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4,14

sur 472 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
L'histoire d'un abandon, voire d'une fuite…

Très peu d'étoiles associées à cette critique mais si je n'ai pas aimé du tout lire ce livre au point de ne pouvoir le terminer, cela parle davantage de moi que de ce roman initiatique, livre-monde aux indéniables qualités.

Je suis entrée dans la Maison, impatiente et curieuse, il faut dire qu'après une telle présentation, on ne peut résister s'attendant à ne jamais pouvoir lâcher le livre et à être transformé par cette immersion :
"Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d'avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis. Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l'amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et même quand vous serez seul, ça ne sera jamais vraiment le cas. Dans la Maison, aucun mur ne peut vous arrêter, le temps ne s'écoule pas toujours comme il le devrait, et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l'idée de devoir la quitter."

Je suis entrée dans la Maison après qu'elle m'ait fait l'honneur de m'ouvrir ses portes en étant persuadée de m'y sentir bien, de m'y sentir un peu comme chez moi et de vivre une véritable aventure avec mes autres co-locataires, Sandrine, Bernard, Diana et Doriane. J'aime les expériences de littérature, aucun doute cette Maison étrange, qualifiée parfois d'OVNI littéraire, d'OLNI, saurait m'enchanter et me fasciner le temps de quelques longues heures. Certaines critiques magnifiques et dithyrambiques, je pense entre autres à celle d'Onee, m'ont de plus tellement plu et convaincue.

C'était hélas sans compter sur ma claustrophobie, réelle, et mon caractère solitaire…Après une immersion enchanteresse, la Maison m'a peu à peu engloutie, asphyxiée, étouffée de ses odeurs, de sa promiscuité, de ses nuits interminables et de ses aubes pisseuses, de ses poussières et de son manque de lumière, de son étrangeté, au point de me sentir mal à chaque fois que j'en ouvrais la porte, et de ne plus pouvoir en franchir le seuil. Ce fut physiquement impossible, en proie à des maux de tête, presque des nausées, un quasi-dégout, procrastinant chaque poursuite pour finir par abandonner, penaude et confuse. Pour finir par la fuir, sortir en courant, sans me retourner. Abandonnant lâchement mes co-locataires qui, eux, y ont vu des choses que je n'ai pas vu, qui ont pris un réel plaisir à l'habiter, à s'y couler, à s'y intégrer et à aller butiner dans chaque alcôve présente au sein de la Maison, telle une ruche vivante, foisonnante.

Cette Maison dans laquelle il se passe en effet tant et tant de choses. Multiples événements qu'il est délicat de résumer facilement, si ce n'est qu'il s'agit d'un institut pour enfants et adolescents souffrants tous de handicaps différents. Certains sont handicapés des jambes, d'autres n'ont pas de bras, certains sont aveugles, d'autres ont des problèmes psychologiques, tels que paranoïa, schizophrénie…Cette Maison, ce foyer, est dédié à ces enfants. La Maison est située aux confins d'une ville, dans un quartier délabré, comme pour bien souligner la mise à l'écart de ces jeunes marginaux. Chaque enfant a un surnom et vit au sein d'un groupe, chaque groupe ayant à sa tête un chef et des caractéristiques qui lui sont propres. Chaque groupe a ses lois, ses rites, ses légendes et réinvente l'ordre et la hiérarchie. Chaque groupe a ses ambitions, ses coups du sort, ses ratés, ses succès. Ses alliés et ses ennemis. Une mini société à chaque chambrée. Obéissante pour certaine, anarchiste, écologique ou gothique pour d'autres. Cet aspect sociétal est envoutant je dois bien le reconnaitre. Envoutant et fascinant également la Maison en tant que telle sur laquelle je me suis d'abord concentrée, cette maison que l'on voit de l'extérieur, c'est-à-dire du point de vue des adultes, et surtout de l'intérieur, adoptant de ce fait de le point de vue de ces adolescents. Des mondes intermédiaires semblent surgir, telle que la Forêt, sorte d'imaginaire initiatique du passage au monde adulte.

Je savais certes que l'expérience allait être pour le moins étrange, le livre nous le signale à maintes reprises, si singulière au point d'être accepté ou rejeté par le livre lui-même :
« La maison exige une forme d'attachement mêlée d'inquiétude. du mystère. du respect et de la vénération. Elle accueille ou elle rejette, elle gratifie ou dépouille, inspire aussi bien des contes que des cauchemars, tue, fait vieillir, donne des ailes... C'est une divinité puissante et capricieuse, et s'il y a quelque chose qu'elle n'aime pas, c'est qu'on chercher à la simplifier avec des mots. Ce genre de comportement se paie toujours ».

Mais le scénario avait tout pour me plaire, ce roman initiatique, véritable éloge de la différence, avait tout pour me porter, traitant d'un sujet universel, celui des affres de l'adolescence. Ces enfants éclopés éprouvent ce que tout adolescent éprouve : la peur de devenir adulte, de ne pas être à la hauteur en devenant adulte, c'est-à-dire ici en sortant de la Maison. La façon de traiter ce sujet m'a même fait penser au réalisme magique de la littérature sud-américaine. Sans parler de la plume de Mariam Petrosyan, magnifique, comme l'indique le nombre incroyable de passages surlignés dans mon livre, et de l'humour qui vient réchauffer cette ambiance aux tonalités souvent sombres et froides :

« Au moment où je lui retournai sa gifle, les filles exultèrent ; je compris tout de suite que c'était précisément ce qu'elles attendaient. Gaby rejeta la tête en arrière et poussa un hurlement plus perçant que le foret d'une perceuse dans un mur de béton. Les autres donnèrent de la voix à leur tour et se laissèrent tomber du comptoir – une, puis deux, puis trois, puis dix – telles des prunes trop mûres, à cette différence près que des prunes ne se seraient pas jetées sur moi ».

Alors pourquoi une telle sensation physique de lassitude dans un premier temps, puis de rejet total ?

La longueur du livre tout d'abord, aux environs de 1000 pages, 1070 pages exactement, une brique. Un pavé uniquement centré sur la maison, ses habitants, ses mystères, ses rituels. Une lecture stagnante…J'ai eu l'impression de déguster tout d'abord un plat succulent, un plat centré sur un seul met, dont le goût absolument unique a fini par devenir de plus en plus écoeurant. Jusqu'à l'indigestion. Ce que j'ai préféré dans le premier tiers du livre fut précisément les rares moments où nous voyons la Maison de l'extérieur, cela apporte des respirations bienvenues et un certain recul pour mieux se replonger dans la Maison ensuite.

L'ambiance ensuite, certes onirique, envoutante, captivante, voire ensorcelante, fantastique, mais une ambiance saturée, un huis-clos sentant le renfermé, le jus de chaussettes, la sueur froide et le café bouilli, une atmosphère poussiéreuse, poisseuse, qui a fini par me mettre mal à l'aise, à venir titiller ma claustrophobie et à venir réveiller l'aiguillon de la saudade, cet aiguillon qui me pique si souvent lorsque je n'ai pas ma dose de solitude et d'air libre, sans parler de ces enfants cabossés dont on ne cesse de regarder les déambulations, leur façon de ramper, de se mouvoir, de se chercher, de se battre…je ne me sentais pas à ma place et ne désirais qu'une chose : en sortir. La galerie des personnages est riche mais je n'ai pas réussi à m'attacher à ceux-ci, restant observatrice, extérieure dans cet intérieur…enfermée tout en étant tenue à distance. Ce qu'il y a de pire pour moi pour me mettre mal à l'aise.

Enfin, une lecture tellement énigmatique qu'elle m'a perdu. On sent qu'il y a de multiples références, à chaque page, à chaque citation postée en début de chapitre, des failles temporelles, des failles spatio-temporelles même, des boucles de temps circulaires, des références à de grands classiques tel que Alice au pays des merveilles (la seule que j'ai vraiment réussi à appréhender mais il y en a plein d'autres manifestement à côté desquelles je suis passée). Je suis consciente de sa richesse, consciente d'être passée à côté d'un phénomène, d'un livre qu'il est possible de relire de multiples fois en découvrant à chaque lecture des pépites, des clins d'oeil. J'en suis consciente mais je n'ai pas réussi à accrocher.

Cet abandon m'a posé question. Aurais-je perdu mon âme d'enfance et l'adolescente ? Ai-je oublier la magie et l'univers propre à cette période de la vie au point de m'en lasser lorsqu'un livre tel que celui-ci propose une immersion jusqu'au-boutiste dans cet âge d'or dont on ne veut jamais sortir, tel Peter Pan ? Pourquoi cet OVNI n'a pas fonctionné sur moi ? Pourquoi n'ai-je pas ressenti à la lecture de ce livre la nostalgie de l'adolescence ? Pourquoi ne me suis-je pas reconnu dans les tourments de ces adolescents ? le fallait-il d'ailleurs ?
Et puis je me suis dit qu'une expérience de littérature ne fonctionne pas avec tout le monde et c'est ce qui en fait sa richesse. Pour moi ce fut un sacré raté que je ne suis pas prête d'oublier, un raté si étrange, le livre étant riche de nombreuses et magnifiques fulgurances, de beautés incroyables, notamment dans la Forêt, sorte d''endroit imaginaire, qui comporte des passages merveilleux, Mariam Petrosyan a réellement une écriture fluide et intelligente, mais le tout m'a provoqué un malaise que je n'ai jamais éprouvé auparavant en lisant. Et c'est sans doute en cela que le livre est magistral, certains ont envie de s'y perdre et de se laisser porter, d'autres d'en comprendre toutes les facettes et d'intellectualiser l'expérience, certains comme moi sont tout simplement rejetés et vivent ce rejet non sans un certain malaise. Pas étonnant qu'il existe des forums, des groupes de discussions dans le monde entier à propos de ce livre…C'est exceptionnel d'avoir des ressentis si variés, des discussions si poussées, des analyses si fines, d'autant plus qu'il s'agit du premier roman de Mariam Petrosyan, premier roman qu'elle a mis dix ans à écrire.

Lors de notre lecture commune je fus la seule à avoir abandonné et à n'avoir pas aimé. Aussi je vous invite à découvrir les critiques de mes ami.e.s Babeliotes, @HundredDreams, @Berni29, @DianaAuzou et @Yaena, qui, comme de nombreux autres lecteurs, sauront vous convaincre de rentrer dans la Maison et de l'aimer à sa juste valeur !
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Il y a des lectures qui deviennent des expériences. L'été est la saison propice aux expériences. Donc j'ai lu en cette fin juillet La Maison dans laquelle, de Mariam Petrosyan, traduit par Raphaëlle Pache.

Il y a des lectures qui nécessitent des aveux. Voici les miens : j'ai lu - tout lu, si, si, les 1070 pages -, me suis vite – très vite – perdu et je n'ai rien comprendu !

Il y a des lectures qui sont « trop ». Celle-ci l'a été. Trop imaginaire, trop abstraite, trop stagnante, trop énigmatique, trop étourdissante. Et donc trop longue !

Il y a des lectures qui ne sont pas pour moi, mais encore faut-il les lire pour le savoir, ce que je ne regrette jamais. Surtout quand elles sont faites en belle et joyeuse compagnie.

Il y a des lectures dont je ne vous parlerai donc pas plus, car je suis conscient que La Maison dans laquelle est un grand livre, clivant certes, mais un grand livre quand même. Et d'autres vous conteront mieux que moi les aventures de L'Aveugle, Chacal Tabaqui, Sphinx, Vautour, Pompée, Roux ou Fumeur.

Il y a des lectures qui laissent cependant quelques traces quoi qu'il arrive, comme cette violence sourde et étouffée placée en exergue de la Maison pour ceux qui voudraient y entrer un jour : « Salut à vous les avortons, les prématurés et les attardés. Salut, les laissés-pour-compte, les cabossés et ceux qui n'ont pas réussi à s'envoler ! Salut à vous, enfants-chiendent ! ». Vous êtes prévenus !
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Bon eh bien, je me serais accrochée mais là... j'en peux plus. Arrivée à 600 pages je lâche. Je reprendrai probablement une prochaine fois mais là ma patience est arrivée à son terme et je n'ai qu'une envie c'est de me remettre à lire des choses prenantes, qui ne nous laisse aucun souffle. Ce qui n'a pas été le cas avec cette lecture.

La maison dans laquelle, pour moi, est un roman bien complexe a résumé car je n'ai pas compris quel était le fil de cet histoire. On suit la vie de plusieurs enfants souffrant tous de handicaps différents, au sein d'une maison qui représente pour eux un foyer dédié aux enfants comme eux. Chaque enfant est appelé par un surnom (qui peut évoluer au fil du temps d'ailleurs, on ne le sait pas au début, mais on finit par le comprendre tous seuls comme des grands) et vit au sein d'un groupe, chaque groupe ayant à sa tête un chef.

Les éducateurs et le directeur de la maison ne sont là que pour faire figuration car au final le personnage principal pour moi, c'est la maison, puis ensuite viennent ces enfants qui vivent au travers d'elle, et seulement en tout dernier les adultes qui sont censés cadrer le tout (je dis censés car franchement, les gamins font leur Loi).

Je me suis perdue tellement souvent dans ces pages, il s'est même passé certains chapitre où je n'ai rien compris de ce qui arrivait. Mais il y a toujours eu un chapitre pour me raccrocher aux branches, jusqu'à ce que ce jeu ne m'amuse plus (après 600 pages ça devient un peu grotesque).

Au final je me suis demandée si l'auteure ne vivait pas dans un monde complètement à part, déconnecté du notre, et qu'elle nous montrait un bout de ce monde par l'intermédiaire de ce livre. Dans tous les cas, je ne vois vraiment pas où elle a voulu nous emmener et je trouve ça bien dommage car la lecture en soit n'est pas désagréable, les personnages sont même attachants, la maison est très intrigante, mais au final on a l'impression de regarder encore et toujours le même tableau, sans cesse, sans en comprendre l'intention. C'est très déstabilisant. Et après la curiosité et la volonté de découvrir ce qui se cache derrière ce canevas, on perd patience et on passe son chemin.

Je remercie tout de même Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour m'avoir fait découvrir ce livre dont je me désole de ne pas avoir compris le but.
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La Maison dans laquelle est un roman russe qui a connu un grand succès dans son pays d'origine raflant même des prix comme le Big Book Russian Literary Prize en 2009. Il conte la vie de jeunes adolescents, handicapés, cabossés par la vie et pensionnaires d'une Institution spécialisée, la fameuse Maison. À l'intérieur, chaque adolescent est réparti dans les bâtiments, en fonction de son sexe (garçons et filles sont séparés) puis d'un clan (cinq groupes) dans lequel la loi du plus fort règne en maître. Mais, dès l'âge de dix-huit ans, les pensionnaires devront quitter la Maison et affronter l'Extérieur.

Cette année, La maison dans laquelle arrive en France, publiée par les éditions Monsieur Toussaint Louverture que je remercie au passage ainsi que Babelio pour me l'avoir fait découvrir en avant-première. Malheureusement, je reste partagée sur ce roman et je tiens sincèrement à m'en excuser, mais je n'ai pas pu le finir (j'en suis restée à 580 pages). J'ai néanmoins matière pour la rédaction d'une critique et je souhaite exposer les raisons de mon avis mitigé.

Je vais d'abord commencer par la physionomie du livre : la couverture est originale tout en restant sobre et le papier de bonne facture. le prix de 24,50€ pour un roman de cet acabit (grand format et atteignant quasiment les 1000 pages) n'est pas élevé. En revanche, le livre est lourd (1,3 Kg), difficile à tenir en main, même allongé et impossible à prendre dans les transports en commun. D'habitude, je n'y suis pas favorable mais un fractionnement en deux tomes n'aurait peut-être pas été une mauvaise idée.

Ensuite, ce roman, destiné aux adolescents ou aux jeunes adultes, part avec deux handicaps, pour moi :
- le nombre de pages (960 pages) qui peut rebuter dès le départ. Il s'agit d'un véritable défi pour un auteur car il n'est pas question de perdre son lecteur en cours de route. Il faut savoir maîtriser son récit pour susciter l'intérêt chez lui et l'envie de poursuivre. Pour ma part, rares sont les romans qui y sont parvenus mais je citerai des maîtres en leur genre : Tolkien avec le Seigneur des Anneaux, Martin et son Trône de fer, Jaworski avec Gagner la guerre ou Follett avec les Piliers de la Terre. Ici, malheureusement, rien de comparable : l'intrigue est linéaire, sans véritable rebondissement. J'ai commencé à m'ennuyer à 200 pages me demandant quand l'action débuterait puis j'ai abandonné la mort dans l'âme à 580 pages...
- le deuxième handicap est pour moi le huis-clos qui est un exercice très difficile à maîtriser pour un écrivain. La totalité de l'intrigue se déroule dans cette fameuse maison et son jardin. Malgré la taille de cette institution, j'ai eu vite l'impression d'en faire le tour et j'avais très envie de découvrir l'extérieur (peut-être que cela aurait pu redonner un second souffle à l'intrigue). Certes, je pense que l'auteur souhaitait montrer à quel point l'omniprésence de cette maison avait une totale emprise sur la vie de ses pensionnaires au travers de l'enfermement, de la violence et de la mise à l'écart par rapport à l'Extérieur. Mais, je me suis totalement lassée, d'où mon abandon.

Il existe aussi une autre raison à ma déception : j'ignore pourquoi, mais j'étais persuadée que La maison dans laquelle était un roman fantastique. le synopsis le laissait présumé ainsi que la feuille de présentation, reçue avec le roman. En effet, Fabrice Colin, qui est un auteur de roman de Fantasy, a été interviewé à propos de la lecture de ce livre. Et d'autres indices comme la citation de Cormac McCarthy (auteur d'une dystopie avec La Route) ou de Stephen King (que je ne présenterai pas) ou la mention de terme comme "gothique", "Buffy", "les enfants perdus de Peter Pan" ou le "Poudlard abandonné" m'ont envoyé sur une fausse piste. Maintenant, il est possible que des éléments fantastiques apparaissent dans les 320 dernières pages...

Enfin, je souhaite terminer sur une note plus positive. La maison dans laquelle possède aussi des qualités :
- un style d'écriture somme toute agréable et fluide
- Il est un roman choral, genre littéraire que j'affectionne particulièrement. Les personnages qui interviennent au fil du récit, malgré leur trop grand nombre, sont très attachants. Et l'auteur a davantage mis l'accent sur leur psychologie très développée plutôt que sur l'intrigue. Ainsi, le changement de personnages permet un peu de pallier le manque de dynamisme du récit.

En conclusion, La maison dans laquelle est un roman déroutant et atypique mais sur lequel, je reste partagée pour toutes les raisons invoquées plus haut. Néanmoins, il n'est pas impossible que les lecteurs adolescents à qui s'adressent ce roman, s'identifient mieux que moi aux personnages et rentrent davantage dans l'univers imaginé par Mariam PIETROSYAN.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Tout d'abord j'aimerai m'excuser de mes 5 jours de retard pour poster cette critique de "La maison dans laquelle" reçu à la dernière masse critique. Mais il faut dire que j'ai eu du mal à venir à bout de ce pavé et pas uniquement à cause de ses 954 pages. La lecture a été par moment poussive et plusieurs fois j'ai été tenté d'abandonner.

Pourtant dans le fond il y a de bonnes idées, des représentations novatrices et c'est le genre de roman que l'on trouve pas partout.
Nous sommes dans un huis clos. Une maison faite pour adolescents handicapés, de leur plus jeune age jusqu'à leur dix huit ans. Ils n'en sortent jamais, sont totalement coupés du reste du monde qu'il voit alors comme l'Extérieur. Pour eux seule la maison existe. Les adolescents s'y regroupe en clan, se font la guerre dans la plus totale anarchie. Il règne dans la maison une ambiance de chaos, de saleté et où seul la loi du plus fort dirige. Les adolescents passent leur temps à boire, fumer, avachi sur leurs lits à débiter des âneries. Bref c'est carrément bizarre comme établissement. Peut être un concept russe...

Pendant le premier tiers du livre j'ai attendu impatiemment qu'une intrigue s'installe. Après avoir saisi l'étrangeté de la maison, fait connaissance avec les différents gamins qui ne s'appellent que par des surnoms du style fumeur, chacal ou gros lard, bien compris que c'était tous des cinglés je pensait qu'il allait enfin se passer quelque chose. Et bien non. pas d'intrigue. J'ai donc changé ma façon de lire ce livre. Petite touche par petite touche, pour suivre ses adolescents handicapés dans leur année scolaire. Cela a fonctionné au début et puis je me suis vite lassé. Il faut dire qu'il y a de vrai longueur, où l'auteur nous raconte les délires de ses adolescents. J'ai pas bien compris, j'ai même été perdu par moment et voire franchement agacé ce qui faisait qu'il m'arrivait de lire certains passages en diagonale ce que j'ai pourtant horreur de faire! Alors peut être que je suis passée à côté de certaines métaphores lyriques je ne sais pas...

On s'attache pourtant à cette bande de gosses perdus, schizophrène pour la plupart, franchement psychopathe pour d'autre. Et au final on a envie de finir ce livre pour une raison : savoir comment va se passer la transition à leur monde (la maison) vers l'autre (l'extérieur). Et là encore une fois j'ai été déçu, j'ai pas tout bien compris et plein de questions sont restés en suspend.

Vous l'aurez compris je n'ai pas vraiment réussi à apprécier cette lecture bien que tout ne soit pas à jeter dans ce livre. A noter qu'il a eu plusieurs récompenses en Russie et que beaucoup de critiques de Babelio sont enthousiastes. Je crois que soit on plonge tout entier dans cet étrange univers soit on reste sur le palier...

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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique, La Maison dans la laquelle est un roman qui a su vraiment m'intriguer. Tout d'abord par son résumé qui est, pour le coup, vraiment énigmatique tant on ne comprend pas du tout dans quoi va nous amener le récit, par les différents prix qu'il a pu recevoir dans sa version originale et toutes les bonnes critiques que j'ai pu rencontrer avant de le lire, mais également par le travail de l'éditeur qui amène vraiment une autre dimension au roman (la couverture sombre et le dos qui est jalonné d'écriture manuscrite).

J'avoue avoir quelques difficultés à résumer le roman et à offrir une critique, car malheureusement j'ai abandonné ce roman arrivé à la moitié (ce qui représente malgré tout 450 pages). Comme je l'ai dit plus haut, en lisant le résume, on ne comprend pas où l'auteur va nous amener et en ayant lu la moitié du roman, je n'ai toujours pas compris…

La Maison dans laquelle est un roman huit clos où l'on suit le quotidien d'enfants handicapés dans cette maison très particulière qui a pour but de les accueillir. Je ne serais en dire plus car finalement il n'y a pas vraiment de ligne directrice, ni d'intrigue principale qui ressort (ou en tout cas je ne l'ai pas compris). On suit juste la vie de ces enfants et jeunes adolescents qui vivent dans une communauté où chacun vit dans un clan régi par des règles plus ou moins strictes. On ne peut d'ailleurs pas situer la maison, que ce soit temporairement ou géographiquement.

Un peu comme dans un roman d'Haruki Murakami, La Maison dans laquelle nous offre un univers très spécial, où la frontière entre le réel et le fantastique est assez fine, et je pense que c'est le genre de roman que l'on aime ou que l'on n'aime pas sans vraiment de juste milieu. Rentrant très facilement dans les univers de Murakami, j'avoue qu'avec le roman Mariam Petrosyan, je suis complètement passé à côté. Je lisais sans vraiment lire et je n'arrivais pas à m'intéresser à ce que me raconter l'auteure. Je pense que le roman était trop abstrait pour moi et qu'il me manquait des explications, quelque chose auquel me raccrochait.

C'est difficile pour moi d'expliquer pourquoi je n'ai pas aimé (comme je pense que cela doit être difficile également pour ceux qui ont aimé, tant le roman est spécial), car je reconnais malgré tout de nombreuses qualités au roman. Notamment, la psychologie des personnages qui est particulièrement fouillée. Malgré les nombreux personnages, on arrive à les identifier assez rapidement et c'est plutôt fort de la part de l'auteure. D'ailleurs l'auteure possède une plume très poétique et travaillée. Quand j'arrivais à arrêter de me poser des questions et à mettre ma frustration de côté, il était assez facile de se laisser porter par la plume de l'auteure.

La Maison dans laquelle est un roman qui marque par son originalité et ses personnages. Même en fermant le roman, on est assez déstabilisé par ces personnages et leurs de vie. Malgré cela, il m'a réellement manqué des explications et une intrigue principale pour avoir envie de prolonger ma lecture et de lire les 1000 pages que composent ce roman.
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“Each day I live in a glass room
Unless I break it with the thrusting
Of my senses and pass through
The splintered walls to the great landscape.”
Mervyn Peake

Déroute.
A lire les résumés je m'attendais à autre chose. Métaphore de l'adolescence que l'on ne veut quitter, redouter le passage à la vie adulte. A lire les critiques enchantées je me sens un peu plus en dehors de ce livre.
Je me voyais donc à lire un livre de romance magnifique, de fantasque magique et édulcoré. Sans vouloir dévoiler les personnages qui peuplent cette maison, ils sont tout autre, tout comme l'histoire est toute autre. le résumé est en fait déjà une interprétation du livre. le monde dépeint là dedans est déjà fort gris, sale, éprouvé. Mais en même temps fort, aliénant, touchant.
Passée cette surprise, j'ai très vite plongé dans ce roman dont j'ai dévoré rapidement les deux tiers. Dans un va-et-vient passé-présent très bien mené, un fantastique a peine effleuré, on découvre peu à peu tout ces clans, ce monde sans règle mais pas sans Loi dans lequel ils se réfugient, ce bric-à-brac qu'est leur existence.
Et puis je ne sais pas pourquoi mais les dernières 300 pages ont été pour moi très laborieuses. Est-ce parce que la structure du roman a changé ? Que mes moments préférés, au passé, n'existaient plus ? Est-ce parce qu'il fallait clore cette histoire bien avant ? Est-ce parce que je n'ai pas ressenti à la lecture cette nostalgie de l'adolescence ni ne me suis reconnue dans les tourments de ces personnages comme j'ai pu le lire dans d'autres critiques?
La Nuit la plus longue fut le début de ma lecture la plus longue. Désolée La Maison dans Laquelle mais je ne suis pas un Sauteur, je ne percerai jamais tes murs pour en découvrir de magnifiques paysages. Peut être n'ai-je jamais été adolescent. Peut être suis-je depuis toujours cet être adulte et froid constamment en dehors de tout et qui n'y comprend rien.

Critique rédigée par : Luria
Avis : mitigé
Police : de toutes les couleurs mais on ne la voit que noire
Opérateurs : Babelio et Monsieur Toussaint l'Ouverture. Merci à eux !
Livre : Très bel objet, magnifique couverture, papier fin et agréable. Police discutable par moment mais finalement s'oublie très vite.
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Bon, là, j'avoue, je détiens une énigme entre les mains. J'ai reçu ce livre via l'opération Masse Critique, et j'ai déballé le paquet avec gourmandise. le livre était plein de promesses : dense, épais, lourd, un condensé de matière ramassée dans quelques cm3, un bel objet en somme, ce qui est en soi est porteur d'espoir de belles heures de lecture.
Oui, mais voilà : on entre dans la maison, la porte se referme, on s'attend au meilleur ou au pire, on s'attend à être étonné, ravi, déboussolé, perdu, on persiste, on s'engage un peu plus profondément dans les chapitres, on se dit que ça va arriver, que quelque chose va se déclencher, que cette foison de personnages que l'on percute (et que l'on a bien du mal à mémoriser d'ailleurs tant ils sont nombreux et les flash-backs déstabilisants) va bien finir par provoquer une alchimie éblouissante... puis, puis... rien. On s'ennuie désespérément, et le livre nous tombe finalement des mains parce qu'il faut bien le dire, la densité qui fut promesse de belles heures devient pénible si elle n'est pas accompagnée par une envolée d'actions ou par une narration qui nous transporte. Au lieu de ça, on a l'impression de patiner, de faire du sur-place, voire même d'incessants aller-retours qui nous éreintent.
Il faut bien reconnaître au livre quelques qualités d'ordres stylistiques, mais franchement, la lecture en a été si pénible que je ne suis pas allé au bout du purgatoire tant l'ennui a été aussi fort que les crampes que j'ai ressenties...
Ouaip... J'avais placé beaucoup d'attentes dans ce livre dont j'ai eu la surprise de découvrir aussi le pitch dans "Philosophie Magazine" en février, aiguisant d'autant ma curiosité, mais voilà, la magie de la maison n'a pas opéré, et je suis totalement passé à côté...
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La maison dans laquelle est un premier roman qui n'avait au départ pas pour ambition d'être publié. Puis il fut découvert et apprécié,a même reçu un prix en Russie son pays d'origine avant d'être traduit et d'arriver jusqu'à nous.
Nous avions un mois pour le lire, ce qui ,vu ses 1000 pages était suffisant et pourtant...
Je l'ai ouvert plusieurs fois, entamé, reposé quelques jours, repris encore, puis reposé à nouveau et je l'avoue je n'ai pas réussi à entrer dans cet univers peuplé d'adolescents tous plus psychotiques les uns que les autres.
Ils n'ont plus de prénom depuis leur entrée dans la Maison. Cette Maison grise et froide même dans la chaleur caniculaire de l'été, cette Maison qui semble pourtant avoir une âme bien à elle et un amour pour ses habitants particuliers.
Dorénavant chacun a un surnom au titre évocateur : Fumeur (un des personnages que nous allons suivre), Sauterelle, Gros lard, L'Aveugle etc...
Tous ne sont plus complets tant par leurs difformités physiques, leurs handicaps ou simplement leur façon de penser. Cela donne une ambiance tantôt bizarre tantôt glauque au récit.
Gamins à adolescents perturbés ils semblent vivre leur vie dans cette maison particulière et vouloir nous entraîner vers le fond.
Non décidément je n'ai pas su trouver l'émoi qui en a touché plus d'uns à cette lecture, ni même je l'avoue l'entrain pour le lire d'une traite. Je l'ai traîné comme on traîne un boulet, lourdement, sans entrain et avec aussi peu d'enthousiasme de le rouvrir la fois suivante que c'en est devenu une corvée.
Je m'excuse donc auprès de l'auteur et de l'éditeur de n'avoir su trouver la poésie qui s'y cache probablement ni même le bonheur d'une lecture pleine d'émotion.
De même auprès de Babelio pour ce rendu en retard mais autant il a été dur à lire autant j'ai eu du mal à écrire ces quelques lignes pour mon ressenti.
Dommage le résumé m'avait beaucoup donné envie, la plume de l'auteure a tout de même un petit quelque chose qui peut plaire mais le sujet ni la maison n'ont su m' entraîner dans leurs méandres.
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C'est suite à de nombreuses critiques dithyrambiques lues ici-même ou ailleurs que je me décide à acheter ce livre. On constate dès le début que c'est un bel objet. Très soigné, comme semble s'attacher à le faire l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture. Un éditeur qui propose d'ailleurs régulièrement des oeuvres "différentes", va-t-on dire, à l'instar de Vilnius Poker que j'ai lu avant celui-ci. Comme je suis assez ouvert d'esprit et aime varier mes lectures, c'est aussi pour cette raison que je me suis laissé tenter par cet ouvrage de Mariam Petrosyan.

Un bien bel objet donc, et volumineux ! 960 pages ! L'amateur de lecture ne recule généralement pas devant le nombre de pages. Encore faudrait-il que cette histoire de presque 1000 pages soit captivante ! Autant le dire tout de suite, personnellement, je n'ai pas accroché. J'ai lu plus de 500 pages en attendant que quelque chose se passe. Mais rien... Ou peut-être si, de temps en temps un petit évènement. Mais de là à justifier l'épaisseur de ce livre pour si peu.

Pourtant, il est bien vendu : "Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d'avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis. Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l'amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et même quand vous serez seul, ça ne sera jamais vraiment le cas. Dans la Maison, aucun mur ne peut vous arrêter, le temps ne s'écoule pas toujours comme il le devrait, et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l'idée de devoir la quitter."

Je lui ai pourtant bien donné une chance. Après environ 500 pages (on ne peut pas dire que je ne suis pas patient), je n'en pouvais plus, j'ai décidé de passer à autre chose tout en gardant le signet là où je m'étais arrêté. Quelques mois et une vingtaine d'autres livres après, je me décide en ce début septembre de m'y remettre pour finalement me rendre compte que ce bouquin n'est pas fait pour moi.

La Maison dans Laquelle... je me suis ennuyé !
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