AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 564 notes
5
76 avis
4
63 avis
3
10 avis
2
4 avis
1
0 avis
Croatie, 23 septembre 1989. Silva, une jeune fille de 17 ans disparait durant la fête du village. La police et sa famille vont la chercher partout. Les heures, les jours ont passé, puis les mois et les années. Silva n'a pas réapparu. Son corps n'a pas été retrouvé..
Meurtre? Fugue? Toutes les pistes sont étudiées. Sile père la croit morte, la mère et Mate , le frère jumeau de Silva, sont persuadés du contraire.
La famille vole en éclat tout comme le régime Yougoslave.
Une (en)quête et un drame familial captivant avec en fond un contexte historique que je connaissais peu.
Ce roman noir sur une disparation est très bien écrit, envoûtant, parfois oppressant. Un vrai bijou de littérature!
Je remercie les Editions Agullo de m'avoir permis de découvrir cette lecture captivante!
Je la recommande à tous!
Commenter  J’apprécie          150
Le pitch de ce roman est simple. Ce qu'en fait Jurica Pavičić l'est bien moins.

Septembre 1989, la famille Vela - père, mère, fils et fille - dînent tranquillement chez eux à Miso, village de la côte dalmate. Après le repas, Silva, 17 ans, rejoint la fête des pêcheurs. Sa famille ne le sait pas mais le moment où elle quitte la maison est aussi le moment où ils la voient pour la dernière fois.
Le lendemain matin, Silva Vela, a disparu. Ses parents la recherchent, son frère la recherche, la police la recherche.

Voilà comment la vie de la famille vole en éclat au moment où la Yougoslavie s'apprête à exploser elle aussi. le pays est au bord du changement, les troubles politiques commencent, la guerre pointe à l'horizon. La disparition d'une jeune fille devient une affaire mineure.
Il n'y a plus que son frère jumeau pour continuer à chercher. Une recherche folle qui s'étendra sur 27 ans, au cours desquels Misto, tout le pays et la famille Vela vont complètement changer.

Le tour de force de Jurica Pavičić c'est d'harponner solidement le lecteur alors qu'il n'y a pas vraiment d'enquête. On pourrait dire que son intrigue porte sur ce qui se passe quand rien ne se passe.
On est tenu en haleine par autre chose. Peut-être est-ce par l'espoir, peut-être est-ce par l'Histoire du pays. Sûrement par le savant mélange des deux. le destin de la famille Vela et leur quête de réponse devient une histoire de la Croatie et de ses traumatismes sur trois décennies.
La chute d'un système, une guerre, deux guerres, le désordre, un nouveau pays, de nouveaux dirigeants, des changements sociaux, l'arrivée du tourisme, l'argent qui corrompt. Et au milieu de tout ça une tragédie intime, une blessure profonde qui ne cicatrisera jamais.

Une lecture bluffante.
Commenter  J’apprécie          140
Ce roman croate de près de 400 pages est très étrange et prenant, captivant même.

Un jour de fête en 1989, une jeune fille disparait. A-t-elle été assassinée ou a-t-elle fui sa famille et son pays ? Il faudra 26 années et plus de 300 pages de lecture pour comprendre ce qui s'est réellement passé le jour fatidique de la disparition de Silva, belle jeune fille insolente et rebelle.

L'enquête policière bâclée est vite close mais la famille ne se résout pas à abandonner les recherches. C'est même une quête obsessionnelle et couteuse qui s'engage sur des années pour la mère et le frère jumeau de Silva. Les rebondissements et fausses pistes ne manquent pas jusqu'à la révélation qui relance le suspens aux deux tiers du livre.

L'intérêt de ce roman noir ne se limite pas à la résolution d'une enquête. C'est un livre sur l'absence, sur la douleur d'une famille et des proches quand un des leurs disparait mystérieusement. La vie continue mais les questions sans réponse sont obsédantes, le vide impossible à combler.

En l'espèce, la famille de Silva se désagrège peu à peu. Cette disparition inexpliquée affecte aussi les voisins, les amis d'enfance et même les policiers qui vont devoir reprendre l'enquête de longues années plus tard.
Le ressenti de chaque protagoniste est donc au coeur de ce livre d'une grande densité psychologique.

L'intérêt de ce roman réside aussi dans le fait que l'intrigue se situe en ex Yougoslavie ; c'est toute l'histoire de ce pays qui est retracé sur des années (la fin du communisme, la guerre civile, l'explosion du tourisme sur le littoral croate et la spéculation immobilière qui en découle).

La personnalité de la jeune disparue est à peine esquissée, ce qui m'a frustrée personnellement, et on ne s'attache guère à elle car le peu que l'on en sait la rend peu sympathique. En revanche, le lecteur suit sur des décennies la destinée de tous ceux qui l'ont connue de près ou de loin et mesure l'impact de cette disparition sur leur vie.

La résolution de l'énigme, crédible et intéressante, intervient à la fin du roman. Tout s'éclaire progressivement pour le lecteur, par petites touches. A la fin, il n'y a plus aucune zone d'ombre.

Pour ma part, j'ai trouvé la construction de ce roman brillante, impressionnante. Quant au style, il est froid, factuel, d'une grande clarté. Les descriptions des lieux et des personnages sont très fouillées et réalistes.

C'est un roman déroutant, dépaysant, dense et très noir, qu'il est difficile de lâcher. Si ce n'est la touche d'espoir à la toute fin, ce livre donne une vision désabusée et parfois cynique de la vie familiale, de la vie tout court.
Commenter  J’apprécie          140
J aime beaucoup la Croatie et particulièrement la Dalmatie où a lieu cette histoire.
Peut-être cela a influencé mon jugement car j ai beaucoup apprécié ce livre qui n est pas vraiment un polar classique.
La disparition d une jeune fille dans un petit village n est pas prétexte ,comme habituellement, à une enquête longue et minutieuse qui permettrait de découvrir ce qu' il s est passé.
l intérêt réside plutôt sur les répercutions que cela entraine chez les différends personnages (famille ,petit ami, suspects enquêteur, riverains) mais également sur les changements que connait le pays au fil des années (indépendance, guerre, transformation économique due au tourisme de masse).
Un récit prenant, émouvant et original qui va m amener à découvrir d autres oeuvres de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          130
Au moment de m'embarquer, j'ai eu un doute : aurais-je suffisamment de bouquins à lire lors de ma semaine au Vietnam ? C'est donc à Charles de Gaulle que j'ai décidé d'en prendre un de plus, et que, un peu au hasard, j'ai choisi l'eau rouge.

Quel coup de chance ! Quel bouquin !

La trame est assez simple, et on la retrouve dans pas mal de polars : une jeune fille disparait et tout le monde va la chercher, pendant un certain temps, jusqu'au dénouement.

Silva Vela, jeune croate, a donc disparu une nuit de fête dans son village. Sa famille, la police, ses amis, vont la chercher. La guerre en Yougoslavie, et la paix retrouvée, sont le théâtre de cette recherche, une tragédie familiale qui dévaste tout sur son passage.

Les personnages se succèdent au gré des chapitres pour narrer leur quête.

Scénario impressionnant, ce livre a visiblement recueilli de nombreux prix, et c'est mérité !

Je vous engage vivement à mettre vos pas dans les traces de Silva.
Commenter  J’apprécie          131
Le 23 septembre 1989 à Misto, en Yougoslavie, Jakob et Vesna passent une soirée somme toute très routinière : elle débarrasse le dîner pendant qu'il fait des mots croisés, leur fils Mate s'occupe pendant que sa soeur jumelle Silva s'apprête à sortir et rejoindre des amis au village. C'est l'été, une fête est organisée, elle compte bien s'amuser. Un coucou rapide, la porte claque, elle est partie...

A ce moment-là, ils ignorent qu'ils la voient pour la dernière fois...

On suit alors au fur et à mesure des années, l'anéantissement et le désespoir de cette famille, mais aussi des autres personnes impliquées de près ou de loin dans l'enquête, vite abandonnée à l'époque, faute d'éléments tangibles : le petit ami, suspect mais vite innocenté car absent cette nuit-là; le gars, avec qui Silva flirtait cette fameuse nuit, qui est le dernier à l'avoir vue; les parents, le frère jumeau de Silva...

Le récit se déroule sur trente ans, chaque chapitre étant centré sur une année bien précise. On suit l'évolution des personnages, leur ressenti, leur souvenir de cette nuit qui les a marqués à jamais et on se retrouve immergé dans l'histoire de ce village, de ce pays : la guerre, la reconstruction, la politique en place...

C'est un roman marquant, auquel je penserai souvent, c'est certain.
Il m'a beaucoup fait penser au film The Pledge, avec Jack Nicholson, dont le héros est un policier hanté par la promesse faite de résoudre une enquête.
Ici j'ai ressenti la même chose, beaucoup de tensions, d'incompréhension, les années qui passent, les personnages, hantés par des souvenirs, qui abandonnent, d'autres qui gardent espoir, mais à quel prix...?

Une très très belle lecture, que je referme le coeur serré.
Commenter  J’apprécie          130
En fait c'est l'histoire de deux disparitions que nous raconte « L'eau rouge », celle de la jeune Silva qui est le coeur du roman mais aussi celle de la Yougoslavie qui n'est pas moins importante dans le destin des personnages. L'équilibre cosmique est rompu dans le petit port de Misto, qu'une enfant du pays disparaisse ou soit même assassinée n'est pas concevable, que le pays construit par Tito dans la lutte contre les nazis s'effondre en quelques mois et qu'il faille à nouveau se battre ne l'est pas plus.

Jurica Pavicic prend son temps pour explorer toutes les fissures causées par l'absence inexplicable de Silva, pour montrer comment des vies sont consumées par la crainte, l'angoisse, le remords et l'incompréhension.
La famille qui éclate au fil du temps entre renoncement, rancune ou recherche obsessionnelle, le policier hanté par cette enquête inaboutie, l'ancien fiancé qui se détruit, un présumé coupable qui espère se racheter dans la guerre, tous sont rongés et passent à côté de leur vie.

Si les personnages sont noyés dans leur peine, ils subissent les changements politiques et économiques. le régime communiste offrait à tous une molle pauvreté, un futur morose mais sans danger et c'est cet avenir que Silva voulait s'épargner par tous les moyens, quitte à transgresser les règles. Dans les années suivantes arrive un rattrapage capitaliste qui laisse usines et ouvriers sur le carreau, pour les habitants de Misto il ne reste qu'à vendre les terres pour que des villages de vacances fassent rêver les riches européens de la côte dalmate.

Mais au milieu de ce monde en transformation le policier devenu un vieil agent immobilier saura aller opiniâtrement au bout de l'enquête et découvrir la tragédie quasi antique qui se cache au bord de l'eau rouge
Il n'y a rien d'haletant dans « L'eau rouge », le lecteur sent le temps qui passe et les failles qui s'élargissent dans les coeurs. L'atmosphère devient de plus en plus crépusculaire en passant du petit village méditerranéen sous le soleil d'été aux zones industrielles couvertes d'entrepôts, des vieilles maisons de famille aux barres d'immeubles et à la fin ne restent que des vaincus mais qui auront tous lutté à leur manière.
Grand roman d'atmosphère dont l'issue ne libère pas le lecteur qui continue à espérer pour Silva.
Commenter  J’apprécie          130
Excellent polar que l'on pourrait presque qualifié de "géopolitique " dans la Croatie d'avant, pendant et après guerre.
L'auteur a été très malin d'utiliser une intrigue de base simple, la disparition d'une jeune fille. Mais pour moi ceci n'est que la trame secondaire, utilisée pour surtout aborder et pointer du doigt différents aspects de l'ex-Yougoslavie et de la Croatie.
L'écriture est d'une douce lenteur, presque pudique et froide.
Les descriptions, les personnages et leurs personnalités sont très "balkanique ", je m'explique, si j'avais lu ce roman sans connaître l'auteur, j'aurais su tout de suite qu'il est Croate ou Serbe ou Bosniaque,... tellement les gens, les lieux ressemblent à ce que je connais.
Par contre, plusieurs longueurs pourraient en ennuyer plus d'un.
Commenter  J’apprécie          120
1989, la ville de Misto, en Croatie. Silva, une jeune fille de 17 ans, disparaît une nuit, à l'occasion de la fête des pêcheurs. Enlèvement, fugue,... ou bien pire ? La police se mobilise pour la retrouver, sa famille aussi, en particulier Mate, son frère jumeau...

Un roman noir absolument brillant ! Au travers de la disparition de la jeune fille, et des recherches entreprises pour la retrouver, c'est l'histoire de la Croatie qui est évoquée, de 1989 à 2017. Plusieurs décennies de bouleversements pour ce pays, marquées notamment par la fin de l'ère communiste et la guerre civile qui s'en suivit. Outre l'aspect historique passionnant, je retiens aussi la construction particulièrement réussie, différents protagonistes (les parents de Silva, son frère, un policier,...) se succédant au fil des années pour faire évoluer l'intrigue, non dénuée de rebondissements.

J'ai vraiment été emballé par cette lecture, qui intègre sans discussion mon top de l'année 2022.
Commenter  J’apprécie          120
Un roman captivant qui contient beaucoup d'éléments que j'aime retrouver dans mes lectures. L'intrigue d'abord, une histoire de disparition, le mystère, la ténacité de l'enquêteur, une histoire d'un pays également, qui traverse la fin du Communisme, la guerre des Balkans, la transition économique et l'avènement du tourisme à grande échelle. le tout raconté en suivant les différents protagonistes à tour de rôle, avec grande maitrise et d'une limpidité sans faille. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est le séisme que provoque la disparition inexpliquée de Silva 17 ans, sur les vies intimes des proches, sur plus de 25ans, et le final qui est à la hauteur des attentes. Un véritable coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1169) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2867 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}