Voilà un roman bien différent de ce que je lis habituellement et que j'ai découvert via Babelio et son opération « Et si on lisait tous ensemble ? ».
Je me plonge ainsi dans la lecture de « Il Minsucule », ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre. L'attrait de la nouveauté, que voulez-vous ?
Je dois cependant admettre que les premières pages ont été difficiles ; l'auteur s'adresse à un « Tu » que nous avons du mal à identifier (qui s'avère être sa mère, mais qui tour à tour revêt d'autres identités) et nous fait entrer de but en blanc dans sa vie, sans préliminaire. Pourtant, je me suis accrochée, je n'abandonne jamais un livre, et surtout pas si tôt dans ma lecture.
Et quelle surprise !
Philipe Pourtalet est l'auteur d'un premier roman, « Un battement d'Elle », dédié à sa fille née « avec autisme ». Dans ce deuxième roman, il explore très logiquement son enfance, et inévitablement les liens de filiation et les histoires de ses aïeux qui ont fait l'Histoire, ou qui, du moins, se sont entremêlées avec cette grande Dame.
A travers 28 chapitres, nous découvrons tour à tour la rencontre des parents de Philipe Pourtalet, leur séparation, l'histoire de ses grands-parents, leur enfance ; il leur rend hommage, très justement et très habilement, confrontant ses souvenirs de petit garçon, son désarroi parfois (lorsqu'il prend le train avec son petit frère, anéanti) et son immense joie (lors des courses à vélo).
Il est un chapitre en particulier qui m'a profondément émue, bouleversée, auquel je ne m'attendais pas, tant sa profondeur, l'Hommage qu'il renferme et la soif de Vie qu'il représente sont sublimes : il s'agit du chapitre intitulé « Et un que les boches n'auront pas ». le grand-père de l'auteur est né d'une mère française et d'un père allemand. Pendant la seconde Guerre Mondiale, il peut donc combattre pour l'une des deux armées. Quand on le convoque au siège de la Kommandatur, il sait ce qui l'attend. Alors qu'on attend de lui de se battre auprès de la Patrie allemande, Valdemar Pfarrer s'insurge, refuse et justifie son choix, prônant la Liberté et le refus de se soumettre, avançant qu'aucun Idéal, aucune Idéologie n'est digne de combat.
Emue aux larmes, je découvre dans ce chapitre un véritable devoir de Mémoire, une Fascination pour ce grand-père courageux, ce petit-fils admiratif qui erre sur les chemins de son Passé, à la recherche de son identité, en vue de transcender ce
Il Minuscule, ce petit soi-même, indissociable d'une hérédité, d'un passé mouvant, qui engouffre tout sur son passage, mais que l'avenir fait rejaillir tôt ou tard…