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Dis donc, elle était remontée Régine Pernoud quand elle a écrit ce livre !! Démontant préjugés, aberrations, interprétations devenues certitudes, fausses vérités, elle ne mâche pas ses mots et pose son regard d'historienne sur le Moyen-âge. Agréable et instructif, cet essai date un peu aujourd'hui. Quarante ans et des poussières ont passé depuis sa publication, et cette période de l'histoire a désormais ses passionnés, ses spécialistes. Certains préjugés n'ont plus tellement cours. Merci à elle et a d'autres qui ont contribué à ce changement.
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On peut dire ce que l'on veut de Régine Pernoud et critiquer tant et plus ses livres en se parant de toute sa dignité d'universitaire, il n'en demeure pas moins que ses ouvrages sur le Moyen Age écrits dans une langue simple pour être accessibles au plus grand nombre, ont contribué à réhabiliter une période de l'histoire mal connue et souvent méprisée.
Certes cet essai publié au milieu des années 1970 a un peu vieilli parce que la recherche a évolué et les historiens ont fini par s'intéresser à ce vaste pan de notre histoire qui couvre quand même plus de mille ans .
En déconstruisant les stéréotypes, l'auteur amène à s'interroger sur la notion de progrès, sur la hiérarchie des valeurs et sur la place des hommes (et des femmes !) dans la société. Et il apparait que les "ages obscurs" sont parfois plus près des idéaux inscrits au fronton de nos monuments républicains qu'on pourrait le croire au premier abord. La fraternité n'était pas un vain mot dans une société christianisée solidaire et la dignité de l'homme était reconnue à travers la personnalisation des rapports dans un système féodal.
C'est intelligent, ironique, très facile à lire...et fort bien documenté.
J'ai particulièrement apprécié le découpage de la période que Regine Pernoud effectue pour mieux faire comprendre l'évolution des institutions entre la période franque des royaumes éclatés, à l'empire carolingien, puis à l'époque féodale pour terminer par la noirceur du 14ème siècle qui a connu la guerre dite de 100 ans mais surtout la grande épidémie de peste qui a décimé la population ayant résisté à la grande famine du début du siècle.
C'est ce cadre particulièrement tragique mais nullement représentatif de tout le Moyen Age, qui est souvent choisi par les romanciers épris de noirceur ...Et voilà qui contribue à véhiculer des informations biaisées sur notre passé.
Pour tous ceux qui souhaitent aborder le Moyen Age d'une façon générale et sans à-priori, ce court essai est un bon portail pour susciter l'envie d'en savoir plus et d'aller rechercher chez Favier et LeGoff un complément historique judicieux.
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C'est le deuxième livre de Régine Pernoud que je lis et je suis encore une fois enchantée par ma lecture.
J'ai commencé par Aliénor d'Aquitaine qui a été une très bonne lecture mais je dois dire assez facile peut-être parce que je commence à connaître le sujet. En revanche, l'essai « Pour en finir avec le Moyen-âge » m'a demandé quelques efforts car ce petit livre de moins de 200 pages est plus complexe qu'il en a l'air et il est rempli d'informations ultra intéressantes. J'aurais pu mettre deux à trois post-ils par pages tellement j'aimerai noter chaque élément historique. La aussi je mets cela sur le compte de mes connaissances limitées sur le sujet.
Cependant, à part le fait que j'ai appris énormément de choses, je dois avouer que la structure du livre est très claire. On voit très bien où l'auteur veut nous emmener et quelle va être son prochain sujet. J'avoue que j'y suis assez sensible car ce livre n'est pas un roman mais un essai.
Régine Pernoud défend le moyen-âge et en fait preuves à l'appui une formidable période de transformation, de lumière et de liberté. Les thèmes abordés sont vraiment riches et les parallèles que l'auteur réalise interpellent le lecteur et notamment avec le classicisme.
Voici quelques sujets du livre :
Nous balayerons l'art gothique et roman, la sculpture, la peinture et découvrirons la richesse et la liberté que pouvaient avoir les artistes de ce temps.
L'auteur fait un point sur l'éducation et le savoir au moyen-âge que certains pensent encore inexistant.
La littérature et la poésie du moyen-âge est comparé au classicisme qui enfermait dans des règles très strictes tout effort d'imagination.
La place de l'église avec (ou dans) l'état est également évoqué avec le rappel sur la distinction entre le pouvoir spirituel et temporel.
Le servage présente des caractéristiques intéressantes quand on le compare à l'esclavage des temps soi-disant éclairés.

Je vous avoue que sur quelques pages, j'ai eu du mal à comprendre les tenants et les aboutissants notamment celui sur le chapitre des taxes. Mais cela n'enlève rien à la multitude de choses que j'ai pu apprendre.

Et enfin, j'ai ressenti que sur certains sujets comme l'Empire romain notamment, le livre de Régine Pernoud (et c'est normal il a été écrit il y a 40 ans) est un peu décalé avec les dernières découvertes. Il en reste néanmoins encore un excellent référentiel pour qui est intéressé par le sujet.

Je conseille ce livre qui a l'avantage en plus d'être très complet et complexe d'être court et donc, la plupart d'entre nous aurons la satisfaction d'être arrivé au bout !
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Voilà un essai stimulant, déjà ancien mais ayant gardé toute sa fraicheur et son actualité. L'auteur y exécute, chapitre par chapitre, toutes les idées reçues qui traînent dans nos discours, surtout ceux des progressistes, et dans les fantasmes de l'école républicaine, pour dévaloriser le Moyen-Age au profit de l'époque actuelle, qui doit en sortir grandie. Un bon livre de décryptage de l'idéologie dans le discours historien.
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Ah, le Moyen Âge, cette époque obscure peuplée d'illettrés ! Stop !!
C'est bien ici ce que tient à nous dire Régine Pernoud.

Parce que oui, même encore maintenant, bien que ce livre date de 1977, le Moyen Âge souffre d'une très mauvaise image, image encore plus dégradée par la TV et le cinéma. Mais cette période longue de 1000 ans n'a pas été uniforme et surtout, ce n'est pas cette période horrible.

En 150 pages, l'auteure revient sur les aspects négatifs dont souffre le Moyen Âge et démonte, point par point, ces préjugés institués depuis l'école. Art, philo, etc.Au passage, Pernoud tape sur la Renaissance.
Il y a un chapitre que j'ai beaucoup aimé : celui sur les femmes. En 20 pages, l'auteure vous démonte cette affirmation que le Moyen Âge est misogyne ! (enfin sauf pendant une courte période). Comme je l'ai dit plus haut, le Moyen Âge, c'est 1000 ans ! Et vous en conviendrez : nous vivons et pensons exactement comme en… 1014 !

Ce livre se lit cependant avec un regard critique, il date de 1977 ! Il a presque 40 ans ! Ceci dit, les propos ne sont pas tous obsolètes.
Cet ouvrage a aussi peut-être un défaut : il ne me semble pas forcément facile d'accès.
Régine Pernoud mélange très bien anecdote personnelle, fait historique, argument pour la valorisation du Moyen Âge. En 150 pages, elle démontre très bien son propos et se permet même d'avoir un regard critique sur l'enseignement de cette période historique.

Un classique qui mérite d'être lu, surtout pour le chapitre sur la place de la femme dans la société. Il remet les choses en place et rétablit une vérité souvent évincer par certains médias et même l'enseignement.

PS : le livre se trouve très facilement en occasion.
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Un essai brillant et simple d'accès qui bouleverse bien des idées reçues sur ce qu'on a appris (et apprend encore) à l'école sur le Moyen-Age. Edifiant, instructif et de surcroît très plaisant à lire.
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Dernièrement le Louvre a fait une exposition de la Sainte Anne de Léonard de Vinci, restaurée. Elle a retrouvée toutes ses couleurs et l'on peut même maintenant voir le paysage qui avait pratiquement disparu.
Régine Pernoud fait subir au Moyen-Age la même restauration. Elle le sort de l'ombre et ainsi découvrons-nous quantités d'événements et de moeurs que nous ne soupçonnions pas. Elle efface les "rajouts" de mensonges et de clichés laissés par les siècles. Si le Moyen-Age en sort rajeuni, dans sa vérité originelle, elle rend leurs biens aux autres périodes de l'histoire. L'esclavage c'est l'Antiquité, la Renaissance et l'époque moderne. Les procès de sorcellerie, c'est la Renaissance et la cour de Louis XIV, tout comme le recul du statut de la femme.
« Pour en finir avec le Moyen Age » nous fait remettre en question non seulement nos idées acquises en classe ou aliieurs sur cette époque mais nous fait douter des historiens, et donc de l'enseignement de l'histoire en général. Puisqu'on nous a menti sur ce sujet pourquoi pas sur un autre ? Régine Pernoud nous donne une leçon de lucidité.
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Ce livre a été publié la première fois en 1977. Et si on a fait des progrès depuis, la plupart des a priori que dénonce Régine Pernoud sont encore d'actualité !

Elle fait une focale successivement sur :
- "Moyen-âge", la bêtise de cette appellation : on traite mille ans d'histoire comme si cela n'avait été qu'une période intermédiaires, et qu'il avait fallu attendre la Renaissance pour avoir à nouveau un peuple civilisé. Or, la Renaissance est la redécouverte de l'Antiquité, et l'assujetissement à ses dogmes, et encore, pas toute l'antiquité, le siècle de Périclès comme référence pour la Grèce, et celui d'Aristote pour Rome, à l'exclusion de toutes les autres périodes et civilisations.

- "Gauches et maladroits" : Régine Pernoud dénonce le jugement sur l'art médiéval, et démontre fort bien qu'ils savaient y faire, notamment en architecture, et que décréter que les oeuvres médiévales - sculptures ou peintures - sont "moches", c'est du jugement, pas de l'histoire.

- frustes et ignares : bon, ils connaissaient les oeuvres antiques, la preuve, s'ils ne s'étaient pas cassé la tête à les recopier, on n'aurait jamais pu "redécouvrir" l'antiquité. et puis ils ont inventé le "codex", le livre, qui remplace avantageusement les rouleaux. et que dire du rayonnement culturel des abbayes et universités ?
- "Torpeur et barbarie" : là, on s'interroge sur la notion de féodalité et sur le droit coutumier en vigueur. Et c'est là que Régine Pernoud commence - selon moi, à lever un sacré lièvre, qu'elle développera davantage dans les parties suivantes, à savoir la réintroduction du droit romain.

- "des grenouilles et des hommes" : focus sur le servage, et comparaison avec l'esclavage, autour de cette image d'épinal - que je ne connaissais pas, des serfs battant les étangs pour faire taire les grenouilles qui empêchent leur seigneur de dormir. Elle parle aussi de la culture de la campagne qui précède celle de la ville, et des différences de mentalité qui en découlent.

- La femme sans âme : les femmes avaient beaucoup plus de droits à cette époque, et notamment prenaient part aux votes sans qu'on ait besoin de le préciser tellement c'était évident. Elle cite en exemple un vote où une population devait prendre une décision liée au partage de la terre, et seule une voix était contre, et le nom cité était féminin. Donc hommes et femmes votaient. Elle cite aussi Héloïse et Hildegarde de Bingen, entre autres, et par extension les abbesses, qui administraient les terres comme des seigneurs. Abbesses qui pouvaient aussi parfois diriger des communautés d'hommes ou "mixtes".Au XIIème siècle, Robert d'Arbrissel fonde deux couvents, un pour hommes et l'autre pour femmes, avec une église commune, seul lieu où les communautés se côtoient. La personne qui dirige ces deux communautés est une abbesse, Pétronille de Chemillé, et cela n'a suscité aucune réaction de quelque sorte que ce soit. "Dans le nono" ;-)

- l'index accusateur : ici, on va parler de l'inquisition, et Régine Pernoud va rappeler que les pires procès (en sorcellerie comme celui de Galilée), n'ont pas eu lieu pendant le moyen-âge, mais bien plus tard.

- histoire, idées et fantaisie : ici, elle va critiquer la façon dont certains traitent l'histoire, rejoignant un autre auteur que j'aime beaucoup, Michel Pastoureau.

- Simples propos sur l'enseignement de l'histoire : Régine Pernoud préconise une façon d'aborder l'histoire en fonction de l'âge des enfants.

En fait, cet ouvrage a clairement vocation à réhabiliter cette période de l'histoire qui semblait être vraiment malmenée dans les années 70. Alors, vu de ma fenêtre, on n'a plus tellement ces idées là, à ce point là. Mais quand même, quand elle dénonce les difficultés de l'époque des étudiants en histoire de devenir médiévistes, ça m'a fait tilt. J'adore cette période de l'histoire - la faute à Arthur, des Monthy Python à Astier en passant par Disney ! - et quand je cherche des trucs un peu informatifs à lire, je tombe sur beaucoup de médiévistes américains ! Là le prochain livre que je vais lire sur le sujet - ou le suivant - est sur le chevalier, et c'est une auteure américaine.

L'autre chose que je retiens de cette lecture, ce n'est pas la place de la femme de la société, ça je le savais déjà, c'est l'influence, le cataclysme qu'a été le retour du droit romain, qui a entraîné le changement du rapport à la terre, le changement de la place de la femme - au foyer, plus le droit à la parole, alors que l'expansion du christianisme avait dans un premier temps contribué à davantage d'émancipation ! - et surtout le retour de l'esclavage, qui est fort différent du servage, comme Régine Pernoud le démontre avec brio.

Bref, un petit livre qui commence à dater, mais qui est toujours d'actualité !
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Court, percutant, efficace, passionnant !
Me voilà gonflée à bloc pour faire la connaissance de son Aliénor d'Aquitaine qui piaffe dans l'étagère.
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Une oeuvre que j'ai lue un peu par hasard, mais avec plaisir.Régine Pernoud veut ici montrer que le Moyen-Âge est un très mauvais concept, puisqu'on ne peut résumer et réduire 1000ans d'histoire humaine dans une seule période, sous un nom qui est lui-même un jugement de valeur dépréciatif, les âges obscurs sans loi ni raison.
L'histoire scolaire nous donne une vision fausse du Moyen-Âge, entre bûchers de l'Inquisition, chevaliers pilleurs, Etat incapable, art qui n'existe pas... Les piques de l'auteure sur certains de ses collègues historiens sont d'ailleurs assez savoureuses, lorsqu'elle les juge incapable d'écrire l'histoire avec un travail sérieux appuyé sur des sources.
Régine Pernoud réhabilite donc sa période de prédilection dans sa diversité et ses réussites, tout en rappelant les règles d'écriture de l'histoire : objectivité, appui sur les sources.
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