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4,05

sur 168 notes
Un petit livre à lire pour le cours de français ça ne m'avait pas manqué ! :)
Mais bref, quand j'ai lu le résumé du bouquin, il faut dire que j'étais un peu sceptique, parce que les livres réalistes et moi c'est pas non plus une amitié folle et, même si je me disais que les messages que faisait passer le roman pouvaient être intéressants, ça ne me tentait pas trop.
Mais bon, je l'ai lu parce qu'il faut bien, et j'en suis ressortie mitigée, mais surtout marquée par ma lecture.

Ce livre se divise en trois parties qu'on peut appeler : ‘'la mise en place du décor'', ‘'l'avant'' et ‘'l'après''.

Pendant ‘'la mise en place du décor'', on rencontre un par un les membres de la famille qu'on va suivre : la grand-mère, la mère et les enfants. Chacun d'eux a le droit à son point de vu, et j'ai trouvé ce début de roman assez déroutant car la narration m'a pas mal perturbée au début et il m'a fallu du temps pour apprendre à passer outre.
En effet, il y a extrêmement peu de dialogues et de très longues phrases qui nous donnent l'impression d'être plongé à 100% dans le cerveau du personnage, et de voir littéralement ses pensées défiler devant nos yeux. C'est la première fois que je lis un roman écrit de telle sorte, avec cette manière de tourner la narration, une plume assez brute et crue, et ça m'a beaucoup déroutée au début.
Le point positif d'avoir les différents points de vu de la famille, c'est qu'on a celui de différentes générations donc c'est intéressant de voir les contrastes entre les pensées de la grand-mère et celle de la petite fille par exemple.

Ensuite, lors de la partie ‘'avant'', on va suivre une journée particulière de l'enfance de la grand-mère (Mary Lee), une journée lors de laquelle les piscines ont été autorisé aux Noirs (parce qu'on était en 1949 et que le racisme était roi :/ ).
On assiste à beaucoup de violence, de haine, de racisme, d'injustice… C'est révoltant et horrible à lire, mais on ne comprend pas vraiment le rapport avec la première partie avant de lire la dernière : ‘'l'après''.

C'était marqué dans le résumé : on savait que les enfants allaient se noyer, mais ça ne rend pas cette partie moins affreuse à lire, le témoignage de Peter le sauveteur était particulièrement horrible et impactant.
Et c'est là où on relie tout : personne ne savait nager, les piscines étaient interdites aux Noirs qui ont fini par avoir peur de l'eau…
60% des enfants Noirs ne savent pas nager d'après ce livre, une statistique affolante mais vraie. À cause du racisme inacceptable, des aprioris et de la peur que leur ont transmis leur famille, des enfants meurent aujourd'hui par noyade parce qu'ils n'ont jamais appris à nager. Et de connaître à la fin du livre, les prénoms et les âges des vrais enfants noyés (cette histoire est inspirée d'un fait divers) rend la lecture encore plus horrible.

Je n'avais jamais entendu parler de tout ça, et je suis ‘'heureuse'' de l'avoir appris grâce à ce livre.
Je n'ai pas forcément apprécié ma lecture (surtout la dernière partie qui était particulièrement dure à lire), mais je pense que c'était nécessaire que je lise ce livre.
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Le destin des enfants Baker semble tout tracé. Parce qu'ils sont noirs, la prison pour les garçons, les grossesses non désirées pour les filles.
Le récit commence par une descente de police en une chaude journée d'août 2010, en Louisiane. Et si Marcus est innocent, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne devienne coupable. Chacun des membres de la famille est à son tour le narrateur de ce moment, la principale étant Mary Lee, la grand-mère. Puis, vite, pour penser à autre chose et se rafraîchir, le barbecue au bord de la rivière Rouge. Un retour en arrière revient sur la jeunesse de Mary Lee et l'omniprésence du racisme aveugle, violent, stupide. Quelles que soient l'époque et les circonstances, c'est bien d'inégalités des chances dont il est question dans ce roman, et le destin de cette famille, qu'on pensait scellé aux premières pages, prend un tour encore plus bouleversant.
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Markus, adolescent renfermé, sera le seul survivant d'un terrible fait divers… Deborah sa soeur, Wes et Jonah ses frères et trois de leurs cousins eux ne s'en sortiront pas, un cauchemar. Pourtant ce jour-là, au bord de la rivière rouge, ce devait être jour de détente organisée par leur grand-mère Mary Lee, afin d'apaiser les tensions provoquées au sein de la famille Baker le matin même par une descente infructueuse de police dans l'appartement. Pourtant pas un événement non, plutôt un incident courant parmi la population afro-américaine en Louisiane…

Juillet 2010, Judith Perrignon vient d'apprendre la nouvelle, un fait réel : « Six enfants Noirs d'une même famille viennent de se noyer en voulant se sauver les uns les autres… « Aucun d'eux ne savait nager » pas plus que la population assistant au drame!

Retour en 1949 durant la jeunesse de Mary Lee, elle nous en livre l'explication. La ségrégation agissant, les Noirs n'avaient pas accès aux piscines fréquentées par les Blancs, lesquels apprenant qu'un politique allait remettre ce droit en question vont se déchainer sous les yeux terrorisés de Mary Lee contre les siens dont son frère, qui en gardera des traces indélébiles, il avait osé aller s'y baigner..!

Alors à la fois on apprend et on comprend pourquoi, un tel drame avait pu se produire : « 60% de la population noire ayant subi les séquelles des événements de l'époque ayant hérité d'une peur quasi viscérale de l'eau ne savait pas nager » !

L'écriture de Judith Perrignon nous attache à son ouvrage en nous mettant littéralement à sa place pour mesurer les ravages d'un passé tellement douloureux de cette haïssable ségrégation raciale.
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Une bande d'adolescents noirs, frères, soeurs, copains, partent se baigner dans une rivière boueuse et dangereuse du sud des Etats-Unis, emmenés par leurs familles. La grand-mère de l'une des fratries, ayant quitté une ville sinistrée du nord pour suivre sa fille, abandonnant son frère, raconte l'histoire du jour où celui-ci est devenu handicapé auditif.
Le récit de ce qu'il adviendra lors de cette journée estivale de baignade est mis en parallèle avec celui de Mary Lee, la grand-mère. Il est aussi basé sur un fait réel (les prénoms ont bien entendu étaient changés, et l'histoire romancée). La première journée est une des causes de la seconde.
Des interviews radiophoniques rendent parfaitement compte de la réalité de la mentalité des américains blancs en 2010.
Une dernière légende, transmise de génération en génération, termine le livre, en donnant fictivement une revanche aux afro-américains.
Ce livre est une antidote absolue contre le racisme.
Le style, en revanche, trop monotone, ne m'a pas emballée.
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le sujet est très fort et l'intention est évidemment louable et loué mais malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur des ambitions de l'auteur. trop appliqué, trop linéaire.. on imagine ce qu'un grand romancier américain aurait pu faire d'un tel sujet!!
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Nous sommes en août 2010 en Louisiane, Mary Lee assiste impuissante à une descente de police dans leur appartement visant Marcus son petit-fils aîné âgé de dix-sept ans. Fouille au corps, les affaires mises sens dessus dessous : la violence de la situation saute aux yeux. Les policiers repartent bredouillent mais la nervosité est papable. La fille de Mary Lee, Dana mère célibataire n'arrive plus à communiquer avec son fils. Ses trois autres enfants ne disent rien. Ils sont une famille afro-américaine dans un quartier défavorisé : cela suffit à ce que la police s'intéresse à eux. Beaucoup d'amis de Marcus ont déjà eu des soucis avec les forces de l'ordre ou connaissent la prison. Les pères des enfants sont aux abandonné absents depuis longtemps. Heureusement que l'après-midi, toute la famille a prévu d'aller faire un pique-nique au bord de la rivière Rouge en compagnie de leurs cousins. Il fait beau et les sept enfants vont se baigner. Marcus est pris dans un courant, tous se prennent la main et sont engloutis par les eaux. Seul Marcus est sauvé de la noyade.

Retour en 1949 à Saint-Louis dans le Missouri. La politique de ségrégation sévit et les Noirs n'ont pas accès aux piscines. « Légalement rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entrer dans une piscine » : cette phrase prononcée par le maire-adjoint de la ville va mettre le feu aux poudres. Howard le frère aîné de Mary Lee obtient l'accord de ses parents de se rendre à la piscine. Mary Lee cachée dans un arbre l'observe. Mais elle voit plus que son frère qui franchit les portes du lieu puis qui entre dans l'eau Elle voit des gens se rassembler, crier des insultes, des menaces. Une foule enragée qui grandit et qui ne demande qu'à rétablir la loi. Une journée d'émeutes violentes qui laissera à Howard des séquelles.Dès le lendemain, la piscine n'ouvre ses portes qu'aux Blancs.

Un chiffre : 60% des Afro-Américains ne savent pas nager. Pourquoi ?
la suite sur : http://fibromaman.blogspot.fr/2013/10/judith-perrignon-les-faibles-et-les.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Je voudrais attirer l'attention, car autour de tous ces beaux livres qu'on peut lire, celui-ci est particulièrement magnifique, magnifique ! ! C'est aussi beau qu'un superbe blues...à faire pleurer les pierres,.

«  J'ai l'impression que nous sommes comme les feuilles mortes qui dans quelques mois se détacheront des arbres, poussière dans l'eau. »

Judith Perrignon part d'un fait divers qui n'apparaît qu'à la fin du livre. Je ne vous parlerai donc pas de l'histoire, miroir du destin noir aux États-Unis, de l'esclavage à nos jours, un destin qui nous montre comment la soi disant toute puissance américaine étouffe peu à peu sous l'arrogance, son peuple , ses peuples.

«  Car le Noir aurait pu apparaître pour ce qu'il est : un homme. »

Mais c'est avant tout une tragique histoire intime, celle d'une famille noire, celle de chacun de ses membres se racontant de façon déchirante, l'un après l'autre. Je vous parlerai donc plutôt de ces personnages, trois générations sous le même toit. Cinq enfants de trois pères différents, fascinés-effrayés par la délinquance, les yeux pétillants d'envies et de rêves, matés par une société qui les a déjà catalogués. La mère, abandonnée par tous ces pères successifs, essuyant du doigt les larmes au bord des yeux pour que les enfants ne les voient pas (mais ils sont bien trop malins pour les ignorer), anéantie par la fatigue et par la vie. Et la grand-mère surtout, Mary Lee, cette femme pleine de sagesse et de fureur, qui traîne dans son coeur l'histoire de leurs ancêtres, l'esclavage, la ségrégation, les lynchages, qui sait qu'à l'espoir ne fait pas suite la simple douceur mais la désolation, encore et toujours cette misère, alors que les coeurs seraient si prêts pour autre chose...

Cette lecture est bouleversante à chaque page, à chaque phrase, à chaque mot. Chacun parle à son tour, enfermé dans la solitude de cette affectueuse promiscuité, chacun voit les événements à sa façon, selon son coeur, ses peurs et ses espoirs. Chacun, dans sa rancoeur et ses espérances est l'aboutissment d'une fatalité qui se tisse depuis des générations. C'est d'une tristesse à pleurer même si le récit prend parfois des allures de chaleur réconfortante. C'est 150 pages, une à une bouleversantes, qu'on lit en ne sachant que choisir, les finir pour les appréhender au plus profond, ou ne pas les terminer pour en jouir encore longtemps.

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Ce livre-ci commence par un coup de poing. L'auteur a su retranscrire parfaitement les paroles de Mary Lee, la grand-mère, sa colère face à Marcus, son petit-fils. Nous rentrons très vite dans l'intimité de cette famille de Louisiane, qui, malgré la descente de police, malgré les soucis, s'apprête à passer une journée au bord du fleuve. Une journée "de détente", pensaient-ils.
Chaque personnage est vraiment vivant, fortement caractérisé, attachant, chacun à sa manière. La suite n'en est que plus difficile.
Puis vient le retour en arrière, la tragédie vécue par Mary Lee et son frère dans sa jeunesse. Elle n'est pas la cause de ce qui survient au bord du fleuve. La cause véritable est à chercher dans la ségrégation qui sévissait aux Etats-Unis il y a un demi-siècle à peine.
Je n'ai pas envie d'en dire plus, tant la force de ce texte se suffit à lui-même.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Un court roman (150 pages) inspiré d'un fait divers réel survenu en Louisiane en 2012, et bâti autour d'une famille afro-américaine.

Alors qu'on pourrait s'attendre à un roman de plus sur la ségrégation, Judith Perrignon choisit un angle d'attaque original avec un flash-back sur l'année 1949 et l'émeute provoquée par l'ouverture des piscines aux Noirs dans la ville de St Louis, émeute vécue par la grand-mère Mary Lee.
« Légalement, rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entrer dans une piscine. » Légalement certes, mais concrètement …la ville préférera fermer ses piscines que connaître des émeutes à répétitions et la population noire va inconsciemment intérioriser l'idée que l'eau n' est pas faite pour elle . En 2012, l'année du fait divers tragique, 60% de la population afro-américaine ne savait pas nager.

En montrant les conséquences de l'esclavage et de la ségrégation sur le quotidien des générations actuelles, l'auteure a bâti un récit percutant et poignant qui incite à la réflexion.

Mon quatrième livre de Judith Perrignon dont j'apprécie toujours la plume.
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J'ai refermé cet ouvrage secouée et frustrée. Secouée par la cruauté des drames, frustrée par l'injustice et l'impuissance qui s'en dégagent.
Ce livre, intense et poignant, m'a profondément marquée. L'écriture est habile. Au coeur des protagonistes, elle nous maintient dans la connexion, pour se terminer par une réflexion sur le lien entre l'épouvantable accident et la ségrégation.
A lire avec résistance (et non force, pour reprendre le terme si juste de l'auteure).
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