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4,06

sur 6644 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Daniel Pennac est un auteur né en 1944 qui a commencé par écrire des romans jeunesse avant de se lancer dans le polar « décalé » avec le premier opus de la saga « Malaussène », « Au bonheur des ogres ».

Il est important de préciser que l'auteur a d'abord écrit pour les enfants, car cela se ressent même jusque dans la saga « Malaussène » qui est pourtant, de par sa trame, à réserver aux adultes.

Mais, le talent de conteur de l'auteur a été transmis à son personnage principal, Benjamin Malaussène.

Benjamin est chef de famille, mais pas père, puisqu'il est contraint, par une mère qui disparait après chaque accouchement consécutif à une relation avec des hommes différents et inconnus, à s'occuper de ses frères et soeurs.

Entre un bout de chou aux lunettes roses que tout le monde appelle « le petit », un môme prêt à toutes les expériences, surtout les pires, prénommé Jérémy, une jeune ado qui « sténodactylote » tout ce qu'elle entend quand elle ne lit pas l'avenir à tout le monde, une autre ado qui photographie tout ce qui passe sous ses yeux et une grande soeur enceinte d'un homme qui ne veut pas d'enfant, Benjamin a fort à faire. Mais si on rajout Julius, un chien aussi malodorant qu'épileptique, alors, les journées sont très chargées.

Heureusement, Benjamin a un métier dans lequel il excelle. Il travaille au service technique des réclamations d'un grand magasin, en plus, il est bien payé. Seul problème, sous ce titre clinquant, Benjamin n'est ni plus ni moins qu'un « Bouc émissaire professionnel ». Effectivement, il est payé pour geindre et subir le courroux de ses supérieurs devant le regard gêné de clients mécontents venus dans le but de déposer plainte. Mais comme Benjamin pleure et endosse la faute comme personne, proposant chaque fois sa démission si ce n'est pire encore, le client repart, chaque fois, sans insister, pour ne pas être responsable du malheur de ce pauvre Benjamin.

Mais bon, « Bouc émissaire » est un métier, pour lui, et il lui permet de nourrir sa nombreuse famille et de raconter des histoires, le soir, à toute sa fratrie, notamment au « gamin » qui rêve d'ogres de Noël.
Et des histoires, il va pouvoir leur en conter avec ce qu'il se passe ces derniers jours dans son magasin puisque Benjamin a été le témoin principal de trois explosions en quelques jours. Trois explosions, trois morts, un seul témoin, Benjamin. Il n'en faut pas plus à la police pour le trouver suspect. Et quand un bouc émissaire devient suspect, il y a fort à parier que tout le monde va tenter de lui rejeter la faute sur le dos.

Cependant, parmi tout ce malheur, Benjamin est heureux, car il rencontre une jeune journaliste qu'il nomme « Tante Julia » dont il va tomber amoureux.

« Au bonheur des ogres » est le premier opus d'une saga qui compte 6 romans mettant en scène la famille Malaussène.

Cette histoire autour d'explosions meurtrières est donc l'occasion de découvrir les personnages récurrents de la série. La famille de Benjamin, mais, également, Théo, travaillant au magasin et s'occupant d'occuper une bande de petits vieux, Stojilkovicz, gardien de nuit au magasin, Julie, la journaliste rousse, Coudrier, un commissaire...

Outre le style tout particulier de l'auteur, la légèreté de ton, notamment celui du narrateur principal, Benjamin Malaussène, l'humour omniprésent, parfois onirique, parfois poétique, c'est avant tout la propension qu'a Pennac à décrire une situation en apportant tout un tas d'éléments humoristiques et à désamorcer immédiatement chaque élément pour éviter de sombrer dans la grosse farce. Pour faire un rapprochement, je dirais que le style de Pennac est, à la littérature, ce que celui de Alex de la Iglesia, réalisateur, entre autres, de « El Dia de la Bestia/Le jour de la Bête », est au cinéma. Les deux hommes aiment laisser croire à la grosse rigolade pour, au final, proposer un humour plus fin, plus digeste et plus plaisant sur la longueur qu'une énorme farce qui est aussi vite oubliée que consommée.

Mais, Daniel Pennac sait aussi y faire pour nous proposer des personnages très attachants et force est de reconnaitre que la famille Malaussène en comprend un bon nombre.

Pourtant, si Benjamin, héros central, fait naitre l'empathie du lecteur de par son bon fond, son métier hors du commun et son attitude à toujours se trouver au centre d'embrouilles sans le vouloir, le personnage qui se détache encore plus par l'immédiat attachement que l'on peut avoir pour lui est Julius, un chien qui pue, qui bave et qui a le malheur de faire des crises d'épilepsie à chaque fois qu'il se trouve sur un lieu où quelque chose de grave s'est déroulé.

Notons également la relation toute particulière qui lie Benjamin à chaque personnage, mais, surtout, à Stilkovicz, surnommé « Oncle Stilko » par les enfants.

En bref, la famille Malaussène est une famille de doux dingues à qui il arrive toujours quelque chose, pour le plus grand bonheur du lecteur qui sourira à leurs aventures pourtant pas toujours très drôles, voire même totalement horribles et qui s'attachera immédiatement à cette petite tribu, ce qui obligera le lecteur à sauter immédiatement sur l'opus suivant.

Daniel Pennac a compris que des personnages attachants étaient bien plus addictifs qu'un scénario rocambolesque, mais il a encore plus compris que lier les deux était un gage de qualité.

Ainsi, le lecteur ne pourra s'empêcher d'être triste en tournant la dernière page du roman et en devant abandonner ces personnages émouvants. Heureusement, Daniel Pennac a pensé à ces lecteurs et a écrit cinq autres opus.

Elle n'est pas belle la vie ?
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Mais quel plaisir de relire ce fabuleux titre qui m'a fait découvrir Daniel Pennac il y a 27 ans presque maintenant.
Et oui quelle découverte ce fut pour la jeune femme que j'étais quand en 1985, je tombe sur ce petit polar français publié alors dans la série noire.
Mais alors que nous racontes "au bonheur des ogres"
Benjamin Malaussène exerce désormais son activité de bouc émissaire professionnel dans un grand magasin parisien. Manque de chance, deux bombes explosent dans les rayons à quinze jours d'intervalle, juste après le passage de l'intéressé. Côté famille, il doit encore composer avec une mère fugueuse, des frères et soeurs dont il doit s'occuper, une petite amie énergique et un chien épileptique.
Et bien voilà me voilà lancée dans la saga Malausème. Et je découvre avec délectation la dure existence de Benjamin, la dure existence que la vie de celui qui se voit comme un bouc émissaire !
Et quel pied à découvrir avec lui, toute sa tribu et ses tribulations. Lui qui se retrouve à tort soupçonné.
Trois bombes qui explosent dans un magasin en présence de l'intéressé alors forcément les soupons ne peuvent que se porter sur lui...et notre héros, pardon anti-héros va devoir se débattre pour prouver son innocence et surtout pour tenter de sauver sa famille adorée.
Mais quel pied de retrouver en relisant ce titre toutes mes émotions intactes de sa première lecture.
Ah oui, à n'en pas douter Pennac est un conteur hors pair et même dans les pire situation il arrive à nous faire sourire voir même rire.
A lire et à relire sans modération

Lien : https://collectifpolar.com/
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1er livre de ma vie que je lis 2 fois. A 20 ans d'écart. Toujours excellent. le souvenir du plaisir ressenti la première fois (j'avais oublié les détails de l'histoire) a été confirmé. Une tranche de vie tournée sous forme de polar (attention quand même : on est bien loin du Thriller gore ou des mécaniques du Who Done It à l'anglaise !) où s'entremêlent satyre sociale, sociétale et familiale. le rythme est porté par les questions professionnelles et personnelles de Benjamin Malaussène - le grand frère d'une fratrie déjantée - et la survenance de plusieurs meurtres dans le Grand Magasin où notre "héros" travaille en tant que "bouc émissaire". 
Une famille explosée, recomposée, des personnages attachants, une écriture juste (ho ! c'est du Pennac quand même !) avec du sérieux et de l'humour savamment dosés : voici réunis ici tous les ingrédients d'une lecture qui passionnera tout le monde avec la découverte de la famille Malaussène dont on peut vite devenir fan !
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J'avais lu les trois premiers tomes de la saga Malaussène il y a plus de 20 ans mais comme je ne m'en souvenais plus tout en en gardant une idée de lecture drôle, aux personnages fantaisistes, j'ai décidé de les relire.
Dans ce premier volume, on fait la connaissance de Benjamin Malaussène, le héros, jeune homme responsable d'une famille nombreuse composée des autres enfants de sa mère. le portrait de cette famille atypique est tendre avec le Petit et ses lunettes roses, le chien Julius épileptique, Thérèse la diseuse de bonne aventure dactylo, Clara la photographe et Jérémy l'adolescent.
Malaussène a la particularité d'avoir été recruté par le Magasin comme bouc-émissaire pour faire face aux réclamations des clients que le service après-vente ne peut satisfaire. Mais il va vite devenir le bouc émissaire dans une histoire d'attentats à la bombe récurrents dans ce magasin.
Le lecteur croise aussi les autres membres de l'entourage de Malaussène, les voisins du quartier, la belle Julia, le commissaire Coudrier...
J'ai retrouvé le même plaisir de lecture et vais m'empresser de dévorer la suite !
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Une galerie de personnages de cour de Babel (où l'on retrouve un chien épileptique, des nains en blouse grise ou un commissaire admiratif de Napoléon) croqués avec tendresse malgré leurs défauts, à la Dickens. Une histoire d'assassinats à la bombe dans un grand magasin parisien qui ne manque pas de suspense et de piquant. Un imaginaire cocasse et débridé. C'est la recette de ce roman de Pennac qui fait penser tour à tour à La vie devant soi de Romain Gary, l'enfance dickensienne et parfois même a la Conjuration des imbéciles de Toole. C'est dire que c'est un roman que je recommande !
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Quel bonheur de se plonger dans les aventures de la famille Malaussène! J'avais déjà lu toute la série il y a une quinzaine d'années, avec déjà beaucoup de plaisir. Plaisir renouvelé donc!
On ne voit pas passer les presque 300 pages du roman et on est déçu de refermer si vite le livre...
Daniel Pennac écrit admirablement bien, d'une manière très fluide et rapide. Son récit, d'inspiration policière, est très construit intelligemment, et difficile de trouver le vrai "coupable" avant la fin!
Il nous emmène dans la vie de Benjamin Malaussène, de son étrange famille et de son travail quelque peu particulier. Il est en effet le "bouc émissaire" d'un grand magasin. Mais voilà que les bombes se mettent à exploser les unes après les autres dans le magasin. Détail troublant : Benjamin est toujours présent sur les lieux du crime... Vous voulez connaître la suite? Une seule chose à faire: lire le livre! ;-)
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Ah..la vie de Benjamin Malaussène sort décidément de l'ordinaire!
J'en avais découvert un aperçu avec "La fée carabine", oui, je sais, c'est la suite de celui-ci mais je ne le savais pas et ça ne m'a nullement empêchée de profiter de cette histoire! D'ailleurs, je file en chercher une suite, je me suis régalée! Daniel Pennac entre dans le top 10 de mes auteurs favoris!
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Dans ce premier roman, nous découvrons le rôle de « bouc émissaire » de Benjamin, employé par le magasin pour se faire engueuler dès qu'il y a une réclamation, avec pour résultat un abandon des plaintes des clients mécontents. Alors que le Petit rêve d'ogres de Noël, un petit vieux est tué par une bombe dans le magasin, début d'une série de meurtres. Fidèle à son rôle de bouc émissaire, Benjamin est le coupable idéal pour ses collègues et la police. Il faudra la perspicacité du commissaire Coudrier et l'aide de Jeremy pour dénouer l'intrigue.

Chronique des 4 premiers tomes sur mon blog
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Dans la famille Malaussène, je demande le père : il est absent ; je demande la mère : elle est partie. Les enfants ? L'ainé, Benjamin, va vous présenter ses frères et soeurs et vous allez faire sa connaissance...

En parcourant la quatrième de couverture, je m'attendais à un livre étrange, qui ne me ferait probablement pas "accrocher". Erreur... C'est à mon avis un vrai petit bijou !!! Je l'ai lu d'une traite et l'humour de Daniel Pennac m'a conquise ; Déjanté à souhait, on a envie de lire la suite de ce roman aux personnages particuliers mais attachants et - chouette ! - la suite existe en plusieurs tomes. Un remède aux petits coups de blues que la vie parfois nous réserve... Que du bonheur !
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Le début d'un véritable feuilleton drôle, voire délirant où l'on rit à chaque page et qu'on quitte avec difficulté tant l'auteur nous embarque dans sa folie douce et dans le quotidien de la famille Malaussène. Parlons en de cette famille originale, Benjamin le héros a un boulot qui sort de l'ordinaire : il est bouc-émissaire dans un grand magasin; bref c'est lui qui se fait engueuler si les clients se plaignent... Il est aussi l'aîné de la famille qui doit palier à l'absence de sa mère qui n'est jamais là. Lorsque des bombes explosent dans le grand magasin, il va être soupçonné mais va aussi décider de mener l'enquête. Paru en 1985 ce livre est formidable !
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