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3,52

sur 93 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mathilde a gommé de sa mémoire une journée d'été traumatisante. Ce jour-là, trente ans plus tôt, elle est tombée de vélo, et sa professeur de musique (véritable 'grande soeur' pour elle, enfant unique) a disparu dans la nature. Mathilde avait neuf ans.

Depuis, elle a rejoint la police, au grand dam de son père architecte.
Elle est devenue très proche de Lazaret, son chef de groupe. Celui-ci semble avoir découvert pas mal de choses sur cette zone d'ombre. Mais la vérité implique tellement Mathilde, ses proches, les gens qu'elle a côtoyés et aimés durant sa jeunesse, qu'il appartient à la jeune femme de remonter le fil. Seul ce travail, qui s'apparente à une psychanalyse, peut lui permettre d'affronter l'inconcevable.

Je lis cette auteur pour la troisième fois.
Les sujets d'Elena Piacentini varient ; il est question cette fois de transgénéalogie.
Nous ne naissons pas vierges de toute histoire : nous avons hérité de drames, 'fautes' de nos parents et de leurs ancêtres - parfois tellement honteux/douloureux qu'ils sont indicibles, étouffés, transformés.
« C'est un putain de sac à dos que tu te coltines, mais... Mais la plupart des choses que tu as mises dedans ne t'appartiennent pas. Tu sais quoi ? On va l'alléger, faire le grand ménage de printemps. »
Où Mathilde a grandi, les rancoeurs entre familles sont tenaces, sur plusieurs générations. A l'échelle d'un village, les coups bas de la seconde Guerre mondiale restent bien présents dans les esprits.
Cet aspect rappelle les délicieuses ambiances (avec vieilles histoires, secrets enfouis, vengeances) de romans de Pierre Magnan, Sébastien Japrisot, Pierre Pelot...

La plume est riche mais sans ostentation, les propos pertinents, les images & odeurs sont évocateurs. Je serais presque d'accord avec l'accroche de Bussi sur la première de couverture : 'La plume la plus sensible du roman policier féminin'. Mais pourquoi 'féminin' ? Je dirais 'une des plumes les plus sensibles du roman noir'. Et je comparerais à la géniale auteur Séverine Chevalier (La Manufacture de livres).
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Avoir le dernier Elena Piacentini entre les mains c'est comme tenir le Saint Graal. Vous êtes bêtement heureux sans trop savoir pourquoi, ça vous met de baume au coeur et des papillon plein les yeux. Il faut dire qu'elle est près belle la couverture de son dernier bouquin, Vaste comme la nuit.
Et ce titre, n'est-il pas prometteur ? Ne nous invite-t-il pas au voyage voire même à la contemplation, que dis-je au rêve éveillé ! Vaste comme la nuit
Elena Piacentini a une place à part dans la littérature policière française. Elle est unique. Elle est une magicienne des mots.
Oh je sais il y a de nombreux excellents auteurs de polar et de noir à avoir une écriture sublime. A sublimer le noir, à lui donner ses lettres de noblesses. A faire en sorte que les littératures policières soient le reflet du monde, de notre monde. Ils sont de plus en plus nombreux nos auteurs français à transcender la littérature à travers le prisme du polar et du noir. Ils sont un peu moins nombreux à le faire à travers une simple enquête policière. Et Elena est de ceux-ci. Elle a vraiment une singularité qui la démarque. Elle a ce don des mots, cette facilité pour les assembler, pour les épurer, magnifier chacun d'entre eux. le mot juste à sa juste place, c'est ça le style Piacentini, Une écriture au cordeau pour nous faire ressentir chaque aspérité de l'âme humaine.
Comme le disait si bien Véronique son éditrice chez Au-delà du raisonnable, dans ses romans, Elena orchestre avec psychologie une humanité malmenée, souvent victime de ses choix entre l'ombre et la lumière.
Ici c'est à nouveau exactement ça !
Ici elle plonge le lecteur dans une ambiance fiévreuse et mystérieuse.
On retrouve ici Mathilde Sénéchal et Pierre Orsalhier . Sans oublier Adèle, la jeune ado que Mathilde à pris sous son aile avec bienveillance.
Mathilde si froide, si solitaire habituellement. Mathilde qui ose à peine avoir confiance en l'humain. Et Pierre Orsalhier, l'ancien flic retiré dans un petit village de la Haute-Ariège, délaissant flingue pour appareil photo. Ces deux là tentent de s'apprivoiser. Et Adèle est là pour y veiller elle aussi ! Et puis il y aura toujours Lazaret dans les parages.
Ces quatre là on les a rencontré pour la première fois dans Comme de longs échos. On a appris à les connaître. Ici l'intrigue tourne essentiellement autour de Mathilde. Mathilde et son don olfactif. Mathilde alergique au odeurs de menthe depuis son enfance.
Mathilde devenu capitaine de Police et qui repousse sans comprendre l'instant où elle affronterait son enfance, ou elle ferait parler son passé…
Aussi Lazaret, son chef de groupe tout juste parti à la retraite, se sachant condamné par la maladie, a choisi de l'aider dans sa quête.
Et Mathilde va la décider à reprendre le chemin du village normand où elle a grandit. le Petit-Caux, où elle a perdu une partie de ses souvenirs d'enfance suite à un accident de vélo.
Aussi va-t-elle rouvrir une enquête vieille de trente ans. Avec Orsalière et Adèle, elle va remonter le temps jusqu'à l'été de ses 9 ans. le jour où Jeanne sa professeure d'alto a mystérieusement disparu. le même jour où Mathilde a perdu la mémoire à cause d'une chute à vélo dont elle n'a gardé qu'une cicatrice à la tête. Un fameux 24 juillet 1987.
Mais le passé est coriace, et le habitants du coin sont des taiseux,
« Des habitants qui ont avalé leur langue.
Une forêt où rôde un étrangleur de bêtes.
Trois maisons isolées en lisière de forêt et l'Eaulne pour frontière…«
Notre auteure nous offre une plongée dans la transgénéalogie. Quand le passé conditionne le présent, quand la vie de chacun est réglée par ses secrets et ses drames.
Quand la vie de tout un village repose sur des querelles de cloché immémoriales. Quand les erreurs séculaires pèsent et régissent la vie de toute une communauté. Quand les secrets de famille gouvernent et conditionnent les rapports humains. Quand ceux-ci sont la cause de troubles affectifs qui se transmettent de parents à enfants. Quand les non-dits sont les maîtres silencieux de nos destins et qu' ils empoisonnent plusieurs générations.
C'est à tout cela que va être confrontée Mathilde en se confrontant aux gens de son passé. Et ce second opus mets les femmes en lumière, ce sont-elles les gardiennes du passé, elle les survivantes. Ici Solange et encore plus Hortence sont les dépositaire de la mémoire collective. Mathilde va devoir les affronter et asservir son passé enfin d'accomplir cette quête personnelle qui devra la mener à sa propre résilience. Et la Mathilde adulte et Mathilde enfant devront elles aussi se réconcilier.
Aussi ce deuxième opus sonne comme la fin d'un cycle. Elena Piacentini nous propose t-elle une fin, met-elle un terme à sa nouvelle série. Les enquête de Mathilde Sénachal ne se résumeront-elles qu'à ce parfait diptyque ? J'avoue que j'aurai aimé retrouver notre héroïne tant je n'étais attachée à elle et aux quelques autres héros récurrents de cette mini série.
Mais je me console en sachant que je pourrais retrouver l'écriture sensorielle d'Elena auprès du commissaire Léoni et sans doute dans bien d'autres histoires que saura nous conter Eléna Piacentini. Car c'est certain, conteuse elle l'est dans l'âme pour faire ainsi si bien résonner ses mots avec nos émotions !
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'avoue que pour moi, lire Elena Piacentini est toujours un grand plaisir, et j'attends maintenant ses nouveaux romans avec impatience et gourmandise. J'aime son écriture si belle, ses personnages toujours très attachants et qu'elle cisèle avec brio et empathie. Bien sûr, ils sont toujours un peu, voire beaucoup cabossés, mais aussi pétris de valeurs et parfois lumineux comme la jeune Adèle qui est pétillante de vie tout comme Mathilde Sénéchal l'a été avant un drame survenu lorsqu'elle avait 9 ans et qu'elle a complètement oublié depuis. Amnésie douloureuse. Sa mémoire la hante la nuit mais la jeune femme qu'elle est devenue n'arrive pas à s'en souvenir, ou ne veut pas.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la capitaine Mathilde Sénéchal découverte dans le précédent roman d'Elena Piacentini, « Comme de longs échos ». Ce n'est pas complètement indispensable de l'avoir lu avant de découvrir « Vaste comme la nuit » mais je pense vraiment qu'il vaut mieux de l'avoir fait pour le déguster tout à fait et de mieux comprendre toutes les subtilités de l'histoire. Dans ce récit, la capitaine Mathilde Sénéchal enquête sur sa propre histoire, son enfance, sur ce drame oublié qui l'empêche de vivre sereinement sa vie de femme. Elle retourne pour la première fois depuis 30 ans dans son village natal, avec son amoureux ariégeois Pierre Orsalhièr et la jeune Adèle qu'elle a pris sous son aile car sa mère est défaillante. le trio a fort à faire avec les silences des villageois et de la famille de Mathilde, les secrets bien enfouis et les inimitiés de cette communauté villageoise qui remontent à plusieurs générations. Il faudra à Mathilde persévérer dans sa quête et aller au-delà de sa peur… avec le soutien de Pierre, Adèle et Albert son ancien supérieur et grand ami, récemment décédé et des amis retrouvés de son enfance, qu'elle avait totalement oubliés. C'est une quête qui va l'aider à se retrouver, à se reconnecter avec la petite fille qu'elle a été et à pouvoir enfin continuer sa vie de femme plus sereinement.
C'est un très beau livre, fort, émouvant. L'intrigue qui dénoue peu à peu les fils de la vie de Mathilde est haletante et bien menée jusqu'au bout. Il y a aussi beaucoup de poésie dans l'écriture d'Elena Piacentini. Si vous avez envie de passer un très beau moment de lecture, ne passez pas à côté de « Vaste comme la nuit » et de toute l'oeuvre d'Elena Piacentini.
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Elena Piacentini nous montre la détresse du capitaine Mathilde Sénéchal dans « Vaste comme la nuit » alors qu'elle est confrontée à un cold case la plongeant dans sa jeunesse.

J'ai toujours le même plaisir à lire cette auteure et cette fois elle m'a encore surprise par la façon dont elle mène son récit. Sa plume est comme d'habitude très acérée mais elle l'a plantée dans les secrets de famille. Elle avance avec délicatesse dans son histoire sans pour autant être mièvre. Ainsi, rien n'est simple quand Elena Piacentini décide de revenir sur le passé de Mathilde.
" Assise sur la dalle froide, Mathilde Sénéchal est hermétique à la magie du jour qui se lève. Un cauchemar l'a tirée du sommeil. Toujours le même. Elle, enfant, filant sur sa bicyclette, la gorge et le nez agressés par une puanteur mentholée, fuyant elle ne sait quoi ou qui. Et la chute, immuable dénouement de cette course effrénée, insensée. Une culbute vers l'abîme qui la laisse nauséeuse et remue des questions demeurées en suspens. "
Les mots sonnent juste dès lors qu'elle brosse la psychologie des personnages. J'ai découvert au fil des pages les méandres de la psychogénéalogie et me suis laissée entraîner dans une histoire de famille très complexe.

Bien sûr les personnages sont tortueux à souhait. Un cold case qui devient petit à petit brûlant avec des personnages truculents, sombres et inoubliables. Pour Mathilde, il faudra non seulement élucider une affaire mais aussi faire face à un passé douloureux. le tout est dilué dans le quotidien de provinciaux bien loin des considérations du modernisme à outrance.

Des secrets de familles se mêlent à la souffrance, aux souvenirs acides que Mathilde avait préféré oublier.

« Vaste comme la nuit » est surtout un roman noir plus qu'un polar. Noir comme ce que Mathilde avait décidé d'enterrer son passé. J'ai beaucoup apprécié ce cocktail de noirceur et de psychologie concocté par une auteure qui sait se renouveler ! Ce roman est sensuel et sensoriel qui mérite toute son attention.
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Le commentaire de Lynda:
Mathilde Sénéchal, capitaine de Police, vient de perdre son mentor.
Ce dernier avant de disparaître lui a fait parvenir une lettre, la jeune femme va devoir enquêter sur une ancienne affaire datant de plus de trente ans.
Mathilde va se rendre dans le petit village d'Arcourt, endroit qu'elle connaît bien y ayant passée son enfance.
Confrontée au silence des habitants, ayant perdu tout souvenir de ce jour où Jeanne a disparu, la jeune femme n'est pas au bout de ses peines.
Certains souvenirs reviennent petit à petit, quels secrets va-t-elle découvrir ?
Au début de ma lecture, je me suis sentie un peu perdu, l'auteure nous propose différents personnages, différentes situations, je ne voyais pas trop le lien, mais c'est cela qui donne un très bon roman.
Une fois que je me suis bien entré dans l'histoire, toutes les pièces du puzzle mises en place se sont imbriquées.
Certains personnages de ce roman m'ont donné l'impression d'avoir vécu des moments très difficiles, Mathilde la première.
Au fil des pages, beaucoup de secrets nous sont dévoilés, l'intrigue est bien menée.
Le style de l'auteure est très agréable, je me suis senti plongée dans cette atmosphère qui devient de plus en plus prenante au fil des chapitres.
Le suspense m'a tenu en haleine, les divers rebondissements m'ont surprise, le personnage de Mathilde m'a beaucoup plu, j'ai aimé avoir l'impression d'être au plus près d'elle pendant toute son enquête.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Elena Piacentini à la particularité de me ravir autant par ses histoires passionnantes que par sa qualité d'écriture toujours très soignée. Un style qui se démarque avec brio, et rends ses romans incontournables. Notre Corse s'est assurée une belle place dans le monde du polar et c'est amplement mérité.

J'ai retrouvé avec plaisir Mathilde, sa petite protégée et son ours des montagnes à travers une nouvelle enquête qui nous plonge dans une sombre histoire, intrigante et inquiétante où les fantômes du passé s'invitent pour régler leurs comptes avec l'Histoire.



Non démunis d'empathie, ses personnages bien intégrés dans cette toile tissée à la perfection, piègeant le lecteur au passage, vont nous dévoiler de vieux secrets inavouables.

Une fois encore, Elena nous offre un polar parfaitement maîtrisé, dans une ambiance mystérieuse, illuminé par une plume fabuleuse, je ne m'en lasse pas.

Amoureux des polars, ne vous privez surtout d'un tel talent.
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Dans Vaste comme la nuit, nous retrouvons la capitaine Mathilde Sénéchal, que vous avez peut-être découvert dans Comme de longs échos, précédent roman d'Elena Piacentini. Mathilde Sénéchal revient dans le village où elle passait les étés de son enfance, près de Dieppe. Là-bas, il y a trente ans, une jeune femme a disparu et Mathilde, elle, a perdu la mémoire. Faire lumière sur cette histoire va s'avérer complexe. Les villageois sont peu loquaces voire hostiles pour certains. du côté des personnages, j'ai été touchée par Mathilde dans sa quête de vérité, par la jeune et intrépide Adèle et par Orsalhièr qui accompagnent la capitaine. L'écriture d'Elena Piacentini est délicieuse et se savoure lentement. Chaque phrase est poétique et réfléchie, chaque mot est étudié. Vaste comme la nuit est une petite merveille !
Lien : http://romansurcanape.fr/les..
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Un livre que je ne regrette pas d'avoir lu.
L'intrigue est bien menée et les secrets d'Arcourt bien gardés.
Un livre sur la construction de soi par rapport à son passé, son vécu, sa famille.
Répétons nous les mêmes histoires que nos aînés? La mémoire passe-t-elle par la génétique, avons nous un chemin tout tracé et décidons nous d'être ce que nous devenons?
Tant de questions au final mais une histoire marquante, sur faits de guerre, une histoire partagée entre la vengeance, les secrets et l'amitié, l'amour.
Le plus, une description de la nature et ses odeurs et ses détails qui m'a émerveillé !
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