LES OUBLIES DU DIMANCHE -
Valérie Perrin - Éditions le Livre de Poche - Lu en octobre 2020.
338 critiques, 202 citations à ce jour, j'en ai lu quelques unes superbes, c'est d'ailleurs la raison qui ma incitée à le lire.
S'il n'y a rien à ajouter après autant de critiques, je vais tout de même déposer sur Babelio mes petites graines de plaisir et d'émotion.
Justine Neige a tout juste 21 ans, elle a choisi d'être aide-soignante dans une maison de retraite, les Hortensias. Elle aime deux choses dans la vie Justine, la musique et le 3ème âge, mais pas que, elle aime aussi son "frère" Jules qui en réalité est son cousin, son Pépé et sa Mémé qui les ont élevés ensemble après la mort accidentelle (peut-être) de leurs parents respectifs.
Il y a cette mystérieuse mouette qui a toute son importance dans cette histoire. Et puis, il y a aussi cette petite fille Rose.
Hélène, elle, a 93 ans, elle est une des pensionnaires des Hortensias, mais sa tête prend des chemins de traverse et elle est le plus souvent sur une plage ensoleillée à attendre Lucien/Simon, l'amour de sa vie qu'elle a connu en 1933 jusqu'à ce que la Gestapo... chut, je ne vous en dirai pas plus.
Justine donne tout son temps aux Hortensias, elle prolonge ses heures sans compter, c'est qu'elle les aime bien ses petits vieux, elle prend le temps de les écouter, elle écrit dans son carnet bleu les souvenirs d'Hélène quand elle se souvient, pour les lui relire ensuite.
"Je ne sais pas à partir de quand on est vieux... Moi je pense que ça commence avec la solitude. Quand l'autre est parti. Pour le ciel ou pour quelqu'un" page 16
Entre le présent de Justine et le passé d'Hélène, entre Pépé, Mémé et Jules, c'est le quotidien de la maison de retraite que nous raconte merveilleusement
Valérie Perrin, un quotidien parfois drôle, parfois dur, parfois tendre et touchant.
Sous sa plume sensible, on entre dans un microcosme où vit une humanité en attente, parce que oui, les "vieux" ont encore des attentes, oh, des attentes toute simple, comme l'heure des repas, une visite qui parfois ne vient jamais, une causette avec Justine...
Parfois, l'un d'entre eux se sauve "mais ils ne savent pas où aller. Ils ont oublié le chemin qui retourne vers avant" page 58
Valérie Perrin, dont j'ai lu le deuxième livre "
Changer l'eau des fleurs" avant celui-ci qui est son premier écrit, avait déjà su atteindre ma fibre sensible par la beauté et la simplicité de ses mots chargés d'humanité et de bienveillance que j'ai retrouvés dans "
Les oubliés du dimanche".
J'ai passé un très beau moment de lecture entre une toute jeune femme d'aujourd'hui et une dame d'un âge certain dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille, elles ont réussi à faire vibrer mon coeur et souvent à piquer mes yeux.
Je vous dis bravo
Valérie Perrin, continuez à écrire, vous avez en moi une lectrice qui attend votre troisième roman.