pays depuis janvier 1992, une guerre civile impitoyable se prépare activement, de part et d'autre. Lorsque certains renseignements épars viennent attiser ses propres doutes et ses intuitions, Benlazar se lance dans une quête déraisonnable et presque solitaire, soutenu uniquement par le commandant Rémy de Bellevue, un vieux routier de l'Afrique et de l'Algérie, désormais au bord de la retraite et de la maladie, pour parvenir à prouver la machination de vaste ampleur conduite par les principaux responsables militaires et sécuritaires du pays. Une route semée d'horreurs, de trahisons, de coups fourrés et de précipices, pouvant conduire à la mort et à la folie – si l'on ne s'y trouvait pas déjà à plus d'un titre.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          70
Tedj Benlazar est un agent de la DGSE dont la légende est d'être un consultant sécurité pour une multinationale de gaz basée depuis de nombreuses années en Algérie. le commandant Rémy de Bellevue est lui arrivé en 1988. C'est le relais avec la diplomatie française. Grâce à lui, Tedj Benlazar a pu rester dans la grande maison, malgré son comportement difficile.
La connaissance de ce pays fait rapidement prendre conscience que celui-ci est entrain de sombrer dans une guerre civile sanglante. L'enquête commence par une information restant à vérifier qu'un camp de concentration aux mains de l'armée réprime dans le sang les islamistes où tortures et meurtres sont monnaie courante.
On est au lendemain de l'annulation des élections en 1992 et les années dits de plomb commencent amenant des alliances gouvernementales avec l'armée mais aussi avec certains groupes islamistes. La neutralité apparente de la France est mise à rude épreuve lorsque se développe de actions terrorismes sur le territoire.
Frédéric Paulin choisit la formule romanesque pour rendre compte de cette décennie sombre, de la répression de l'islamiste radical et des manipulations et des exactions du pouvoir pour contrôler l'opinion. Extrêmement documenté, « La guerre est une ruse » est un récit historique d'espionnage au coeur de la réalité d'une guerre civile.
« La guerre est une ruse » est un récit très précis d'un conflit complexe qui se déplace sur le sol français sans vraiment que l'État français l'est suffisamment anticipé.
Frédéric Paulin montre par son style rigoureux combien les guerres civiles sont des abominations en déplaçant un conflit dans une famille qui s'attaque à la chair de sa chair et qui transforme les uns et les autres en bêtes féroces.
Première d'une trilogie parue en poche peu avant ce confinement, Frédéric Paulin met son talent d'écrivain de polars au service de l'histoire complexe de la dernière décennie au siècle dernier en Algérie. de l'histoire contemporaine sous fond de roman d'espionnage pour aider à comprendre notre actualité.
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/06/28/la-guerre-est-une-ruse-frederic-paulin/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          70
La Guerre est une ruse retrace les années sanglantes de l'Algérie de la fin du XXème siècle à travers le destin de personnages fictifs venant se mêler à la grande Histoire. le lieutenant Tedj Benlazar et le commandant Rémy Bellevue de la DGSE enquêtent sur le GIA, Groupe Islamique Armé issu du FIS, parti politique islamique qui a remporté les élections au début des années 1990 mais qui a été empêché de gouverner par les chefs militaires en place. L'Algérie est meurtrie par de nombreux attentats et les ressortissant étrangers ne sont plus en sécurité. Et dans l'ombre, des individus, tels que Khaled Kelkal s'apprêtent à attaquer la France…
Remarquable et passionnant roman historique et policier, ce livre, une fois que l'on assimilé les noms des nombreux personnages authentiques et inventés, se révèle un monument du genre. Extrêmement bien documenté sans nuire à la fluidité du récit, révélant ou confirmant de nombreuses exactions comme la manipulation du GIA par les militaires pour asseoir leur pouvoir, croisant l'intime à l'historique, ce roman est à lire absolument !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          70
Après réflexion, je crois que j'ai aimé. Pour moi il y a deux parties dans ce livre. Une première très documentée et donc un peu ennuyeuse, où les personnages se bousculent. Il m'a manqué une description plus précise des protagonistes, plus d'incarnation qui m'aurait permis de rentrer d'avantage dans le livre. Et puis je n'ai pas été très fan de la forme, que j'ai trouvé un peu lourd avec des répétitions de phrases à visée stylistique mais qui plombent l'ensemble. "l'homme aux lunettes cerclées d'or" doit être répétée au moins une centaine de fois (j'exagère?). Et puis bon gré mal gré les descriptions se précisent dans la deuxième partie et le vrai roman s'en mêle. Et là j'ai aimé. Bref, ça vaut le coup de patienter un peu en continuant la lecture. Sur le fond, c'est une plongée intéressante dans l'Algérie des années 90, à fort répercussion contemporaine. Parait que c'est une trilogie. Je lirai la suite.
Commenter  J’apprécie          70
Voilà un roman comme je les aime. Totalement ancré dans une époque historique dure et violente et dans laquelle il est parfois difficile de déterminer qui sont les bons et les méchants si tant est que l'on puisse être aussi manichéen. Les bons infiltrent les méchants et vice-versa, chacun ensuite doit donner des gages de confiance en faisant preuve de violence.

Je ne cache pas un certain bémol venant du fait d'un nombre incalculable d'intervenants, des noms difficiles à retenir, tant dans les personnages fictifs que réels, qui m'a perturbé au moins au début du livre. Puis, le pli pris, je me suis fait happer par cette histoire. Frédéric Paulin est pointilleux, méticuleux et son roman fourmille de détails, d'événements, d'informations qui peuvent submerger le lecteur tout en permettant de se plonger totalement dans la période. Sans doute un peu long parfois, ce roman se lit néanmoins avec avidité et les personnages fictifs, Tedj Benlazar en tête ajoutent une dimension romanesque, un suspense quasi insoutenable, puisqu'on s'attache à eux et que l'on veut savoir si et comment ils se sortiront de ce nid de serpents.

Pfff, je suis encore tout étourdi de ma lecture passionnante et étourdissante. Frédéric Paulin sait où nous mener et même si l'on connaît l'histoire des relations franco-algériennes à cette époque, ce que provoqueront les islamistes dans ces deux pays, il parvient à jouer avec nos nerfs. Sûrement bien documenté, il met en scène des personnages réels qui ont pu jouer des rôles obscurs, qui ont eu des relations douteuses. Tout cela passe par les yeux de ses créations et dans l'appellation de "roman" qui permet de s'évader un peu de la vérité, mais on sent qu'il maîtrise son sujet et que rien n'est dit ni mis dans la bouche d'un personnage par hasard.

Magistral, ambitieux, un polar ou roman noir d'espionnage à ne pas rater qui commence pourtant paisiblement, mais ça ne durera pas :

"Depuis la mosquée Émir-Abdelkader encore en chantier, le muezzin appelle au dhuhr, la prière de midi. Constantine s'apaise sous le soleil, les rues se vident, c'est comme si la ville reprenait son souffle. Là-bas, le Français est assis à la terrasse du petit café face à l'université Mentouri. Comme d'habitude. Il sirote un lekhchef, comme d'habitude." (p.9)
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (969) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2870 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}