Daniel Pennac se met en scène avec sa complice Françoise Cestac au dessin pour nous proposer une mise en abyme. Ils se rencontrent dans un restaurant pour parler de leur projet de bande dessinée. Daniel propose à Françoise de lui raconter une histoire qui l'a marqué, celle de Germaine et Jean, "
Un amour exemplaire". Exemplaire pour
Pennac qui a décidé d'aimer ce couple d'originaux quand il était enfant. Il vivait près de chez eux et leur rendait souvent visite intrigué par leur amour inconditionnel et leur mode de vie car ils ne travaillaient pas.
Lui issu d'une famille riche, elle d'une famille pauvre ont été mis à la porte mais leur amour a dépassé les clivages sociaux et familiaux.
Un jour Jean va répondre à Daniel qu'il vit grâce aux livres et qu'il fait Catleyas. Alors là j'ai appris quelque chose, c'est une référence à
Proust. Quand Odette arrange les fleurs Catleyas dans « Un amour de Swann » c'est une métaphore de l'amour physique sans que cela soit explicite.
Pour autant Germaine et Jean n'ont pas eu d'enfant mais leur rencontre avec le petit Daniel leur a suffi.
Heureusement, le parrain de Jean va lui léguer sa collection de livres rares gardés par de grands artistes du 20eme siècle (
Jacques Prévert,
André Breton,
Robert Desnos,
Sonia Delaunay,
Pauline Carton...) alors on comprend pourquoi le jeune professeur qu'est devenu
Daniel Pennac a été influencé.
Ce que j'ai préféré c'est l'éloge de la lecture à voix haute que pratique Jean. Par contre, j'ai moins aimé le fait qu'ils vendent leurs livres pour vivre... mais c'est pour la bonne cause, celle de l'amour.