Une tristesse morne les accablait devant ce squelette qui continuait à enfoncer son oncle dans ses narines. Tant de choses les avaient liés: lumineux souvenirs d’enfance, livres dévorés avidement en commun, désir de conquérir le monde, joies et puérils désespoirs de jeunesse fraternellement partagés. Combien de fois l’aube ne les avait-elle pas surpris sous la clarté pâlie de la lampe, penchant leur front blême sur des pages qui les avaient enivrés, ou rêvant à ce qu’allait être leur vie. Leur vie! Eux aussi avaient perdu bien des plumes…
(p. 53-54 du premier tome)