« La vie est belle, le destin s'en écarte, personne ne joue avec les mêmes cartes », ces paroles d'IAM calent et campent la vie de nombre de nos concitoyens. Ne dit-on pas que certains enfants sont « bien nés » et d'autres partent avec un lourd handicap : physique, mental ou social. Alors quand vous avez une gueule qui est bien loin des canons de beauté classique, la vie risque d'être compliquée. C'est ce que raconte
Benoit Philippon dans
Cabossé, son livre paru à la Série Noire.
Roy est un homme fort à la gueule
cabossée et se sert de ses poings pour bouffer et se faire comprendre. Esseulé, il rencontre Guillemette par le biais d'un site. Elle, belle et espiègle, lui, affreux et rude. Ils vont tenter raide dingue amoureux. Tout se passait bien si ce n'est l'arrivée dans le jeu de l'ex de Guillemette qui s'est montré trop insistant et irrespectueux envers elle. Son recadrage par Roy va obliger le couple hors norme à fuir et entamer un road trip endiablé.
On est bien là dans un roman noir gouailleur et stylistiquement à la française, notamment au niveau des dialogues : de la répartie au sens propre avec de la castagne comme au sens figuré avec des échanges verbaux croustillants et imagés. Les deux personnages principaux se révèlent au fil du récit dans leur complexité. Il y a aussi une critique de ce monde de surface qui ne juge que par ce que vous renvoyez, par votre apparence et non par ce que vous pouvez être au plus profond de vous. Guillemette l'a vue en Roy et même si ça saigne beaucoup,
Cabossé est une belle histoire d'amour déniaisée.
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