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EAN : 9782847209617
475 pages
Gaïa (08/05/2019)
3.88/5   13 notes
Résumé :
Oleg et Nikola se rendent en Bosnie-Herzégovine dans une petite ville oubliée du monde où la dernière barre disparaît de l'écran des téléphones portables. Leur objectif est de remettre en marche la fabrique de turbines à des fins d'arnaque juteuse sur fond de trafic d'armes. Mais sans expérience ils n'ont d'autre choix que de gagner la confiance d'une population locale incrédule et se conformer à l'idéal socialiste yougoslave : l'autogestion.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Par endroits apparaissait une misérable petite maison sans toit, envahie de broussailles drues qui avaient poussé depuis la dernière guerre (Bosnie). Les murs noircis portaient encore la signature des destructeurs, des symboles, des noms d'unités, juste histoire de se vanter. Les misérables avaient fait sauter des misérables et les misérables étaient devenus encore plus misérables."

J'ai assez peu de goût pour le roman contemporain que je trouve la plupart du temps mièvre et sans consistance. Avec une tendance marquée au nombrilisme, au repli sur sa petite sphère subjective avec tout ce que cela peut comporter d'affligeant et de mesquin. Je fais référence ici principalement à la production française du genre. Si bien que quand l'on tombe sur le livre d'un auteur qui a quelque chose à dire sur la réalité du monde contemporain, sur sa terrible médiocrité et sur les causes de cet état des choses, on s'en surprendrait presque. D'autant que Robert Perisic (d'origine croate pour sa part) ne s'extrait pas de la catastrophe et est parfaitement conscient qu'il est lui-même plongé dans cette misère partagée. Un livre à la fois lucide, intelligent mais non dépourvu de sensibilité et même d'humour. Avec un récit éclairant sur les arrière-plans qui régissent notre néo-société en ses différentes strates.

De cet ouvrage a été tiré une mini-série (encore disponible sur Arte à cette date), "The Last Socialist Artefact", qui mérite l'intérêt, même si elle restreint de manière importante le champ d'investigation du livre.

" Trouver la beauté sans avoir l'impression de regarder dans une vitrine, c'est devenu quasiment impossible aujourd'hui, et c'est ce qui donne à la vie ce goût répugnant."
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Je n'aime pas rouler dans le brouillard. Je n'ai donc pas aimé ce roman. Les cent premières pages se déroulent dans une vraie purée de pois. On se doute bien que cela se passe dans l'ex-Yougoslavie, vu la nationalité de l'auteur, mais on se demande où ce dernier veut en venir, de quoi s'agit-il exactement ?
Puis l'histoire se dévoile peu à peu, comme l'image dans le révélateur du photographe. Deux cousins reconstituent une équipe d'ouvriers d' « avant la guerre » et leur demandent de reconstruire une turbine d'un ancien modèle. Pour qui, pour quoi ? On se doute que tout ça n'est pas bien catholique, il y a du trafic d'armes là-dessous…
Robert Perisic aime le mystère, c'est clair. Lorsqu'il relate la conversation entre deux personnages, il faut parfois atteindre la fin du dialogue pour comprendre qui parlait. de plus, il est très bavard, et se lance souvent dans de longues tirades sybillines, parlant de tout, du système d'autogestion dont bénéficient les ouvriers, mais aussi d'amour et de bien d'autres choses.
Certaines parties du roman m'ont quand même plu : parlant d'un personnage, même secondaire, l'auteur ouvre souvent une longue parenthèse pour le décrire, pour raconter sa vie : cela n'ajoute rien à l'histoire, mais c'est vivant et…clair. La fin n'est pas mal non plus, très surprenante : une critique de ces snobs qui admirent n'importe quoi dès que l'on dit que c'est de l'art moderne ?
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Ce roman de Robert Perišić nous emmène en Croatie. Tous les protagonistes du roman se souviennent encore de la guerre d'indépendance qui a vu la fin de la Yougoslavie et du régime socialiste. Oleg et Nikola se rendent dans une petite ville endormie, quasi oubliée. Ils veulent remettre en état une usine abandonnée où l'on fabriquait des turbines d'un modèle aujourd'hui dépassé.
Ils vont alors rencontrer toute une série de personnages liés de près ou de loin à cette ville.
Robert Perišić brosse un portrait très intéressant de ces différents personnages. Ceux-ci racontent comment ils ont traversé la guerre, comment ils vivent le changement de régime. Ils confient leurs espoirs d'une vie meilleure ou leur résignation. Il y a des histoires d'amour, des histoires de solitude, de fuite, de courage, de compromission, de folie...
J'ai trouvé parfois cela un peu confus et il y a pour moi quelques longueurs. Mais finalement le récit principal qui forme l'ossature du livre se construit et je n'avais pas envie d'abandonner ma lecture avant de connaître la fin de l'histoire. Je n'ai pas été déçu.
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Du Titanic, il ne sera que peu question, juste quelques allusions parfois. En revanche, deux turbines seront bien construites pour un Colonel du Moyen Orient.

Dans la petite ville de N, dans l'ancienne Yougoslavie, se trouve l'usine qui a fabriqué dans les années 80 les fameuses turbines. L'usine est encore intact, les ouvriers ayant pris soin de boulonner les machines au sol. le contre-maître est encore de ce monde et apte à redémarrer la production.

Oleg et Nicola, commandités par le Colonel, tentent de gagner la confiance d'une population locale incrédule et se conforment avec cynisme à l'idéal socialiste yougoslave : l'autogestion.

Ce roman offre le portrait de ces travailleurs, le décor en plus, une plongée dans le passé de certains.

J'ai aimé les découvrir, les suivre, croire en leur rêve de faire revivre leur usine.

J'ai aimé la fin et l'incursion dans l'Art contemporain.

Des références à Hamlet, comme pour souligner le côté un peu fou de cette aventure et des personnages, entre raison et folie.

Une écriture qui s'appuie sur les émotions des personnages.

Un texte dans lequel il faut se laisser embarquer, comme sur un paquebot de croisière.

L'image que je retiendrai :

Celle du bar le lagon bleu en face de l'usine, qui lui aussi, ouvre de nouveau ses portes, mais toujours sans Brooke Shield.

Une citation :

A propos de l'art : A la place de la découverte de la perspective aujourd'hui, nous avons une histoire qui révèle des perspectives. (p.430)
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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critiques presse (1)
LeSoir
27 mai 2019
Contrairement à ce que croient les âmes aussi naïves que la nôtre avant de lire Les turbines du Titanic, un pays déglingué peut devenir un terrain favorable à des entreprises fructueuses, à condition de ne pas être trop porté sur l’intégrité et au prix de quelques risques. Robert Perišić en fournit un exemple aussi frappant que réjouissant dans ce roman.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le problème n'est pas la véritable pauvreté, mais la pauvreté classique, moyenne, de ceux qui regardent la télévision, lisent les journaux, suivent les faits et gestes et les lieux de villégiature des célébrités, s'appauvrissant à cause de tout ce qu'ils convoitent. Ceux-là sont plus pauvres que les pauvres; ces pauvres de la télévision et des revues, ce sont les plus pauvres, leur pauvreté est dans les images, dans le luxe des yachts et des voitures de prix, dans les marques de vêtements et les rêveries de destinations touristiques, leur pauvreté est radicale, sans fierté ni révolte, car ils espèrent, ils se projettent dans ces images, ils économisent et en achètent un petit bout, quelque chose qui ressemble à l'image- ils "se permettent" un petit quelque chose et, c'est important, en tire un plaisir "bien mérité", et puis ils payent ce petit quelque chose et continuent à végéter devant la télévision et ces revues miteuses. Cette sorte de pauvres était était incroyablement répandue - c'était, lui semblait-il, la majorité du corps électoral. La pauvreté des gens qui rêvent de la richesse est immense...
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Par endroits apparaissait une misérable petite maison sans toit, envahie de broussailles drues qui avaient poussé depuis la dernière guerre (Bosnie). Les murs noircis portaient encore la signature des destructeurs, des symboles, des noms d'unités, juste histoire de se vanter. Les misérables avaient fait sauter des misérables et les misérables étaient devenus encore plus misérables.
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Soudain lui vient à l'esprit la première fois qu'il a entendu parler des snipers - et qu'il ne pouvait pas y croire. A l'existence de cet homme. La guerre, il l'imaginait comme un combat sur le front. Que quelqu'un vise des gens inconnus dans la rue, il ne pouvait pas le concevoir. Pourtant quelqu'un visait, ce porc, et celui qui lui avait assigné cette mission, se dit-il, a créé l'Homme d'aujourd'hui.
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Et ensuite, toi. Si belle, mais sans cette pitoyable artificialité ... Tu vois ce que je veux dire ? Trouver la beauté sans avoir l'impression de regarder dans une vitrine, c'est devenu quasiment impossible aujourd'hui, et c'est ce qui donne à la vie ce goût répugnant.
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Il est désagréable d'avoir pour mission de gâcher l'humeur de quelqu'un, et ça peut durer longtemps - le temps que la partie adverse ne conclue que tu es "rasoir", mais la route est longue jusqu'à cette conclusion, particulièrement quand tu as affaire à des femmes peu sûres d'elles mais néanmoins opiniâtres, comme la directrice du musée...
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Videos de Robert Perisic (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Perisic
À l'occasion du festival international 2019 du livre et du film "Étonnants Voyageurs" de Saint-Malo, rencontre avec Robert Perisic autour de son ouvrage "Les turbines du Titanic" aux éditions Gaïa.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2306033/robert-perisic-les-turbines-du-titanic
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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